Le Dr. Nurit Peled-Elhanan est Maître de Conférences en Langues à l'Université Hébraique de Jérusalem. En septembre 1997, la fille de Nurit, Smadar, a été tuée par un kamikaze palestinien. Elle et sa famille sont membres du Cercle des Parents, une association qui réunit des familles israéliennes et palestiniennes endeuillées qui militent en faveur de la paix.
Par Nurit Peled Elhanan
Mercredi matin, un soldat israélien a tué sa fille de neuf ans, Abir, en lui tirant dans la tête. Le soldat ne passera pas une heure en prison. En Israel, les soldats ne sont pas emprisonnés lorsqu'ils tuent des Arabes. Jamais. Peu importe si les Arabes sont des jeunes ou des vieux, de réels ou de potentiels terroristes, des manifestants pacifiques ou des lanceurs de pierres.
Abir Aramin, 9 ans, victime innocente de l'occupation Bassam Aramin a passé 9 ans dans une prison israélienne parce qu'il était membre du Fatah dans la région de Hebron et qu'il avait tenté de jeter une grenade sur une jeep de l'armée israélienne qui patrouillait dans Hebron Occupé.
Mercredi matin, un soldat israélien a tué sa fille de neuf ans, Abir, en lui tirant dans la tête.
Le soldat ne passera pas une heure en prison.
En Israel, les soldats ne sont pas emprisonnés lorsqu'ils tuent des Arabes. Jamais.
Peu importe si les Arabes sont des jeunes ou des vieux, de réels ou de potentiels terroristes, des manifestants pacifiques ou des lanceurs de pierres.
L'armée n'a pas mené d'enquête sur la mort d'Abir Aramin. Ni la police ni les tribunaux n'ont interrogé qui que ce soit. Il n'y aura pas d'enquête.
En ce qui concerne les "Forces de Défense Israélienne", le tir n'a pas eu lieu. Le compte-rendu officiel de l'armée au sujet de sa mort est qu'elle a été touchée par une pierre lancée par l'un de ses camarades de classe sur nos forces.
Nous qui vivons en Israel savons que les pierres jetées par des enfants de 10 ans ne font pas exploser la cervelle.
Tout comme nous voyons chaque jour des jeeps israéliennes tourner autour des enfants palestiniens sur leur chemin de l'école et les accueillir avec des bombes assourdissantes, des balles de caoutchouc et du gaz anti-émeutes.
Une balle a pénétré le crâne d'Abir Aramin, alors qu'elle marchait vers l'école avec sa soeur (l'hôpital a dit depuis que ce n'était pas une balle réelle mais il n'a pas dit ce qui a tué Abir ).
Je l'ai vue juste après à l'hôpital Hadassah, où elle dormait tranquillement dans un lit d'hôpital énorme. Le visage d'Abir était blanc. Ses yeux énormes étaient fermés.
A ce moment-là, elle était déjà en état de mort cérébrale et les médecins ont décidé d'autoriser la mort du reste de son corps.
J'ai vu clairement que sa tête avait été touchée à l'arrière.
Un jeune étudiant qui a été témoin du tir a déclaré aux journalistes que la police des frontières israélienne, une branche de l'IDF, se dirigeait en direction des filles qui sortaient de leurs examens scolaires. Les filles ont pris peur et ont commencé à courir. La police des frontières les a suivies en direction dans l'endroit où elles battaient en retraite. Abir était effrayée et elle se tenait contre l'un des magasins sur le côté de la route. Je me tenais à côté d'elle. Le policier des frontières a tiré par un trou spécial dans la vitre de sa jeep qui était vraiment très proche de nous. Abir est tombée et j'ai vu qu'elle saignait à la tête.
Abir Aramin est morte. Les médecins de Hadassah ne révéleront pas la cause de sa mort à ses parents ou à ses amis. Sa famille a demandé une autopsie.
Son père, Bassam Aramin, est l'un des fondateurs des Combattants pour la Paix. Mon fils, qui a servi comme soldat israélien dans les Territoires Occupés, en est également membre. Ils sont amis.
