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L'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo publiera mercredi les caricatures...
D
7 février 2006 22:43
PARIS (Reuters) - L'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo publiera mercredi les caricatures danoises de Mahomet qui font scandale dans le monde musulman, à la suite d'une victoire judiciaire contre des associations représentant l'islam français.

Statuant en "référé" (urgence), le tribunal de Paris a rejeté une demande de saisie du journal au nom du "respect des sentiments religieux". La publication des dessins constituait une "injure raciale", selon ces organisations.

Les juges n'ont pas statué sur le fond mais sanctionné des vices de forme dans la demande présentée conjointement par le Conseil français du culte musulman (CFCM), les mosquées de Paris et Lyon, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) et la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF).

Le magazine, qui a augmenté son tirage, publiera donc mercredi les 12 caricatures parues initialement en septembre dernier dans un journal danois, avec une "Une" montrant Mahomet consterné, le visage caché derrière les mains qui déclare: "C'est dur d'être aimé par des cons".

Ces dessins seront accompagnés de commentaires d'intellectuels musulmans favorables à leur publication, a dit à la presse le directeur de Charlie Hebdo, Philippe Val.

Les associations musulmanes ont annoncé qu'elles engageraient jeudi de nouvelles poursuites qui devraient viser Charlie Hebdo mais aussi France Soir, premier journal français à avoir publié les caricatures, mercredi dernier.

"On aurait aimé que la volonté d'apaisement règne. Charlie Hebdo veut mettre de l'huile sur le feu, les musulmans de France disent 'non'. On ne peut pas permettre dans nos sociétés d'encourager l'insulte", a dit à la presse Fouad Alaoui, secrétaire général de l'UOIF.

Les plaignants n'ont pas notifié leur demande au parquet comme c'est obligatoire, n'ont pas justifié de leurs statuts et ont omis d'assigner Philippe Val, a expliqué le tribunal.

Les responsables du magazine humoristique ont été placés sous protection policière par anticipation, de même que les locaux de l'organe de presse, dit-on à Charlie Hebdo.

"C'est une bonne nouvelle pour nous tous, 'Charlie' va paraître comme d'habitude. Nous défendons par principe le droit à la caricature et à la satire", a déclaré Philippe Val.

"On veut le débat. On a envie de savoir de quoi l'avenir de la satire sera fait dans les prochaines années, si on aura encore le droit de dire du bien et du mal du clergé, quel qu'il soit", a dit le dessinateur de Charlie Hebdo, Luz.
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
D
7 février 2006 22:48
Charlie Hebdo s'est devenu Nationla hebdo ou Minute ! C Kif kif !
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
b
7 février 2006 22:54
salut djenine,


je viens justement de lire l'info sur le site de libé.


ce n'est pas étonnant de la part de charlie hebdo, et ce journal a un parti clairement pris. au moins, on sait à quoi s'attendre avec eux. les gens qui l'achètent sont conscients des positions des différents journalistes. ils sont athées, et prennent donc toutes sortes de liberté en ce qui concerne la satire religieuse.


à la limite, ce n'est pas choquant qu'eux publient les caricatures, leur journal a toujours fait dans la provocation, et ils visent un public précis (ou alors tolérant, je ne sais pas).

mais qu'un autre journal s'en serve pour faire une propagande diffamatoire, et essayer d'éviter la faillite, là c'est autre chose.


charlie hebdo joue le jeu de la provoc' avec son numéro de demain, rien d'étonnant jusque là, même si on ne peut pas leur tirer notre chapeau.
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
H
7 février 2006 22:55
J'ai lu sur Liberation les commentaires des dessinateurs de Charlie-Hebdo sur les caricatures. La plus part degageaient de la haine pure et simple maquillée de liberté d'expression. Le parallèlle avec l'holocauste devrait fermer la bouche a tout le monde mais personne ne l'évoque. Dommage !
D
7 février 2006 23:02
Salam Bulle !


Supposons que leur provocation aboutit à de grave incident !

Mais où va-t-on ?

Charlie Hebdo cherche peut être là lancer une OPA pour sauver la boutique ! Il trouveront surement preneur au sein de l'extrème droite !

