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La lutte contre le paludisme progresse en Afrique australe.
a
18 février 2005 15:52
Au cours des cinq dernières années, grâce en partie à
l'argent fourni par les Etats-Unis au Fonds mondial de lutte contre le
sida, la tuberculose et le paludisme et aux progrès réalisés à la fois
dans le domaine des nouvelles techniques et des médicaments, les
nouveaux
cas de paludisme dans la région de Lubombo, en Afrique australe, ont
diminué de près de 90 %. En Afrique, le paludisme est l'affection qui
fait
encore le plus de victimes.

Le 15 février, M. Brian Sharp, directeur du Projet de lutte contre le
paludisme dans la région de Lubombo, ainsi que M. Richard Feachem,
directeur exécutif du Fonds mondial, Mme Melinda Moore, directrice de
l'Initiative pour un vaccin contre le paludisme et M. Susumu Yoshida,
attaché à la société Sumitomo Chemical Co Ltd, participaient à une
conférence organisée par les « Amis de la lutte mondiale contre le
sida,
la tuberculose et le paludisme », afin de faire le point des progrès
enregistrés dans la lutte contre le paludisme.

A partir de 1999, les efforts visant la lutte contre le paludisme se
sont
intensifiés dans la région de Lubombo qui comprend le Swaziland ainsi
que
des parties du Mozambique et de l'Afrique du Sud, après que les
dirigeants
des trois pays eurent créé la Commission régionale de contrôle du
paludisme (RMCC). Très tôt, des progrès furent enregistrés, mais le
financement manqua pour continuer ou élargir le projet.

En 2003, le Fonds mondial est intervenu et a accepté de financer à
hauteur
de 22 millions de dollars le projet sur cinq ans de la RMCC afin
d'éradiquer le paludisme dans la région de Lubombo. Les fonds ont
permis
de tripler les zones d'intervention au Mozambique et d'offrir de
nouveaux
traitements.

Dans certaines régions du sud du Mozambique, on a enregistré une baisse
de
88 % des cas de paludisme et, en Afrique du Sud, on a constaté, en cinq
ans, une diminution de 90 % des cas. « Le Fonds mondial a été la
meilleure
chance qui nous soit donnée de parvenir à contrôler le paludisme sur
une
grande échelle dans la région », a précisé M. Sharp.

Les Etats-Unis sont le pays qui donne le plus d'argent au Fonds mondial
et
leurs engagements jusqu'en 2008 s'élèvent à plus de 2 milliards de
dollars. Le Fonds mondial alloue 35 % de son budget à la lutte contre
le
paludisme, a indiqué M. Feachem, et environ un milliard de dollars y
seront consacrés au cours des deux prochaines années. Le total sur cinq
ans devrait atteindre 2,5 milliards de dollars, et on s'attend à ce que
les fonds alloués augmentent.

Au Mozambique, plus de trois millions de personnes contractent le
paludisme chaque année. Parmi les enfants de la région, 90 % sont
infectés
et environ 35 % des décès touchant les enfants de moins de cinq ans
sont
dus au paludisme.

De l'avis de M. Yoshida, l'éradication du paludisme pourrait avoir des
conséquences bénéfiques sur l'économie africaine. « L'Afrique est une
région vitale qui a un énorme potentiel en matière de développement
économique au XXIe siècle (...) La Banque mondiale estime que le
paludisme
entraîne une réduction de 12 milliards de dollars par an du produit
intérieur brut de l'Afrique », a-t-il déclaré.

M. Feachem a expliqué qu'il existe trois stratégies principales pour
éviter le paludisme en Afrique et ailleurs dans le monde. La première
consiste à s'attaquer aux moustiques afin d'en réduire le nombre. La
première année que le Fonds mondial a apporté son aide à la région de
Lubombo, de l'insecticide à été pulvérisé sur 820.000 habitations et
une
forte réduction des cas de paludisme en a résulté.

Un autre moyen, moins coûteux, est d'équiper les lits avec des
moustiquaires. Une nouvelle technique permet d'incorporer de
l'insecticide
à la fibre constituant le filet de la moustiquaire, a précisé M.
Yoshiba,
dont la société fabrique des moustiquaires traitées par insecticide qui
durent plus de cinq ans. La publication « Time » a décerné à ce
produit,
qui coûte entre 5 et 8 dollars pièce, son prix d'« invention la plus
sensationnelle de 2004 ».

Le troisième moyen de se protéger contre le paludisme, et celui que
l'on
recherche surtout, c'est de trouver un moyen de le guérir, a dit Mme
Moore. Elle prévoit que si les contributions financières se
poursuivent,
les scientifiques seront en mesure de mettre au point un vaccin contre
le
paludisme d'ici 2010.

Selon une fiche d'information publiée par l'organisme « Les amis de la
lutte mondiale contre le sida, la tuberculose et le paludisme », il
existe
de nouveaux médicaments plus efficaces pour aider ceux qui sont
porteurs
de la maladie et qui sont devenus résistants aux médicaments courants.

La thérapie combinée incorporant l'artémisinine (ACT) est un traitement
anti-paludéen à effet rapide. C'est à l'introduction de ce genre de
traitement au Mozambique par le Fonds mondial qu'on attribue la baisse
de
88 % du taux de prévalence du paludisme dans ce pays.

La mise au point de nouveaux médicaments et la recherche d'un vaccin
contre le paludisme coûtent cher mais, a souligné Mme Moore,
l'éradication
du paludisme en dépend.

« Les Etats-Unis sont un pays riche, non seulement au plan financier,
mais
aussi au plan du talent scientifique, du savoir-faire de l'industrie,
et
des expériences en matière de développement (...) Les Etats-Unis
doivent
aider à faire à l'échelle mondiale ce que leurs responsables de la
santé
publique ont réussi à faire lorsqu'ils sont parvenus (à la fin des
années
1940) à éradiquer chez eux le paludisme, cette maladie mortelle qui
peut
et doit être vaincue. »
article retransmis par : acharif moulay abdellah bouskraoui.
 
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