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Liberation.fr " La Suisse intoxique le Maroc avec des cigarettes...
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5 juillet 2019 13:24
Le gouvernement marocain laisse la Suisse exporter vers le Maroc des cigarettes interdites ailleurs pour cause de nocivité :

[www.liberation.fr]

Les cigarettes suisses enfument le Maroc
Par Théa Ollivier, Correspondance au Maroc — 4 juillet 2019 à 13:25
Les cigarettes exportées par la Suisse vers le Maroc présentent des taux de substances nocives nettement supérieurs à celles vendues dans d'autres pays, comme la France (photo d'illustration). Photo Yasser al-Zayyat. AFP
Camel, Marlboro, Winston. Ces cigarettes importées de Suisse vers le Maroc sont bien plus fortes et plus nocives que celles qui sont fumées en Europe. Une importation favorisée par un marché marocain libéralisé, des lois non promulguées et des industries du tabac à la recherche de jeunes nouveaux fumeurs à conquérir.

Les cigarettes suisses enfument le Maroc

Derrière son cageot mis à la verticale qui lui sert d’étalage pour ses cigarettes, Mohamed vend à l’unité des Gauloises et des Marquises, mais surtout des Marlboro et des Winston. Quand il entend que ces dernières viennent de Suisse, il se réjouit : «C’est bien, elles sont de meilleure qualité alors !» Pourtant, toutes les cigarettes importées de Suisse vers le Maroc sont plus fortes et plus nocives, selon l’ONG Public Eye, qui enquête sur les injustices en Suisse, notamment économiques.

La Suisse exporte les trois quarts de sa production de cigarettes, et le royaume chérifien en est le deuxième pays de réception, après le Japon et avant l’Afrique du Sud. Selon la douane, environ 22% des cigarettes fumées au Maroc viennent de Suisse, soit 2 900 tonnes annuelles. A la tête des importations : Philip Morris International et Japan Tobacco Imperial, deux groupes dont les sièges sociaux sont installés dans la confédération helvétique et qui vendent leurs Malboro, Camel et Winston au Maroc depuis la libéralisation du marché du tabac, en 2011.

Contrairement à la France, la Suisse n’applique pas à ses exportations la norme «10-1-10» (soit un maximum par cigarette de 10 mg de goudron, 1 mg de nicotine et 10 mg de monoxyde de carbone). Résultat : les taux de ces trois composants, pour les cigarettes vendues au Maroc, dépassent ces plafonds, comme le révèlent les résultats de l’enquête Public Eye dirigée par la journaliste Marie Maurisse, qui a réalisé des tests indépendants dans un laboratoire de Lausanne validé par l’OMS.
Goudron et monoxyde

Suite de l'article dans post ci-dessous :



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5 juillet 2019 13:24
Suite et fin de l'article ci dessus ( Liberation France ):

Par exemple, une Marlboro Soft «made in Switzerland» fumée au Maroc contient 1,12 mg de nicotine, contre 0,79 mg pour une Marlboro Red en France. Idem pour le monoxyde de carbone, qui atteint 9,62 mg pour une cigarette Winston Blue au Maroc, contre 8,06 mg en France. Pour les «particules totales», dont le goudron, qu’on retrouve dans la fumée après la combustion, la différence est frappante pour les Camel : leur teneur passe de 9,83 mg en France à 14,10 mg au Maroc.

«Dans certains cas, les taux mesurés par les scientifiques romands sont supérieurs à ceux affichés par les marques sur leurs paquets», dénonce Public Eye, qui prend pour exemple les Winston Filter, qui contiennent près de 1,5 mg de nicotine selon leurs tests, alors que le chiffre «1 mg» est inscrit sur le paquet. L’ONG n’a pas réalisé de tests, en revanche, sur les cigarettes fabriquées au Maroc.

Pour sa défense, Philip Morris Maroc répond que «toutes les cigarettes sont nocives» et que «les fumeurs ne doivent en aucun cas présumer qu’une cigarette est moins nocive qu’une autre». La filiale marocaine ajoute : «Nous opérons dans le respect des exigences réglementaires applicables et s’il y a un changement de la réglementation, nous allons systématiquement nous y adapter.»
Des lois non appliquées

Au Maroc, les industries du tabac profitent d’une législation souple pour faire entrer des cigarettes plus fortes et plus addictives. En 2012, un projet d’arrêté a bien été lancé afin d’aligner les normes nationales sur celles des normes européennes et de réguler la teneur du tabac en goudron, monoxyde de carbone et nicotine. Mais aujourd’hui, «il n’existe au Maroc aucune loi qui encadre la composition des cigarettes», confirme Philip Morris Maroc. Pourtant, le Laboratoire officiel d’analyses et de recherches chimiques (LOARC) a été désigné pour analyser les clopes mises sur le marché. «Nous ne sommes pas encore opérationnels, témoigne sous couvert d’anonymat un de ses membres. La douane peut nous saisir, mais elle ne l’a jamais fait pour les teneurs en nicotine, goudron et monoxyde de carbone. Pour le moment, elle nous a sollicités pour définir si le tabac est brun ou blond.»

