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l'eau prochaine source de conflits ?
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22 mars 2007 19:38
Source (lol): [www.cnrs.fr]

Les perspectives en matière d’eau douce ne sont pas réjouissantes puisque, de l’avis général, sa raréfaction semble inéluctable. Or, un pays qui manque d’eau est un pays qui ne peut ni nourrir sa population, ni se développer. D’ailleurs, la consommation en eau par habitant est désormais considérée comme un indicateur du développement économique d'un pays. Selon une étude des Nations Unies, l'eau pourrait même devenir, d'ici à 50 ans, un bien plus précieux que le pétrole. C’est dire toute l’importance de cette ressource que d’aucuns appellent déjà « l’or bleu ».


Avoir accès à l’eau est donc devenu un enjeu économique puissant à l’échelle planétaire qui pourrait devenir, dans le siècle à venir, l'une des premières causes de tensions internationales. Il est vrai que plus de 40 % de la population mondiale est établie dans les 250 bassins fluviaux transfrontaliers du globe. Autrement dit, toutes ces populations se trouvent dans l’obligation de partager leurs ressources en eau avec les habitants d'un pays voisin. Or, une telle situation peut être à l'origine de conflits récurrents, notamment lorsqu’un cours d’eau traverse une frontière, car l'eau devient alors un véritable instrument de pouvoir aux mains du pays situé en amont. Qu’il soit puissant ou non, celui-ci a toujours théoriquement l'avantage, puisqu'il a la maîtrise du débit de l'eau.


La situation n'est pas récente. En 1503 déjà, Léonard de Vinci conspirait avec Machiavel pour détourner le cours de l'Arno en l’éloignant de Pise, une cité avec laquelle Florence, sa ville natale, était en guerre. Des chercheurs américains ont également montré que depuis le Moyen Âge, les désordres sociaux en Afrique orientale coïncidaient avec les périodes de sécheresse. Dans les sociétés asiatiques, l'eau était un instrument de puissance politique : l'ordre social, les répressions et les crises politiques dépendaient des caprices des pluies.


Aujourd'hui encore, les contentieux à propos de l'eau sont nombreux à travers le monde, notamment au Nord et au Sud de l'Afrique, au Proche-Orient, en Amérique centrale, au Canada et dans l'Ouest des États-Unis. Au Proche-Orient, par exemple, une dizaine de foyers de tensions existent. Ainsi l'Égypte, entièrement tributaire du Nil pour ses ressources en eau, doit néanmoins partager celles-ci avec dix autres États du bassin du Nil : notamment avec l'Éthiopie où le Nil bleu prend sa source, et avec le Soudan où le fleuve serpente avant de déboucher sur le territoire égyptien. Quant à l'Irak et à la Syrie, ils sont tous deux à la merci de la Turquie, où les deux fleuves qui les alimentent, le Tigre et l'Euphrate, prennent leur source. L'eau de l'Euphrate a d'ailleurs souvent servi d'arme brandie par la Turquie contre ses deux voisins : grâce aux nombreux barrages qu’elle a érigés sur le cours supérieur du fleuve et qui lui permettent d’en réguler à sa guise le débit en aval, la Turquie possède là, en effet, un puissant moyen de pression.


Avec l’essor démographique et l’accroissement des besoins, ces tensions pourraient se multiplier à l’avenir. C’est ce que prédisent certains experts pour le XXIe siècle. D’autres en revanche pensent que la gestion commune de l'eau peut être un facteur de pacification. Ils mettent en avant des exemples étonnants de coopération : le plus fameux est celui de l'Inde et du Pakistan qui, au plus fort de la guerre qui les opposait dans les années 1960, n'ont jamais interrompu le financement des travaux d'aménagement qu'ils menaient en commun sur le fleuve Indus.

Depuis plus de 20 ans, les rencontres internationales sur l’eau se succèdent, signe d’une inquiétude des États participants, qui tous souhaitent réfléchir à la manière de gérer de façon durable les ressources en eau. La dégradation des réserves, les difficultés d’accès à l’eau potable que connaissent nombre de pays et le risque de pénurie qu’encoure une part croissante de l’humanité ébranlent en effet de plus en plus les consciences internationales. Mais si la nécessité de penser la gestion de l’eau à l’échelle planétaire gagne progressivement du terrain, jusqu’à présent toutes ces rencontres n’ont guère été suivies de décisions ni de mesures concrètes, les états ne parvenant pas à définir une stratégie d’action commune.


La perception de la valeur de l’eau a progressivement évolué au cours des deux dernières décennies. Lors de la première conférence internationale sur l’eau, qui se déroulait à Mar del Plata en Argentine en 1977, l’eau fut définie comme « bien commun », un bien donc auquel chacun devait pouvoir accéder pour ses besoins primordiaux. Mais à cette conception idéale et proprement publique de l’eau s’est progressivement substituée, au fur et à mesure de sa raréfaction, une vision beaucoup plus marchande : en 1992 à la conférence de Dublin, l’eau fut cette fois clairement déclarée « bien économique ».


Par la suite, lors du premier Forum mondial de l'eau, en mars 1997 à Marrakech (Maroc), les experts exprimèrent leur crainte que l'eau ne devienne, comme le pétrole, une denrée monnayable et chère à courte échéance, et l'enjeu de nouvelles guerres. Quant aux deux grands Sommets mondiaux de la Terre (juin 1992 à Rio et juin 1997 à New York), ils n’ont rien apporté : peu présente au cours du premier, l’eau fut promue « question prioritaire » lors du second, sans cependant faire l'objet d'aucune décision.


