Loubna Méliane est une battante. Auteur du roman «Vivre libre» paru à Oh! éditions, cette jeune femme de 25 ans se met à nu et livre un témoignage poignant sur une vie marquée à tout jamais par une série d’événements tragiques. Née à Dijon en France de parents marocains, Loubna est le fruit d’un mariage arrangé. Son père, Khalid, et sa mère, Samira, mariée à 15 ans, sont des cousins germains. Le couple ne s’aime pas et connaît plus de bas que de hauts. Pour cette jeune épouse, être femme au foyer n’a jamais été une fin en soi. Depuis sa tendre enfance, elle a caressé le rêve de devenir une chanteuse et ce n’est pas son union qui la fera renoncer. À la naissance de sa fille aînée, Loubna, en 1978 alors qu’elle n’avait que 18 ans, sa famille et son entourage ont cru qu’elle abandonnerait son projet et se consacrerait désormais à son enfant et à son foyer. Vainement. Samira passe des heures à enregistrer ses mélodies avec un magnétophone et un petit micro. Elle vivait sa passion pleinement et se voyait une star de la chanson arabe. Voilà que le deuxième enfant vient au monde en 1981. C’est un garçon. Ils l’appelleront Mehdi.
Ambitions
Cette nouvelle naissance ne change rien aux ambitions de la maman Méliane. Elle continue à frapper aux portes pour trouver le producteur qui fera d’elle une chanteuse célèbre. Pendant ce temps-là, son couple bat de l’aile et il est au bord de l’éclatement. À la fin du mois de décembre 1984, Samira décide de prendre ses enfants et de rentrer au Maroc. Elle a rencontré un Saoudien qui lui promettait monts et merveilles et lui demandait de le suivre en Egypte, où il lui présenterait les grosses pointures du show-buisness. Il est vrai qu’en cette période, le pays des Pharaons était pour de nombreuses chanteuses marocaines comme Samira Bensaïd, Leila Ghoufrane, et bien d’autres, la terre de la consécration. Samira Méliane a cru voir le bout du tunnel. Elle voulait, à tout prix, que sa voix mélodieuse soit applaudie et son talent reconnu. Elle accepte, donc, d’accompagner ce richissime homme du Golfe. Cette décision lui a été fatale. Elle lui coûtera la vie. Le 20 janvier 1984, dans un luxueux appartement au Caire, Baligh Hamdi, grand compositeur arabe, donne une somptueuse réception. Samira était invitée. Le drame arriva. L’épouse Méliane est morte assassinée. On l’a jetée par la fenêtre. Qui? Comment? Pourquoi? On n’en saura pas davantage. Aucun témoin, aucune enquête, aucun procès. L’affaire a été classée. Pour la police locale, Samira s’est suicidée.
Scandale
La presse nationale et étrangère s’emparent de cette histoire. Le scandale éclate. Les spéculations vont bon train. Certains écartent l’hypothèse du suicide. Pour eux, Samira croquait la vie à pleines dents. Elle était trop heureuse de vivre pour penser à la mort. De plus, ils disaient que son corps ne portait aucune fracture mais juste des marques de violences. Ce qui prouve qu’elle était morte avant d’avoir été jetée par la fenêtre. Pour d’autres, les choses se présentent autrement. Samira était une femme aux mœurs légères, et elle n’a eu que ce qu’elle méritait. La réputation de cette mère de deux enfants est traînée dans la boue. Elle est traitée de tous les noms. D’autres encore la voyaient comme la victime d’un pays sans justice. Même à admettre que cette femme fût de mœurs légères, est-ce qu’il est normal que sa mort soit passée sous silence? Une vie est une vie. En somme, nul ne connaît la vérité. L’assassin de Samira a réussi le crime parfait.