Ces médias jouent avec le feu !
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
z
7 février 2006 23:11
Moi j'attends de voir si vous allez boycotter les produits français à partir de demain ou pas. Je sens qu'on va bien rigoler à la suite des évènements... Je veux voir aussi si vous allez demander à Chirac de s'excuser au nom de charlie hebdo. Je veux aussi voir comment il vous rira au nez en vous rappellant "les principes démocratiques de la République". Une chance que vous lui donnerez de vous mettre encore plus dans le bas de l'échelle démocratique. Je veux voir si vous allez saccager les ambassades françaises dans les pays musulmans. Si des drapeaux français vont etre incendiés à Damas et à Téhéran et si des embargos pétroliers vont etre instaurés. Pauvre oumma... Elle est tirée de plus en plus vers le bas, humiliation après humiliation, par ses propres éléments...
b
7 février 2006 23:20
Citation
Djenine a écrit:
Salam Bulle !


Supposons que leur provocation aboutit à de grave incident !

Mais où va-t-on ?

Charlie Hebdo cherche peut être là lancer une OPA pour sauver la boutique ! Il trouveront surement preneur au sein de l'extrème droite !

Ces médias jouent avec le feu !


les medias vont certainement en rajouter une couche. quant aux éventuelles conséquences, je ne sais pas...
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
V
7 février 2006 23:43
la plus efficace des startégies seraient de continuer à s'en prendre au danemark , ignorer tout les autres qui publient ces photos , seul le danemark doit en prendre plein la Guuueuule,commme ca on tombera pas dans leurs piége ,

parceque c'est exactement ce qu'il veulent : 'que la vague de protestation dégénére et que le danemark ne soit plus la seule cible .." comme ca ils pourront dire " vous vous en prenez à toutes l'europe ... on va riposter" et là on est dans la Global Meeerrdde.

alors laissons les se bra*nler avec leurs caricatures à la C O N S , nous c'est le danemark qu'on veut ...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 07/02/06 23:44 par Vador.
z
8 février 2006 04:34
Vador,

Ben non. Le Danemark c'est l'UE. Maintenant on recule? smiling smiley Safi lorsqu'il s'agit de la France tout le monde se calme et rentre chez lui? Elle est belle l'image de l'Islam maintenant. Le ridicule absolu, tout ca pour ne pas reflechir avant de se lancer dans des croisades contre des caricatures. Mis a part l' humiliation qui etiat previsible d'ailleurs, j'espere que cette affaire va provoquer un debat de fond sur la facon dont les musulmans traitent leurs choses religieuses a l'avenir. Sinon, la nation islamique ne fera que sombrer encore plus dans l'obscurantisme et on aura bientot nos buchers a nous aussi on ou brulera des gens parce qu'ils disent que la terre est ronde et non pas plate.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 08/02/06 04:36 par zaki7.
a
8 février 2006 10:10
Lamentable d'avoir autorisé cette parution! Explosif, dangereux, et anticonstitutionnel