Bassam nous a dit qu'il ne pourra pas avoir de repos jusqu'à ce que le tueur de sa fille le convainque qu'Abir, âgée de neuf ans, menaçait sa vie ou la vie des autres soldats dans sa jeep. Je crains qu'il n'ait jamais la chance de se reposer.
Abir Aramin a rejoint, dans le royaume souterrain des enfants morts, les milliers d'autres enfants tués dans ce pays et dans les Territoires qu'il occupe.
Elle sera accueillie par ma propre petite fille, Smadar. Smadar a été tué en 1997 par un kamikaze.
Si son assassin avait survécu, je sais qu'il aurait été envoyé en prison pour son crime et que sa maison aurait été démolie sur les autres menbres de sa famille.
En attendant, je m'assieds avec sa mère, Salwa, et j'essaye de dire : "Nous sommes tous les victimes de l'Occupation". En disant cela, je sais que son enfer est plus terrible que le mien. Le meurtrier de ma fille a eu la décence de se tuer quand il a assassiné Smadar.
Le soldat qui a tué Abir boit de la bière, joue au backgammon avec ses copains et va probablement la nuit dans les discothèques. Abir est dans une tombe.
Le père d'Abir était un guerrier, qui a combattu l'occupation, officiellement un "terroriste", bien que ce soit une logique étrange que de traiter de terroristes ceux qui résistent à l'occupation et à la dépossession de leur peuple.
Bassam Aramin est toujours un combattant mais en tant qu'activistes de la paix. Il sait, comme je sais, que sa petite fille décédée emmène toutes les raisons de cette guerre dans sa tombe. Ses petits os ne pouvaient pas porter le fardeau de la vie, de la mort, de la vengeance et de l'oppression avec lequel grandissent tous les enfants Arabes ici.
Bassam, en tant que Musulman, croit qu'il doit passer un test en tant qu'homme d'honneur pour ne pas chercher la vengeance, ne pas abandonner, ne pas négliger la lutte pour la dignité et la paix sur sa propre terre.
Quand il m'a demandé où nous trouvions la force de continuer, je lui ait dit la seule chose à laquelle je pensais : des enfants qui nous restent. Ses autres enfants, mes trois fils en vie. Des autres enfants palestiniens et israéliens qui ont le droit de vivre sans que leurs aînés les obligent à devenir des occupants ou des occupés.
Le prétendu monde éclairé occidental ne perçoit pas ce qui se passe ici. L'ensemble du monde éclairé reste à part et ne fait rien pour sauver les petites filles des soldats meurtriers.
Le monde éclairé blâme l'Islam, comme il blâmait par le passé le nationalisme Arabe, pour toutes les atrocités que le monde non-Islamique inflige aux Musulmans.
L'Occident éclairé a peur des petites filles avec des foulards sur leurs têtes. Il est terrifié par les garçons portant des keffiehs.
Et en Israel, les enfants sont éduqués dans la crainte, surtout, des fruits de l'utérus musulman. Par conséquent, quand ils deviennent des soldats, ils ne voient rien mal à tuer des enfants palestiniens "avant qu'ils grandissent".
Mais Basam et Salwa et tous ceux d'entre nous, les victimes juives et arabes de l'occupation israélienne, voulons vivre ensemble tout comme nous mourons ensemble. Nous voyons nos enfants sacrifiés sur l'autel d'une occupation qui n'a aucune base dans le droit ou la justice.
Et, à l'extérieur, le monde éclairé la justifie et envoie encore plus d'argent aux occupants.
Si le monde ne revient pas à la raison, il n'y aura rien plus rien à dire ou à écrire ou à écouter sur cette terre sauf le cri silencieux du deuil et les voix muettes des enfants morts.
