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Liban, la politique à couteaux tirés
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13 septembre 2006 19:59
Le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah (à g.) et le Premier ministre libanais, Fouad Siniora.
(Photo: AFP)Rien ne va plus entre le Hezbollah et la coalition pro-occidentale du 14 mars. Le canon s’est tu depuis bientôt un mois, mais les tensions politiques montent dangereusement.



De notre correspondant à Beyrouth


La fin de l’offensive israélienne dévastatrice de 33 jours n’a pas ramené le calme et la quiétude au Liban. La coalition pro-occidentale du 14 mars, qui reproche au Hezbollah d’avoir entraîné le pays dans une «aventure mal calculée (…) pour servir les intérêts de la Syrie et de la l’Iran», veut obtenir le désarmement du parti islamiste. Ce dernier accuse ses détracteurs de chercher à atteindre «les mêmes objectifs qu’Israël» et les soupçonne de vouloir «placer le Liban sous tutelle internationale».

La coalition du 14 mars, qui regroupe notamment l’ancien chef de guerre chrétien Samir Geagea et le sunnite Saad Hariri, fils de l’ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri, est conduite par le chef druze Walid Joumblatt. La guerre à peine terminée, ce mouvement proche de la France et des Etats-Unis a décidé de mettre la pression sur le Hezbollah qu’il pense affaibli et isolé. Les principales figures de la coalition ont multiplié les déclarations demandant au Hezbollah de rendre les armes avant le règlement du problème des fermes de Chebaa occupées par Israël et revendiquées par le Liban, et la libération des détenus libanais dans les prisons israéliennes.

Jeudi dernier, la coalition a organisé des assises élargies à l’issue desquelles elle a publié un communiqué particulièrement sévère. Le texte demande au Hezbollah d’intégrer le projet d’édification d’un Etat au Liban, l’exhorte à rendre les armes et à «ne plus inscrire son action dans le cadre de la stratégie de l’axe syro-iranien». En réponse au Hezbollah qui appelle à la formation d’un gouvernement d’entente nationale pour y intégrer son allié, l’ancien chef du gouvernement Michel Aoun, le «14 mars» réclame la démission du président de la République Emile Lahoud, un inconditionnel du parti islamiste.

Le Hezbollah contre-attaque

Après deux jours de silence, le Hezbollah publie à son tour un communiqué d’une extrême sévérité. Il accuse la coalition du 14 mars d’être manipulée par les ambassadeurs (occidentaux) et estime que les demandes répétées pour son désarmement répondent «aux exigences du maître américain». Puis lundi soir, devant des milliers de partisans rassemblés sur les décombres d'immeubles détruits dans le fief du Hezbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth, un député du parti a exigé, avec une violence sans précédent, le départ du cabinet. «Ce gouvernement doit partir car il est soutenu par une majorité illusoire qui a usurpé le pouvoir», a lancé Ali Ammar, devant la foule qui scandait «Gouvernement, démission!».

Connu pour son franc-parler, Ali Ammar a accusé pour la première fois le 14 mars de faire le jeu d'Israël et d'«avoir planifié l'assassinat de la Résistance [Hezbollah] en collaboration avec l'Américain et l'Israélien». Mardi soir, c’est le chef du Hezbollah en personne qui est monté au créneau. Hassan Nasrallah, a violemment critiqué le gouvernement après la visite du Premier ministre britannique Tony Blair lundi à Beyrouth. «La première erreur commise par le Premier ministre (Fouad Siniora) et les forces politiques qui lui sont favorables, est qu'ils se sont comportés d'une manière immorale et inhumaine à l'égard des gens qui ont été tués, blessés, détruits et déplacés» durant la guerre, a déclaré cheikh Nasrallah à la télévision satellitaire qatarie Al-Jazira. Selon lui, il y a une tentative délibérée d'«humilier, de nuire, de poignarder et de provoquer» le Hezbollah et sa base populaire. «Si Tony Blair a été invité pour visiter le Liban, ce serait un désastre national. S'il a demandé à venir et sa requête a été acceptée, cela constituerait une humiliation nationale et un comportement irresponsable», a-t-il poursuivi.

La Finul sous haute surveillance

La veille, des milliers de personnes avaient manifesté contre la visite de M. Blair qui n'avait pas soutenu un appel immédiat à un cessez-le-feu au Liban pendant la guerre qui a fait 1 300 morts civils et 4 000 blessés. Entre-temps, d’autres responsables du Hezbollah ont mis en garde la Finul de dévier de sa tâche initiale qui est de «protéger le Liban», contre d’éventuelles attaques israéliennes. «Nous observons attentivement la Finul et ses activités pour nous assurer qu’elle se confinera à sa mission prévue initialement», a déclaré cheikh Nabil Kaouk, le responsable du parti pour le Liban-Sud.



Le 12 septembre 2006 : débarquement sur le port de Beyrouth des chars Leclerc affectés à la Finul.
(Photo : Manu Pochez/RFI)Les propos de cheikh Kaouk interviennent alors que la force internationale poursuit son déploiement au Liban. Mardi, 13 chars Leclerc, des canons d'artillerie AUF-1 (155 millimètres), deux camions radars Cobra high-tech, de nombreux véhicules blindés et camions de transport et des dizaines de soldats français portant les casques bleus de l'Onu ont été débarqués au port de Beyrouth sous les caméras de télévision. De son côté, un contingent italien d'un millier d'hommes, déjà opérationnel au Liban sud, a commencé formellement mardi à patrouiller dans un secteur côtier de 275km², situé entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, soit une trentaine de kilomètres de long.

