Parmi les écoles rurales, 63% n'ont pas d'électricité: que veut dire le programme d'initiation aux nouvelles technologies de l'information que nos ministres, dûment accompagnés de caméras, inaugurent régulièrement? ! Comment les ministres de l'Education nationale ont-ils pu avoir l'indignité de ces mascarades quand ils savaient parfaitement que deux écoles sur trois n'ont pas d'électricité! Malheureusement, ce n'est pas le pire. 76% des écoles rurales n'ont pas l'eau potable et, tenez-vous bien, 81% n'ont pas de sanitaire. Qu'on ne vienne pas nous raconter que c'est une question de budget! A ce niveau de manquement, c'est toute la chaîne des responsabilité s qui est en cause. Le ministère d'abord, mais qu'attendre de lui qui, depuis 30 ans, est le fossoyeur de l'enseignement? ! La chaîne de responsabilité s commence dans la commune, avec le président du conseil lui-même. Qui croira une seconde que la municipalité n'a pas les 10 ou 15.000 DH qui permettraient d'installer des latrines correctes? Quelle est cette sorte d'élu local qui se moque autant des enfants de ses électeurs? Voilà un bon sujet pour harceler les élus, à dix-huit mois des élections municipales… Autre question fondamentale qui explique aussi l'échec de l'éducation: comment le système éducatif a-t-il pu écarter et disqualifier à ce point les parents, qu'ils n'osent pas prendre l'affaire en main? Quelle relation féodale, ou mafieuse, l'école a-t-elle établie avec les parents d'élèves pour les empêcher de s'occuper de l'intérêt de leurs enfants? Et puis le pire de tout: où sont ces instituteurs, à quoi pensent-ils, comment conçoivent-ils et comment remplissent- ils leur mission quand 81% d'entre eux ne lèvent pas le petit doigt pour obtenir que leur école ait des sanitaires? Non, ce n'est pas une question d'argent. A-t-on déjà oublié ce beau proverbe arabe: la différence entre un désert et un jardin ce n'est pas l'eau, c'est l'homme.
chargement...
+ 
