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L’appel des 14
t
22 avril 2011 17:29
Ça suffit ! Le texte qui suit, que TelQuel publie en même temps que Libé-France, rappelle les fondamentaux qui ont dicté le printemps arabe, et marocain…

Les soulèvements tunisien et égyptien, puis d’autres mouvements en cours dans la sphère géographique arabe et méditerranéenne, ont ébranlé des régimes qui se sont caractérisés par la corruption et la tyrannie, ainsi que par des politiques économiques, sociales et sécuritaires qui ont fait des populations concernées des sujets privés des droits élémentaires à la citoyenneté, la démocratie et la liberté. Le bilan politique et social de ces pays sur ces 50 dernières années est cruel : chômage, pauvreté, analphabétisme, corruption, arbitraire, discrimination sexiste, répression, émigration croissante, régression culturelle et intégrisme, dépendance économique et politique, musèlement de la presse, détention arbitraire, torture, liquidation des opposants… Bien que des nuances soient à apporter selon les spécificités de tel ou tel pays le constat est le même : c’est l’échec cuisant des régimes post-indépendances. Des générations entières en ont fait les frais et leurs jeunesses clament aujourd’hui avec détermination : CA SUFFIT ! Elles revendiquent leur droit inaliénable à la citoyenneté pleine et entière, à la dignité, la liberté, l’égalité et la démocratie et, c'est essentiel, à la séparation du religieux et du politique.

Au Maroc, le règne de Mohammed VI avait apporté à ses débuts quelques lueurs d’espoir : limogeage de Driss Basri ; libération de détenus politiques et retour dans sa patrie d’Abraham Serfaty ; politique volontariste en termes d’infrastructures ; réforme du Code du statut personnel améliorant la condition des femmes… Mais en l’absence de changement profond d’un système où le Makhzen a continué de régir en maître, ces réformes ne se sont pas attaquées aux fondamentaux absolutistes du régime et leur rythme s’est vite essoufflé. C’est ainsi qu’emprisonnement et torture ont repris ; des organes de presse ont été contraints à la disparition ; des journalistes condamnés à la prison et à des indemnités colossales ; l’affairisme et l’enrichissement du pouvoir se sont accélérés…

Le message était clair : la récréation est terminée ! C’est pourquoi, dans la lancée de ce que tous ont appelé le Printemps arabe, le Mouvement du 20 février au Maroc est né, initié par une jeunesse volontaire et pacifique, déterminée à concrétiser les acquis que la génération de ses parents n’était pas parvenue à réaliser. Ce Mouvement a vite rassemblé autour de lui les forces de progrès : jeunesse, société civile, partis de gauche, mouvements de femmes, mais aussi islamistes, ralliés au mouvement et à ses revendications. Une force alerte, vigoureuse, compacte et déterminée est née. Vigilante à ne se laisser récupérer ni par les partis, ni par les islamistes, ni par les associations qui ont adopté son combat.

Cette force n’est pas prête de se tarir, elle se densifie de jour en jour : les manifestations et rassemblements du 20 février n’auront ainsi été qu’un hors d’œuvre à la mobilisation réussie du 20 mars, qui elle-même n’est qu’un prélude à ce qui se prépare les 17 avril, 24 avril et 1er mai prochains, nouvelles journées de mobilisation nationale annoncées. Les promesses de réforme proclamées par le roi dans son discours du 9 mars entrouvrent des fenêtres –étroites– qui ne sauront enrayer le mouvement. En effet, les promesses de révision globale de la Constitution ont été vidées de leur sens dès le lendemain par Mr Manouni, président de la Commission de révision nommé par le Roi, qui a assuré que seules des modifications de forme et limitées seraient apportées à la constitution.

Une commission par ailleurs dont les membres, nommés par le Roi, sont pour l’essentiel acquis au pouvoir. Surtout, le discours n’a pas répondu aux revendications essentielles quant à l’exigence d’une monarchie parlementaire où le Roi règne mais ne gouverne pas, et donc à l’exigence de séparation des pouvoirs, notamment religieux et politique, qui implique la fin de la « Commanderie des croyants », clé de voûte de la monarchie absolue et de droit divin. Il a au contraire affirmé « la sacralité de nos constantes » et des référentiels « immuables ». Enfin, il n’a pas annoncé la fin du quasi-monopole du pouvoir politique sur les affaires économiques, cause d’un enrichissement insolent et du pillage du patrimoine national.

Le temps des ruptures Une révolution est en marche, dont la revendication centrale est l’instauration d’une monarchie parlementaire. Elle vise un système –dans son maillage absolutiste– qui a démontré son pouvoir de nuisance. La violente répression du 13 mars dernier, puis celles qui l’ont suivie, ont prouvé que la coercition ne fera qu'exacerber colère et protestation et aboutir à une violence non maîtrisée pouvant déboucher sur une confrontation ouverte. Le bain de sang libyen est là pour nous rappeler les voies à ne pas suivre. Nous venons en ces circonstances dénoncer toutes les forces conservatrices qui cherchent à semer la peur et le chaos. Nous voulons rassurer celles et ceux qui s’inquiètent de cette vague libératrice en leurs disant qu’elle ouvre au pays des perspectives uniques de renouveau et de progrès. Le Maroc a besoin d’une rupture avec le régime qui lui est imposé, non d’une réformette constitutionnelle octroyée. Cette révolution veut aboutir. Sans violence, mais aussi sans tarder. La contrarier c’est exposer le pays à toutes les dérives.

En ces circonstances historiques les partis de l'USFP et du PPS, usés par des années de servilité, devraient, à l’image de Youssef BELAL membre du Bureau politique du PPS, prendre la mesure de cette mobilisation et choisir leur camp en entamant d'urgence leur propre révolution interne, faute de se couper définitivement à la fois de la jeunesse marocaine et de leurs propres bases. La révolution en cours peut encore être collective. Le temps des baisemains et de la servilité est terminé. Est arrivé celui de la démocratie et de la dignité.

Signataires : Fouad ABDELMOUMNI, Economiste Bachir BEN BARKA, Enseignant universitaire Younes BENKIRANE, Journaliste Abderrahim BERRADA, avocat Hayat BOUSTA, ancienne exilée, Forum Vérité et Justice Aboubakr CHRAIBI, Enseignant Hassan HADJ NASSAR, ancien exilé, fondateur de l’ASDHOM Pr Hakima HIMMICH, Acteur associatif IBN KAFKA, bloggeur et juriste Abderrahim JAMAÏ, avocat, ancien bâtonnier et Pdt des Barreaux du Maroc Kamal LAHBIB, personnalité du monde associatif Larbi MAANINOU, ancien exilé, Enseignant Aziz NHAILI, politologue, chroniqueur-analyste Karim TAZI, chef d’entreprise

Par : TelQuel (Officiel)
s
23 avril 2011 23:29
tel quel veut vendre son journal et l'occasion s'est présentée merveilleusement bien plus la peine de détailler détailler ses lignes sauf que "baise main " tel quel est personne non autorisée à la faire
je hais l'hypocrisie
 
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