Même si les dissensions interlibanaises peuvent paraître à caractère communautaire, elles sont en réalité politiques. Le 14 mars compte dans ses rangs des forces et des personnalités de toutes les communautés, même si les sunnites et les druzes en constituent la colonne vertébrale. Le Hezbollah chiite n’est pas seul non plus. Il a à ses côtés deux des chefs chrétiens les plus représentatifs du pays, le général Michel Aoun et le leader maronite du Liban nord Sleimane Frangié, ainsi qu’un émir druze, Talal Arslan, et des forces sunnites non négligeables. Ces deux camps défendent des projets politiques qui paraissent irréconciliables. Ce qui laisse craindre le pire pour l’avenir.





par Paul Khalifeh, RFI
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13 septembre 2006 20:26
Israel - 12-09-2006

Nous avons tapissé certaines zones du Liban de bombes à fragmentation : "Ce que nous avons fait est dingue et barbare"
Par Arabs48

"Le commandant d’une unité de lances roquettes multiples (MLRS) de l’armée israélienne, déclare : "Ce que nous avons fait est dingue et barbare".
Des officiers et des soldats israéliens affirment de leur côté que l’armée israélienne a utilisé aussi des bombes au phosphore au cours de la guerre contre le Liban.
























Photo : Human Rights Watch - Bombes à fragmentation M41 et M46 trouvées le 15 août 2006 dans les villages libanais de Kfar Roummane et Tabnine. Ces bombes sont très dangereuses et peuvent exploser si vous les touchez. La présence de l'une d'elles est la confirmation absolue de la présence de nombreuses autres à proximité
Voir les autres bombes trouvées par Human Rights Watch

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Dans un reportage du journaliste israélien Meron Rappaport, diffusé par Haaretz, un officier de l’armée israélienne raconte que "nous avons tapissé certaines zones du Liban de bombes à fragmentation".

Selon les déclarations de cet officier, fondées elles-mêmes sur celles de son chef d’unité, "l’aviation israélienne a lancé 1800 bombes contenant 1,2 millions de bombes à fragmentation. L’artillerie a elle aussi lancé des bombes à fragmentation, ce qui augmente de beaucoup leur nombre."

Des soldats servant dans l’artillerie ont aussi déclaré que l’armée a utilisé de son côté, des bombes au phosphore, interdites par les conventions internationales.

Selon ces soldats, les bombes au phosphore ont été utilisées surtout au cours des 10 derniers jours de la guerre.

Selon les déclarations de l’officier israélien, les bombes à fragmentation ont été utilisées malgré le fait qu’on "les savait d’une très grande imprécision, qu’elles pouvaient s’écarter de leurs cibles jusqu’à une distance de 1,2Km et qu’un grand nombre d’entre elles n’exploseraient pas sur le champ et se transformeraient en mines".

La plupart des experts estiment que les bombes à fragmentation ne distinguent pas les cibles militaires des cibles civiles et rappellent qu’elles sont interdites dans les zones urbaines.

En Iraq, le taux de bombes à fragmentation lâchées par les usaméricains et qui n’ont pas explosé est de l’ordre de 30%. Au Liban, selon les équipes onusiennes de déminage, ce taux est de 40% et il y aurait actuellement un demi million de bombes à fragmentations non explosées. Depuis la fin de la guerre à ce jour, 12 personnes ont trouvé la mort au Liban à cause de ces bombes.

Toujours selon cet officier israélien "des ordres ont été donnés pour tapisser les zones de combat de bombes à fragmentation et ce pour pallier à leur manque de précision".

L’officier ajoute : "il n’existe aucun moyen d’atteindre une cible avec précision à l’aide de ces bombes et les officiers le savent très bien".

L’officier israélien rapporte qu’il leur a été demandé, au moins une fois "de bombarder de bombes à fragmentation les environs d’un village parce que les gens allaient sortir au petit matin pour la prière et que cela les en dissuaderait".

L’officier rappelle qu’ils n’utilisaient pas ces bombes au cours des manœuvres, de crainte que nombre d’entre elles n’explosent pas et se transforment en mine anti-personnelle.

Après sa libération du corps de réserve, cet officier a envoyé une lettre au Ministre de la Défense, Amir Peretz, pour l’alerter au sujet du nombre de bombes à fragmentation larguées sur le Liban, au cas où les généraux oublieraient de l’en informer. L’officier rappelle dans cette lettre que "ces bombes allaient exploser à la face des gens tôt ou tard". Mais il n’a eu aucune réponse.

Des soldats israéliens ont déclaré, pour leur part, que des bombes au phosphore ont été lâchées au cours de la guerre contre le Liban, pour provoquer des incendies.

Un officier de l’artillerie a déclaré pour sa part "avoir vu des camions chargés de ces bombes, en route vers les bases des unités d’artillerie dans le nord".

Il est à noter que les bombes au phosphore provoquent des brûlures et la mort. Il y a un an, un scandale international a éclaté au vu des images de cadavres d’Irakiens carbonisés par ces bombes.

La Croix Rouge internationale a rappelé que le droit international interdisait l’usage de ces bombes au phosphore contre des cibles civiles ou des zones militaires comportant des cibles civiles.

Le bureau du porte parole de l’armée israélienne a déclaré pour sa part : "que le droit international n’interdit pas totalement l’usage des bombes à fragmentation et que la convention sur les armes conventionnelles ne stipule pas d’interdiction à l’usage d’armes incendiaires mais définit les conditions de leur usage".


Vidéo sur la barbarie israélienne au Liban (durée : 5 mn 23s)


Traduit de l'arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l'intégrité et d'en mentionner sources et auteurs.




Source : [www.arabs48.com]
Traduction : Ahmed Manaï
 
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