Quand nous relayons les paroles des Savants, et que nous disons les suivre, c'est de ce genre d'hommes qu'il s'agit. Il n'est pas le seul et nous ne les vénérons pas mais nous les connaissons assez à travers leurs positions pour considérer que leurs paroles et leurs avis pèsent 1000 fois plus que celles des Savants qui n'ont pas vécu la même chose. Autant vous dire que ceux qui n'ont pas de connaissance ne pèse absolument rien dans leurs avis.
C'est l'histoire de l'Imam Al Awza3i qui dispensait des leçons à 25 ans. On lui a compté des milliers d'avis, et lorsqu'il fut questionné sur un sujet en particulier, il avait répondu qu'il n'en avait aucune source. Ce qui suppose que les milliers d'avis donnés reposaient tous sur une source. On raconte que durant son époque, il y' avait un gouverneur nommé Saffah ( que l'on peut traduire par sanguinaire ). Il s'appelait en réalité Abdullah Bno L'abbass, c'est lui qui a mis fain de façon brutale au règne des Omeyyades ( Bano Omaya ), en créant ce qui sera par la suite l'état Abbasside.
Bref, de son insolence au sein de la Mosquée construite par les Omeyyades, il dit : Qui pourra me défier aujourd'hui ? Qui osera me contrarier ? Tout le monde lui a répondu : personne à part Al Awza3i. Alors il a demandé à la recevoir.
Al Awza3i a enfilé son linceul et par dessus ses vêtements. C'est dire qu'il savait que l'avis qu'il allait devoir donner allait lui coûter sa vie. Alors une fois arrivé sur place devant les ministres, les gardes, et le gouverneur qui l'attendent tous. Le Saffah lui demande : Quel est ton avis sur le renversement des Omeyyades que l'on vient de faire ?
Al Awza3i lui répond que les actions ne valent que par l'intention. ^^
Choqué car il s'attendait à une allégeance, le Saffah n'a pas apprécié et lui a demandé : Que penses-tu du sang que l'on a fait couleur ?
Al Awza3i lui répond : Ton grand père Al Abbass a dit que le sang d'un Musulman est haram sauf pour trois cas : Le meurtrier, le fornicateur marié, l'apostat.
Le Saffah s'est mis en colère, les ministres ont reculé, et Al Awza3i a retiré son turban pour que l'épée ne bloque pas. Le Saffah qui observe la détermination de l'imam à dire la vérité quoi qu'il advienne lui demande : Que penses-tu de l'argent que nous avons récupéré et des maisons qui sont désormais à nous ?
Al Awza3i à répondu : Si elles étaient haram pour eux, elles sont haram pour vous aussi. Si elles étaient halal pour eux, elles ne seront halal pour vous qu'à travers un moyen légal. Et le jour du jugement Allah te jugera comme Il t'avait créé, si ce que tu as fait est halal il n'y aura qu'un jugement, mais si c'était haram il y aura punition.
Devant cette réponse qui a achevé le gouverneur, et du fait qu'il ne pouvait lui répondre car il savait que c'était la vérité, il lui ordonna de sortir en lui jetant de l'argent histoire de l'humilier. Al Awza3i n'a évidemment pas pris cet argent et est sorti la tête haute et bien en place. ^^
Et lorsqu'il est décédé, le gouverneur s'est tenu devant sa tombe et a avoué qu'il n'avait peur de personne sauf de cet imam. Il disait que lorsqu'il le voyait marcher c'était comme s'il regardait un lion à l'affut.
Le mot complaisance ne devait pas faire partie de son vocabulaire. Et là, nous parlons de sa vie qu'il a risqué, et non d'un simple job, d'un appart, ou d'un mariage...
Ce sont ces hommes qu'Allah décrit aimer :
S5 V54 : Allah va faire venir un peuple qu'Il aime et qui L'aime, modeste envers les croyants et fier et puissant envers les mécréants, qui lutte dans le sentier d'Allah, ne craignant le blâme d'aucun blâmeur. Telle est la grâce d'Allah. Il la donne à qui Il veut. Allah est Immense et Omniscient.
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