Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
l'invention du diable
J
JD
15 octobre 2007 10:58
l'invention du diable, c'est le tire d'un dossier paru dans le dernier numéro de la revue "le monde de la bible"

comme le diable est aussi présent dans l'islam, peut être serez vous intéressé par ce résumé du dossier.

SI DIEU EST ETERNEL, LE DIABLE LUI A UNE HISTOIRE

La rôtissoire de l'Enfer est rangée, depuis quelque temps déjà, au rayon des accessoires de la superstition. Par quel processus la crainte de la damnation est-elle devenue un élément de folklore, plutôt qu'un thème de réflexion théologique? Il conviendra d'y réfléchir un jour. En attendant, il est toujours possible de se demander comment est apparue - il y a bien longtemps - l'idée d'un agent du Mal, susceptible à la fois de persécuter les humains et de les entraîner à sa suite dans la perdition.
Le diable, Satan, Belzébuth et bien d'autres. Les hommes ont mis du temps à reconnaître cette figure. Dans la tradition juive, puis chrétienne, l'explication d'un monde créé par Dieu, et non pas existant de toute éternité, laissait ouverte la question de l'imperfection du monde en question. Voulue par Dieu? De la faute des hommes? L'Occident s'est construit jusqu'à une période récente sur les images du Paradis terrestre et du péché originel, et donc sur une forte présomption de responsabilité humaine. Jusqu'à ce que le rejet de Dieu évacue en même temps le poids d'une culpabilité devenue semble-t-il insupportable.
Bien sûr, ce n'est pas ici le lieu de décider du bien fondé d'une telle nterprétation; mais d'essayer simplement montrer - dans l'esprit du "Monde de la Bible" comment fut « inventée » une figure surnaturelle du Mal : le diable. Le terme d'invention pourra surprendre. À tort. Car si Dieu est éternel, le diable, lui, a une histoire. Et c'est celle que nous avons voulu vous raconter.


le dossier comprend 5 thèmes


I - LES FIGURES DU MAL DANS L'ORIENT ANCIEN

Tous les polythéismes de l'Orient ancien reconnaissent l'œuvre de puissances maléfiques dans leurs tracas quotidiens ou leurs angoisses existentielles. Divinités infernales et démons mauvais interviennent sans cesse pour dérégler ou interrompre le cours attendu de la vie... quand ce ne sont pas les grands dieux eux-mêmes qui suscitent leur lot de souffrances et de tragédies.

II - QUAND LA BIBLE FAIT LE MALIN

Le diable n'est pas né en un jour... Dans la Bible hébraïque, Satan apparaît pour la première fois dans l'une des visions du prophète Zacharie, un texte datant du retour de l'exil à Babylone (539 av. J.-C.). Il n'incarne pas encore le Mal. C'est à partir de la période hellénistique (IVeme- Ier siècle av. J.-C.), avec la littérature apocalyptique, qu'apparaît dans le judaïsme une démonologie développée, opposée à Dieu, qui deviendra l'Antéchrist de la tradition chrétienne, avec le Nouveau Testament.

III - DES DIABLES AVANT LE DIABLE

Dans la Bible hébraïque, puis dans sa traduction grecque, la Septante, le principe du Mal est rendu par de nombreux noms qui renvoient à des réalités ou des contextes différents. La figure de Satan met beaucoup de temps à se dessiner de manière anthropomorphique tandis que le diable peut aussi être le dieu des autres : le Baal ou le Belzébuth des païens.

IV - JESUE AFFRONTE SATAN

Le face-à-face magistral entre Jésus et le diable se déroule en plein désert, à l'abri des regards indiscrets : c'est l'événement de la Tentation., après le baptême de Jésus. Dans bien des récits anciens, le héros doit prouver sa valeur en remportant une épreuve qualifiante : l'épreuve de Jésus le confronte à l'origine même du Mal. Sa victoire se concrétisera au long de l'Évangile par des actes d'exorcisme, jusqu'au retour du Satan : la Passion.

V - LE DIABLE AU MOYEN AGE

Contrairement à ce qui se passe dans le judaïsme et le tout premier christianisme, une véritable théologie du péché originel, liée au diable et à la chute de l'homme, est au coeur du christianisme médiéval. Le Mal est en nous; mais Jésus nous a rachetés. Par le baptême avons acquis la possibilité de repousser le démon. À cela près celui-ci se démultiplie...
"Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons." (Albert Einstein / 1879-1955)
J
JD
1 novembre 2007 10:58
autre extrait du même dossier

"Nommer le diable" Tel aurait pu être, aussi bien, le titre de ce dossier. Tant il est vrai que les hommes ont éprouvé, et éprouvent toujours, de grandes difficultés à expliquer la présence du mal en ce monde et à en identifier le responsable.

La question, montre Estelle Villeneuve, taraudait déjà les habitants de l'ancien Orient. Ils ont imaginé, pour y répondre, des mythologies aussi colorées qu'embrouillées.
Même embarras pour les Hébreux. Longtemps,le Dieu de la Bible est considéré comme la source à la fois du bien et du mal.

Ce n'est que peu à peu, rapporte John J. Collins, qu'apparaît une créature particulière, coupable du malheur des hommes. Le dualisme du Bien et du Mal engendre alors une véritable théologie, qui ne cesse de se complexifier jusqu'à devenir, dans les deux derniers siècles avant notre ère, le cceur de la pensée des esséniens. Les manuscrits de la mer Morte sont remplis de Ténèbres, mais aussi de Lumières.

Marie-Françoise Baslez retrace dans ce contexte la genèse des noms du Malin, en soulignant comment chacun d'entre eux répond à une interrogation, voire à une crainte, particulière. Dès le début de sa prédication, Jésus entreprend de combattre ces puissances maléfiques. Il guérit par des exorcismes ceux que le démon possède. Plus, il est lui-même confronté à Satan.

Daniel Marguerat revient sur cet épisode célèbre pour en énoncer la signification. Jésus s'apprête à mourir, mais aussi à vaincre la mort. Le christianisme fonde son message sur cette espérance. La Résurrection annonce la défaite du Mal. Les Pères de l'Église vont donc reprendre les notions de péché et de salut, en développant en particulier l'idée de la faute originelle

Il appartiendra alors aux théologiens du Moyen Âge, rappelle Jacques Chiffoleau, d'intégrer à une vision de la foi et du monde l'attente de l'ultime défaite de l'Antéchrist.
"Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons." (Albert Einstein / 1879-1955)
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook