John Negroponte nommé directeur national du renseignement Associated Press (AP) 17/02/2005 11h10
Le président américain George W. Bush a nommé aujourd'hui le diplomate John Negroponte, actuellement ambassadeur des États-Unis en Irak, au nouveau poste de directeur national du renseignement. Cette désignation constitue un changement radical pour M. Negroponte, qui a exercé la fonction d'ambassadeur des États-Unis aux Philippines, au Mexique, au Honduras puis auprès des Nations unies, avant d'être nommé premier représentant de l'administration américaine en Irak en juin dernier.
À son nouveau poste, création des lois spéciales consécutives au 11 septembre 2001, il sera chargé de superviser et coordonner l'action des 15 agences américaines de renseignement, à commencer par la CIA, l'Agence centrale de renseignement.
Lors d'une cérémonie à la Maison-Blanche, M. Bush a fait valoir que John Negroponte connaissait les «centres du pouvoir à Washington» et comprenait les besoins mondiaux en matière de renseignement de par sa longue carrière au sein des services diplomatiques.
«John s'assurera que ceux dont le devoir est de défendre l'Amérique ont les informations nécessaires pour prendre les bonnes décisions», a déclaré le chef de l'exécutif américain. «Nous allons arrêter les terroristes avant qu'ils ne frappent.»
M. Negroponte, qui est âgé de 65 ans, a pour sa part reconnu que ce poste représentait son plus grand défi professionnel en 40 ans de carrière au service du gouvernement. Il a ajouté qu'il comptait «réformer la communauté du renseignement afin de pouvoir mieux repondre aux besoins du XXIe siècle».
Le général Mike Hayden, directeur de l'Agence de sécurité nationale depuis mars 1999, a été désigné pour seconder M. Negroponte.
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Qui est Negroponte ?
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JOHN NEGROPONTE Ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations-Unies -------------------------------------------------------------------------------- Spécialité : couverture des escadrons de la mort au Honduras John Negroponte était dans les années 80 ambassadeur au Honduras et là, tout en appliquant les méthodes apprises au cours de ses années comme agent de la CIA au Vietnam, il a parrainé le terrorisme militaire le plus sauvage, couvrant la persécution et l’exécution de dizaines de milliers de personnes tant dans ce pays qu’au Nicaragua et au Salvador. Durant son séjour à Tegucigalpa, le personnel de l’ambassade nord-américaine s’est multiplié par dix et s’y est créée la «station» de la CIA la plus importante d’Amérique latine à cette époque.
Il a été désigné par Bush comme ambassadeur des États-Unis à l’ONU. Rien de moins !
Tout au long des années 1980, le Honduras a servi de base logistique à l'agression américaine contre le Nicaragua (29 000 morts) et l'opposition armée salvadorienne (75 000 morts). L'aide militaire de Washington à Tegucigalpa passa de 4 millions de dollars à 77 millions de dollars entre 1980 et 1984 (l'aide économique dépassant 200 millions de dollars en 1985). Dans leur pays transformé en porte-avions de la guerre contre « l'Empire du mal et ses alliés », les Honduriens eux-mêmes ne furent pas épargnés : 184 d'entre eux « disparurent » après être passés entre les mains des escadrons de la mort - le bataillon 3-16 et la direction nationale des renseignements (DNI). Le 19 juin 2001, la Cour suprême de justice du Honduras a demandé aux Etats-Unis de lever le secret sur les activités de la CIA, du département d'Etat et du Pentagone dans la base militaire d'El Aguacate, où l'on a découvert des cellules métalliques et des fosses communes.
Construite en 1983 par l'armée américaine, cette base a servi de centre d'entraînement, d'interrogatoires et de torture de l'armée hondurienne et des contre-révolutionnaires nicaraguayens - les contras. Se substituant tant au président qu'au gouvernement, l'ambassadeur de M. Ronald Reagan en poste à Tegucigalpa de 1981 à 1985 pesait alors d'un tel poids sur la politique hondurienne qu'on l'avait surnommé le « proconsul ».
De son nom John Dimitri Negroponte, c'est lui qui, désormais ambassadeur américain à l'ONU, a adressé une lettre à chaque membre du Conseil de sécurité, le 7 octobre, quelques heures après le début des bombardements sur l'Afghanistan, pour préciser que les Etats-Unis se réservent le droit de mener « d'autres actions militaires contre d'autres organisations et d'autres Etats ». Au nom de « la lutte contre le terrorisme », cela va de soi.
UN DES PLUS GRAND TERRORISTE NOMMÉ À LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME...
MAIS QUI EST JOHN NEGROPONTE ?
