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L'État-parti chinois saisi par la folie des grandeurs
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1 mai 2007 23:59
Bonsoir,

Je sais que ça va pas interesser grand monde mais je poste quand même!
Je viens de lire cette article du Figaro sur la lente dérive du système communiste Chinois... J'ai bien peur qu'un jour ce pays soit traversé par une grave crise politique.
Un jour viendra où les Chinois n'accepteront plus cette lourde dérive...

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La tentaculaire bureaucratie chinoise se livre à un détournement massif de la propriété publique. Et, malgré une croissance économique record, le fardeau financier nécessaire au train de vie des apparatchiks commu­nistes ne cesse de croître chaque année.

« CE N'EST PAS du marbre, mais c'est construit pour durer ! » Chef administrateur du Parti communiste pour l'arrondissement de Yinquan, M. Zhang ne manque jamais l'occasion de faire admirer son palais, avec coupole à lan­terne et péristyle corinthien. Sur la route nationale 105, la construction est immanquable : c'est une copie conforme du Congrès des États-Unis, la colline du Capitole en moins et le drapeau rouge en plus.

Il est difficile de saisir où commence l'absurde et où finit l'arrogance dans ce coin de Chine classé parmi les plus pauvres. M. Zhang assure sans convaincre que le siège flambant neuf du parti local n'a coûté que 13 millions de yuans (1,3 million d'euros) et qu'il servira de « catalyseur au développement économique de la région ». Le monument, connu des paysans du cru comme la Maison-Blanche (sic), s'impose surtout comme l'hommage lou­foque de l'arbitraire à la séparation des pouvoirs.

« Personne ne peut dire à combien s'élève la facture, dit sous couvert d'anonymat un journa­liste bien introduit à Yinquan. Et il y a fort à parier que personne n'a jamais vraiment cherché à savoir. » Les statistiques de la province de l'Anhui précisent que 1,3 million d'habitants y vivent, officiellement, avec moins de 15 centimes d'euro par jour. Mais, à Yinquan, les comptes sur le train de vie du pouvoir local sont bien plus flous, à supposer qu'ils existent.

Combien ça coûte ? Faute d'estimation, le vieux Chen offre une explication. L'argent vient de la revente du champ de soja dont les hommes de l'État-parti l'ont dépossédé l'an dernier sans indemnité, en même temps que quelques milliers d'autres familles paysannes, police à l'appui. Depuis, Chen pédale sur son triporteur et vend des nouilles à 2 yuans le bol fumant.

En Chine, la terre est la propriété de l'État. C'est la « conquête » essentielle de la révolution paysanne voulue par Mao. La terre appartient au peuple, mais elle dépend surtout du bon vouloir du Parti communiste. Réquisitionnée à vil prix par les potentats locaux, elle peut être revendue en sous-main à des industriels ou à des promoteurs, jusqu'à 500 000 eur l'hectare dans l'arrondissement de Yinquan et dans le reste de la ville de Fuyang.

Le bénéfice n'entrera jamais en comptabilité municipale, ni même dans le trésor de l'État. De Pékin à Shenzhen, de Shanghaï à Urumqi, ce détournement massif de la propriété publique est devenu une boulimie nationale. Dans les grandes villes, il peut assurer jusqu'à 50 % des dépenses de fonctionnement de l'administration, confie un connaisseur de la commission de discipline du Parti communiste, institution qui tient lieu de Cour des comptes. « À la campagne ou dans une ville moyenne comme Fuyang, cela peut frôler les 100 % », dit cet expert.

Un bureaucrate pour vingt-six administrés

Bref, le gouvernement et le parti expulsent les paysans pour améliorer l'ordinaire. « La privatisation sauvage de la terre engraisse une armée de bureaucrates chaque jour plus vorace et plus prolifique », s'insurge Wang Guixiu, ancien professeur à l'École centrale du Parti à Pékin, l'un des derniers réduits chinois de ce que fut l'idéal communiste. Il faudrait parler d'une réaction en chaîne. Personne n'a plus le courage ni le pouvoir de la contrôler. »

La folie des grandeurs, la corruption, le népotisme, les pots-de-vin et le clientélisme sont les tares admises du système communiste. L'équipe du président Hu Jintao elle-même reconnaît que le parti unique joue avec le feu, risquant à la fois la crise sociale et la faillite politique. Mais le mal qui sous-tend tous les autres est rarement diagnostiqué. C'est l'explosion du nombre des apparatchiks, en dépit de l'image de saine gestion, d'efficacité et de modernité que distille la propagande.

Si la courbe de la croissance économique chinoise donne le vertige, celle du fardeau financier que représente l'État-parti est à couper le souffle. Elle grimpe deux fois plus vite que le produit national brut (PNCool depuis une génération, d'après des statis­tiques officielles que l'on imagine volontiers tempérées. De 1986 à 2005, le revenu moyen de chaque Chinois a été multiplié par 14. Par tête encore, la facture de la seule administration gouvernementale a été multipliée par 23 (hors entreprises d'État, investissements publics, défense, culture, éducation et santé).
v
2 mai 2007 00:01
Suite:

Pour la dépense publique, les institutions internationales comme le FMI et l'OCDE raisonnent en termes d'efficacité plutôt que de volume. Là encore, le bilan est renversant. La Banque mondiale a pu évaluer à 30 % les décisions d'investissement inconsidérées ou somptuaires de l'administration chinoise. Le palais de Yiquan et ses colonnes corinthiennes entrent à coup sûr dans la catégorie. L'économiste Zhang Weiying, professeur à la prestigieuse université de Beida (Pékin), estime que 60 à 70 % des investissements publics chinois sont pur gaspil­lage. À ses yeux, la stupéfiante renaissance de l'économie chinoise ne doit rien ni à l'État, ni au Parti. « Elle s'est faite malgré lui », dit-il, si l'on excepte une poignée de technocrates éclairés.