Mais quand on sait qu'un Imam Danois visite à présent tous les pays détenteurs d'un Islam radical pour les faire réagir encore plus, on se demande si on n'est pas tous tombés dans un piège, en train de se faire manipuler.
Tous, autant que nous sommes!
b
8 février 2006 12:20
Le plus choquant je crois, c'est que ça ne fasse pas réagir les non-musulmans, ou alors trés peu, ces ridicules dessins me font penser aux caricatures antisémites des années 30. On sait ce qui est arrivé à la fin... C'était pareil à l'époque, ça ne faisait réagir personne, au contraire, les gens se complaisaient, et ça leur faisait plaisir d'enfin trouver un coupable à leurs maux.
C'est dommage qu'il y ait eu vice de forme, je pense que la seule façon de montrer que ces caricatures sournoises dépassaient complètement le cadre de la liberté d'expression est le moyen juridique, et je suis quasiment sûre que les plaignants peuvent obtenir gain de cause puisqu'on peut parler là d'incitation à la haine raciale.
En tout cas, on peut se poser des questions sur l'avenir des musulmans en Europe et en France particulièrement...
[b]Ana wana hay delali...[/b]
T
8 février 2006 12:54
Salam.
Depuis des années, tout les mercredis, il me fallait mon Charlie Hebdo, c'était devenue un besoin pour moi une sorte de drogue, dont j'étais accro.
Maintenant hamdou lillah, je suis guérri, graçe à ce Philippe Val, merci encore à lui. Car ce mercredi, en allant à mon Café-Journal comme d'habitude, aprés les bonjours ça caille ect... Mon buraliste me tend ma cartouche de clopes, un briquet bas de gamme en cadeau et Charlie.
Je prends les cigarettes et le briquet, mais pas ce torchon, il était trés étonné, il a commencer a me parler, a me demander le pourqoui du comment? Et comme il y'avait du monde derrière moi, je n'ai pas répondu, j'ai payé et je suis sorti, en le laissant perplexe, il comprendra j'en suis sûr, car il n'est pas bête et c'est un pôte à moi.
Je ne lirais plus jamais Charlie, moins de sous à dépenser.
Je suis désintoxiquer, dieu meçi.
Pour les cigarettres, allah aafou.
Et mine de rien je particite aux boycotte.
Tangea...
b
8 février 2006 13:18
Citation
Tangeaoui24 a écrit:
Salam.
Depuis des années, tout les mercredis, il me fallait mon Charlie Hebdo, c'était devenue un besoin pour moi une sorte de drogue, dont j'étais accro.
Maintenant hamdou lillah, je suis guérri, graçe à ce Philippe Val, merci encore à lui. Car ce mercredi, en allant à mon Café-Journal comme d'habitude, aprés les bonjours ça caille ect... Mon buraliste me tend ma cartouche de clopes, un briquet bas de gamme en cadeau et Charlie.
Je prends les cigarettes et le briquet, mais pas ce torchon, il était trés étonné, il a commencer a me parler, a me demander le pourqoui du comment? Et comme il y'avait du monde derrière moi, je n'ai pas répondu, j'ai payé et je suis sorti, en le laissant perplexe, il comprendra j'en suis sûr, car il n'est pas bête et c'est un pôte à moi.
Je ne lirais plus jamais Charlie, moins de sous à dépenser.
Je suis désintoxiquer, dieu meçi.
Pour les cigarettres, allah aafou.
Et mine de rien je particite aux boycotte.
Tangea...



j'étais aussi une grande lectrice de charlie hebdo smiling smiley, mais j'ai arrêté il y a un peu plus longtemps que toi.

c'est dommage parce que certains journalistes écrivent de manière intéressante et pertinente sur certains sujets.


comme je l'ai dit auparavant, il faut savoir de dans quoi on s'engage quand on décide de lire ce journal.
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
S
8 février 2006 13:26
Faire preuve d’intelligence et de dignité
par Tariq Ramadan
mardi 7 février 2006

Je n’ai eu de cesse de dire et de répéter que tous ceux qui jetaient de l’huile sur le feu aujourd’hui étaient des irresponsables. Il faut non seulement se calmer mais également faire preuve d’intelligence et de dignité.

Lancer, comme cela vient d’être fait en Iran, un concours de caricatures sur l’extermination des juifs est totalement inacceptable. A condamner absolument.

Le génocide dont ont été victimes les juifs est une profonde blessure dans la conscience européenne : il est normal, et juste, que, aux abords de cette blessure et de la souffrance qu’ont subie les juifs nous fassions preuve de mesure quant à l’usage de la liberté d’expression. Il en va de notre dignité. C’est le seul commentaire que nous devrions faire en ajoutant qu’il serait bon de faire preuve de la même précaution intellectuelle vis-à-vis des sensibilités et des blessures de toutes celles et de tous ceux avec qui nous partageons notre quotidien, notre vie et notre planète. C’est tout, c’est simple, c’est clair.

Au cœur de ces horizons sensibles, ajouter de la provocation à la provocation contredit toutes nos valeurs fondamentales, celles de l’islam comme celles de l’Occident. Cela est stupide, et vain, et dangereux.

Et Charlie Hebdo de se distinguer de la même façon. Robert Ménard, de Reporters Sans Frontières m’avait un jour demandé si l’on avait le droit d’être islamophobe. J’avais répondu qu’on avait le droit d’être islamophobe comme on avait le droit, vous me passerez ici l’expression, d’être « con ». Voilà Charlie-Hebdo qui publie à son tour les caricatures dans le but évident de provoquer et de montrer, en grand champion de la liberté absolue d’expression, qu’il ne cède pas devant la menace. La rédaction a ajouté un dessin avec un commentaire où le Prophète s’apitoie en s’exclamant : « C’est dur d’être aimé par des cons ».

Quel courage ! Faut-il poursuivre en justice, s’alarmer, crier au scandale ?! C’est manifestement ce que cherchent les responsables de l’hebdomadaire qui a tellement viré à droite sur cette question ces dernières années, qu’en perspective Nicolas Sarkozy apparaît bien ancré à gauche. Convoquer la justice est inutile et vain. Il vaut mieux s’en tenir à la logique implacable de l’algèbre : Etre traités de « cons » par des « cons » est une assurance certaine d’intelligence.