Rythme
Au moment de la tragédie, Loubna n’avait que 6 ans et son frère Mehdi 3ans. Ils étaient restés chez la famille de leur mère au Maroc. Durant deux ans, ils n’ont pas vu leurs parents. Ils ne comprenaient pas ce qui se passait. Leurs questions ne trouveront pas de réponses. Après une période d’attente interminable, ils retournent vivre avec leur père, gérant d’un café restaurant, dans une cité de la banlieue de Dijon. Loubna est placée dans un internat avant d’intégrer le collège du quartier. Elle avait des résultats moyens même si elle faisait beaucoup d’efforts pour rattraper son retard. À la première année du Lycée Simone Weil, elle ne pouvait plus suivre les cours. Après l’école, elle devait faire le ménage, la vaisselle, la cuisine et ses devoirs. En plus, elle s’occupait de ses six frères et sœurs. Son père s’étant remarié entre temps, la famille s’est agrandie. Au fil des jours, cette jeune fille de quinze ans a compris que tenir le même rythme jusqu’à la fin de l’année scolaire relèvait de l’impossible. Elle a demandé à voir le proviseur pour lui exposer le problème. Elle voulait à tout prix éviter l’exclusion. Et, surtout, l’enseignement professionnel. Elle savait d’avance que les enfants des immigrés étaient prédestinés aux filières professionnelles. Elle voulait faire honneur à son père et réussir où beaucoup de jeunes des cités dites «sensibles» ont échoué. C’est-à-dire faire des études universitaires. Mais le destin en a voulu autrement. Elle a préparé un Brevet d’Etudes Professionnel (BEP) en comptabilité.
Étiquette
A l’âge de dix-sept ans, Loubna croit qu’elle est amoureuse. Elle a un flirt avec un garçon du quartier. C’est un beur. La nouvelle fait le tour du quartier. Les ragots commencent. La réputation de cette fille de bonne famille est en jeu. On entend partout le mot «pute». Cette étiquette qu’on colle souvent aux filles parce qu’elles osent braver l’interdit. Khalid Méliane, en homme respectable, craint évidemment pour la virginité de sa fille. Ce trésor inestimable qui fait l’honneur de la famille. Pour sauver sa progéniture des médisances, il décide de la marier à un jeune Marocain qui poursuit ses études en Belgique. À peine a-t-elle eu le temps de réaliser ce qui lui arrive qu’elle s’est retrouvée la bague au doigt. Elle rejoint son mari à Bruxelles. Là-bas, elle saura qu’elle ne pourra pas faire sa vie avec cet homme. Elle cherche le soutien de son père. Elle crie sa révolte, mais personne ne se soucie de son sort. Il faut accepter la fatalité. Heureusement qu’avant que le mariage ne soit consommé, Loubna se rend compte que son mari était un escroc. C’est un clandestin en Belgique qui ne cherche qu’un moyen d’entrer dans le territoire français. Alors, elle décide de le quitter.
Pression
À vingt ans, Loubna porte le lourd fardeau d’une jeune fille du ghetto: les fins de mois difficiles, l’orientation forcée vers un métier qu’elle déteste, la pression insoutenable des garçons du quartier jusqu’au mariage «arrangé». Sa vie aurait pu basculer du mauvais côté, mais cette jeune fille courageuse a choisi d’émerger de sa cité et de se révolter. Elle réintègre la première année du lycée et se fait connaître, en 1998, lors des mouvements lycéens en tant que porte-parole de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL). Elle est aussi militante à SOS Racisme, et se retrouve élue au Conseil académique de la vie lycéenne (CAVL) et au Conseil National de la vie lycéenne (CNVL) ainsi qu’au Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE). Loubna Méliane veut changer le monde. Elle dénonce la vie des jeunes femmes des quartiers difficiles des banlieues françaises. Des cités «sensibles», comme on se plaît à les appeler dans l’Hexagone, où règnent l’exclusion, la violence, l’humiliation, l’enfermement pour les filles. Elle se bat pour la laïcité et se révolte conte l’intégrisme. En l’an 2000, le malheur sera, encore, au rendez-vous. Mehdi Méliane, frère de Loubna, périt dans un accident de la circulation sur la route côtière entre Casablanca et Mohammedia, au Maroc, à l’âge de 19 ans. Une nouvelle tragédie qui plonge cette jeune militante dans une tristesse inconsolable. Plus que jamais, elle comprend qu’elle ne pourra se reconstruire que par le militantisme et l’engagement. Avec des jeunes femmes des quartiers, elle lance le 8 octobre 2002 un appel, " Ni putes ni soumises!", qui a reçu 15.000 signatures. Elles dénoncent leurs conditions de vie dans les cités et réclament le droit de vivre librement leur vie de femmes. Elles commencent à se faire entendre.
