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Lettre de nadia yassine
a
24 juillet 2006 23:44
Non à l’omerta
Lettre ouverte à Hayat, mère de famille kidnappée par la DST marocaine et à toutes mes soeurs d’éternité Nadia Yassine, 23-07-06.
Hayat, ma petite sœur, ma chère sœur ; je t’écris depuis la France, pays des droits de l’homme qui remue après tant d’années enfin les affaires honteuses des DST de tout bord. J’ai lu avec beaucoup de peine mais aussi de rage dans le cœur que tu as été kidnappée par les services « spéciaux » (pas si spéciaux que cela en réalité) de notre pauvre pays. Notre cher pays, notre pauvre pays (au sens propre et figuré) est livré aux contingences d’un monde où l’on se demande de plus en plus ce que veut dire un homme, une femme et encore plus ce que signifient leurs droits. De la Palestine jusqu’au Maroc, le fameux Grand Moyen-Orient , le monde est à feu et à sang, en proie au drame et à l'humiliation . Ma chère Hayat, ma sœur, mon amie ; tu as été rossée, tu as été insultée, tu as été humiliée mais tu es plus grande et plus forte que tes brutes d’agresseurs que l’on doit plaindre plus qu’autre chose. Tu es aussi plus grande, plus forte que tes brutes d’agresseurs parce que tu as opposé à la violence animale, la force de la résistance du cœur et de l’esprit, la force de l’humain, du pleinement humain. Notre force majeure dans le mouvement, ma chère sœur, mon amie, ma camarade, c’est que nous avons justement brisé le tabou du silence ; celui-là même où les bourreaux de nos peuples ont enfermé les consciences depuis des siècles. Le tabou du silence, cette prison sans mur dans laquelle nos autocraties nous ont enfermés jusqu’à faire de nous des zombies. Si nous remontons notre Histoire, le bilan est lourd et douloureux., mais ma chère Hayat , ma sœur d’éternité, l'histoire est une science dangereuse...pour les tyrans et il nous faut absolument la remonter pour affronter l'avenir. Nous n’avons rien dit lorsque Hassan , que Dieu le bénisse a succombé au poison de ceux qui voulaient le pouvoir pour le pouvoir. Nous n’avons rien dit lorsque Hussein fut découpé en morceaux par Yazid, prince des croyants (croyant en quoi au juste ?). Nous n’avons rien dit lorsqu’à chaque fois se soulevait une conscience libre et intègre pour dire l’imposture des Princes qui se sont intronisés sur nos démissions et notre lâcheté. Nous n’avons rien dit lorsque Hajjaj exécuta Ibn Zoubeir.
Nous avons appris à nous taire complètement, terriblement, mortellement.
Nous agonisons en silence et cela doit cesser.
Nous buvons l’humiliation chaque jour jusqu’à la lie sans même faire la grimace et cela ne peut plus être.
Nous payerons hommes et femmes ? eh bien soit !!! Notre jihad est dans la résistance aux maux par le mot et rien d’autre…
Alors bravo Hayat, héroïne de notre Jihad du mot.
Hayat tu ne mesures pas encore assez la bravoure de ton acte ; l’histoire te le dira. Le pouvoir en persécutant les femmes du mouvement veut frapper une section féminine extrêmement dynamique qui dément tous les clichés qui veulent les islamistes absolument, inévitablement misogynes et donc fatalement extrémistes. Tu les déranges Hayat, tu déranges les clichés qui leur permettent un entrisme international vital pour eux… Nous dérangeons les autocraties actuelles ; héritières de celles qui nous ont enfermées dans les harems politiques. Tu les déranges Hayat, vous les dérangez mes sœurs car une femme islamiste ne doit surtout pas parler ; elle doit juste être un épouvantail silencieux qui serve leurs discours modernistes et laïcisant. Tu ne dois pas bouger, tu ne dois pas donner de l’espoir à tes enfants, tu ne dois pas être positive et maîtresse de tes actes et de ton histoire. Tu es censée être abattue, silencieuse, mère de tes enfants et de toutes les inhibitions de la terre. Tu dois faire la « ****** », pas l’ouvrir !!!Tu dois faire l’idiote, pas la militante. Tu dois te soumettre à l’injustice, pas te soulever contre l’injustice. Tu dois faire les boutiques, pas la politique.
Le Pouvoir , Hayat, en persécutant les femmes du mouvement comptaient frapper d’une pierre deux coups. Le Makhzen a bien raison d’ailleurs d’économiser ses pierres puisque toute sa politique consiste à frapper tout ce qui bouge et le monde bouge et bougera sans doute de plus en plus, Maroc inclus. La première pierre , Hayat, c’est pour frapper l’esprit des militantes en les terrorisant . La deuxième, c’est pour jouer sur la logique de l’honneur dans nos sociétés traditionnelles. Il n’y a qu’à voir l’impact et la difficulté psychologique qui accompagne des témoignages féminins recueillis par l’IER. Le Makhzen veut nous imposer le fardeau de la honte mais cela va sans compter avec notre éducation au sein du mouvement qui veut qu’on appelle un chat un chat (que les chats me pardonnent de les traîner dans la boue) et une souris…une souris. Nous n’attendrons pas l’IER de 2036 et que le Makhzen se dise bien qu’il n’est plus question que nous nous taisions car , Hayat , s’il y a quelqu’un qui doit être éclaboussé par le scandale , c’est bien les bourreaux et non les victimes. Nous n’obéirons pas à la loi de l’omerta. Ce temps est révolu.Hayat et vous mes sœurs d’éternité, serrons-nous les coudes et opposons à la loi de l’omerta la loi de la parole juste, la parole forte, la parole engagée. Quel honneur chercherions- nous à sauver en taisant des actes aussi barbares si notre pays est systématiquement saccagé dans sa dignité par des brutes qui s’auto-définissent à juste titre comme des professionnels de la police marocaine. De quel honneur parlons-nous, Hayat , si tes enfants, les miens et ceux de cette nation n’ont d’autre issue que de se jeter en méditerranée, se faire kamikaze, ou collaborer avec les brutes et les truands officieux. Et toi, mari de Hayat, élève de l’école « Justice et Spiritualité » , je te salue avec tout le respect du monde . Quel effort sur toi-même tu as dû faire pour briser aux dépens d’une culture machiste et autocratique qui nous emprisonne tous , la loi de l’omerta ;la loi qui a trahi Hassan, Hussein, Ibn Zoubeir et tous les justes de l’Histoire. Que Dieu te bénisse et qu’Il bénisse mes frères et mes sœurs dans le mouvement qui mène un jihad autrement plus rude que celui de l’épée mené jadis par nos ancêtres afin de délivrer le monde des oppressions de toute sorte, n’en déplaise aux clichés, à l’opprobre et au mensonge historique. Que Dieu vous bénisse, vous les iconoclastes qui faites tomber les tabous incrustés.Hayat, ne te tais plus jamais. Nous n’avons que les mots pour lutter contre le mal.