ANNÉES 8O : Spécialité : couverture des escadrons de la mort au Honduras PAR LE PROCONSUL
John Negroponte était dans les années 80 ambassadeur au Honduras et là, tout en appliquant les méthodes apprises au cours de ses années comme agent de la CIA au Vietnam, il a parrainé le terrorisme militaire le plus sauvage, couvrant la persécution et l'exécution de dizaines de milliers de personnes tant dans ce pays qu'au Nicaragua et au Salvador. Durant son séjour à Tegucigalpa, le personnel de l'ambassade nord-américaine s'est multiplié par dix et s'y est créée la «station» de la CIA la plus importante d'Amérique latine à cette époque.
Tout au long des années 1980, le Honduras a servi de base logistique à l'agression américaine contre le Nicaragua (29 000 morts) et l'opposition armée salvadorienne (75 000 morts). L'aide militaire de Washington à Tegucigalpa passa de 4 millions de dollars à 77 millions de dollars entre 1980 et 1984 (l'aide économique dépassant 200 millions de dollars en 1985). Dans leur pays transformé en porte-avions de la guerre contre « l'Empire du mal et ses alliés », les Honduriens eux-mêmes ne furent pas épargnés : 184 d'entre eux « disparurent » après être passés entre les mains des escadrons de la mort - le bataillon 3-16 et la direction nationale des renseignements (DNI). Le 19 juin 2001, la Cour suprême de justice du Honduras a demandé aux Etats-Unis de lever le secret sur les activités de la CIA, du département d'Etat et du Pentagone dans la base militaire d'El Aguacate, où l'on a découvert des cellules métalliques et des fosses communes.
Construite en 1983 par l'armée américaine, cette base a servi de centre d'entraînement, d'interrogatoires et de torture de l'armée hondurienne et des contre-révolutionnaires nicaraguayens - les contras.
Se substituant tant au président qu'au gouvernement, l'ambassadeur de M. Ronald Reagan en poste à Tegucigalpa de 1981 à 1985 pesait alors d'un tel poids sur la politique hondurienne qu'on l'avait surnommé le « proconsul ». (1)
Pendant tout ce temps, le proconsul non seulement organisera l'attaque contre le Nicaragua, les mouvements révolutionnaires dans l'Amérique centrale, mais contrôlera soigneusement l'information qui peut parvenir dans les pays occidentaux, il envoie fausses dépêches et rapports tronqués.
"Dans ce pays (le Honduras) appelé affectueusement "notre pute centraméricaine" par les gringos, c'est l'homme de Reagan à l'Ambassade, "le proconsul" John Dimitri Negroponte qui fait la loi. Par forces armées interposées".(p.50) La contra occupe 450 km carré du Honduras et de là attaque sans cesse le Nicaragua sandiniste.
"Sous la poussée reaganienne, dans une frénésie, une débauche de télégramme de tous ordres, depuis les officiels jusqu'aux confidentiels et aux ultra-secrets, l'Amérique centrale s'est divisée en plusieurs camps: au centre la cible, le Nicaragua; sur le pas de tir, les gouvernements du Salvador, du Honduras et du Costa Rica, bloc monolithique au travers duquel s'exécutent les consignes de l'Empire. Celui-ci pour assurer sa fidelité, augmente son aide économique et militaire au Honduras - de 2 millions de dollars en 1982 à 200 millions en 1984". (p.60)
Comme le Congrès bloque l'aide aux contras, "Arabie saoudite, sans doute directement menacée par les sandinistes- verse 32 millions de dollars aux Contras"(2). Le Conseil national de sécurité s'est érigé en service secret sous les ordres directs de la Maison Blanche.
En janvier 1986, la Cour Internationale de justice de la Haye donne raison au Nicaragua qui a porté plainte contre l'agression dont il est victime de la part des USA. Mais cette condamnation n'a aucun effet, les médias ne lui font aucune publicité en Occident. Le cynisme sans borne des Ètats-Unis paye et il faudra le scandale de l'Iran-contragate" en novembre 1986 pour qu'un certain nombre de faits apparaissent (3).