Le virage « capitaliste » de la Chine n'a pas enrayé la génération spontanée des ronds-de-cuir, bien au contraire. Ren Yuling, membre de l'Assemblée consultative du peuple (la seconde chambre du « Parlement »), s'est livré à un petit calcul révélateur. En 1910, la Chine de la dynastie des Qing à l'agonie comptait un bureaucrate pour 700 administrés. En 1995, la proportion s'était hissée à 1 pour 40. Inexorablement, le mal progresse. En 2005, le ratio était de un pour 26. « Tous ces gens-là veulent manger, boire, disposer d'un téléphone portable, rouler en voiture de fonction et agrandir leur bureau. »

Un homme d'affaires rodé à la Chine profonde sait qu'il est difficile d'inviter un fonctionnaire sans le voir débarquer pour un banquet en compagnie d'une demi-douzaine de collègues et, parfois, de leurs conjoints. Il y a quelques années, les mauvais souvenirs de l'État totalitaire permettaient d'imaginer qu'ils se surveillaient les uns les autres. Ce n'est certainement plus le cas. Au propre comme au figuré, la fonction publique chinoise se nourrit sur la bête.

Temps d'études, la très sérieuse revue de l'École centrale du Parti, a récemment chiffré à 200 milliards de yuans les déjeuners, dîners et autres soirées karaoké défrayées par l'administration gouvernementale (soit l'équivalent de 7 % des dépenses totales de l'État). À Yinquan, autour de la « Maison-Blanche », le signe le plus manifeste du développement économique est une profusion de restaurants « pour VIP ». À la pause de midi, leurs salons particuliers accueillent en masse les insatiables employés à vie de la République populaire.

Les mêmes statistiques confidentielles confirment la passion des fonctionnaires chinois pour les voyages d'études à l'étranger, « et ce, même au niveau des cantons », relève Temps d'études. Que ne ferait pas l'Occident pour s'attirer les bonnes grâces de la future superpuissance ? Cela n'interdit pas aux cadres de la nation de facturer, dès leur retour, 300 milliards de yuans de note de frais à leur employeur (10 % du budget de l'État).

Mais c'est la voiture de ser­vice, ultime symbole de réussite, qui coûte le plus cher, de préférence avec chauffeur : 408 milliards de yuans ou 15 % du budget de l'État, c'est-à-dire sensiblement plus que les crédits mili­taires, dont l'envolée chinoise inquiète tant les états-majors occidentaux.

Surenchère à quatre roues

La règle administrative restreint l'attribution d'une voiture aux ministres en exercice, au secrétaire du parti comme au gouverneur de chacune des 23 provinces, ainsi qu'aux généraux de l'Armée populaire de libération, soit quelques milliers de dignitaires tout au plus. Mais au dernier décompte, le parc automobile de l'État incluait 4 millions de voitures mises à disposition particulière en 2004.

En clair, un fonctionnaire de l'administration gouvernemen­tale sur dix peut s'en prévaloir et il se retrouve au volant d'une sur six des voitures que l'on peut croiser sur les routes de Chine. Ce ne sont certainement pas les plus mauvaises. Dans les grandes villes, il n'est pas rare de croiser une ber­line BMW série 7 portant une immatriculation blanche de fonction publique, ou encore une Mercedes S350 frappée du sceau rouge WJ délivré par la police militaire.

Lorsque Pékin s'est décidé à sévir contre la surenchère à quatre roues, « le gaspillage a redoublé, raconte Ren Jianming, vice-président de l'Institut d'administration publique à Pékin : d'une voiture de fonction, on est passé à deux ». La première pour le bureau, chinoise, un peu déglinguée et tout à fait présentable en cas d'inspection surprise. La seconde, puissante et bien plus confortable, dans le garage familial.

L'énormité de ces budgets parasites conduit tout droit à s'interroger sur la réalité des comptes offerts par l'État-parti à ses contribuables sans droit de vote. « Il vaudrait mieux parler de double, voire de triple comptabilité », dit le proche de la Commission de discipline du parti. Avec le vieux Chen, victime des prédateurs, il faut bien sûr y ajouter les sièges monumentaux que le Parti communiste érige à sa propre gloire.
V
2 mai 2007 00:12
Citation
a écrit:
Je sais que ça va pas interesser grand monde mais je poste quand même!


faux , c'est vachement intéréssant

Citation
a écrit:
Je viens de lire cette article du Figaro sur la lente dérive du système communiste Chinois... J'ai bien peur qu'un jour ce pays soit traversé par une grave crise politique.

surtout si cette crise recoit un soutien de l'extérieur

je verrais bien la CIA créer un front democratique pour la liberation de la Chine , FDLC ...... ca sonne bien en plus; ils auraient enfin leur vengeance pour leur echec avec chan gai chek


Citation
a écrit:
Un jour viendra où les Chinois n'accepteront plus cette lourde dérive...

pauvre peuple chinois , ca risque de ne pas etre joli à voir ..... la peine de mort est toujours d'application en chine, et l'armée chinoise est composée de 2 millions de personnes

tiananmen , tu connais


enfin article intéréssant , mais en meme temps lorsque l'on voit les ecarts quyi existent dans des pays démocratiques (soi disant) comme les Ztazunis, on se dit que ca peut autant exploser las bas en chine ....... qu'au MAroc, mais shut , il faut pas le dire
 
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