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Jeannette Bougrab devient présidente de la Halde
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23 mars 2010 17:48
Nicolas Sarkozy a nommé la conseillère d'État Jeannette Bougrab, candidate UMP aux législatives de 2007, à la présidence de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) en remplacement du socialiste Louis Schweitzer, a annoncé mardi l'Élysée. À 36 ans, cette maître de conférences en droit public à l'Institut d'études politiques de Paris avait pris la tête du conseil d'administration de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances en janvier dernier. Auparavant, elle avait été la benjamine du Haut Conseil à l'intégration installé par Jean-Pierre Raffarin.

Née à Châteauroux, fille de harkis - ses grands-parents ont été égorgés par le FLN en 1955 et son père est resté dans l'armée française jusqu'en 1967 -, Jeannette Bougrab a été candidate UMP dans la 18e circonscription de Paris aux élections législatives de 2007. Dans ce bastion de gauche où réside une forte communauté immigrée, elle a été très largement battue par le député socialiste sortant Christophe Caresche, malgré le soutien de personnalités comme David Douillet ou de Philippe Douste-Blazy qui a fait campagne avec elle à Barbès. Au cours de la campagne, elle expliquait au Point avoir "le même passé que les jeunes issus de l'immigration".

"Mon père a la Légion d'honneur, et on le traite de sale Arabe"

Les problèmes de discrimination, Jeannette Bougrab connaît donc. "Mon père a la Légion d'honneur, et on le traite de "sale Arabe." Son frère, militaire, s'est quant à lui fait "refuser l'entrée d'une boîte de nuit à cause de sa tête"... "Vous ne trouvez pas cela révoltant ?" s'insurgeait-elle à l'époque, loin sans doute d'imaginer qu'elle prendrait un jour la tête de l'autorité en charge de lutter contre ce genre de ségrégation.

Mais c'est surtout une femme compétente. Pierre Mazeaud, alors au Conseil constitutionnel, confiait : "C'est une juriste de très grande qualité", auteur d'un rapport sur "les discriminations dans l'accès au marché de l'emploi".

Nicolas Sarkozy aura donc préféré nommer une quasi-inconnue plutôt que Malek Boutih, un temps pressenti pour prendre la tête de l'institution. L'ancien président de SOS racisme fait sans doute les frais du résultat des élections régionales et du recentrage à droite lancé par Nicolas Sarkozy pour remobiliser son électorat.
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23 mars 2010 17:48
Rien a voir Rachida ou fadela
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23 mars 2010 19:19
Citation
icare99 a écrit:
Rien a voir Rachida ou fadela

Ben non, elle appartient au "corps traditionnel français", elle...
N
23 mars 2010 19:25
Citation
Djemila75 a écrit:
Citation
icare99 a écrit:
Rien a voir Rachida ou fadela

Ben non, elle appartient au "corps traditionnel français", elle...


elle a une tete d'arabe quand meme ... sans parler du patronyme ...

pas tres catholique tout ca !
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23 mars 2010 19:25
A part à l'UMP
Portrait

ROTMAN Charlotte

Elle est installée au fond d'un café, boulevard Barbès. Devant son Coca, on dirait une cliente. Elle a de magnifiques cheveux de jais qu'elle prend soin de lisser et des yeux de biche allongés au khôl. Elle vient ici tous les vendredis depuis novembre. Jeannette Bougrab, 33 ans, est la candidate UMP dans la 18e circonscription de Paris. Elle n'est pas en terre conquise dans cet arrondissement tenu par la gauche depuis dix ans et où Royal a fait 62 %. Sa campagne, elle la mène à sa manière : un peu tête de mule, s'agrégeant des amitiés et des sympathies nouvelles, hors des réseaux habituels de son parti. En solitaire. D'ailleurs, elle a bien failli ne pas obtenir l'investiture.