Une enfant de 10 ans en état de mort cérébrale suite aux tirs de la police des frontières Par ISM
Abir Aramin, 10 ans, qui a été blessée par la police israélienne des frontières mardi 16 janvier, a été déclarée en état de mort cérébrale ce matin à l'Hôpital Ein Karem d'Haddasa, et un comité est en train de l'examiner pour déterminer si les machines qui la maintiennent en vie doivent être ou non débranchées.
Bassam Aramin, son père, est membre des Combattants pour la Paix, une organisation pacifiste palestino-israélienne.
Des militants internationaux et israéliens se sont rassemblés devant l'école des filles à Anata pour exprimer leur solidarité et protéger les étudiants traumatisés par les menaces continues de la police israélienne des frontières.
Hassan, un étudiant de 16 ans qui a été témoin des blessures d'Abir et qui l'a ramené à l'école des filles, raconte :
"Les étudiants de l'école des filles et ceux de l'école des garçons étaient sortis pour un examen. Une jeep de la police des frontières s'est approchée du groupe des filles. Elles ont eu peur et sont parties en courant. La jeep les a suivies dans la direction où elles fuyaient. Abir, effrayée, est restée contre une boutique, sur le côté de la rue. Je me tenais près d'elle. Le policier des frontières a tiré par un trou spécial de la fenêtre de la jeep, qui était tout près de nous. Abir est tombée par terre. Je l'ai relevée et ramenée à l'école des filles. J'ai vu qu'elle saignait de la tête."
Selon Avichai Sharon, des Combattants pour la Paix et ami de la famille :
"Depuis un an et huit mois, la police israélienne des frontières entre fréquemment à Anata lorsque les étudiants vont ou reviennent de l'école. Ca a commencé avec la construction du mur près d'Anata, soi-disant pour protéger les ouvriers des étudiants, mais la construction du mur est terminée depuis un an et demi."
Selon Wael Salameh, ami proche de la famille et membre des Combattants pour la Paix : "Cette semaine, la police des frontières a envahi le village deux fois par jour, lorsque les étudiants allaient à l'école et en revenaient."
Pour plus d'informations : Wael : 052-2444898 or 0598-160099 Avichai Sharon à l'Hôpital Ein Karem Hadassa : 0509266294 Yasser Akawi AIC, à l'école d'Anata : 056-63750
Education ou contamination de l'esprit ? Par Nurit Peled Elhanan Le Dr. Nurit Peled-Elhanan est Maître de Conférences en Langues à l'Université Hébraique de Jérusalem. En septembre 1997, la fille de Nurit, Smadar, a été tuée par un kamikaze palestinien. Elle et sa famille sont membres du Cercle des Parents, une association qui réunit des familles israéliennes et palestiniennes endeuillées qui militent en faveur de la paix.. Discours donné au Connecticut College, New London, CT le 27 septembre 2006
Vivant des deux côtés, celui des victimes et celui des tueurs, je continue à me demander quels sont les moyens grâce auxquels de bons enfants israéliens sont transformés en monstres meurtriers, quels sont les moyens grâce auxquels ils ont l'esprit tellement contaminé qu'ils tuent et torturent et humilient d'autres enfants, leurs parents et leurs grand-pères, et sacrifient leur propre vie rien que pour la folie et la mégalomanie de leurs dirigeants ?
Photo : Exemple de contamination de l'esprit : Pendant la guerre contre le Liban, des enfants israéliens ont dédicacé les missiles qui allaient être tirés par l'armée israélienne et tuer des enfants libanais.
J'aimerais dédier ces paroles à tous les jeunes palestiniens, libanais et irakiens, garçons et filles, qui ont été massacrés par des jeunes soldats israéliens et américains à l'esprit contaminé et qui ont récemment rejoint ma propre petite fille dans le royaume souterrain des enfants morts, qui grandit sous nos pieds pendant que je parle.
