L'Ouganda a récemment demandé que soit convoquée au département d'Etat une nouvelle réunion dans le cadre des pourparlers de paix tripartites, cet Etat a prouvé son attachement à une solution non militaire au conflit qui sévit dans la région explosive de l'est du Congo, a déclaré le secrétaire d'Etat adjoint aux affaires africaines, M. Donald Yamamoto.
Interrogé par le « Washington File » à l'issue de cette réunion, le 2 février, M. Yamamoto a fait remarquer : « La plus récente des réunions, dans le cadre des négociations de paix tripartites, a été organisée sur les instances de l'Ouganda en réaction à la crise de décembre 2004, alors que le Rwanda menaçait d'entrer à nouveau sur le territoire oriental du Congo pour faire face à la menace que présentait le groupe rebelle composé des Interahamwe(miliciens hutus du Rwanda) et d'anciens soldats des forces armées du Rwanda. L'action de l'Ouganda a montré sa foi en la capacité du processus mis sur pied à surmonter et résoudre les problèmes par des moyens pacifiques », a déclaré le diplomate.
« La réunion que nous avons eue à Washington a été couronnée de succès. Les parties ont élaboré d'éventuelles solutions pour régler les problèmes de sécurité du Congo oriental », a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis avaient lancé l'idée de pourparlers de paix tripartites en 2004, à l'occasion d'une réunion à New York à laquelle participait l'ancien secrétaire d'Etat, M. Colin Powell. L'objectif en était d'aider la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et l'Ouganda à faire appliquer les dispositions des accords que ces pays ont signés afin de mettre un terme à une rébellion active.
« Au cours de l'année passée, nous avons organisé six réunions, et les participants n'ont pas changé, ce qui montre l'attachement des diverses parties à travailler ensemble (...) Pour les réunions les plus récentes, nous avions invité l'Union africaine, l'Union européenne et les Nations unies à y participer, de même que le Burundi, et tous ces acteurs font maintenant vraiment partie du processus de pourparlers tripartites », a dit M. Yamamoto.
Un autre objectif de ces réunions est de soutenir les programmes de l'Union africaine, de l'Union européene et des Nations unies qui « appuient le développement économique, le règlement des conflits et l'instauration de la paix dans la région ».
Pour les Etats-Unis, a précisé M. Yamamoto, il s'agit aussi d'encourager les divers organes gouvernementaux à se faire les porte-parole d'un engagement plus vigoureux des Etats-Unis dans la région des Grands Lacs, et en particulier d'une augmentation de l'aide à la région.
Pour le ministre ougandais des affaires étrangères, M. Sam Kutesa, qui a également parlé au « Washington File » après la réunion, celle-ci a été « très utile ». Il a expliqué que le président ougandais, M. Yoweri Museveni, avait préconisé l'organisation d'une réunion car il souhaitait mettre au clair les mécanismes d'application sur lesquels les parties s'étaient entendues à Kigali en octobre 2004, et en particulier ne laisser planer aucun doute sur la façon de partager les informations entre les trois puissances participant aux discussions.
M. Kutesa a rendu hommage au département d'Etat, déclarant que « les Etats-Unis avaient joué un rôle très utile afin de faciliter les pourparlers tripartites ». Il a ajouté que son gouvernement et lui-même se réjouissaient à l'avance d'une aide supplémentaire dans le domaine des techniques de communication et du partage d'informations, car cela pourrait aider à désamorcer les tensions et les affrontements à l'avenir.
Pour sa part, M. Yamamoto a fait valoir que les efforts mis en œuvre par les Etats-unis pour faciliter le processus tripartite se trouvaient récompensés par « le renforcement de la confiance entre les parties et la constatation d'importants progrès sur le chemin de la paix et de la stabilité ».
Ses principaux collaborateurs et lui-même ont l'intention de se rendre à Kampala à la fin du mois de février « afin de travailler avec les parties sur des mesures à la fois spécifiques et pratiques », a-t-il précisé. article retransmis par ;acharif moulay abdellah bouskraoui.