[nadiayassine.net]
k
25 juillet 2006 01:51
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je n'ai jamais rigolé autant pour un article que celui ci !!!

la nadia qui nous fait dans l'emotionnel !!
c
25 juillet 2006 02:08
Lettre très émouvante, a-hani. Mais ça sert à quoi de remuer le passé ? L'IER a été mis en place pour qu'on mette tout sur la table et qu'on puisse avancer. Un petit indice pour Nadia Yassine : si elle peut s'exprimer comme elle le fait, c'est que justement on a avancé. Tu crois vraiment que sous H2, elle, ou son père auraient pu faire le cirque qu'ils font en ce moment ?


Sinon, ça va toi ? Tu déprimes pas avec tout ces sujets ? sir fouwouj m3a rask f'lbled, tu en as besoin apparemment. Tu es d'où au fait f'lbled ? Sinon, mat 7chemch menna, dis-le, on te trouve un coin calme "débasrisé".
m
25 juillet 2006 06:02
Salaam chelhman,


>>>>>>>>>>>>>>>>>si elle peut s'exprimer comme elle le fait, c'est que justement on a avancé. Tu crois vraiment que sous H2, elle, ou son père auraient pu faire le cirque qu'ils font en ce moment ?


Oui mais en democratie la liberte d'expression est un droit et non pas un privelige. C'est comme si tu es entrain de dire que Nadia Yassine doit etre reconnaissante au nouveau system, dire merci et se taire. De telles reflexions montrent qu'on est pas encore sorti de l'auberge. Certes on a avance mais une chute est toujours possible car notre system est base sur un homme alors que les democraties c'est des institutions ancree dans la culture collective du peuple.

La liberte d'expression est un DROIT ABSOLU. Et tant qu'il ya des gents qui remetent ce principe basique en cause nous serons toujours dans la #@$!@#$.

Si Mohamed 6 est un homme bien et veut du bien pour son peuple c'est genial. Mais est ce que son petit fils Hassan 3 sera comme M6 ou comme Hassan 2, Allah yarahmo? La est la question que ceux qui applaudissent le nouveau system y doivent reflechir.

Les democrates doivent saisir l'occasion M6 pour instaurer une culutre democratique ou la liberte d'expression est non discutable.


Un Maroc fort c'est un maroc ou toutes les idees sont sur la table sans censure ni aggression.
a
25 juillet 2006 08:46
Citation
chelhman a écrit:
L'IER a été mis en place pour qu'on mette tout sur la table et qu'on puisse avancer.

sur le fond, l’IER est une coquille vide ,certains responsables,tortionnaires ou tenus pour responsables, sont encore aux commandes et occupent encore des fonctions au sein de l'appareil d'etat ? pendant les audiences,les familles n’ont pas le droit de donner des noms...? le message politique envoyé à ces bourreaux ne peut être que dormez tranquillement, vous n’avez aucune inquiétude à avoir...!c'est pour cela que c'est une véritable régression de la démocratie
b
25 juillet 2006 09:36
Oh lala lala nadia radia llahou 3anha en pleine phase creative. Ell fait dans le romantique la nouvelle Khanssa du Maroc. Elle en a besoin puisque t'salaou l'ha. Et voici pourquoi:


Al Adl vs la monarchie. La guerre secrète

Par Abdellatif El Azizi
Enquête.

Pendant qu'Al Adl communique tous azimuts à l'intérieur comme à l'extérieur et joue les persécutés, l'Etat alterne le chaud et le froid. D'un côté, le ministre de l'Intérieur dévitalise tous les moyens de propagande de l'association, avec fermeté mais sans violence, de l'autre le roi distribue les subventions dans les zones économiquement sinistrées du royaume, où la propagande adliste a déjà fait son petit bonhomme de chemin…


Le roi mise gros à Oujda : 1,27 milliard de dirhams. Une manne pour réhabiliter l'ancienne médina, rétablir des infrastructures vétustes et reloger des foyers en situation précaire. Tous les gros pontes ont été invités sur place par le roi lui-même à mettre la main à la pâte. C'était le 26 juin dernier. Une fois le dossier des Oujdis les plus pauvres ficelé, le roi a s'est rendu chez ces autres oubliés de longue date que sont les Rifains de Nador. Là aussi, il met le paquet pour lancer une série de chantiers (routes, rocade, sites balnéaires, etc). “Il le faut pour sortir définitivement la région de la misère”, s'enthousiasme un élu. Mais si le roi a tenu à braver les chaleurs estivales particulièrement rudes dans la région, c'est aussi parce qu'il y a péril en la demeure.

Cela faisait déjà plusieurs mois que les adeptes de Yassine battaient campagne pour chauffer à blanc tout ce que compte la région comme exclus : chômeurs, contrebandiers à la petite semaine, étudiants, lycéens, femmes. Pour mobiliser les masses contre le Makhzen, les islamistes ont fait feu de tout bois. La visite royale vient d'ailleurs juste après la répression tous azimuts qui s'est abattue sur les membres et les représentants du mouvement à Oujda. Signe que les évènements s'imbriquent parfaitement dans une logique de confrontation feutrée, une semaine avant la visite royale, une obscure association amazighe organisait un sit-in à Nador …contre Al Adl Wal Ihsane.


L'Etat “spolie” Al Adl de sa base de données

L'association s'est refait une belle image dans la région. En mars dernier, à Oujda, la section d'Al Adl présidée par Mohamed Abbadi (aujourd'hui derrière les barreaux), a animé avec un succès notable une semaine de communication sur le thème “éducation et politique”. Comme le petit peuple en redemandait, les islamistes ont été obligés de mettre les bouchées doubles et de placer les domiciles des activistes régionaux à la disposition de la mouvance pour y tenir des réunions de “sensibilisation” où des centaines de milliers de tracts et de CD de propagande ont été distribués. C'est là qu'a eu lieu le lancement des fameuses “portes ouvertes” qui ont conduit au clash avec les autorités. “L'objectif de l'offensive sécuritaire, nous confie un responsable du renseignement, n'était pas tellement de mettre de nouveaux détenus islamistes derrière les barreaux mais plutôt de saisir les fichiers informatiques qui contiennent toute la base de données d'Al Adl Wal Ihsane”. Objectif ciblé : les noms des militants et des “mécènes“, ainsi que la stratégie au quotidien de Yassine relayée par ses lieutenants.

“La police a saisi plusieurs documents chez Mohamed Abbadi, le numéro deux d'Al Adl”, précise une source policière qui ajoute que le butin a été des plus bénéfiques pour la suite des évènements. Il faut entendre par là que les listings des militants ont permis aux autorités d'établir une estimation du nombre d’adeptes et de sympathisants plus proche de la réalité. Selon ces sources, ils sont donc près de 100 000 membres auxquels il faudrait ajouter quelques 25 000 sympathisants.