Les douanes confirment à Libération que la nature du tabac est surtout contrôlée afin de déterminer sa taxation. Les cigarettes qui arrivent par bateau aux ports de Casablanca et de Tanger Med, et par avion à l’aéroport de la capitale économique, sont systématiquement visées. Car la cigarette est «un produit sensible», fortement taxée et propice à la contrebande venue d’Algérie ou du Sénégal.

«Je me suis habitué à fumer des Camel, je ne fume que ça. Même si elles sont plus fortes, j’aime leur goût prononcé», raconte Amine, au volant de sa voiture. «Quand je voyage, je dois consommer deux clopes françaises au lieu d’une marocaine», continue le jeune homme en tirant sur sa tige, remplissant la voiture d’une âcre fumée blanche.
«13% des fumeurs ont moins de 15 ans»

Au Maroc, plus de 31% des hommes fument. Et 13% des fumeurs ont moins de 15 ans, selon le ministère marocain de la Santé. Une aubaine pour les cigarettiers quand, en Europe, la consommation de tabac est en baisse. En France, un million de fumeurs ont arrêté entre 2016 et 2017. Avec des cigarettes plus fortes en nicotine, les Marocains sont davantage dépendants. Sans compter les autres risques liés aux teneurs plus élevées en monoxyde de carbone et particules totales : diminution de quantité d’oxygène disponible dans les organes, cancers et tumeurs.

Une loi a été adoptée en 1996 pour prohiber la fumée à l’intérieur des bars et des restaurants, et pour interdire la publicité. Mais aucun décret d’application n’a été promulgué. De la même façon, la convention pour la lutte antitabac de l’Organisation mondiale de la santé a été signée en 2004 par le Maroc… mais n'a pas encore été ratifiée.

Dans chaque épicerie, des étalages entiers de paquets avec publicités brillent toujours sous les néons bleus. A tous les coins de rue, des vendeurs de «garro» (cigarette en marocain) à l’unité travaillent nuit et jour. Dans les cafés et bars, un nuage de fumée flotte au-dessus des clients qui achètent au détail aux serveurs.

«Les enfants commencent à fumer au primaire, et ce taux augmente avec la politique marketing des industries de tabac. Alors que plus de nicotine veut dire plus de dépendance, elles ciblent les jeunes afin de fidéliser une nouvelle clientèle», s’insurge Abdesslam Krombi, président de l’association marocaine de lutte antitabac. «Les partis politiques ne font pas figurer la lutte contre la cigarette dans leur programme», regrette-t-il, alors que le tabagisme est responsable de 8% de la mortalité au Maroc.



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5 juillet 2019 13:29
En fait au Maroc nos autorités ne nous protègent pas! Leurs principaux soucis est de surveiller les marocains .
Elles importent même des ordures de l’étranger ! Alors des cigarettes poisons qui feront des marocains des fumeurs à vie, elles s'en moquent.
Comment ne pas être en colère face à un tel mèpris?
a
5 juillet 2019 13:51
Une loi a été adoptée en 1996 pour prohiber la fumée à l’intérieur des bars et des restaurants, et pour interdire la publicité. Mais aucun décret d’application n’a été promulgué. De la même façon, la convention pour la lutte antitabac de l’Organisation mondiale de la santé a été signée en 2004 par le Maroc… mais n'a pas encore été ratifiée.
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5 juillet 2019 13:52
«Les enfants commencent à fumer au primaire, et ce taux augmente avec la politique marketing des industries de tabac. Alors que plus de nicotine veut dire plus de dépendance, elles ciblent les jeunes afin de fidéliser une nouvelle clientèle», s’insurge Abdesslam Krombi, président de l’association marocaine de lutte antitabac. «Les partis politiques ne font pas figurer la lutte contre la cigarette dans leur programme», regrette-t-il, alors que le tabagisme est responsable de 8% de la mortalité au Maroc.
 
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