Aujourd’hui, le constat est unanime parmi les experts qui diagnostiquent une crise grave si les gouvernements n'améliorent pas leur gestion des ressources en eau. Sur les remèdes pour enrayer cette crise, en revanche, les avis divergent. C’est ce qui est clairement apparu au cours du deuxième Forum mondial de l'eau, qui se tenait en mars 2000 à La Haye (Pays-Bas).


Entre les 4 500 représentants d’une centaine de pays, la discussion a en effet essentiellement porté sur la question de la privatisation de l'eau. Tandis que la Commission mondiale de l’eau, une émanation du Conseil mondial de l’eau, plaidait pour une large privatisation de ce secteur à l'échelle mondiale, de nombreuses Organisations non gouvernementales (ONG) condamnaient cette vision « technico-économique et marchande » et prônaient l’accès à l'eau comme un « droit fondamental de l'homme », gratuit ou tarifé à prix coûtant.


À l’issue de ce Forum, dans une déclaration commune, les divers ministres de l’environnement ou des ressources hydriques se sont finalement contentés de qualifier l'eau d'élément « indispensable à la vie et à la santé des hommes et des écosystèmes et une condition fondamentale au développement des pays ».

i tout le monde s'accorde à juger qu'un changement de politique global est impératif, les solutions proposées ne font pas l'unanimité, comme cela est très largement apparu lors du deuxième Forum mondial de l’eau, en mars 2000 à La Haye, où deux conceptions se sont affrontées.


Aujourd’hui, la principale inquiétude porte sur les pays en développement. Dans ces pays, les réseaux de production et de distribution de l’eau répondent rarement aux normes de potabilité, quand ils existent. Selon le Conseil mondial de l'eau, une organisation non gouvernementale soutenue par l'Unesco et la Banque mondiale, qui organisait ce forum, si rien n’est fait, la démographie de ces pays et surtout des pays du Sud va entraîner de très graves problèmes d'approvisionnement en eau potable


D'énormes investissements seront donc nécessaires pour moderniser l’existant et créer de nouveaux équipements (usines de production, réseaux de distribution, stations d’assainissement), mais aussi pour développer de nouveaux systèmes d'irrigation. Ces investissements ont été évalués par le Conseil mondial de l'eau à 180 milliards de dollars par an pour les 25 prochaines années, contre 75 milliards de dollars actuellement investis chaque année.


Face aux difficultés que connaissent déjà les pays en développement, le Conseil de l'eau recommande fortement de faire appel aux investisseurs privés, lesquels ne gèrent aujourd'hui que 5 % des ressources mondiales. Pour les membres de ce Conseil, l'eau est un bien comme un autre, une denrée qui doit être gérée de façon efficace. Ils préconisent donc de confier son exploitation aux compagnies privées, et de lui attribuer un prix, évalué sur la base de son coût total (production, distribution, assainissement) et dans le cadre de la libre concurrence et du libre commerce à l'échelle internationale, un prix qui serait directement répercuté sur les consommateurs.


Mais les Organisations non gouvernementales (ONG) ont vivement critiqué cette façon de voir, où l'État jouerait un rôle de « simple régulateur », rétorquant qu'une telle privatisation se ferait toujours au détriment des populations les plus pauvres de la planète, n’assurerait pas forcément une plus grande efficacité, mais serait en revanche susceptible de favoriser la corruption, réfutant en cela certaines affirmations. Elles ont réaffirmé jusqu’à la fin leur conviction selon laquelle l'eau est un « droit fondamental » pour tous. Plus que le mode de gestion, c’est la question de la fixation du prix de l'eau qui est au cœur du problème. Beaucoup d’ONG pensent qu’effectivement le prix de l'eau devra couvrir les frais de traitement, de distribution et de dépollution, mais refusent qu’il soit fixé par le marché. Cependant, même dans ces conditions, payer l'eau restera hors de portée des populations les plus pauvres.


Le défi majeur du XXIe siècle en matière d’eau sera donc vraiment d'assurer la rentabilité de la gestion de l'eau, tout en garantissant aux plus pauvres le droit d’accéder à cette ressource vitale
l
22 mars 2007 22:26
heureusement il y a un espoir. l'humanité est maintenant adulte. elle n'est pas divisée par des problémes de religions et les peuples ne sont plus enclins à croire les demagogues et populistes de tout bord.
libérée de ces problémes, elle arrivera à gérer la penurie d'eau et de matieres premiéres sans se dechirer dans des conflits sanglants.

nos rires sont souvent nos larmes.sad smiley
w
22 mars 2007 22:43
je veux bien croir à un certain espoir,mais il y a l'O.M.C.,organisation mondiale du commerce qui lorgne sur cet or bleu...elle privatise l'eau là où elle peut.parfois,elle va jusqu'à obliger des pays réticents à accepter la privatisation de l'eau en les menaçant de ne pas recevoir tel ou tel subvention.

regardez qui detient l'eau au maroc! est-ce le public ou le privé?
l
22 mars 2007 23:00
mon message, c'était du second degré. bien sur que l'on va se découper pour l'eau et autres. c'est courru d'avance. et il y aura toujours une ideologie religieuse ou nationaliste pour legitimer le conflit.
au fur et à mesure que le prix de l'eau et des matieres premieres montera, le prix de la vie humaine baissera. bon je sais, c'est pas tres argumenté et trés schematique comme analyse. mais je prends les paris.
 
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