Du côté d'Al Adl, on crie au vol et à la spoliation ! Nadia Yassine a parlé d’un million de dirhams de matériel informatique et bureautique coûteux qui aurait disparu au cours des descentes de police. Pour Mohamed Darif, il s'agit d'une campagne qui vise notamment à affaiblir Al Adl Wal Ihsane en confisquant ses moyens logistiques composés d'ordinateurs et d'autres équipements. “Nous sommes victimes, depuis le lancement de nos journées Portes Ouvertes, d'une vague d'arrestations et de menaces lancée par le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa. Nos militants sont arrêtés, leurs domiciles et leurs environs fouillés. Nous n'avions que ces journées pacifiques faites de prières et d'explications pour transmettre notre message de tolérance et de paix pour un Maroc nouveau plus proche de l'esprit d'Allah”, s'indigne Nadia Yassine.


Al Adl recrute ici et là, en catimini

Qu'est-ce qui explique cette escalade ? Ce regain de tension était-il prévu ? Assiste-t-on à un changement de la stratégie de l'organisation islamiste d’Abdeslam Yassine vis-à-vis du pouvoir ? Alors que les réunions des membres d'Al Adl Wal Ihassane se tenaient depuis des années sans qu'ils soient inquiétés outre mesure par les autorités, le lancement des “journées portes ouvertes” traduit bien un changement dans la stratégie de la mouvance. Il semble que l'organisation d'Abdeslam Yassine, qui vivait jusqu'à présent en vase clos, ait résolument opté pour l'ouverture sur la société. Pour Mohamed Darif, les dernières sorties d'Al Adl s'expliquent par “la nécessité pour les islamistes de dialoguer avec une opinion publique particulièrement perplexe devant la montée d'une pensée et d'un comportement irrationnels cautionnés par les plus hautes instances de la Jamaâ. L'histoire des fameuses visions médiatisées à satiété par les membres de la Jamaâ eux-mêmes a particulièrement écorné l'image de la mouvance. L'objectif essentiel était d'améliorer l'image de la Jamaâ auprès de l'opinion publique”.

Pour d'autres observateurs et des sources proches de Yassine, l'objectif de cette offensive est précis. Il s'agit en réalité de faire porter le message de la Jamaâ le plus loin possible, de façon à recruter le plus de nouveaux adeptes, notamment au sein des couches les plus déshéritées de la population (chômeurs, étudiants et islamistes appartenant à d'autres mouvances). “C'est pour cela que nous avons ciblé essentiellement les régions les plus pauvres du pays et les quartiers les plus marginaux des grandes villes”, explique un militant d'Al Adl.

Sur le terrain, comme à l'accoutumée, les militants de Yassine ont tenté de faire preuve d'ingéniosité pour tromper la surveillance des autorités. La plupart des sorties étaient dissimulées sous diverses couvertures. “Al Adl Wal Ihsane avait décidé de diversifier ses activités pour mieux camoufler la finalité de ses fameuses journées de communication”, confie un officier qui surveille et répertorie leurs activités. Le lundi 12 juin, un meeting à Nador organisé dans le domicile de Jamal Boutayebi, leader de la Jamaâ dans cette ville, a pris l'allure d'une fête familiale. A Souk Larbaâ du Gharb, cela aurait pris l'allure d'une fête de circoncisions pour enfants démunis. À Agadir, c'est dans un lycée de la ville que des enseignants, adlistes avérés, organisaient une simulation d'examens du bac au profit de plusieurs élèves provenant de quartiers déshérités. A Beni Mellal, des étudiants ont assailli le doyen de la faculté, dans son bureau, pour “revendiquer” la réadmission de certains des leurs suspendus par le conseil disciplinaire de l'établissement et permettre l'organisation de “journées culturelles”. Les domiciles de Fathallah Arsalane et Mohamed Moutawakil, dans les quartiers de Diour Jamaâ et Al Massira, soumis à une surveillance serrée, n'ont pas été utilisés pour des meetings. Par contre, des locaux mitoyens ont été loués pour servir à l'organisation de multiples rencontres entre adeptes. Face à la suspicion des sécuritaires à l'affût du moindre rassemblement des adlistes, l'un des leurs confie : “nous avons évité nos propres maisons pour que les réunions n'aient pas l'air d'être clandestines”.


La répression “légale” des hommes de Benmoussa

Il est clair que les adeptes de Yassine savaient très bien que leur activisme n'allait pas passer inaperçu. Mais ce que Yassine n'avait pas prévu, c'est la nature de la réponse que le pouvoir allait donner à cette offensive. Chakib Benmoussa a notamment justifié l'intervention des forces de l'ordre par le fait qu'Al Adl Wal Ihsane “s'était automatiquement mise hors la loi, en ne respectant pas les libertés publiques, la préservation de l'ordre et le respect du droit de réunion ainsi que celui des collectes de fonds”. Ainsi, pour éviter d'être pris en défaut, ses hommes se targuent de s'être contentés d'arrestations sommaires et de ne pas avoir mis à contribution le centre de Témara. Cela n'empêche pas Nadia Yassine, aujourd'hui, de crier à la face du monde que le mouvement “a été victime d'une répression aveugle”. Certes, la plupart des décisions ont été couvertes du sceau de la légalité. Tenez, l'association Elouaha de Zagora (une branche locale d'Al Adl) a été jugée et dissoute par le Tribunal de première instance et son siège fermé parce qu'elle “n'avait pas tenu son assemblée générale dans les délais impartis par la loi”. Une autre a été interdite en raison du changement de local sans que les autorités compétentes aient été prévenues. Mais quelle autre association au Maroc connaît un traitement similaire pour de telles raisons ? “C'est tout simplement du deux poids, deux mesures”, estime un militant (non islamiste) des droits de l'homme. A Tanger, on a poussé le bouchon trop loin. Une réunion dans le domicile d'un leader local d'Al Adl a été interdite sous prétexte que l'expertise d'un ingénieur stipulait que les fondations du domicile en question ne pouvaient supporter le poids d'une centaine de personnes ! Justification absurde mais retenue par le procureur. “Si l'état est intervenu, explique un sécuritaire, c'est d'abord pour préserver l'ordre public mais c'est surtout pour ne pas ouvrir la porte à des débordements. Si on laissait faire, demain, on aurait le Polisario qui distribuerait des tracts, la mouvance radicale amazighe qui descendrait dans la rue, ce serait l'anarchie”. “En évitant que leurs débordements ne soient trop visibles, estime un député de l'Istiqlal, les autorités ont privé la Jamaâ de son principal fonds de commerce, à savoir la “martyrisation” qu'aurait provoquée une répression féroce par les forces de l'ordre”.


