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LETTRE OUVERTE A MOHAMED 6
N
24 août 2005 20:12
si tu ne met que des adresse comment veut tu que les gens te réponde. écrit se que ta a dire et après tu verra sil tu na pas de commentaire.
cè juste un conseil
m
24 août 2005 20:46

Bonsoir Iguidr,

À quoi tu veux en venir ? Vas-tu t'amuser à nous faire passer tous les articles qui paraissent dans tous les chifons ?

mag3
k
24 août 2005 20:49
Sire,

Votre 6éme année de règne a connu une série d'événements particulièrement importants. Ils méritent qu'on s'y attarde car ils concernent le devenir de notre pays et interpellent directement votre gouvernance, voire la nature même de la monarchie marocaine. Les émeutes du mois de mai au Sahara, les remous créés par l'interview de Nadia Yassine et enfin l'inquiétude de la communauté des affaires qu'illustrent les propos récents du président de l'organisation patronale, ainsi que la faible performance de l'économie nationale sont en réalité les symptômes d'un essoufflement. L'essoufflement du processus d'ouverture politique. Il ne s'agit pas de gloser ici sur l'origine de ce processus, ni d'en désigner les meilleurs contributeurs. Il s'agit d'affirmer que de son dynamisme dépendra notre capacité à relever les défis qui nous sont aujourd'hui posés. Il s'agit aussi de souligner le rôle central que votre monarchie, et donc vous-même, êtes en mesure de jouer pour assurer le succès de cette transition.
Pour peu que vous évitiez les écueils qui ont parsemé votre chemin durant ces premières années de règne, et que vous vous départissiez des réflexes liberticides qui ont terni votre image et amoindri votre capacité d'influence sur les événements, vous pouvez épargner à nos concitoyens les vicissitudes d'une démocratisation qui s'opère contre les institutions existantes plutôt qu'avec elles. Vous le savez, l'évolution du dossier du Sahara n'est pas en faveur du Maroc. Notre opinion publique sent confusément que notre cause est sur une pente glissante. Elle pressent aussi qu'un dénouement défavorable de ce conflit augurera d'une période d'instabilité probablement cataclysmique pour l'avenir du pays. La monarchie aura beaucoup de mal à survivre à un tel échec et le pays en paiera un prix élevé. Ce scénario catastrophe est redouté par l'écrasante majorité des Marocains. Il est vrai aussi qu'il existe au Maroc un large consensus sur la marocanité du Sahara. Il existe de même un large consensus sur la dimension stabilisatrice de la monarchie. Or dans l'affaire du Sahara, l'attachement à une idée passéiste des pouvoirs de l'institution monarchique en fait un élément plus de déstabilisation que de stabilité.
Pour expliciter cette affirmation, posons-nous la question suivante : Pourquoi depuis septembre 1999, le Sahara n'a-t-il plus connu de remous majeurs ? Pourquoi ce qui était en septembre 1999 une contestation essentiellement d'ordre économique et social est devenu en mai 2005 la manifestation d'un sentiment indépendantiste, minoritaire peut-être, mais réel ? Il n'existe pas une raison unique, mais il en existe une centrale : l'absence d'une vision de démocratisation crédible. L'échec des plans Baker est préjudiciable pour la position marocaine, non parce que ce fut un échec, mais parce que nous avons été incapables de proposer un plan d'autonomie respectueux des standards démocratiques tels que reconnus par la communauté internationale. Ce fut l'élément essentiel qui a encouragé les indépendantistes à accélérer leur activisme. Comme s'ils avaient considéré que le charme exercé par votre règne sur l'opinion publique internationale était rompu et que le nouveau régime marocain montrait son vrai visage. Dès lors, le discours de victimisation des militants sahraouis allait devenir plus audible. Cela est tout aussi vrai auprès d'une opinion publique sahraouie qui était, elle aussi, dans l'expectative. Le nouveau règne promettait un nouveau contrat social. Au fil du temps, cette promesse s'est effilochée au grès des dérapages policiers, des atteintes aux libertés individuelles et collectives et de l'absence d'une croissance économique équitable. L'autre élément qui a joué en faveur des indépendantistes est certainement l'après 11 septembre 2001. Les puissances occidentales, et à leur tête les Etats-Unis d'Amérique, ont fini par comprendre que combattre le terrorisme seulement par des méthodes sécuritaires était une tentative vouée à l'échec. Si les moyens policiers, voire militaires, sont nécessaires, la fin du mécontentement des populations opprimées par des états arabo-musulmans clients de la puissance américaine était essentielle pour affaiblir les capacités de recrutement des groupes trans-nationaux du terrorisme. Il en a résulté une doctrine balbutiante et imparfaite mais de plus en plus prégnante, de démocratisation de notre région du monde. Les indépendantistes sahraouis ne font que s'engouffrer dans cette brèche. Il est bien plus facile de se plaindre d'un Etat qui torture dans des centres de détention secrets, condamne à 