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Il y a 40 ans, l'opposant marocain Ben Barka disparaissait en plein Paris
b
28 octobre 2005 13:47

source: [www.lintelligent.com]


Il y a 40 ans, l'opposant marocain Ben Barka disparaissait en plein Paris
MAROC - 27 octobre 2005 - AFP

Il y a quarante ans, le vendredi 29 octobre 1965, Mehdi Ben Barka, leader de l'opposition marocaine en exil, et figure emblématique du mouvement anticolonialiste disparaissait en plein Paris, lors d'une opération menée par les services marocains du roi Hassan II avec la complicité de policiers et de truands français.

Cette affaire retentissante n'a jamais été totalement élucidée malgré deux instructions judiciaires : le corps de Ben Barka n'a toujours pas été retrouvé et les conditions de sa mort n'ont pas été établies.

Ce vendredi-là, Mehdi Ben Barka, président de la Tricontinentale rassemblant des Etats qui viennent d'accéder à l'indépendance et des mouvements de libération, a rendez-vous devant la célèbre brasserie Lipp, boulevard Saint-Germain, au coeur de Paris.

Il doit déjeuner avec un journaliste Philippe Bernier, le cinéaste Georges Franju qui envisage un film sur la décolonisation et Georges Figon, un repris de justice qui a organisé le rendez-vous.

Il est 12h15. Deux policiers de la brigade mondaine, Louis Souchon et Roger Voitot invitent Ben Barka à monter dans une voiture où se trouve Antoine Lopez, informateur du Sdece (devenu DGSE, services secrets).

Il est conduit à Fontenay-le-Vicomte, dans la région parisienne, dans la villa d'une figure du milieu, Georges Boucheseiche. Nul ne reverra vivant le principal dirigeant de l'Union des forces populaires du Maroc (UFPM), condamné à mort par contumace par la justice marocaine.

L'enquête judiciaire mène rapidement à des hommes politiques français, des policiers et des truands et fait apparaître que le général Mohamed Oufkir, ministre marocain de l'Intérieur, Ahmed Dlimi, directeur de la sûreté nationale marocaine, et un certain Chtouki, chef des brigades spéciales marocaines, se trouvaient alors à Paris.

En pleine campagne présidentielle - le général de Gaulle sera élu deux mois plus tard face au leader socialiste François Mitterrand - l'affaire suscite l'indignation de l'opposition. Le 22 février 1966, dans une conférence de presse, de Gaulle qualifie l'enlèvement d'opération qui "n'a rien que de vulgaire et de subalterne".

Quelques semaines après l'enlèvement, Georges Figon affirme à L'Express avoir vu Oufkir tuer Ben Barka dans la villa.

L'instruction aboutit à l'inculpation de treize personnes dont Oufkir, Dlimi, Marcel Leroy-Finville, un cadre du SDECE, Lopez et Figon. Mais ce dernier est retrouvé mort le 17 janvier 1966 et l'enquête conclut à un suicide.

Un premier procès s'ouvre le 5 septembre 1966. Six accusés sont dans le box. Sept autres, dont Oufkir, Dlimi et Boucheseiche, font défaut. Dlimi se constitue prisonnier le dernier jour du procès mais Hassan II refuse que son ministre de l'Intérieur Oufkir comparaisse en France.

Un second procès s'ouvre le 17 avril 1967 en l'absence de la famille Ben Barka, retirée des débats après le décès de ses principaux avocats. Le 5 juin 1967 Dlimi et les protagonistes français sont acquittés, à l'exception de Lopez et Souchon, condamnés à huit et six ans de prison. Oufkir est condamné par contumace à la réclusion à perpétuité.

La condamnation par la justice française d'un ministre étranger en exercice, fait sans précédent dans le droit international, provoquera le gel des relations franco-marocaines pendant deux ans.

En novembre 1999, la famille de Ben Barka regagne le Maroc. Cinq ans plus tard, le secret défense est totalement levé en France sur les documents de l'affaire. Le 5 octobre 2005, le ministre marocain de la Justice désigne un juge d'instruction pour exécuter une commission rogatoire adressée au Maroc en septembre 2003, et renouvelée en mai 2005.

Un juge d'instruction français, Patrick Ramaël, doit se rendre fin novembre au Maroc.
I
28 octobre 2005 13:49
La version donnéé dans le bouquine de boukhari est elle véridiqueconfused smiley
b
28 octobre 2005 14:10
bonjour iron-man,

j'ai lu le livre de boukhari il y a quelque temps et a premiere vue ses arguments paraissent seduisant (je ne dis pas convainquant!). mais a y reflechir un peu plus on finit par un tomber dans un trouble:

son temoignage, en tant que tel, est-il credible? ou est-ce une manoeuvre tout comme celles qu'il relate lui-meme le long de son recit, et qui consiste a brouiller les pistes de la maniere la plus efficace qu'il soit?

si je me souviens bien toutes les personnes qu'il inculpe sont mortes et si je m'en souviens bien, les services secrets surtout francais s'en sortent bien laves de ce meme fait.

une affaire qui reste toujours enigmatique...
a
28 octobre 2005 14:59
Bonjour,

Je suis également passionné par cette affaire qui a vu disparaitre l'un des leader les plus éclairé de l'après guerre.

Il y a bien un moyen de corroborer ou informer les dires de boukhari via la justice Francaise : verifier via la levée du secret defense, qu'un avion militaire marocain a bien atterit à Orly à la date indiquée par Boukhari...

Selon moi, les 3000 fiches de la CIA sur le sujet serait plus a meme de lever le voile sur cette affaire.