Contre-offensive de Yassine à l'international

Déstabilisée par cette réponse inédite du pouvoir, la Jamaâ a été contrainte de revoir à la hâte sa stratégie. Dans la précipitation, Yassine a émis une série de recommandations destinées à faire face à ce retournement de situation, sous la forme prophétique de “dix commandements”. Le cheikh y ordonne à ses adeptes de garder leur calme même dans les situations extrêmes (référence à diverses confrontations qui ont failli dégénérer). Il leur demande de se rendre aux meetings sans leur carte d'identité, de manière à éviter d'être recensés à chaque descente de police. Il les invite à tenir leurs réunions dans des domiciles et non plus dans les sièges, en vue de créer des cellules de renseignements dans chaque cercle politique régional chargé de suivre les mouvements des forces de l'ordre. Et il les incite, enfin, à activer les commissions de l'information au niveau de chaque cercle pour communiquer de façon efficace et en temps réel.

D'un autre côté, et toujours dans la précipitation, la Jamaâ tente de mobiliser ses troupes à l'étranger. Dans la foulée, une multitude d'ONG “indépendantes” ont été créées de toutes pièces. C'est le cas notamment de l'Observatoire canadien des droits de l'homme qui a été créé le 4 juillet 2006 .Présidé par un adliste notoire, Kassou Abdelkrim, l'OCDH a juste réussi à rassembler quelques dizaines de personnes pour organiser une manifestation devant le consulat du Maroc à Montréal, une manifestation organisée pour protester contre “la répression dont le Maroc a été le théâtre ces derniers jours”. Remarque importante, l'association qui est pourtant exclusivement composée de membres d'Al Adl a pris soin de ne pas citer cette dernière dans ses communiqués.

L'opération fait suite à une autre action de même nature organisée quelques jours auparavant à Washington par une association également récemment créée, dénommée Al Majliss Al Amriqui Li Houkouk Alinssane (Conseil américain des droits de l'homme). Concernant les activités de ce nouveau-né, chapeauté par les principaux ambassadeurs d'Al Adl chez l'Oncle Sam, Imad Benjelloun et Hassan Inani, les Américains appliquent la politique du wait and see. “Pour l'instant, nous suivons attentivement et avec beaucoup d'intérêt l'évolution de ce bras de fer entre les islamistes de Yassine et la monarchie”, confie une source diplomatique américaine.

En Europe, c'est Nadia Yassine en personne qui sera l'invitée de l'“Alliance pour la Liberté et la Dignité”. Depuis quelques semaines, l'égérie parcourt l'Europe pour mobiliser aussi bien les islamistes marocains que ceux des autres mouvances sans oublier les organisations de défense de droits de l'homme. Le très dynamique professeur, Hassan Amzil, président de l'Alliance pour la liberté et la dignité lui a bien balisé le terrain. Après Grenade et Bruxelles, le vendredi 23 juin, Nadia Yassine donne une conférence à Paris au profit d'une centaine d'auditeurs triés sur le volet. L'objectif avoué de cette opération de communication étant de braquer les projecteurs sur “la situation sociopolitique au Maroc suite aux exactions commises contre le mouvement Justice et bienfaisance”. Avec un message plus subtil en filigrane : “Ce n'est pas nous qui sommes visés, c'est la démocratie, la liberté d'expression et les droits de l'homme”. Pour cela, les militants d'Al Adl ont usé d'une ingéniosité certaine puisqu' à chaque fois, ils arrivaient à “mobiliser des manifestants qui ne savaient pas qu'ils militaient pour une organisation islamiste”, confie un agent du renseignement. Pour le politologue Darif, “il s'agit là d'une technique parfaitement éprouvée par les opposants de gauche qui avaient souvent recours à l'opinion publique et aux ONG internationales pour faire pression sur le pouvoir”.


Al Adl cherche soutiens désespérément

La campagne de charme a-t-elle été conforme aux désirs du Cheikh ? Rien n'est moins sûr. On n'a pas vu beaucoup d'ONG crédibles se bousculer au portillon pour prêter main forte à Yassine et à ses adeptes. Même au niveau interne, à part l'AMDH, il n'y a pas eu beaucoup de mobilisation autour de cette question. Le double langage de Yassine et de ses lieutenants a montré ses limites. Al Adl, qui a tenté de gagner la société civile et les partis politiques dans cette bataille ultime, a oublié que ce sont ces mêmes partis qui ont souvent été accusés par les islamistes de servir de “chiens de garde” au Makhzen. Partis de gauche, libéraux et monarchie, c'est le triptyque infernal, selon la littérature d'Al Adl. Or, “en s'auto-proclamant défenseur de la vérité suprême, qu'elle soit religieuse ou politique, Al Adl ne pourra jamais espérer compter sur le soutien des partis”, rappelle un dirigeant de gauche. D'autant plus que “ce sont ces mêmes partis qui ont crié au loup et dépêché leurs émissaires auprès du Palais pour demander son intervention quand les militants d'Al Adl ont démarré leur campagne”, confie une source bien informée.

Même tiédeur du côté européen. “On connaît l'islamophobie des ONG européennes, on savait à quoi s'en tenir”, justifie avec une pointe de dépit dans la voix, un sympathisant de la mouvance. Dans un article paru dans le quotidien français Libération, le journaliste José Garçon, qui explique la stratégie d'Al Adl Wal Ihssane à l'étranger, n'est pas particulièrement tendre avec l'égérie islamiste: “Incarné par Nadia Yassine, la fille du cheikh, le mouvement interdit Justice et bienfaisance cherche à polir son image à l'étranger. La dirigeante islamiste est encore moins diserte sur le programme précis de son mouvement et sur son mode de gouvernance. C'est le seul sujet où une solide langue de bois se substitue à des détails qui pourraient fâcher”. Il faut dire aussi que l'offensive des adlistes à l'étranger a été contrariée par la mobilisation tous azimuts des réseaux de la DGED qui n'a pas hésité à rameuter toutes “les bonnes volontés” pour couper l'herbe sous les pieds des islamistes. Des réunions au quotidien avec le personnel diplomatique et les consuls ont permis de mettre sur pied des contre-manifs pour affaiblir l'impact des sorties islamistes. “Amicales et autres associations d'amitié avec le Maroc ont travaillé d'arrache-pied pour saper les efforts des adlistes”, confie une source policière. Pour contrer l'Adl, le pouvoir a visiblement joué sur plusieurs fronts. Alors que le roi jouait au pompier, sillonnant le pays, l'Intérieur prenait soin de maintenir la pression à un niveau légalement acceptable et la diplomatie faisait le suivi hors frontières.


