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Le Louvre invite Toni Morrison
b
7 novembre 2006 20:35
il me semble que sur ce site, il y a quelques fans de Toni Morrisson. si en plus, il y a des parisiens parmi eux, ceci peut intéresser.


smiling smiley



[www.louvre.fr]
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
m
7 novembre 2006 21:37
OUIIII


En fait j'ai même acheté Telerama la semaine dernière juste pour son interview, elles sont tellement rares.

Le 18/11 de 14h30 à20h, il y aura un moment lectures/rencontres, avec elle.


Le 17 à 20h30, elle lira un extrait de son roman à paraître Mercy

smiling smiley
smiling smiley
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D
7 novembre 2006 21:40
Citation
bulle a écrit:
il me semble que sur ce site, il y a quelques fans de Toni Morrisson. si en plus, il y a des parisiens parmi eux, ceci peut intéresser.


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Vas y steuplé et fais moi un résumé. Angel

Paris toujours Paris !crying(
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
h
23 novembre 2006 11:43
Bonjour,
ça n'a rien à voir avec Toni Morrison mais ça concerne un autre grand nom de la littérature noire américaine John Edgar Wideman


Télérama n° 2966 - 18 Novembre 2006


Où se cacher
de John Edgar Wideman


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Les romans de John Edgar Wideman (né en 1941) ne sont pas de ceux qu’on apprivoise et qu’on soumet. Trop singuliers, trop déroutants pour s’offrir à une lecture confortable, ils résistent, ils se cambrent, ils s’arc-boutent, parfois même ils semblent se décomposer pour mieux échapper à toute emprise. Déstructurés, affranchis de tout souci de linéarité, ils imposent leurs propres règles : construction narrative morcelée, entremêlement inextricable de récits et de voix, libre circulation chronologique, prosodie savamment et incessamment chahutée... C’est dans le cadre exigeant de ce formidable défi formel que Wideman bâtit, depuis près de quatre décennies, une œuvre romanesque puissante et d’une grande beauté. Une œuvre tout à la fois lyrique et cérébrale qui brosse le tableau d’une Amérique urbaine vouée à la violence, à la désagrégation sociale, aux affrontements de races. Une œuvre qui puise en outre ses obsessions et ses motifs à la biographie même de Wideman – hantée notamment par l’insupportable dichotomie entre le destin de son frère et le sien : lui, professeur d’université, écrivain renommé et reconnu, tandis que Robby, le frère, purge depuis vingt ans une condamnation à perpétuité pour meurtre (1).
La difficulté d’accès, tantôt réelle, tantôt supposée ou exagérément redoutée, de certains romans de John Edgar Wideman (Reuben, L’Incendie de Philadelphie, Le Massacre du bétail, Deux Villes) mérite amplement d’être affrontée. Un authentique univers romanesque s’ouvre alors, peuplé d’individus qui, tour à tour ou ensemble, font entendre leurs voix, disent des existences damnées, des vies littéralement maudites où le tragique le dispute à l’ordinaire, où le bonheur ne renonce jamais tout à fait à faire sa place aux dépens du drame omniprésent et comme fatal, où la mémoire toujours s’acharne à offrir des consolations au malheur quotidien. C’est de Homewood, le quartier noir de la ville de Pittsburgh où il a grandi – une zone sinistrée, un ghetto sans grâce, un endroit où il faut bien vivre néanmoins – que Wideman a fait son territoire récurrent, y situant la plupart de ses fictions, donnant même son nom à un triptyque qui offre peut-être l’accès le plus évident et le plus simple à son œuvre : la « Trilogie de Homewood », dont le premier volet, Damballah, fut traduit il y a deux ans, et dont on peut lire aujourd’hui la suite, Où se cacher (2).
Pour brièvement présenter cette « Trilogie de Homewood », disons qu’il s’agit d’une ample saga familiale, à travers laquelle se déploie plus d’un siècle de l’histoire de la communauté noire de Pittsburgh, Pennsylvanie. Où se cacher met plus précisément en scène trois personnages : une vieille femme, Bess, qui vit seule sur une colline surplombant le quartier, préférant la compagnie de ses fantômes, ses morts, à celle des vivants ; Clement, un adolescent simple d’esprit, qui constitue le seul lien que Bess ait gardé avec la communauté de Homewood ,;; le jeune Tommy, accusé de meurtre, et qui, chez Bess et malgré elle, est contraint de venir se cacher.
Tout cela ne dit rien de la manière dont Wideman conduit le récit, cristallisé sur le thème de la responsabilité – et c’est elle, pourtant, cette forme, cette écriture, qui fait toute la qualité singulière du roman : voix intérieures qui dialoguent et se répondent sans se confondre, réminiscences terriblement vivaces qui tissent ensemble le présent et le passé, présence souterraine et intense de la mythologie familiale, prégnance extrême d’un décor urbain tantôt très concret tantôt fantomatique, prose infiniment musicale et envoûtante où se mêlent sensualité et trivialité... Une opulence telle qu’elle défie le résumé – signe évident de sa grandeur.


(1) Wideman a écrit sur ce sujet Suis-je le gardien de mon frère ? (éd. Gallimard, coll. Folio).

(2) Reste à paraître le troisième volet, Sent for you yesterday.

Nathalie Crom
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean-Pierre Richard, éd. Gallimard, coll. Du monde entier, 230 p., 17,90 €.



Télérama n° 2966 - 18 Novembre 2006
 
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