En août 2001, au Honduras, les médecins légistes découvrent les restes de trois personnes dans une fosse commune située dans la base d'El Aguacate, construite en 1983 par les États-Unis pour entraîner l'armée hondurienne et les contras. Le ministère de la justice pense alors qu'environ 80 des 154 disparus de la période 1973-1983 pourraient y être enterrés et demande à Whashington de lever le secret sur les agissements de la CIA, du pentagone et du Departement d'État, seuls maîtres à bord à l'époque où (de 1981 à 1985), se substituaient tant au Président qu'au gouvernement, l'ambassadeur de Reagan, John Dimitri Negroponte, pesait d'un tel poids sur la politique hondurienne qu'on l'avait surnommé "le proconsul". (p.533)(4)
EN 2001, AMBASSADEUR DES USA DEVANT L'ONU, IL Y GÈRE "LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME"
John Dimitri Negroponte sera nommé ambassadeur des États-Unis devant l'ONU par G.W. Bush, en 2001. Il y gérera la crise du world Trade Center et la lutte "contre le terrorisme" p.50. le même Negroponte adressera une lettre à chaque membre du Conseil de Sécurité, le 7 octobre 2001, quelques heures après le début des bombardements sur l'Afghanistan, pour préciser que les États-Unis se réservent le droit de mener "d'autres actions militaires contre d'autres organisations et d'autres États". Au nom de la lutte contre le terrorisme, cela va de soi(p.533. M.L)
En 2003-2004, DE NOUVEAU PROCONSUL EN IRAK
Nommé comme Ambassadeur des USA en Irak, Johen Negroponte redevient le proconsul tout puissant. Son règne coïncide comme au Honduras avec la montée de la violence, des attentats contre la population irakienne et des prises d'otages dont on ne sait plus très bien par qui elles sont menées. Ce règne coïncide également avec la publicité maximale accordée à Zarkaoui, le Jordanien, représentant Al Qaida, branche plus ou moins renégate de la CIA. La presse occidentale est traitée avec un cynisme, un art du mensonge remarquable, son élimination de l'irak, en particulier les journalistes considérés à tort ou à raison comme peu dociles sont éliminés, leur travail rendu impossible... Il peut compter sur la servilité des autres et d'organismes comme Reporters sans Frontières...
À noter également que John Negroponte a fait ses premières armes au Viet-Nam, alors même que les États-Unis avaient organisé en 1967 des élections sous occupation que tout le monde avait salué à l'époque comme "le triomphe de la démocratie" parce que la population s'était rendue massivement aux urnes en "défiant" les "terroristes" Viet-Congs...
Nous retrouvons donc dans le proconsulat irakien de Negroponte en Irak les mêmes ingrédients que ceux rencontrés au Honduras sous l'administration Reagan
COMME ON LE VOIT LE PERSONNAGE MANIFESTE UNE CONSTANCE DANS SES COMPORTEMENTS QUI NOUS LAISSE MAL AUGURER DU NOUVEAU CHEF DU RENSEIGNEMENT DES ÉTATS-UNIS... IL A POUR HABITUDE DE PROVOQUER "LE TERRORISME" CONTRE LES POPULATIONS INNOCENTES POUR TROUVER UN PRÉTEXTE AUX INTERVENTIONS DES ÉTATS-UNIS.
L'affirmation de G.W.Bush prend tout son sens, s'il n'y a pas de terroristes, nous les fabriquerons: et John saura fabriquer les dossiers qui conviennent pour donner des prétextes à nos intervetion: «John s'assurera que ceux dont le devoir est de défendre l'Amérique ont les informations nécessaires pour prendre les bonnes décisions», a déclaré le chef de l'exécutif américain. «Nous allons arrêter les terroristes avant qu'ils ne frappent.»
Danielle Bleitrach
(1) Le Monde Diplomatique. novembre 2001
(2) en échange sans l'aval du Congrès reagan livre à Ryad 400 missiles anti-aériens stinger
(3) Que l'on ne compte pas pour les "belles âmes" de la presse parisienne pour le mettre à jour, à la même époque BH Levy, avec quelques autres noms du gotha autoproclamé médiatique, sous le prétexte parfaitement mensonger de la répression par les Sandinistes des indiens Miskitos, exorte le Congrès des États-Unis à reconduire l'aide aux Contras. "La liberté des Nicaraguayens, c'est votre liberté et la notre" Le Monde 21 mars 1985)
(4) maurice lemoine. Amérique centrale. les naufragés d'esquipulas...
Le choix de l’homme est parlant. John Negroponte, nommé jeudi par le président Bush au nouveau poste de directeur du renseignement national , n’a jamais été très regardant sur les droits de l’homme et la démocratie. Celui qui était encore la semaine dernière le premier ambassadeur des États-Unis en Irak occupé, a commencé sa carrière sous l’administration Reagan en luttant contre les opposants aux dictatures sud-américaines. Distribution d’armes et de fonds, formation de paramilitaire, rien n’échappe alors à celui qu’on appelle déjà le « Proconsul ». De 1981 à 1985, il supervise la répression au Honduras où la CIA forme des bataillons qui s’illustrent par leur violence. Negroponte exporte ensuite son « savoir-faire » au Nicaragua, où il organise les escadrons de la mort et forme les contras pour mener la bataille contre les sandinistes. On le retrouve ensuite entre 1989 et 1994 aux côtés de l’armée mexicaine, contre les zapatistes. Mais c’est en septembre 2001 que l’homme sort de l’ombre, avec sa nomination comme représentant de son pays à l’ONU. À ce titre, il est le fer de lance de la croisade de l’administration Bush pour le déclenchement de la guerre en Irak. Désormais chargé de superviser les services secrets de son pays, Negroponte n’a pas le profil de celui qui va s’opposer aux dérives de la guerre contre le terrorisme. Avec lui, Abou Ghraib et Guantanamo pourraient bien n’être que les premiers épisodes d’une longue série.