Pas de procès, pas d’interdiction...laissons s’exprimer le tribunal informel de l’intelligence qui est en soi accablant pour Charlie-Hebdo. Notez, soit dit en passant, que leur bêtise méchante est ici tellement abyssale qu’il se pourrait même que ce tribunal convoque à leur secours la clause des "circonstances atténuantes". Tant de bêtises haineuses tiennent en effet davantage de la psychothérapie que du débat d’idées. Quand l’insignifiance et la stupidité se font arrogance, il vaut mieux passer son chemin. Paix, Salam.

Tariq Ramadan

Source: oumma.com
b
8 février 2006 13:58
je me permets de poster une autre tribune de Ramadan, issue de Libération cette fois.

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Rebonds
Il ne s'agit pas d'un conflit entre Occident et Islam mais entre raison et passions aveugles.

Caricatures à traits tirés

par Tariq RAMADAN
QUOTIDIEN : mercredi 08 février 2006

Tariq Ramadan professeur invité à l'université d'Oxford (St. Antony's College) et Senior Research à la Lokahi Foundation.





J'étais à Copenhague en octobre lorsque l'affaire des caricatures a commencé à provoquer des manifestations au Danemark. Interviewé par un journaliste de la rédaction qui avait publié les douze dessins, celui-ci m'avait fait part des vifs débats internes au journal, du malaise que beaucoup de journalistes éprouvaient autour de cette affaire en même temps que de leur surprise face à la réaction des musulmans et des ambassades du monde arabe. Il semblait néanmoins que la tension ne devait pas franchir les frontières du Danemark. Aux musulmans qui dénonçaient un acte raciste, une provocation dont allait se servir l'extrême droite danoise en pleine expansion, je conseillais de ne pas réagir émotionnellement, d'expliquer calmement en quoi ces caricatures les blessaient et de ne point manifester ni prendre le risque de déclencher un mouvement de foule impossible à maîtriser.

Tout semblait réglé et on peut se demander pourquoi, trois mois après les faits, on a intérêt à rallumer la flamme d'une controverse aux conséquences aujourd'hui aussi dramatiques qu'incontrôlables. Des musulmans danois se sont rendus dans des pays du Moyen-Orient et ont attisé la flamme du ressentiment : des gouvernements, trop contents de prouver leur attachement à l'islam ­ et ainsi de se légitimer aux yeux de leur population ­ ont saisi l'aubaine et se sont présentés en grands défenseurs de la cause. Il n'en fallait pas davantage pour que des politiciens, des intellectuels et des journalistes ­ avocats de l'autre grande cause de la liberté d'expression ­ se présentent en résistants à l'obscurantisme religieux au nom des valeurs de l'Occident. Et nous voilà en face de la grande simplification, de la polarisation la plus simpliste qui soit : il s'agirait d'un clash entre les civilisations, d'un affrontement entre, d'un côté, l'inaliénable principe de la liberté d'expression et, de l'autre, le principe qui fonde l'inviolable sphère du sacré.

Présenté en ces termes, le débat a malheureusement viré au bras de fer : qui l'emportera ? Des musulmans veulent des excuses, menacent de s'en prendre aux intérêts européens, voire aux personnes ; des gouvernements et des journalistes occidentaux refusent de plier sous les menaces et certains organes de presse en rajoutent en publiant à leur tour les caricatures. La majorité des populations du monde observent ces excès avec perplexité : quelle folie mène le monde ?

Il faut pourtant trouver les moyens de sortir de ce cycle infernal et de demander à tous et à chacun de cesser de jeter de l'huile sur le feu pour enfin entrer dans un débat sérieux, profond et serein. Non, il ne s'agit pas d'un clash entre les civilisations ; non, cette affaire ne symbolise pas l'affrontement entre les principes des Lumières et ceux de la religion. Non, trois fois non. Ce qui est en jeu au coeur de cette triste affaire, c'est de mesurer la capacité des uns et des autres à savoir être libre, rationnel (croyant ou athée) et, dans le même temps, raisonnable. La fracture qui se dessine aujourd'hui n'est point entre l'Occident et l'Islam mais entre celles et ceux qui, dans les deux univers, savent être et affirmer ce qu'ils sont avec mesure au nom d'une foi et/ou d'une raison raisonnables, et ceux qui se laissent emporter par les certitudes exclusives, la passion aveugle, les perceptions réductrices de l'autre et les conclusions hâtives. Ces traits de caractère sont équitablement partagés entre certains intellectuels, savants religieux, journalistes et une partie des populations des deux univers. Face aux dérives graves qu'ils peuvent provoquer, il est urgent d'appeler à plus de sagesse.