Scénario d'insurrection à l'iranienne

Maintenant, la question qui se pose avec beaucoup d'insistance, c'est pourquoi Yassine semble aussi pressé d'en découdre avec le pouvoir ? Ses troupes sont déjà mobilisées pour lancer la fameuse guerre des campings mais face aux interdictions et aux interpellations, il donne l'impression d'hésiter à poursuivre l'escalade qui semble s'avérer très hasardeuse dans le contexte actuel. Mais a-t-il vraiment le choix ? Mohamed Darif pense que la situation reste contrôlable. “D'un côté comme de l'autre, on gère la crise au quotidien et on essaie de ne pas aller trop loin. De la crise au chaos, il y a là un pas que personne n'est prêt à franchir”. Mais que veut alors Al Adl ? A la réponse à cette question, tous les observateurs ne sont pas aussi rassurés que Darif. En effet, l'idéologie de Yassine, expliquée en long et en large dans ses ouvrages, et inculquée au quotidien dans ses Majaliss, résume l'action politique de la Jamaâ en trois étapes. La première “Attarbia” (éducation) qui consiste à former des leaders religieux dans la clandestinité la plus absolue, appartient au passé. La seconde partie du scénario a permis à la mouvance de consolider ses structures organisationnelles, opération qui a démarré en 1983 et qui est pratiquement achevée. Enfin, arrive la dernière étape, que les adlistes évoquent à travers l'année charnière de 2006. L'étape du “zahf” (descente) doit être consacrée par la prise du pouvoir. C'est ce que Yassine appelle le passage de la “da'wa” (prédication) à la “dawla” (exercice du pouvoir). Ce n'est pas pour rien que la campagne des adlistes a été inaugurée par le cérémonial quasi royal et l'accueil protocolaire digne d'un monarque de vieille date, consacré à Abdesslam Yassine lors de sa visite à Ouarzazate en avril dernier. Le califat n'est d'ailleurs pas un vain mot dans la conception politique de Yassine. Ne se targue-t-il pas d'en avoir reçu l'agrément du prophète en personne au cours d'une de ces fameuses visions, auxquelles seuls les adlistes semblent croire ?

En fait, le cheikh a fait de ses “visions” un mode d'action politique. Il a notamment expliqué à ses adeptes que l'année en cours serait “l'année de la Qawma” (insurrection populaire). Selon un membre du cercle rapproché de Yassine, ce dernier prétend rencontrer régulièrement le prophète Mohammed. Mieux, il raconte que l'ange Gabriel décrit dans le détail sa version occulte de la révolution. Selon cette version illuminée de l'histoire, “le Maroc va être plongé dans des révoltes populaires sans fin, ce qui poussera l'armée à tirer pour rétablir l'ordre. Après une période de troubles assez sévères, l'armée (sous pression des islamistes) devra transférer le pouvoir à Yassine et ses adeptes”, explique sans sourciller une adliste. Comme ses adeptes accordent un crédit sans concession à ces visions, Yassine est aujourd'hui pris à son propre piège. Au cas où la prophétie ne se réaliserait pas, quelle serait la réaction de ces disciples qui croient fermement que les visions et les paroles du cheikh sont des messages de Dieu lui-même ? La précipitation avec laquelle Yassine cherche le clash avec le pouvoir s'explique autant par l'imminence de l'échéance 2006 que par le rêve du cheikh de régner sur un califat musulman qui s'étendrait de Rabat à la Mecque. Ce n'est pas pour rien d'ailleurs que les communiqués destinés à l'étranger sont désormais signés “Jamaâ Al Adl Wal Ihsane Fil Maghrib Al Aqsa” et que les services recensent de nombreux adlistes algériens, tunisiens et égyptiens qui n'hésitent pas à faire le déplacement à Salé pour assister aux causeries du cheikh. Sur la question du califat, Yassine n'a d'ailleurs jamais caché son admiration pour le guide de la révolution iranienne.

Khomeiny a radicalisé et systématisé sa pensée autour d'une conviction profonde : la démocratie n'est pas le système adéquat pour l'Iran. D'après lui, les oulémas héritiers du prophète détiennent l'autorité religieuse et politique, jusqu'au retour de l'imam caché. Ces hommes de religion ont le pouvoir de désigner le plus savant d'entre eux pour concentrer l'autorité. Après la révolution islamique, ce principe est devenu la base du nouveau régime iranien que Khomeiny a défini comme le pouvoir absolu du religieux sous le nom de “wilayat-El-faqih”. Remplaçons les références chiites par un habillage sunnite et nous aurons un concentré de la pensée de Yassine. D'autant plus que ce dernier n'a jamais renoncé à son projet de remplacement du régime par un “Califat sur le mode prophétique” et qu'il refuse toujours de reconnaître le statut de Commandeur des croyants au roi. Telle est, en tout cas, l'interprétation faite par les services secrets marocains de ce qui s'apparente, chez les adlistes, à un tournant historique.

Mis à part les rêves des adeptes, Yassine a-t-il les moyens matériels de sa révolution ? Un adliste convaincu traduit ainsi le scénario rêvé par le cheikh : une sortie en masse des militants islamistes débouche sur des révoltes qui embraseraient le pays et obligeraient l'armée à tirer sur la foule. Là encore, Yassine évoque le précédent iranien, assurant que les soldats se rangeront en fin de compte du côté des insurgés. Le cheikh a-t-il les moyens d'organiser lui-même “la chute de la monarchie” ? “Rien ne le prouve. Le postulat, troubles, réaction armée, puis prise de pouvoir par l'armée, qui tendra ensuite les bras à Al Adl est trop simpliste”, estime un responsable sécuritaire. D'autant plus que selon les observateurs, il est fort improbable que l'armée soit infiltrée à ce point par les adeptes de Yassine. “Il y a peut-être quelques éléments de base qui pourraient sympathiser avec la mouvance mais on peut compter sur les services de renseignements de l'armée pour tenir un listing détaillé de tous les soldats qui auraient quelque sympathie pour les islamistes, qu'ils soient salafistes ou adlistes”, rappelle une source proche de l'Intérieur, où l'on semble prendre très au sérieux les gesticulations de la Jamaâ.


Succession de tous les dangers

Alors au cas fort probable où le messianisme de Abdesslam Yassine s'avèrerait impossible, quels sont les risques pour la Jamaâ en particulier et le pays en général ? Comme la nature a horreur du vide, au fur et à mesure que les rumeurs sur la dégradation de l'état de santé de Yassine deviennent persistantes, la question de la succession devient inévitable. Même si pour des observateurs comme Darif, la Jamaâ est trop bien structurée pour ne pas résister à la disparition de Yassine, que ce soit du côté du pouvoir ou au niveau de la Jamaâ, on n'est pas très rassuré quant à cette éventualité.

