La belle âme porte en elle tous les rêves du monde : elle veut être artiste et homme d'affaires, père de famille et aventurier, poète et musicien. Faut-il lui rappeler qu'on ne peut pas être à la fois tout et quelque chose d'autre ? Toute détermination est une négation : choisir c'est exclure. Etre pharmacien c'est renoncer à être capitaine au long cours… La vie est une succession de deuils.
"Le plus beau rêve, et le plus passionnant, ne vaut sans doute pas une humble minute d'existence ou de possession affective", prévient Jankélévitch. Voilà qui replace les nuages au ciel et pose les pieds sur terre. Notre conscience se dégrise sur-le-champ. Mais la belle âme s'invente d'autres ivresses : limitée par la réalité, elle se refuse à l'action et se livre éperdument au libre jeu de son imagination. Aux déterminations concrètes de la réalité, elle préfère s'installer dans l'improbable royaume des possibles. A l'existence sans forme elle préfère la forme sans existence. La belle âme transforme la réalité en apparence et l'être en pur évanouissement. Son existence devient métaphore, poésie, fable, mythe. En s'éloignant du réel et de l'action elle dépérit. Comme le séducteur de Kierkegaard, elle ne connaît plus que l'ennui, l'apathie, la paresse et le dégoût : "Je ne puis monter à cheval, le mouvement est trop vif, je ne puis aller à pied, cela me demande trop d'efforts; je ne puis rester couché, car il faudrait rester couché et cela je ne le puis; ou il faudrait me relever et je ne le peux."
L'âme rêveuse se replie dans une coquille vide, son existence lui échappe. Sa conscience n'a plus de substance, pas un os de réalité à ronger. Elle s'évanouit telle une "vapeur sans forme qui se dissout dans l'air" (Hegel).
Ayant perdu son système de références, elle est profondément désengagée, démoralisée. Quand tout se vaut, rien ne vaut rien. Etre ou ne pas être, c'est égal! Le rêve tourne au cauchemar.
La belle âme passe son temps à imaginer sa vie pour ne pas se compromettre avec le monde. Au fond, elle préfère ne rien toucher plutôt que de renoncer à sa vaine et précieuse harmonie intérieure. Derrière cette attitude se cache un délire de pureté, le refus de se compromettre avec le monde extérieur. Concentrée sur les merveilles de son âme, la malheureuse s'engloutit à l'intérieur d'elle-même : "Clarifiée jusqu'à cette pureté transparente, la conscience est dans sa figure la plus pauvre, et la pauvreté qui constitue son unique possession est elle-même un mouvement de disparition", analyse Hegel. Il lui manque la force de sortir de soi, de se faire autre, l'aliénation étant la condition indispensable pour exister.
Pire n'est pas de prendre ses rêves pour la réalité. Mais de convertir la réalité en un rêve. Comme si l'infini ou l'absolu pouvaient être des modes d'existence! Vivre c'est se confronter à l'altérité, se coltiner avec le réel et la contingence, la matière, l'impur. Péguy commente ainsi la philosophie morale de Kant : elle a les mains pures, mais, aussi elle n'a pas de main….
abdell a écrit: ------------------------------------------------------- > > > Lecon 2 : > > J'ai trois tetes , dix bras , quatre jambes et > trois pieds , qui suis-je ?
abdell a écrit: ------------------------------------------------------- > > > Lecon 2 : > > J'ai trois tetes , dix bras , quatre jambes et > trois pieds , qui suis-je ?
abdell a écrit: ------------------------------------------------------- > > Lecon 1 > > que signifie cette phrase : prendre vos reves pour > des réalités ? >
Se voiler la face .... pour se découvrir soi même.... Refuser le présent.... pour mieux vivre l'avenir.... Garder son âme d'enfance... et refuser la raison absurde de l'adulte... Errer sans but... et trouver son chemin par hasard... Refuser les vérités établies... être sûr de ses doutes ...
- et la marmotte met le chocolat dans le papier allu - mais bien sûr
abdell a écrit: ------------------------------------------------------- > > > Lecon 2 : > > J'ai trois tetes , dix bras , quatre jambes et > trois pieds , qui suis-je ?
un gars de chernobyle dans un bocal chlorophilisé .
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