Je voudrais leur dire de ne pas s'inquiéter : Vous y serez bien reçus, les enfants, et personne ne vous blessera seulement parce que vous vous êtes écartés de votre chemin pour aller à l'école ou parce que vous portiez un foulard sur la tête ou parce que vous viviez dans un certain endroit. Reposez en paix, tous les gens sont égaux dans votre nouveau monde. C'est le monde où les enfants israéliens demeurent aux côtés des enfants palestiniens. Là, ils sont étendus, victimes et meurtriers, dont le sang a été longtemps absorbé par la terre sainte qui a toujours été indifférente au sang. Là ils reposent, tous, victimes de la duperie.
Vous tous, enfants morts, vous avez été trompés, parce que votre mort n'a rien accompli du tout et le monde continuera à vivre comme si votre sang n'avait jamais été versé. Puisque les dirigeants mondiaux continuent à jouer leurs jeux meurtriers, en vous utilisant comme des dés et en utilisant notre peine pour alimenter leurs machines de mort. Parce que les enfants sont des entités abstraites pour des généraux et la peine est un outil politique.
Vivant des deux côtés, celui des victimes et celui des tueurs, je continue à me demander quels sont les moyens grâce auxquels de bons enfants israéliens sont transformés en monstres meurtriers, quels sont les moyens grâce auxquels ils ont l'esprit tellement contaminé qu'ils tuent et torturent et humilient d'autres enfants, leurs parents et leurs grand-pères, et sacrifient leur propre vie rien que pour la folie et la mégalomanie de leurs dirigeants ?
Dans l'Occident soi-disant éclairé, tout le monde se sent tout à fait fondé quand ils blâment l'Islam pour les attaques-suicides et le terrorisme. Mais qui blâmerait le Judaïsme pour les meurtres ?
Et pourtant, les enfants Ultra-Orthodoxes juifs qui n'ont jamais quitté Brooklyn savent que tuer des Arabes est une "mitzva" (un commandement saint) parce qu'ils sont des "vilde hayeths" (des bêtes sauvages).
Et les enfants israéliens commettent réellement les crimes de massacre et de torture. Ni le Judaïsme, ni l'Islam, ni aucune autre religion ne sont la cause du meurtre et de la terreur. C'est l'éducation raciste. C'est l'impérialisme américain et c'est le régime impitoyable de l'occupation israélienne.
Les femmes et les enfants qui souffrent le plus de la violence occidentale aujourd'hui sont les femmes Musulmanes mais le racisme fait son chemin et le blâme pour leur souffrance est attribué au fait qu'elles soient Musulmanes.
Aujourd'hui, le monde occidental est atteint par la crainte de l'Islam et de l'utérus musulman.
La grande France de la Liberté, Egalité et Fraternité est effrayée par des petites filles portant des foulards. Dans des discours publics et des livres scolaires, des Juifs israéliens traitent les citoyens Arabes d'Israel de cauchemar démographique et d'ennemis de l'intérieur. Quant aux réfugiés Palestiniens vivant sous occupation, ils sont définis dans les manuels d'histoire israéliens comme étant un 'problème à résoudre". Il n'y a pas si longtemps, c'était les Juifs qui étaient un problème à résoudre.
Tout cela, en dépit du fait que les personnes qui détruisent le monde aujourd'hui ne soient pas des Musulmans. Les personnes qui utilisent les armes dévastatrices les plus sophistiquées pour tuer des milliers de civils innocents ne sont pas Musulmanes. Elles sont Chrétiennes et Juives. Néanmoins, les gens qui appartiennent à la culture Judéo-Chrétienne, qui soutiennent les crimes contre l'humanité Américano-Britanniques et israéliens, et en particulier contre les Musulmans du monde entier, les gens qui envoient leurs enfants combattre dans ces guerres inutiles et impitoyables au nom de la démocratie et de la liberté qui sont des termes de couverture pour la cupidité et la mégalomanie, osent eux-mêmes s'appeler des éclairés et les blâment pour un clash des civilisations imaginaire.