L'aîné des islamistes marocains traîne une tuberculose mal soignée depuis 1974. À 78 ans, il va souvent consulter pour des troubles respiratoires. L'omerta absolue imposée sur ses ennuis de santé en dit long sur le souhait du cercle rapproché de ne pas faire de la maladie de Yassine un sujet de discorde au sein de la mouvance. Mais le vieux loup a-t-il déjà désigné le successeur qui prendra la relève ? On parle d'un testament rédigé par le cheïkh mais ce qui est sûr, c'est que les cinq membres du Conseil général d'orientation et de direction se regardent déjà en chiens de faïence. Abdelwahed Moutawakkil, Abdellah Chibani n'ont aucune chance puisqu'ils n'ont pas le charisme nécessaire. Fathallah Arsalane a trop d'ennemis au sein de la Jamaâ . Restent Mohamed Ali Souleïmani et Mohamed Abbadi. Ce dernier jouit d'une certaine proximité avec le cheikh mais ce dirigeant du mouvement à Oujda a un seul handicap, il n'est pas apprécié par la jeune égérie (Nadia Yassine) qui elle, voudrait, au cas où son père venait à disparaître, soumettre la question de la succession au vote, ce qui laisserait la porte ouverte à toutes les éventualités. Même à celle d'une direction islamiste confiée à une femme ? Ainsi, l'après Yassine semble beaucoup plus inquiétant puisque sous la direction du vieux cheïkh, ce mouvement fondamentaliste a au moins soigneusement su éviter les dérapages. Il a surtout réussi jusque-là à réfréner les ardeurs guerrières de l'aile jeune de la mouvance qui chérit beaucoup plus Khomeini que Ghandi et qui enrage de ne pas pouvoir en découdre avec le régime. Aujourd'hui, faute de perspective claire au sein du mouvement, les autorités craignent que cette jeune garde d'activistes monte au créneau. Or, les risques de dérives extrémistes pouvant découler de leur montée en puissance sont autant une menace interne pour Al Adl que pour le pouvoir. En tout cas, l'été s'annonce particulièrement chaud.


[www.telquel-online.com]
a
25 juillet 2006 10:45
Nadia Yassine fait son cinéma
Par Amina Talhimet, mardi 28 juin 2005 à 18:18

C'était jour de procès aujourd'hui. La fille du cheikh comparaissait devant une justice qu'elle ne reconnaissait pas. Cela se voyait. Elle souriait, tournait le dos au juge, s'accoudait sur le box des accusés comme dans un café et se marrait avec les avocats de la défense. Quand elle a fait son entrée elle portait un petit foulard blanc autour de sa bouche frappé d'une croix rouge. C'était pour les caméras étrangères et les photographes. L'image va sans doute faire le tour du monde. Mais de mon point de vue elle était complètement ridicule. Parce qu'une fois à l'intérieur de la Cour, le mouchoir n'était plus là.
Parce qu'à l'intérieur plus de caméras et plus de photographes. L'audience était publique, et comme d'habitude dans ce genre de procès il y a surtout beaucoup de bruit, d'indiscipline et des avocats de la défense qui font tellement de brouhaha qu'on n' y comprend rien.

Pendant la première heure, la défense a accusé la Cour de ne pas autoriser tous les avocats de la défense à se présenter. Cela se passe toujours ainsi. C'est de bonne guerre. On gagne du temps, on crie,il y a la récré, c'est-à-dire une levée de l'audience, la cour se retire pour se concerter, on reprend, pour parfois entamer le procés et d'autres fois comme aujourd'hui le reporter à une date ultérieure.

Dans ce tribunal situé à Diour Jamaa, un quartier populaire de Rabat, il fait une chaleur étouffante et l'air est difficilement respirable. Le juge avait chaud. Il m'est arrivé durant quelques minutes de penser à Meursault le personnage de l'Etranger de Camus, qui tue parce que la chaleur est accablante.

Alors que les deux journalistes d'Al Ousbouiya el jadida qui comparaissaient en même temps que Nadia Yassine, se tenaient droits et ne tournaient jamais le dos à cette Cour que chaque citoyen est sensé respecter, elle, n'avait d'yeux que pour la vague de robes noires venues la défendre et le public.

On ne l'a pas entendue. Parce que même au cours de la seconde séance, la défense a estimé que des avocats étaient toujours à l'extérieur du tribunal parce qu'empêchés par les autorités de rentrer. Mais, en vérité, selon certains avocats présents, avant l'ouverture du procés Mme Yassine avait fait courir la rumeur selon laquelle elle ne répondrait pas à la convocation. Résultat: beaucoup d'avocats ont été pris de court et sont évidemment arrivés trop tard ou plutôt en retard.

Certes comme d'habitude les journalistes et les militants des droits de l'Homme ont dû batailler pour rentrer. Pour les habitués des tribunaux c'est presque devenu un jeu: on sait qu'il suffit de quelques minutes de protestations pour que les portes s'ouvrent. Comme ce fut le cas tout à l'heure peu après 15H00 GMT. L'audience était publique. Toutes les places étaient occuppées, et les journalistes et les robes noires étaient comme à l'accoutumée les plus nombreux.

Dehors, les amis de Nadia Yassine , une cinquantaine de sympathisants environ, étaient maintenus à distance par les forces de l'ordre. Les caméras, elles filmaient les personnages secondaires de cette très mauvaise comédie.

De cette audience qui aura duré un peu plus de deux heures, je retiendrais l'image d'une femme tournant le dos à la Cour et jetant des regards quasi jouïssifs du côté du public et des avocats. Mais aussi celle d'une femme dangereuse qui sait parfaitement manipuler les médias. A sa sortie du tribunal , face aux photographes et aux caméramen qui attendaient, qu'à fait Nadia Yassine? Mais elle a évidemment remis sont mouchoir frappé de la croix rouge!...

L'article 41 de la Constitution marocaine, elle en reparlera bien sûr parce que sans cette attaque frontale de la Constitution, elle n'aurait aucune existence médiatique. Moi, elle m'a donné la nausée, parce qu'une bonne musulmane, comme elle prétend l'être, ne triche pas. Et Nadia Yassine est une tricheuse. Si elle se déguise pour les médias, qu'est ce qui nous prouve qu'elle est vraiment ce qu'elle prétend être?...
a
25 juillet 2006 11:27
Citation
azl95 a écrit:
Par Amina Talhimet,
la cour se retire pour se concerter...
.



de quelle cour amina talhmit parle ? de la cour de justice marocaine ? ou la cour de justice des ètats-unis ? autant que je sache, l'affaire nadia yassine est une affaire interne marocaine...! suis je"out" du circuit ?
b
25 juillet 2006 11:52
Je crains que si.
Puisque la sainte nadia choisit l'etranger pour exercer son chantage contre le Maroc.


Citation
a-hani a écrit:
autant que je sache, l'affaire nadia yassine est une affaire interne marocaine...! suis je"out" du circuit ?
b
25 juillet 2006 11:53
Salam,

J'aurais bien aimé lire la lettre mais malheureusement j'ai pas le temps, si vous pouvez faire des résumés la prochaine fois ça serait beaucoup mieux. Merci

ALLAH YRHAM MAN TAHADATHA FA AWJAZ = QUE DIEU SOIT CLEMENT AVEC CELUI, QUAND IL PARLE, IL RESUME
k
25 juillet 2006 13:59
Citation
bikhir a écrit:
Je crains que si.
Puisque la sainte nadia choisit l'etranger pour exercer son chantage contre le Maroc.