En toute etat de cause, la tentative des autorités marocaine de discréditer boukhari est des plus louche....

Comme le disait Jacques DEROGY dans son livre sur Ben Barka, je pense que Hassan II voulait s'assurer du retour de Ben Barka "de gré ou de force" et non "mort ou vif" . sa mort fut sans doute accidentelle, et dans ce cas il est evident que le maroc ai tenté de camouffler cela en faisant disparaitre le corps.
La meme conclusion a été tirer par le premier magistrat qui est instruit ce dossier : M.Zollinger.
La théorie de figon parue dans l'express n'est pas réaliste, c'est dommage que se soit celle-ci qui inspire le prochain film sur Ben Barka.Le coup de l'arabe qui découpe au couteau son ennemi est très sexy pour les tenants du "rebeu = couteau" mais ne tient pas la route. On n'envoi pas le numéro 2 du régime assassiner un leader international sur le sol francais, un tueur a gage aurait largement fait l'affaire par ces temps de barbouzerie.

Paix à l'ame de feu "la Dynamo" qui 40 ans après fait tjs parler de lui.

cordialement

abouali
b
28 octobre 2005 15:05
generalement on lit peu sur les jeunes et le renouvellement des generations au Maroc. voici un article qui me parait bien interessant a lire.


source: [www.lintelligent.com]

Les jeunes Marocains connaissent peu Ben Barka
MAROC - 28 octobre 2005 - AFP

Mehdi Ben Barka, qui enflammait les jeunes Marocains des années soixante, est aujourd'hui peu connu de la nouvelle génération, née après sa disparition dans des conditions obscures, il y a quarante ans à Paris.

"C'est un militant qui a été enlevé en France, voilà tout ce que je sais de lui", déclare Driss, un carreleur de 30 ans, qui attend un visa devant l'ambassade d'Allemagne, sur le boulevard Ben Barka séparant la partie animée de la capitale de ses quartiers résidentiels.

"Je ne savais même pas que cette rue s'appelait ainsi" ajoute Driss qui refuse de décliner son patronyme. La mairie de Rabat, dirigée alors par les socialistes, a baptisé ainsi cette artère en 1998, soit un an avant la mort de Hassan II, dont il fut un irréductible adversaire politique.

Chef incontesté de la gauche marocaine, Mehdi Ben Barka, surnommé "Dynamo" par ses camarades en raison de son activisme débordant, a été enlevé par des policiers français le 29 octobre 1965. Les conditions du rapt et de son probable assassinat, n'ont jamais été élucidées, même si la justice française avait pointé du doigt les autorités marocaines.

Adossés au mur d'enceinte du lycée Moulay Youssef, où Mehdi Ben Barka enseigna quelques années les mathématiques, six adolescents avouent leur ignorance. "C'est un sportif et un politicien", dit l'un d'eux suscitant le rire de ses camarades. "Ils l'ont fait disparaître", confie un autre.

Sous un grand arbre face au lycée, Hicham, 17 ans, est plus disert. "Ben Barka était en conflit avec le roi Hassan II. C'est un politicien qui a été assassiné en France", explique-t-il.

Dans une rue du centre-ville, Ilham, une institutrice de 29 ans, dit ne rien connaître à la politique. "Mehdi Ben Barka, je sais tout simplement que c'est un politicien", dit-elle."Le voici Ben Barka!", clame Karim Chaker, 20 ans, en dépliant un hebdomadaire qui publie en Une le portrait de l'opposant marocain. "C'est un militant de l'Ittihad (Union socialiste des forces populaires, USFP), il a été enlevé et assassiné", ajoute-t-il.

"Que Dieu l'ait en sa sainte miséricorde", proclame Mohamed Houtaïmi, un interprète de 64 ans. "S'ils sont trop jeunes, ils ignorent qui est cet homme car ils ne possèdent pas encore très bien l'histoire de leur pays", poursuit-il. "Pour rendre justice à l'histoire, et pour que la honte soit lavée, il faut établir la vérité sur l'affaire Ben Barka", lance-t-il.

"Pour la quatrième décennie après l'enlèvement du fondateur de notre parti, nous avons décidé d'une commémoration d'importance", annonce Driss Lachgar, président du groupe parlementaire de l'USFP. "+Pour faire éclater toute la vérité+, tel est le slogan que nous avons retenu pour cette commémoration", a-t-il ajouté.

Ben Barka a créé en 1959 l'Union nationale des forces populaires (UNFP, devenu USFP en 1975) après une scission au sein de l'Istiqlal - le parti qui a dirigé la lutte pour l'indépendance obtenue en 1956. M. Lachgar se déclare "assez satisfait" de la décision du ministre marocain de la Justice Mohamed Bouzoubaâ d'accepter d'accueillir les commissions rogatoires françaises sur l'affaire Ben Barka.

Le 5 octobre 2005, il avait désigné un juge d'instruction pour traiter avec une commission rogatoire adressée par la justice française au Maroc en septembre 2003, et renouvelée en mai 2005. "Nous demandons que les personnes soupçonnées d'implication dans cette affaire ainsi que les témoins soient entendus, car nous craignons que le temps enfouisse à jamais la vérité", assure M. Lachgar.

"Il n'y aura jamais de réconciliation si toute la vérité n'est pas établie sur cette affaire et d'autres atteintes graves aux droits de l'Homme", assure de son côté Abdelilah Ben Abdeslam, un responsable de l'Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante). L'AMDH et deux autres organisations des droits de l'Homme ont appelé à manifester samedi devant le parlement à Rabat pour que "toute la vérité" soit établie.
 
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