Je suis sure que t'es du sud toi!!Citation
Numidie a écrit:
Salam
Malgré le fait de n’avoir reçu aucune réponse à ma première lettre du 27 octobre 2005, je vous écris de nouveau parce que j’ai confiance dans l’humanité qui est dans chacun de nous et encore plus dans le bon sens d’un souverain intelligent, cultivé, honnête et illuminé.
Je peux m’imaginer comment il doit être difficile pour un roi de combattre des conseillers, des partis politiques, des courtisans qui veulent tout conserver comme il a toujours été, c’est-à-dire qui veulent que leurs privilèges, leurs opportunismes, leurs lobbies restent immuables.
J’imagine comme il doit être difficile pour vous d’essayer de changer une ligne politique déjà établie encore avant votre accès au trône.
Comme je vous disais dans ma première lettre (que j’espère vous est arrivée et que vous avez pu la lire, à moins qu’elle soit encore bloquée par vos services secrets) la supériorité d’un homme est celle de vaincre soi-même plutôt que celle d’avoir vaincu ses ennemis.
Regardez, s’il vous plaît, un des sites web qui reportent les véritables nouvelles sur l’Intifada sahraouie (Afapredesa, SPS, ARSO, Birdhso, Sahara-libre, Poemariosahara, etc.) où chaque jour, depuis plus que dix mois, apparaissent les images de citoyens sahraouis inertes, dans la majorité des cas des femmes et des élèves de lycée, matraqués par les forces de répression marocaine, couverts d’hématomes, de blessures, souvent avec des fractures, des signes de tortures. Quelquefois aussi des morts. Ce n’étaient que des gens qui demandaient le droit au référendum d’autodétermination, c’est-à-dire la liberté de choisir leur futur. Un droit sacré, sanctionné par des lois internationales, pour un pays qui a déjà tant souffert sous le colonialisme espagnol, le seul en Afrique à n’avoir pas encore été décolonisé.
Est-ce que vous saviez, par hasard, que l’épouse de Alì Salem Tamek, Mme Aichatou Ramdan, a été violée par cinq de vos ″agents de l’ordre″ en présence de sa petite fille de trois ans, pendant que son mari était emprisonné ? Quelqu’un vous avait-il informé de ces ″petits effets collatéraux″ de l’occupation du Sahara Occidental ?
Heureusement qu’aujourd’hui, avec Internet, la vérité circule et la censure ne peut plus cacher ce qui se passe réellement dans cette région interdite à la presse internationale et à tout observateur étranger.
Regardez, s’il vous plaît, le visage de ces sahraouis défenseurs des droits humains qui ont fait, il y a quelque mois, une grève de la faim de 51 jours, risquant leurs vies pour la liberté de leur peuple et qui croupissent encore en prison, dans les cellules de cette horrible prison Carcel Negro d’El-Ayoun : ces images ont fait le tour du monde, soulevant partout horreur et réprobation.
Quelle énorme tache sanglante pour l’image du Maroc, pays présenté comme ″l’empire des sens″ ! Et n’écoutez pas, je vous en prie, ce que vous rapporte la MAP (toujours de mauvaise foi comme il a été démontré en plusieurs occasions) ou ce que vous suggèrent vos ministres de la Justice ou de la Propagande, très peu objectifs dans leurs communiqués.
C’est très bien d’avoir rasé du sol Tazmamart dans la tentative d’oublier les horreurs des années de plomb (même si elles ne pourront jamais être oubliées). C’est très bien de fouiller dans les fosses communes pour identifier les cadavres de disparus et indemniser leur familles (est-ce qu’il existe vraiment une indemnité valable pour la mort et les souffrances de ces pauvres gens ?). Mais pourquoi alors continuer de la sorte avec les Sahraouis ? Est-ce qu’on veut ressusciter les fantômes du passé ? N’a-t-on rien appris des expériences déjà faites ?