Citation
a-hani a écrit:
autant que je sache, l'affaire nadia yassine est une affaire interne marocaine...! suis je"out" du circuit ?


ton tombes dans son piege ! c'est une technique bien rodé chez al adl ! detourner le debat! il faudrait peut etre qu'il reponde sur l'hypochrisie et le non respect de la cour de justice de la fille de son gourou yacine
b
25 juillet 2006 14:41
T'as absolument raison. Il s'en fait une specialité.


Citation
kmelcasa a écrit:
ton tombes dans son piege ! c'est une technique bien rodé chez al adl ! detourner le debat! il faudrait peut etre qu'il reponde sur l'hypochrisie et le non respect de la cour de justice de la fille de son gourou yacine
k
25 juillet 2006 14:42
Citation
mdlazreg a écrit:
Salaam chelhman,


>>>>>>>>>>>>>>>>>si elle peut s'exprimer comme elle le fait, c'est que justement on a avancé. Tu crois vraiment que sous H2, elle, ou son père auraient pu faire le cirque qu'ils font en ce moment ?


Oui mais en democratie la liberte d'expression est un droit et non pas un privelige. C'est comme si tu es entrain de dire que Nadia Yassine doit etre reconnaissante au nouveau system, dire merci et se taire. De telles reflexions montrent qu'on est pas encore sorti de l'auberge. Certes on a avance mais une chute est toujours possible car notre system est base sur un homme alors que les democraties c'est des institutions ancree dans la culture collective du peuple.

La liberte d'expression est un DROIT ABSOLU. Et tant qu'il ya des gents qui remetent ce principe basique en cause nous serons toujours dans la #@$!@#$.

Si Mohamed 6 est un homme bien et veut du bien pour son peuple c'est genial. Mais est ce que son petit fils Hassan 3 sera comme M6 ou comme Hassan 2, Allah yarahmo? La est la question que ceux qui applaudissent le nouveau system y doivent reflechir.

Les democrates doivent saisir l'occasion M6 pour instaurer une culutre democratique ou la liberte d'expression est non discutable.


Un Maroc fort c'est un maroc ou toutes les idees sont sur la table sans censure ni aggression.

Tres bonne question sur H3. La meme question on peut la poser sur le Maroc sous les Islamistes: Le Maroc sera -tíl La France ou L'Afghanistan?
b
25 juillet 2006 14:58
Non c'est une question courte et simpliste sur H3. Pour deux raisons principales:

1/ Jusqu'a H3 le Maroc aura changé en allant a ce rythme. Son role, meme fort, sera defini et limité. Ca se discute deja en ces temps de M6 et nous sommes encore avant 2007.

2/ H3 est une personne. La personne du roi est certes influente, mais la monarchie est un systeme. TOUT un systeme. Il y a des roi qui ont gouverné a l'âge de trois ans si vous comprennez bien.

J'ajoute meme une troisieme raison:

Le prince heritier recoit une education speciale, tres speciale. Il apprend entre autre a se maintenir pour sauver la monarchie. Et ce il ne peut faire en se comportant n'importe comment. Si M6 democrataise le pays ce n'est pas seulement parce que c'est un "mec bien" (et je suis absolument convaincu qu'il est sincere) mais encore parce qu'il sait pertinement qu'il n'a d'autre choix.

H3 saura parafaitement ce qu'il aura a faire. C'est existentiel chez le roi du Maroc. Malgré toutes les aventure de H2.
c
25 juillet 2006 15:07
Citation
a écrit:
mdlazreg
Salaam chelhman,

>>>>>>>>>>>>>>>>>si elle peut s'exprimer comme elle le fait, c'est que justement on a avancé. Tu crois vraiment que sous H2, elle, ou son père auraient pu faire le cirque qu'ils font en ce moment ?

Oui mais en democratie la liberte d'expression est un droit et non pas un privelige. C'est comme si tu es entrain de dire que Nadia Yassine doit etre reconnaissante au nouveau system, dire merci et se taire. De telles reflexions montrent qu'on est pas encore sorti de l'auberge. Certes on a avance mais une chute est toujours possible car notre system est base sur un homme alors que les democraties c'est des institutions ancree dans la culture collective du peuple.
La liberte d'expression est un DROIT ABSOLU. Et tant qu'il ya des gents qui remetent ce principe basique en cause nous serons toujours dans la #@$!@#$.
Si Mohamed 6 est un homme bien et veut du bien pour son peuple c'est genial. Mais est ce que son petit fils Hassan 3 sera comme M6 ou comme Hassan 2, Allah yarahmo? La est la question que ceux qui applaudissent le nouveau system y doivent reflechir.

Les democrates doivent saisir l'occasion M6 pour instaurer une culutre democratique ou la liberte d'expression est non discutable.


Un Maroc fort c'est un maroc ou toutes les idees sont sur la table sans censure ni aggression.

Ce n'est pas le message qui me pose problème, mais le messager. Je suis évidemment d'accord que la liberté d'expression ne doit jamais être entraver. Si tu relis mes interventions sur d'autres posts, j'ai même trouvé que le procès de Nadia Yassine était un faux-pas.
Cependant, la démocratie comme système de gouvernement a la particularité de sécréter son propre poison. Les extrêmes qui peuvent s'exprimer au nom de la sacro-sainte liberté d'expression, phagocyte la démocratie. Les prises de position de Nadia Yassine ne sont jamais innocentes et sont ciblées, à terme elle veut en finir avec la monarchie :

Prônez-vous l'installation d'une République islamique?

Nous sommes décidés à proposer un pacte islamique à la Nation marocaine dans le cadre d'une nouvelle constitution, oui. Une république islamique ? Pas forcément. Même si, sur un plan personnel, je l'ai dit et on me traque pour cela, je prône l'installation d'une République au Maroc. Il faut une véritable démocratie. Et islamique parce que la sensibilité marocaine est islamique, donc c'est dans ce cadre-là que nous travaillerions. Qu'on se comprenne bien, il n'est pas question d'avoir un parti unique et de s'accaparer le pouvoir, nous voulons ensemble élaborer une nouvelle constitution.


Ce passage est tirée de son interview avec un journal belge (La Libre Belgique 06/05/2006). Alors, je veux bien la liberté d'expression mais si c'est pour être utilisée comme cheval de Troie pour instaurer un système qui lui retirera cette liberté, non merci !
Comme je l'ai déjà dit, la liberté d'expression si elle n'est pas accompagnée d'une éducation civique sur l'importance de cette liberté, c'est la porte ouverte à toutes les extrêmes. Les Marocains doivent pouvoir être en mesure de discerner entre l'expression et la manipulation.
b
25 juillet 2006 15:10
exact chelhman!
m
25 juillet 2006 15:31
Salaam chelhman,

>>>>>>>>>>>>>>>>Cependant, la démocratie comme système de gouvernement a la particularité de sécréter son propre poison. Les extrêmes qui peuvent s'exprimer au nom de la sacro-sainte liberté d'expression, phagocyte la démocratie.