15 et 10 ans des manifestants, interdit sa presse indépendante. Il leur était bien plus ardu de vous stigmatiser lorsque vous permettiez à Abraham Serfaty de retourner à sa patrie, de libérer un Abdeslam Yassine maintenu illégalement en résidence surveillée. Notre seule chance d'assurer la reconnaissance internationale de la souveraineté marocaine sur le Sahara est de gagner le cœur et l'esprit des habitants de la région. Les convaincre qu'ils ont en réalité le choix entre un Maroc qui se démocratise, qui respectera leur dignité et leurs spécificités, leur permettra de s'épanouir en citoyens libres, et un micro-état probablement client d'une Algérie à la démocratisation plus qu'incertaine, où la rente pétrolière n'en finit pas de corroder les rouages de l'Etat. Certains objecteront à cette vision des choses arguant que la marocanité du Sahara n'est pas négociable et qu'il n'est nul besoin de convaincre quiconque de quoi que ce soit.
C'est une perspective naïve. Le Maroc a commencé par accepter un référendum d'autodétermination, puis s'en est détourné pour proposer le concept d'une solution politique qui signifie négociation d'un périmètre d'autonomie. Dans les deux cas, cela signifie ipso facto prendre en considération directement ou indirectement l'avis des Sahraouis. Il y a quelques jours les chefs d'Etat africains se sont réunis pour discuter de la réforme des institutions de l'ONU et établir une position commune africaine sur le sujet. L'enjeu est d'assurer à l'Afrique une présence permanente au Conseil de sécurité. Des Etats ont d'ores et déjà rendu publique leur candidature aux sièges éventuels octroyés à l'Afrique. Absent de l'Union Africaine, le Maroc n'est pas dans la course. Au cours de la même période, la secrétaire d'Etat de l'administration Bush, Condoleezza Rice, faisait la suggestion que le quartet en charge du processus de paix au Moyen-Orient, composé des Etats-Unis, de l'UE, de la Russie et de l'ONU devait s'enrichir de deux membres arabes, l'Egypte et l'Arabie Saoudite. Présidant pourtant le comité Al Qods, le nom du Maroc n'a pas été évoqué. La sphère d'influence du Maroc a rétréci. Au-delà d'une diplomatie engoncée dans ses certitudes, le passage de témoin entre votre père et vous-même était particulièrement délicat dans ce domaine. Car vos atouts sont différents des siens. Votre père a, durant des décennies, conduit une politique étrangère marquée par l'affrontement Est-Ouest. Il a longtemps géré le pays et consolidé son pouvoir en monarque absolu dédaigneux des droits de l'Homme, justement parce qu'il pouvait s'abriter derrière son soutien au bloc occidental contre la sphère d'influence soviétique. Ce fut sa rente géostratégique. Est-ce un hasard si le CCDH a été créé quelques mois seulement après la chute du mur de Berlin en 1989 ? Il avait sans doute saisi l'ampleur des changements et tenté de s'y adapter. Pouvait-il réaliser le saut vers une véritable démocratisation ? Probablement pas.
Il fallait un monarque vierge des exactions du passé, un souffle nouveau, une monarchie à visage humain. Votre intronisation a fait naître cet espoir. Votre règne est né sous une « belle étoile ». Qui se rappelle encore qu'à peine deux années avant le 11 septembre 2001, ce 26 juillet 1999, les dirigeants du monde, avec à leur tête Bill Clinton, ont marché derrière le catafalque de Hassan II au milieu d'une foule arabo-berbéro-musulmane, alors que les dispositifs de sécurité ne tenaient à rien, sans se faire égratigner ? Les démocrates avaient alors rêvé vos premiers mois de roi. Les dossiers des années de plomb ? Vous feriez un discours, et au nom de l'Etat marocain, vous demanderiez solennellement pardon à tous ceux qui ont eu à souffrir des exactions du régime. Vous n'y avez été pour rien, et pourtant vous en endossez symboliquement la responsabilité, un geste moral d'une valeur inestimable, un coup politique de génie. Car, fort de votre nouvelle dimension, vous allez parler à des hommes mutilés dans leur chair et leur esprit, à ces mères et pères dont les enfants ont péri ou souffert entre les mains de la police du régime, leur dire qu'ils n'ont pas souffert pour rien, qu'ils sont les martyrs de la démocratie, que leurs enfants connaîtront un avenir de paix et de dignité grâce à leur sacrifice et que ce sont eux qui ont permis la mise en route d'un processus de démocratisation dont vous serez le garant. Oui et c'est là la clé, vous passerez un pacte de démocratisation clair avec les forces vives de la société. Le passé, ces sécuritaires qui ont exécuté les basses besognes de votre père ? Vous négocierez leur amnistie. Votre nouvelle stature vous le permettra. Il s'agit d'un détail important. Car votre père vous a légué un système qu'il va falloir changer en douceur. Vous opérez cette délicate transition entre un passé dont vous êtes dépositaire et un avenir dont vous êtes le garant.
