A l'inverse de certains pays arabe ( dont le notre ) ! L'Iran a célébré, hier, la journée consacré à l'antisionisme. Cette date tend à nous rappeler toutes les atrocités commises à l'encontre du peuple frère de Palestine.
Une immense pensée aux enfants de Palestine et d'Irak.
L’enfant allé à la mer
Des mains et des pieds, il escalade la dune de sable avec l’agilité d’un jeune singe. Arrivé au sommet, il se redresse et se retourne vers la mer. Un léger vent marin caresse son visage d’enfant et fait soulever sa tendre chevelure.
Il ouvre grand les bras comme pour saisir tout le paysage devant lui.
A moins d’une dizaine de mètres, les vagues se succèdent doucement, roulant sur le sable et étalant leur écume blanc. Le soleil couchant marque la fin d’une journée ordinaire. Une journée comme toutes les autres et pourtant sans pareille.
Derrière lui, dans le bloc des maisons vides, il n’y a âme qui vive. Mais c’est le spectacle de la mer qui l’intéresse. Jamais de ses onze ans, il ne s’était aventuré jusque là.
Il pense à ses frères et sœurs, à toutes les baignades et à tous les jeux qu’ils vont pouvoir s’offrir sur cette magnifique plage. Les bras toujours grands ouverts, il respire à plein poumons l’air marin. Il baigne dans ce vaste espace ouvert, sans limite, ni barrière nulle part.
L’eau, le sable et le vent.
Il pense : "C’est sans doute cela la liberté".
Le roulement des vagues lui emplit la tête. Il ne pense plus à rien. De bonheur, il ferme les yeux comme pour se confondre entièrement dans le paysage. Dans son esprit, il voit un port de pêche avec des barques, des filets et des paniers qui regorgent de poissons. Il voit son père affairé à plier une voile. Il entend les pêcheurs rire et chanter. Ils s’apprêtent à rentrer dans leurs foyers auprès de leurs femmes et de leurs enfants. La pêche a été bonne. Ils sont heureux.
Il pense : "C’est sans doute cela la paix".
Il ouvre les yeux. Le soleil n’est plus qu’un arc orange à l’horizon. Bientôt il disparaîtra de l’autre côté de la planète, pour éclairer d’autres pays, d’autres peuples. Bientôt, il pourra voyager, aller voir d’autres mondes, d’autres gens. Il pourra se faire des amis qui parlent d’autres langues, qui ont d’autres coutumes. Il pourra les inviter dans son pays. Ils dormiront à la maison et goûteront aux plats préparés amoureusement par sa mère.
Il pense : "C’est sans doute cela la solidarité".
Il pense à sa mère. Elle lui a formellement interdit de venir jusqu’ici. C’est encore dangereux. La zone n’est pas sécurisée disent les autorités.
Une dernière fois, il ferme les yeux. Un coup de feu retentit.
L’enfant s’écroule sur le sable fin, un trou rouge dans le dos. Le poids du corps l’entraîne jusqu’en bas de la dune. Il manque d’air. Il ouvre la bouche pour respirer, une douleur atroce lui déchire la poitrine. Il a les poumons en feu. Ses yeux se brouillent. Il perçoit le roulement des vagues. Un seul souvenir lui revient à l’esprit. C’était à Rafah, le lendemain de l’assassinat de Rachel Corrie*. Avec tous les autres, ils lançaient des pierres sur les soldats. L’un d’eux l’avait menacé : "Un jour, je te tuerai".
Dans un ultime effort, il cherche une pierre, un galet, mais il n’y a que du sable. Il en prend une poignée et ferme la main.
Il pense : "C’est sans doute...".
La mort interrompt la pensée. Les yeux sont restés ouverts. Le regard semble s’être figé au loin, sur quelque chose ou quelqu’un.
... * Rachel Corrie, jeune militante américaine de l’International Solidarity Movement tuée le 16 mars 2003 à Rafah, ville de la Bande de Gaza en Palestine occupée. Elle a été écrasée par un bulldozer des forces d’occupation israélienne, en s’opposant à la démolition d’une maison d’une famille palestinienne.
Toute ressemblance avec la réalité est pure coïncidence.
( En hommage aux 713 enfants Palestiniens de Gaza tués sous occupation )
( Mercredi, 17 août 2005 )
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