Nous prenons acte que vous êtes l’un des premiers présidents de la Vème République à assister à une rupture du jeûne du mois de Ramadan avec des musulmans. Nous prenons acte également de votre discours en cette occasion qui nous pousse à réagir.
En effet, certains passages de votre discours, nous amènent à vous poser des questions.
Pourquoi vous sentez-vous toujours obligé, lorsque vous vous adressez aux musulmans de préciser que vous aimez les "gentils musulmans" et que vous n’aimez pas les "méchants musulmans" ? Pourquoi cette attitude à vous justifer auprès de l’opinion acquise à l’extême droite mais qui, par la même occasion renforce les postures islamophobes ?
Pourquoi ressentez-vous le besoin d’aller avec deux de vos ministres supposées être musulmanes pour la visite d’une mosquée alors que leurs porte-feuilles n’ont aucun lien avec le culte musulman ? Serait-ce un gage de votre amour pour les musulmans ?
Pourquoi demandez-vous aux musulmans de France d’être responsables de ce qui se passe dans le monde musulman ?
Pourquoi demandez-vous la réciprocité entre la situation des musulmans de France et celle des chrétiens du monde musulman ?
Pourquoi soufflez-vous le chaud et le froid, chaque fois que vous abordez la question de l’islam ?
Pourquoi insistez-vous sur le fait que vous auriez contribué à faire avancer le dossier du CFCM alors que vous avez été celui qui a enterré toute idée d’élections libres, démocratiques et transparentes ?
Ne pensez-vous pas Monsieur le Président, que vous finirez par nous présenter à la Nation comme des incapables à force de nous dire ce qui est bon ou mauvais pour nous ?
Monsieur le Président, tiendrez-vous le même discours en vous adressant aux corses qui sont eux aussi victimes des attentats depuis des décennies avec des attaques de tout ce qui représente les institutions de l’Etat et de la République ? Pourquoi ne pas expulser les corses qui mettent des bombes ?
Tiendrez-vous le même discours envers les juifs de France lorsque des juifs d’Israël enfreignent le droit international ? Auriez-vous tenu pour responsables les chrétiens de France de la guerre entre les catholiques et les protestants en Irlande ?
Etes-vous sûr, Monsieur le Président que vous nous considérez aussi français que vous dans votre esprit ?
Monsieur le Président, continuerez-vous encore longtemps à surfer sur les préjugés dès que vous abordez la question de l’Islam ? Et enfin, Monsieur le Président, que comptez-vous faire contre l’islamophobie en France ?
Veuillez, accepter, Monsieur le Président nos sentiments les plus respectueux.
Des citoyens inquiets pour l’avenir de leur pays et celui de la place de leur religion.
Collectif des Musulmans de France (CMF). 4 octobre 2007
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