Qu'offre ce monde frappé par la peur comme solution aux Palestiniens, aux Irakiens ou aux Afgans qui sont harcelés, maltraités, torturés et affamés par l'exploitation et les crimes occidentaux ? En gros, l'offre que ce monde éclairé leur donne est : Soyez comme nous. Constituez une démocratie comme les nôtres, embrassez nos valeurs qui vous méprisent, qui vous considèrent comme une sorte de primitifs inférieurs qui doivent être éduqués ou nettoyés entniquement.
Mesdames et messieurs, c'est l'attitude qui permet aux soldats américains de violer, torturer et tuer par milliers des hommes, des femmes et des enfants Musulmans, qui autorise les soldats israéliens à ordonner aux femmes palestiniennes de se dévetir devant leurs enfants pour des raisons de sécurité, aux geôliers de les maintenir dans des conditions inhumaines, sans nécessaire d'hygiene de base, sans eau courante ou sans matelas propres et de les séparer de leurs bébés et enfants en bas âge, de les empêcher d'avoir accès à l'éducation, de confisquer leurs terres, de détruire leurs puits, de déraciner leurs arbres et de les empêcher de travailler leurs champs. C'est ce qui autorise les pilotes israéliens à laisser tomber une bombe d'une tonne par jour sur la région la plus peuplée au monde : Gaza. C'est ce qui autorise Israel à publier des lois racistes qui séparent les mères des pères et des enfants.
Les femmes palestiniennes, irakiennes et Afgannes sont des mères comme moi. Et quand elles perdent un enfant, même si elle en a 12, leur douleur est égale à la mienne. Mais en plus de perdre leurs enfants, elles perdent également leurs maisons et leur gagne-pain et leur futur parce que le monde n'écoute pas leurs souffrances et ne punit pas leurs meurtriers. Leur honneur en tant que femmes et mères est écrasé. Leur identité est détruite et leurs cris ne sont pas entendus. Leur foi et leurs coutumes, leurs modes de vie datant de plusieurs siècles sont méprisés et dédaignés.
Non seulement les soldats américains mais également les soldats israéliens qui effectuent actuellement des massacres d'"Arabes" - Palestiniens ou Libanais – n'avaient peut-être jamais vu un visage humain Arabe avant d'être appelés sous les drapeaux, mais ils apprennent, pendant 12 longues années, que ces gens sont des primitifs, qu'ils élèvent leurs enfants pour les envoyer dans les rues et jeter des pierres sur nos soldats de maintien de la paix, qu'ils sont incultes parce qu'ils ne reçoivent pas notre éducation, qu'ils sont des intrigants crasseux parce qu'ils ont des notions différentes de la courtoisie, qu'ils s'habillent différemment et qu'il couvrent leurs têtes avec différents morceaux de tissu.
Bien, d'après mon expérience, il y a beaucoup plus de Kefiehs dans le camp des amoureux de la paix qu'il y a de kippas. Les enfants israéliens sont privés de connaître leurs voisins proches, leur histoire et leur culture et leurs mérites. Les enfants israéliens sont éduqués pour voir leurs voisins comme des éléments non désirés. Ce n'est pas éducation, c'est une contamination de l'esprit.
Le scientifique Richard Dawkins fut le premier à parler des virus de l'esprit. Les enfants, parce que leurs esprits sont crédules et ouverts à presque toute suggestion, ne sont pas immunisés contre les infections mentales de toutes sortes de propagande et de mode. Ils sont facilement persuadés de percer leurs visages et de tatouer leur derrière, de mettre leurs casquettes à l'envers et de montrer leurs ventres, de croire aux anges et aux fées.
Ils acquièrent également facilement des croyances politiques et s'approprient des cartes mentales qui influenceront plus tard leurs décisions sur la question des futures frontières de l'état et sur la nécessité de la guerre.
Tous nos enfants ont l'esprit contaminé dès leur plus jeune âge. De sorte qu'avant qu'ils soient assez âgés pour devenir de véritables soldats, ils ont déjà appris à être de bons soldats, ce qui signifie que leurs esprits sont totalement contaminés et qu'ils sont incapables de remettre en cause la "vérité" qui leur a été inculquée.