Ce qui est pour toi un extreme, il est pour les autres une position honorable qui merite des sacrifices. La democratie elle est la justement pour que les deux camps cohabitent dans un monde de respect sans s'affronter violement.

Les extremes ont le droit ABSOLU a la liberte d'expression. C'est le prix a payer.



>>>>>>>>>>>>>>>>Les prises de position de Nadia Yassine ne sont jamais innocentes et sont ciblées, à terme elle veut en finir avec la monarchie

Du momenet qu'elle ne recourt pas a la violence c'est SON DROIT de penser que la monarchie doit disparaitre ou que la monarchie n'est pas bonne pour le Maroc. Il ya que les democrates hypocrites qui remettent ce droit en cause. Car pour eux la democratie c'est avoir le meme opinion sinon tu es barbare, extrimiste et non democrate.


En plus une position extremiste est une position qui est par nature non populaire, or le mouvement de Nadia Yassine est bien implante au Maroc et est meme considere la premiere opposition.

En d'autres termes, les democrates doivent avoir la tete froid et contrer les idees de Nadia avec du concret et arreter le jeu debile de la descendre ou de la traiter de folle car ca a l'effet contraire. D'ailleurs Hassan 2, Allah yarahmo, a mis Yassine dans un asile psychologique permettant ainsi a son organisation d'exploser ses rangs en se posisionnant comme victime.

Nadia Yassine, citoyenne marocaine, a le droit de penser que le diable est prophet. Qu'elle le fait dans le calme et que les harcelements honteux contre elle cessent. Une personne jugee pour une interview c'est quand meme le moyen age.


>>>>>>>>>>>>>>Alors, je veux bien la liberté d'expression mais si c'est pour être utilisée comme cheval de Troie pour instaurer un système qui lui retirera cette liberté, non merci !


Exactement. C'est pour cela que Nadia Yassine doit continuer a parler pour nous expliquer c'est quoi ce qu'ils nous proposent. Si tout cela est fait dans le calme sans les jugements arbitraires et le muselement des idees alors les marocains sauront a quoi ils sont affaire et crois moi ils feront le bon choix. Si le mouvement de Nadia veut hijaquer le pouvoir pour couper le cordon qui l'amene au pouvoir non merci. Si par contre le respect d'un vrai esprit democratique est en place et qui amene Nadia ou autre au pouvoir pourquoi pas.
a
25 juillet 2006 15:41
Que de belles paroles chez Nadia Yassine , que de belles perspectives, en revanche en terme de programme précis avec des projets économiques , sociaux , culturels , on peut toujours attendre.

Bani Assadr à son époque en Iran avait cru aussi dans les discours progressistes,l'incitant à participer à la révolution et lui demandant de faire participer dans son sillage tous les étudiants il fut broyé pour les tenants d'une politique dure et sans concessions.

Nadia Yassine à son tour se fera dépasser sur sa droite la plus extreme si jamais une telle perspective est à envisager chose que je ne souhaite pas au Maroc.

Contrairement à A hani qui se prétend non adliste, je ne me joindrais pas au diable pour réclamer plus de libérté, plus de démocratie dans mon pays.
De nouveaux horisons s'ouvrent de plus en plus au Maroc, la libérté d'expression commence à être palpable, certes on a perdu beaucoup de temps mais ne brulons pas nos plus toutes les étapes.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 25/07/06 17:15 par azl95.
c
25 juillet 2006 16:06
mdlazreg,

Il ne fait aucun doute pour moi qu'une république islamique est une extrême, les exemples que l'on a sous la main pour l'instant le prouve (Iran, Afghanistan sous les Talibans). A moins que tu ne puisses me donner un exemple qui m'aurait échappé. Mais c'est la nature même de ce système qui en fait une extrême, la religion c'est LA vérité, donc au-delà de ça plus de débats possibles. Avec le communisme, au moins tu avais des fondateurs, une doctrine, un livre (Das Kapital) que tu pouvais réfuter, mais avec l'Islam comme système de gouvernement, le fondateur c'est Dieu, avec qui tu veux débattre ? Le livre, c'est le Coran, le réfuter c'est blasphème, alors jma3 ou twé, pas de discussion. Donc la religion et la gestion d'un Etat doivent être séparés.
Quant à ce que les deux camps cohabitent, c'est ce qu'ils font maintenant, sauf que les Yassine au lieu d'être constructifs passent leur temps à tester le système, titiller le gouvernement pour qu'ils commettent une erreur et pouvoir dire "on vous l'a dit, ces sont des basris en puissance".
Si vraiment, ils avaient à coeur le bien-être des Marocains, ils dépenseraient leur énergie à monter des projets qui bénéficient aux collectivités, ou alors au minimum proposer des alternatives pragmatiques. Je n'ai jamais entendu Nadia Yassine proposer un plan spécifique chiffré sur l'emploi ou sur les problèmes de l'eau dans le Sud du Maroc. Il y a des tas d'associations qui se plient en 4 pour récolter des fonds chez les MRE et montent des petits projets d'irrigation ou d'électrification au solaire dans les milieux ruraux. Tu as déjà vu Nadia Yassine inaugurer une unité de désalement de l'eau ou une unité de production d'energie solaire ? oula ghir el foum.

Nadia Yassine a été formée à l'école de la République, elle sait admirablement bien manier le verbe, elle prêche la non-violence, mais tu sais aussi bien que moi qu'en pointant systématiquement du doigt ce qui ne va pas en ce moment et en indiquant d'un mouvement discret de la tête le responsable, elle dirige ses troupes d'analphabètes vers la violence, parce que le désespoir et l'analphabétisme sont les ingrédients pour une explosion de violence. La caste dirigeante de Al Adl eux en revanche sont loin d'être analphabètes, ils savent exactement doser ces ingrédients pour faire monter la pression.
Garder la tête froide tu dis ? Il n'y a pas eu de débordements majeurs pour l'instant, Benmoussa se cantonne dans l'application des lois sur le trouble de l'ordre public, à part la bourde qu'il a faite en censurant les sites web des Yassine, chose que j'ai trouvé regrettable.
A chaque argument, il y a un contre-argument, que les Yassine racontent ce qu'ils veulent, ils auront en face des gens pour les contrer avec une argumentation intelligente.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 25/07/06 16:47 par chelhman.
e
25 juillet 2006 16:09
je t’écris depuis la France, pays des droits de l’homme



sans blaaaaaaaaaaaaague
J'ai demandé à ce qu'on me banisse, et on l'a fait , et je remerci celui qui l'a fait. si vous voulez me contacter cherchez ( elma3ti ) sur bladi.net
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