Il est interdit en islam de représenter les prophètes de n'importe quelle façon que ce soit. Il s'agit là non seulement de l'expression du respect fondamental qui leur est dû mais également d'un principe de la foi qui exige que Dieu et ses prophètes ne soient jamais figurés pour éviter toute tentation idolâtre. En ce sens, représenter un prophète équivaut à une transgression grave. Si, en sus, on y ajoute l'insulte et l'amalgame bien maladroit comme cela a été perçu par les musulmans dans la représentation du prophète avec un turban en forme de bombe, on comprend la nature du choc et du rejet qui s'est manifesté très largement parmi les musulmans (dont certains ne sont pas même pratiquants). Ils estimaient qu'on allait trop loin : il était bon et important qu'ils puissent l'exprimer et être entendus. Il était néanmoins nécessaire qu'ils n'oublient pas que les sociétés occidentales, depuis trois siècles, se sont habituées (à la différence des sociétés musulmanes) à la dérision, à l'ironie et à la critique du fait et des symboles religieux, du pape, du Christ, voire de Dieu. Même s'ils ne partagent pas cette attitude, il est impératif que les musulmans sachent garder une distance intellectuelle critique en pareille circonstance et ne se laissent pas entraîner par une ferveur qui est mauvaise conseillère. En face de caricatures aussi maladroites que bêtement méchantes, il eut été ­ et il demeure ­ préférable d'exposer sans fracas au public ses principes et ses valeurs et de passer son chemin jusqu'à ce qu'une conjoncture plus favorable permette un débat plus serein. Ce qui sourd des communautés et du monde musulmans aujourd'hui est aussi excessif qu'insensé : l'obsession des excuses, les appels aux boycottages, voire les menaces de représailles physiques et armées sont totalement démesurées et ces excès sont à rejeter et à condamner.

Invoquer le «droit à la liberté d'expression» pour se donner le droit de tout dire, n'importe comment, contre n'importe qui, est également une attitude irresponsable. D'abord parce qu'il n'est pas vrai que tout est permis au nom de la liberté d'expression. Chaque pays a des lois, qui fixent un cadre qui permet, par exemple, de condamner les propos racistes, et auxquelles il faut ajouter un corps de règles particulières qui correspondent à la culture, aux traditions, à la psychologie collective de la société en question et qui régulent les relations entre les individus et la diversité des cultures et des religions en présence. On ne traite pas de la même façon l'injure raciale et/ou religieuse selon les sociétés occidentales : à l'intérieur d'un cadre légal à peu près commun, chaque pays a sa mémoire et sa sensibilité que la sagesse impose de reconnaître et de respecter. Les sociétés européennes ont changé et la présence des musulmans a quelque peu modifié cette sensibilité collective. Plutôt que d'être obsédé par le droit ­ au point de le transformer en dictature du droit à l'expression de n'importe quoi ­ ne serait-il pas bienvenu d'appeler les citoyens à un usage responsable de leur liberté d'expression qui tienne compte des sensibilités qui composent nos sociétés contemporaines? Il ne s'agit pas d'ajouter des lois et de restreindre l'espace de la parole libre : non, il s'agit simplement d'appeler les uns et les autres à user de leurs droits de façon raisonnable. Il s'agit bien plus de civisme que de droits ; les citoyens de confession musulmane ne demandent pas plus de censure, simplement un peu plus de respect. On ne décrète pas le respect mutuel à coups de lois, on l'enseigne au nom d'une citoyenneté libre, responsable et raisonnable.

Nous sommes à la croisée des chemins. Il est l'heure que des femmes et des hommes refusent les faux clivages entre deux mondes et bâtissent des ponts entre deux univers qui ont de nombreux principes communs. Qu'ils affirment le droit à l'expression libre en même temps que le sens de la mesure quant à son usage ; qu'ils promeuvent l'autocritique nécessaire et qu'ils refusent les vérités exclusives et les postures binaires. Nous avons un urgent besoin de confiance mutuelle. La crise provoquée par ces caricatures nous montre combien le pire est possible (à partir d'«apparemment rien») entre deux univers de sens quand ils deviennent sourds l'un à l'autre et sont tentés de se définir l'un contre l'autre. Un désastre dont les extrémistes des deux camps ne manqueront pas de tirer parti.