Engagement
Des représentantes de ces femmes ont été associées à l’Observatoire sur la parité, un organisme officiel français chargé d’informer sur la situation des femmes en France et de proposer des actions pour améliorer leurs conditions de vie. Le 1er février 2003, elles marchent pour défendre leurs droits, pour l’Egalité. Leur marche se termine à Paris, le 8 mars, journée internationale de la femme. Loubna Méliane, Samira Belil et la sœur de Sohane sont les premières marraines de cette marche. Trois femmes liées par un destin tragique. La première, comme sa mère, a connu le mariage «arrangé» à un âge précoce. La deuxième a été la victime d’un viol collectif. Et la troisième est la sœur de la jeune fille que l’on a retrouvée brûlée vive dans un dépôt de poubelles de Vitry-sur-Seine. Loubna Méliane et les dizaines de militantes ont sillonné la France pour libérer la parole sur la violence et le machisme qui se banalisent dans les banlieues. La marche «Ni putes ni soumises» cherche avant tout à bousculer les mentalités, à inciter les femmes des cités populaires à prendre la parole et à refuser l’enclavement. La vice-présidente de SOS racisme, Loubna Méliane, a envie de vivre comme «une fille de la république» et non pas comme une «beurette». C’est la raison d’être de son livre, «Vivre libre».
tu va nous sortir tous le collectif de ni P...ni soumise??(
wa salam aleikoum,‘’Si je meurs en ayant apporté la plus petite lumière, la plus petite parcelle de vérité, si je meurs en ayant pu contribuer à détruire le cancer raciste qui ronge la chair américaine, alors, tout le mérite en revient à Allah. Ne m’imputez que les erreurs.’’Malcom X
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Le texte que je viens de taper a porté plainte :S
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Il est comme les orties. Sur tous les sujets où il s'incruste, il provoque une sensation de brulûre. Aucune dignité ce brave. Hada mabghach ifham rassou?!
En tout cas le vote a commencé; tu es en première ligne temoin de sa transparence; à part ça je n'ai pas lu ton post mais j'ai compris ta méthode, comme quoi même en restant finalement tu n'apporterais pas grand chose, mais là le vote n'est pas fini,
Moreau, pourquoi tant de masochisme, il y a d´autres forums sur le Net... Tu as du comprendre de bien longtemps, que personne ne partage tes opinions et ne veut tomber dans les pièges d´ados que tu tend?
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Le texte que je viens de taper a porté plainte :S
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Laissez moreau tranquil c est un dialogue de sourd qui s engage.Il ne connait rien à notre culture,c est un passant qui regarde par la fenetre.
Malgré ses prises de position cela n a pas l air d etre le mauvais bougre!
En fait il est trop humaniste pour etre honnete.
Enfin en ce qui concerne ce post sur la "ni pute ni soumise"comme elle se definie elle meme:Une biographie banale,d un etre humain plus que banal qui combat le vent et generalise son histoire personnelle à toute les beurettes,ambition oblige.
Si j etais marieur je lui proposerai malek bounty qui mange du cochon et bois du pinard,et qui a pourtant son mot à dire(comme elle)sur une communauté avec laquelle ils n ont strictement rien à voir.
Enfin,ne blamons pas moreau c est courageux d exposer ses idees et de les défendre sans etre insultant,je lui tire mon tarbouche pour ce recul.
Tu vois monsieur"edition""copier""edition""coller,j apprecie ton ouverture d esprit et ta curiosité,mais ne prend pas trop position sur des sujets qui t echappent,car la mentalité yabiladienne dominante ne te le pardonnera pas.
Continu cher Moreau,tes posts son neanmoins instructifs.
Il y a certaines valeurs fondamentales qui outrepasse les identités culturelles.........Pour vous je parais trop humaniste...A mon goût, je ne le suis pas encore assez.........Enfin au sujet de Loubna Méliane, vous parlez d'une personalité banale............mais c'est quoi au juste pour vous la banalité?.......Elle a de l'ambition...oui certainement et alors?........Personnellement, je trouve que c'est une personne de conviction qui défend ses idéaux avec coeur et panache!!!!!!!.........
Quand au copier coller, je ne crois ne pas être le seul à employer ce genre de procédé sur Yabiladi..........
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