Cela fait partie de l'explication que l'on peut donner aux actes terribles qui sont commis aujourd'hui par de bons garçons israéliens, qui sont caractérisés encore une fois comme des "personnes de valeurs". Par conséquent il est grand temps de demander, quelles sont ces valeurs ?
Les lignes suivantes font partie d'une préface personnelle de Tal Sela, l'un de mes étudiants de l'université dans son exposé de fin d'année, qui incluait l'analyse d'un manuel d'histoire :
"Le 5 septembre 1997, je me suis retrouvé au Liban, dans une mission de sauvetage. Tous mes amis étaient au combat, 12 soldats ont été tués. Les jours suivants j'étais heureux : "Je suis vivant, j'ai survécu" me disais-je. Cependant, un an après j'avais une grave dépression. J'étais triste et morose. J'ai décidé de consulter un psychologue. Après quelques sessions, j'ai pu reprendre des forces, physiques et morales. Je pouvais réorganiser mes pensées. Alors j'ai compris que la crise mentale que j'avais eue était en fait une crise morale, une crise de conscience. Ce que je ressentais, c'était de la frustration, de la honte et de la colère
Comment avais-je pu être aussi crédule et me laisser duper ? Comment puis-je expliquer qu'un homme de paix, puisse s'exposer à une expérience aussi morbide de sa propre volonté ?
Aujourd'hui, comme toutes les deux semaines, je conduis des pacifistes aux checkpoints de l'armée israélienne dans les Territoires Palestiniens Occupés. J'ai vu un officier mettre des menottes à un chauffeur de taxi parce qu'il n'avait pas obéi à l'ordre des soldats de se garer ici plutôt que là.
"Nous lui avons dit un millier de fois" ont déclaré les soldats. L'homme est resté allongé sur le sol en pleine chaleur de l'été, assoiffé, pendant des heures. Son ami a été plus chanceux : Il a dû rester debout, dans une cellule, sans menottes. Qu'est-ce qui pousse ces jeunes garçons israéliens à jouer le rôle de juge suprême jusqu'à ce qu'ils perdent tout jugement ?
À mon avis c'est le Grand Récit Sioniste qui sert de conscience collective à l'ensemble de la société israélienne, explicitement aussi bien qu'implicitement. Ce Grand Récit est le système de valeurs qui nous incite à appartenir à ce collectif particulier".
C'est le système qui dicte les relations entre nous et les Palestiniens.
Commment autrement peut-on expliquer que les jeunes qui ont été éduqués à aimer leurs voisins comme eux-mêmes puissent tuer leurs voisins, détruire leurs établissements éducatifs, leurs bibliothèques et leurs hôpitaux, sans aucune autre raison apparente que le fait qu'ils soient leurs voisins ?
La seule explication est que leurs esprits sont contaminés par des parents, des professeurs et des dirigeants, qui les convainquent que les autres ne sont pas aussi humains que nous, et donc que le meurtre n'est pas un méritable meurtre ; Cela a d'autres noms légitimes tels que "nettoyage ethnique", "purification", "punition", "opération", "mission", "campagne" et "guerre".
Bien que je parle des garçons israéliens, ce n'est pas qu'une affaire israélienne parce que, comme vous le savez, l'épidémie est mondiale.
Mon neveu, Doroni, 7 ans, qui vit aux Etats-Unis, est venu à la maison le jour d'Halloween et il a dit qu'il voulait être un soldat, et aller en Irak pour sauver l'Amérique.
Combien de jeunes hommes américains, ignorants comme lui de l'absurdité de cette déclaration, sont allés en Irak et y sont morts sans savoir pourquoi, sauf les mots de "sauver l'Amérique" sur leurs lèvres ?
La question est : Comment ces fausses valeurs ont-elles été imprimées dans leurs esprits et comment peuvent-elles être effacées ?