Vous réconciliez la société avec elle-même. Sur le plan international, vous créez un choc salvateur. Vous êtes cette rareté de dirigeant du monde arabe qui s'ouvre sur la modernité politique. Votre père avait entamé l'intégration de l'islamisme politique. Vous allez devoir poursuivre cette oeuvre et prendre encore plus de risques. Car la politique de votre père était bâtie sur beaucoup de non-dits et de débats non tranchés parce que non tenus. Votre autorité morale renforcée par votre nouveau statut vous permettra de peser dans un débat où seront définies les frontières infranchissables de la sphère privée, où vous vous mettrez du côté des avocats d'un islam ouvert sur son époque, respectueux de la différence et des libertés d'autrui. Un débat d'autant plus crucial qu'on vous conseillera de ne pas tenir des élections totalement libres et transparentes. On vous adjurera de modeler le découpage électoral, de forcer les partis islamistes à présenter comme candidats qui on leur dira, où on leur dira. Vous résisterez parce que vous savez que ce serait détruire votre crédibilité et vous savez que c'est votre instrument le plus puissant. Comment faire alors pour éviter un dérapage obscurantiste ? Les élections sont dans deux années, vous déciderez de permettre à la société de s'exprimer. Vous allez permettre l'éclosion de ces agoras modernes que sont les médias. Une société qui délibère est une société qui s'apaise, qui opte pour le juste milieu. Cela va tanguer. A chaque occasion, vos proches, jaloux de votre réputation, viendront pousser à la censure telle publication qui vous aurait manqué de respect. On criera au scandale pour telle révélation qui met votre père en cause. Un entourage nostalgique des anciennes méthodes regrettera votre père, tel ce général qui affirme à une journaliste du « Nouvel Observateur » que vous êtes faible, alors que votre père avait de la personnalité.
Encore un qui n'aura rien compris. Vous êtes fort non pas de la sauvagerie de votre police et de l'iniquité de votre justice, mais de votre remarquable attachement au pacte qui vous lie à vos concitoyens. Et c'est ce qui restera toujours lorsque la poussière soulevée par telle ou telle affaire retombera. Sur le plan économique, votre père vous a laissé un beau cadeau. L'octroi de la deuxième licence GSM vous assure un trésor de guerre et surtout met le Maroc au diapason des Etats économiquement transparents. La Banque mondiale fera de l'opération un modèle à étudier. Vous déciderez aussi de « dé-monarchiser » le monde des affaires.
Vous vous désengagerez de vos entreprises privées. Vous savez qu'une monarchie en transition, mais toujours détentrice de pouvoirs constitutionnels étendus, dans le cadre d'un système judiciaire défaillant et d'une administration encore marquée par les pratiques passées, est intimidante pour le reste des entrepreneurs. Vous avez besoin de libérer les énergies créatrices de l'entreprenariat marocain pas de le castrer. Votre désengagement fera l'effet d'une bombe salvatrice. Des barrières mentales vont sauter. Là aussi, votre économie est en transition et pourrait avoir besoin de soutien. Vous obtiendrez le soutien de la communauté internationale parce que vous représentez le modèle d'avenir de la région. Les grandes puissances ont intérêt à la réussite de votre pays, elles vous soutiendront. Ce sera votre rente géostratégique.
C'est avec cette carte en main que votre parole comptera dans l'arène internationale. Cette parenthèse rêvée nous fait entrevoir ce que votre règne aurait pu accomplir. C'est aussi un exercice facile que de refaire l'histoire six années plus tard, surtout lorsque l'on n'a pas été confronté à la réalité de l'exercice du pouvoir. Ce n'était qu'un rêve ce qui ne veut nullement dire que dans la réalité nous avons vécu un cauchemar. Vous nous avez donné des raisons d'espérer, vous nous avez aussi parfois déçus. Nous n'avons pas compris certaines décisions. Nous n'avons pas compris l'affairisme décomplexé. Il ne vous sert en rien. Il n'est même pas sûr qu'il contribue à votre enrichissement matériel alors qu'il grignote l'aura de votre institution. Nous n'avons pas compris votre mansuétude à l'égard des sécuritaires qui prennent comme modèle le régime de Ben Ali.
Nous n'avons pas compris votre traitement des voix dissidentes et la perpétuation de la mise sous tutelle de médias audiovisuels, alors qu'ils sont votre instrument le plus puissant pour organiser le débat. Nous n'avons pas compris que vous ne réagissiez pas aux exactions de votre police et à l'iniquité d'une justice rendue en votre nom. Nous n'avons jamais compris votre lutte, ou celle de votre entourage proche, contre la presse indépendante. Nous n'avons pas compris parce que nous pensions que vos ressources en temps et en réflexion avaient d'autres usages bien plus importants. Vous voyez, nous n'avons pas compris beaucoup de choses. Mais, sachez-le, nous persisterons à vous le dire quand nous ne comprendrons pas le sens de vos actions, car c'est notre droit légitime. Nous persisterons aussi à vous le dire parce que nous pensons que votre position privilégiée vous place idéalement pour accompagner ce pays vers des lendemains meilleurs.