Si les femmes et les hommes qui chérissent la liberté, qui savent l'importance du respect mutuel, qui ont conscience de l'impérative nécessité du dialogue critique et constructif ; si ces femmes et ces hommes, disais-je, ne s'expriment pas, ne s'engagent pas plus visiblement ensemble et ne résistent pas aux dérives de notre temps, alors il y a fort à parier que des lendemains douloureux et noirs nous attendent. Au demeurant, c'est à nous de choisir.
T
8 février 2006 14:07
Salam bulle.
C'est vrai que s'est dommage pour certains journalistes, mais il faut savoir, comme on dit chez nous .
Un seul poisson pourri tout le panier.Tu signes ((Si les singes savaient s'ennuyer, ils pourraient devenir des hommes)) (Goëthe).
Je suis entièrement d'accord.
Je rajoute que (( Si l'homme déscend vraiment du singe, il a dû le faire sur tobogan )) (Catherine Arley)
Tangea...
b
8 février 2006 14:40
lol tangeaoui smiling smiley


j'avoue que la présence de fiammenta venner n'a pas arrangé les choses...
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
a
8 février 2006 14:48
Ce que j'en pense :

Le Blasphème commence dés que nous commençons à désacraliser les principaux saints des religions à savoir ceux qui ont oeuvré pour la paix dans le monde à travers les générations, ceux qui ont permis à des millions d'êtres de croire en une vie meilleure dans l'au delà si l'amour de l'humain sur cette terre était une vertu.

La frontière très étroite entre la liberté d'expression et le respect des fondamentaux est un exercice complexe dont seuls les plus avertis sont capables de maitriser.

Nous sommes tous jaloux de la sauvegarde de la liberté d'expression , nous n'aurions pas été choqué , si les personnes caricaturées étaient , un prêtre chrétien, un imam musulman ou un rabbin juif.
Mais à partir du moment on l'on touche ce qu'il y a de plus sacré reconnu de façon universelle et à travers les âges des prophètes tels que MOISE; JESUS ou MOHAMMED, là commence le blasphème qui est en fait de la pure provocation et ne participe aucunement à enrichir le débat et encore moins développer l'amitié entre les peuples.
m
8 février 2006 15:24
Voilà ce que pense Patrick Sebastien de Philippe Val directeur de Charlie Hebdo
Extrait d’une interview de Patrick Sébastien publiée par L’Écho des Savanes

L’Écho » : Continuons sur tes règlements de compte. Philippe Val, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, représente quoi pour toi ?
Ce mec est une merde infecte, c’est un fasciste intolérant. Je me suis fait sa nana il y a très longtemps et je pense qu’il doit m’en vouloir encore depuis. Je ne suis pas violent, mais c’est un mec à qui j’aimerais mettre deux tartes dans la gueule, comme il le mérite. Mais la violence n’est pas une réponse à la bêtise. C’est comme son pote Patrick Font qui donnait des leçons de moral aux autres et qui tombe pour une affaire de pédophilie. Ca me fait vomir... Ça, dans Charlie Hebdo, ils n’ont pas déconné dessus. Si ça avait été moi, ils se seraient défoulés. Comme quoi, ils ne sont absolument pas crédibles.

- Quelque chose à rajouter au sujet de Val ?
Val ne devait pas être un beau foetus, il ne fera pas un beau vieux et il n’a aucun talent. Je l’ai vu une fois en spectacle et je trouve qu’il imite bien Renaud ! Il a lu trois bouquins dans sa vie et il est persuadé d’être intelligent, il ne parle que par citations de Céline, etc.

[...]

Propos recueillis par Marc Bihan
D
8 février 2006 16:06
Salam tt le monde !



Il paraît que Chirac n'a pas trop apprécié cette publication ! Il aurait mis en garde à toutes provocations !

Si demain un boycott est lancé contre les produits français, je pense que l'Elysée passera des coups de fil à certaines rédactions !

Ce qui est dommage dans cette histoire c'est qu'elle permet à certains journalistes niaiseux de gagner leur croûte bien convenablement !


En ce moment, je n'ai jamais senti autant de mépris envers les médias !
J'espère que c'est passagé !
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
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