La psyche humaine, dit Dawkins, a deux grandes maladies : le besoin de transmettre la vendetta à travers les générations et la tendance à coller des étiquettes de groupes sur des personnes plutôt que de les voir comme individus. Nous tous souffrons en raison des étiquettes, mais seuls ceux d'entre nous qui sont morts en raison de ces étiquettes ont réalisé que le moyen de combattre les étiquettes est de refuser les étiquettes. Le moyen de mettre en échec les fausses valeurs est de les exposer.
Les virus de l'esprit ne sont que partiellement affaiblis par des jeunes comme Tal et d'autres refusniks israéliens tels que les "Combattants de la paix".
Mais la plupart de nos enfants à l'esprit contaminés ne seront libérés de ces virus que lorsqu'ils trouveront leur dernier repos dans le royaume souterrain toujours grandissant des enfants morts.
C'est seulement à ce moment-là qu'ils réaliseront que cela n'avait pas d'importance si leur tête était nue ou non dans une synagogue, une église ou une mosquée, s'ils étaient ou non circoncis, s'ils ont prononcé des mots interdits, s'ils ont mangé du porc ou de la vache ou s'ils ont pris un chocolat chaud après leur pizza au salami juste avant de se faire exploser par quelqu'un.
Les mères israéliennes, américaines, anglaises, italiennes élèvent leurs enfants avec tout l'amour et toute l'attention pour les sacrifier au dieu de la mort, comme si leur utérus était un bien national plutôt qu'international et les pères invitent leurs enfants à s'engager dans des armées dont les intérêts n'ont rien à voir avec la défense.
Et quand ces enfants meurent au profit de quelqu'un d'autre, leurs parents soutiennent cela avec dignité et fierté, comme on leur a enseigné, ils mettent les photos de leurs enfants morts sur le dessus du la cheminée et soupirent : "Il était si beau en uniforme".
l est temps de dire à ces parents que personne n'est beau dans l'uniforme de la brutalité. Il est temps de leur dire que les uniformes et les grades et les médailles sont devenus laids.
Dites leur que leur dignité et leur fierté sont mal placées. I
l est temps de dire aux Juifs que le seul moyen de décourager l'anti-sémitisme est de condamner le seul gouvernement au monde qui envoie délibérément de jeunes garçons et des jeunes filles juives à une mort certaine et qui persécute jusqu'au génocide l'ensemble d'une nation sémite, expliquez leur que c'est le gouvernement juif et les actions de son armée, et non une certaine haine envers la "race" juive, qui sont les raisons de l'invention d'un nouveau signal que nous voyons souvent dans la manifestation pro-Palestinienne, où l'Etoile de David équivaut à la svastika.
C'est une tâche terriblement dure pour les gens qui ont été éduqués en Israel, aux Etats-Unis ou dans n'importe quel autre pays "démocratique" "occidental", que d'admettre que nous avons été élevés sur des fausses valeurs racistes. Sur l'hétérophobie.
La seule chose qui puisse accroitre un tel changement de l'esprit est l'image constante des petits corps mutilés des victimes de ces valeurs. Demainn c'est Yom Kippur, le jour le plus saint pour les Juifs. Ce jour-là, les gens doivent demander le pardon. Non pas pour pardonner mais pour tenter d'être pardonné.
Je voudrais citer une strophe d'un poème écrit par le défunt Hanoh Levin, un des plus grands dramaturges israéliens, dans les années 70 :
Cher père, quand vous vous tiendrez au-dessus ma tombe Vieux et fatigué et très seul, Et que vous verrez comment ils m'ont enterré dans la terre Demandez-moi de vous pardonner mon père.
Nous devons tous demander le pardon de nos enfants pour n'avoir pas été plus alertés, pour n'avoir pas combattu assez afin de garder nos promesses d'un monde meilleur, pour n'avoir pas refusé avant les virus maléfiques et pour les avoir laissés être les victimes de l'horrible contamination mentale dont nous souffrons tous, et regarder leurs innocents petits visages étonnés et déçus et nous demander : pourquoi ce sillon de sang déchire-t-elle la pétale de leur joue ? ? ?
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