Si vous pourriez aller à la rencontre des appels des Sahraouis, si vous pourriez accepter le principe que le peuple sahraoui a le droit inaliénable de choisir son futur à travers un référendum honnête, garanti par les Nations unies, combien serait plus en paix votre conscience d’homme juste et sage ! Comme vous seriez soulagé de cette très lourde responsabilité !
Pourquoi continuer à tenir sous le contrôle des matraques et des fusils un peuple entier pendant tout le reste de votre vie (parce que les Sahraouis, peuple né libre, ne changeront jamais leurs idées et ne céderont à la violence qu’en sacrifiant leur vie) et avoir sur votre conscience un génocide ? Pourquoi ne pas choisir plutôt d’avoir, à la frontière méridionale de votre pays, un peuple qui vous serait reconnaissant, qui vous estimerait et qui considérerait le peuple marocain comme un peuple frère ? Les Sahraouis et les Marocains sont vraiment des frères et ils n’ont aucune raison de se haïr et de se combattre. Mais si la situation continue d’être comme elle est, le futur sera plein de douleurs, de souffrances, de morts ; il sera porteur d’une guerre sanglante et dangereuse pour l’équilibre de tout le Maghreb.
Au lieu de vous rendre à El-Ayoun pour vous prêter à une comédie farcie de rhétorique patriotique comme vos conseillers vous ont poussé à le faire – veuillez pardonner, votre Majesté, mon indignation et ma profonde désillusion ; dans votre cœur vous savez très bien que votre voyage n’a été rien d’autre qu’une provocation pour les Sahraouis et une duperie insultante pour le peuple marocain –, n’aurait-il pas été mieux de faire venir à Rabat les Sahraouis militants des droits de l’homme qui ont fait la grève de la faim et qui ont été emprisonnés pour délit d'opinion, écouter leurs raisons, y réfléchir, discuter ensemble de votre proposition d’autonomie (qui malheureusement n’est pas ce que l’ONU avait proposé à travers le Plan de paix) ? Non comme un souverain avec des prisonniers, mais comme un homme juste et sans préjugés avec des hommes justes et libres, essayant d’établir un dialogue franc et sincère entre deux peuples. Vous pouvez encore le faire, tout dépend de vous ! Comme tout cela serait beau et important pour l’histoire de votre pays. Cela resterait écrit dans les livres d’histoire du Maroc !
Souvenez-vous que même feu votre père avait, à la fin, compris la nécessité de rencontrer les sSahraouis parce que c’était seulement à travers un dialogue franc et sincère que les choses pouvaient s’arranger.
Comme je vous le disais dans ma première lettre, je vous prie, Majesté, de bien vouloir écouter la voix d’un vieux médecin italien qui a confiance dans le bon côté des hommes et dans votre sentiment de la justice et de la recherche de la vérité. Je vous en prie, pensez à ce que je vous ai écrit et surtout à tout le bien que votre décision pourrait apporter à votre peuple et au peuple sahraoui.
Dans l’espérance d’un futur de justice et de paix, je vous remercie pour votre attention.
Bologna (Italie), le 30 mars 2006
Professeur Silvio Pampiglione
Ancien professeur de parasitologie des universités de Bologna, de Mogadiscio, de l'Asmara, et de santé des universités de Maputo et d'Alger. Consultant à l'OMS, à l'Unicef, au ministère des Affaires étrangères italien et au ministère de la Coopération des Pays-Bas. Auteur de plus de 300 publications scientifiques et de livres didactiques de parasitologie et d'éducation pour la santé.
(*) Copies jointes à l’ambassadeur d’Italie à Rabat et à l’ambassadeur du royaume du Maroc à Rome.
[www.lesdebats.com]
Citation
SolidaritéMusulmane a écrit:
Mais puisqu'il tient à se faire remarquer qu'il nous explique plutôt pourquoi le gouvernement algérien tient tellement à foutre son nez dans notre sahara, peut être que ça aurait plus crédible.
Sinon je lui conseillerais de s'occuper de son pays qui a fort à faire entre les scandales et la crise.