Aboubakr Jamaï
k
24 août 2005 20:58
Merci iguidr
C'est un excellent article
m
24 août 2005 21:29

Bonsoir kardach,

Comentaire, commentaire...please !

mag3
k
24 août 2005 21:40
mag3 a écrit:
-------------------------------------------------------
> > Bonsoir kardach,
>
> Comentaire, commentaire...please !
>
> mag3


Si tu n'arrives pas à comprendre le texte d'Aboubakr Jamaï tu ne serais jamais capable de comprendre le mien.
m
24 août 2005 21:56

Merci Kardach,

Cependant je tiens à te signaler que tu as employé un SI de condition avec un présent de l'indicatif qui appelle obligatoirement un futur simple. Nous sommes dans le domaine de la certitude avec l'emploi de l'indicatif.

Le conditionnel présent que tu as bien voulu employer dans la subordonnée sied à l'hypothétique SI plus imparfait.

Et quelquefois, c'est cela qui m'empêche à comprendre tes écrits.

mag3
k
24 août 2005 22:24
mag3 a écrit:
-------------------------------------------------------
> Et quelquefois, c'est cela qui m'empêche à
> comprendre tes écrits.
>
> mag3


Et pourtant je te l'avais dit.
m
24 août 2005 23:01

kardach,

Tu me l'as écrit et je te le confirme, nous ne parlons pas le même langage.

C'est aussi cela la démocratie. J'espère que tu ne t'attends pas à chaque

fois que tu rédiges un écrit que j'épouse tes idées.

Je t'avais dit une fois que le nom kardach te sied à merveille parce que tu

files du mauvais coton.

On ne s'entend pas et on ne se comprendra jamais. C'est aussi pour cela que

l'opposition existe.


mag3
k
24 août 2005 23:11
mag3
Je n’ai aucun complexe alhamdou lillah.
Les serviles comme toi ne valent pas grand chose, pourquoi? Et bien parce qu’ils ne connaissent ou plutôt ne reconnaissent pas à l'homme sa liberté de dire ce qu'il veut. Et on peut en déduire que ces gens-là ne méritent pas la démocratie.. Qu'il vivent dans l'ignorance, qu'ils vivent sous la tyrannie, ils ont choisi de rester d'éternels mineurs..




Modifié 1 fois. Dernière modification le 24/08/05 23:11 par kardach.
m
24 août 2005 23:15

kardach,

le vernis a craqué, tu as dit ce que tu ressentais comme amertume.

J'ai pris note...

mag3
N
24 août 2005 23:22
lguidr merci pour ce poste informatif.
V
24 août 2005 23:40
on peut aprler de la lettre ouverte à mohamed 6 maitenant !!!!!!!!!!!!!!!

qu'est ce que vous etes lourds mles gars ......
N
24 août 2005 23:53
Qui est lourd les participants ou la lettre ?
V
24 août 2005 23:58
ben les deux là qui n'arretent pas de se chamailler ......................mag3 & KARDACH
m
25 août 2005 00:06

Moi,

j'ai arrêté...

mag3
25 août 2005 00:36
Iguidr a écrit:
-------------------------------------------------------
> >
>


un "nouveau" pseudo tani ??
"Avec un H majuscule"
D
25 août 2005 01:02
Un résumé si possible ! Merci !
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
a
25 août 2005 03:34
iguidir,

les articles bibles ne sont plus d'actualité.
ton journaliste est connu pour ses positions (journalisme prostitué)

Depuis quil a été évincé du parti l'Istiqlal pour ses ambitions démesurées.
il est dans l'opposition aveugle, il ne voit que noir.

Sincèrement, il n'est pas objectif.
a le lire, on dirait que c'est demain la révolution au Maroc.

Le Maroc est très stable politiquement et économiquement. Il a un bél avenir.
Emission spécial MRE
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