Jeannette Bougrab garde des bottines à talon pour battre le pavé, de la Goutte-d'Or aux Abbesses et Montmartre. Vu les dénivelés et les escaliers, on se dit que ce n'est pas raisonnable. Elle fait donc campagne pour battre le socialiste sortant (et confiant) Christophe Caresche avec de mauvaises chaussures et peu de moyens. «Je suis allée chouiner vingt-cinq fois à l'UMP pour avoir un bureau. Le téléphone, c'est moi qui le paye. Je négocie partout : je demande un prix à l'imprimeur, des copains m'ont donné des sous, un ami artiste me loue un local.» Les élus locaux UMP trouvent qu'elle les snobe, et ce n'est pas faux. Mais ceux qui l'aident dans le XVIIIe expliquent : «C'est une affaire de coeur» ; elle les désigne par «mes amis». C'est drôle cette impression qu'en tournée dans sa circonscription, elle cherche refuge plus qu'elle ne bat campagne. Comme si elle avait besoin qu'on la cajole, qu'on panse ses plaies.

Elle s'arrête à l'église Notre-Dame-du-Bon-Conseil rencontrer le curé qui s'occupe du patronage. Lui peine à reconnaître la candidate, elle qui n'est pas catholique semble émue. «Cela m'amène un certain réconfort dans cette campagne très violente», dit Jeannette Bougrab, assise comme une petite fille respectueuse. Elle ajoute : «Je me dis parfois que je vais arrêter la politique et faire de l'aide aux devoirs.» A Montmartre, elle s'attarde dans l'arrière-boutique d'un pharmacien plein de prévenance. Puis se fait accompagner par son suppléant en terrasse, place du Tertre, avec Michou qui promet entre deux coupes de champagne de l'aider, mais qu'elle préfère abandonner pour retrouver un restaurateur égyptien ancien de la Légion chez qui elle se sent chez elle. Au marché du Poteau, elle reste de longues minutes auprès d'un marchand de légumes admiratif. Tout cela lui fait du bien. Mais dans l'arrondissement, on ne la reconnaît pas toujours.

Jeannette Bougrab est entrée à l'UMP en 2002, propulsée par Pierre Mazeaud, rencontré lors d'un stage de trois mois au Conseil constitutionnel. Elle se sent héritière du «gaullisme social». De droite quand il s'agit de l'économie, mais davantage de gauche sur les questions de société, comme l'homoparentalité. En 2004, Nicolas Sarkozy prend les rênes du parti. La fille de harki annonce qu'elle ne sera pas secrétaire nationale aux harkis ou à l'intégration. Sarkozy la nomme aux adhésions.

«La réassignation communautaire m'ennuie», glisse-t-elle, lasse. Elle a grandi à Déols, près de Châteauroux, avec son père ouvrier et sa mère femme de ménage quelques heures par semaine. Il leur arrivait de se perdre sur la route parce qu'ils ne savaient pas lire les panneaux. Ses origines lui reviennent souvent à la gueule. Son petit frère, militaire qui servit au Kosovo, «à qui on refuse l'accès à un logement, quand il revient en France», les guichets de banque qu'elle évite «parce qu'[elle] en [a] marre qu'on regarde deux fois [sa] signature», les attentes à l'aéroport comme cette fois où, invitée au congrès du Parti populaire européen à Rome, elle est la seule du groupe UMP à se faire arrêter à la frontière: «Toute la délégation est passée, un seul a ralenti, j'ai serré les dents.»

«A l'université, on peut oublier ça», dit Jeannette Bougrab. On comprend pourquoi elle tient particulièrement à son poste de maître de conférences de droit public à la Sorbonne et à Sciences-Po. Longtemps, elle a limité ses déplacements entre la bibliothèque, la fac et son appartement dans le Quartier latin. Elle y était protégée. Elle dit qu'elle n'est «pas haineuse», que sa «faiblesse» c'est de «penser changer les choses mais que cela a un coût sur [son] moral».
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23 mars 2010 19:26
Au sein de l'UMP, elle avoue ne pas avoir choisi «la stratégie qui pouvait [la] propulser». Elle n'arrive pas à «avoir les dents qui rayent le plancher», même si elle s'attribue «une certaine énergie pour avoir réussi à sortir de [son] milieu». Elle n'a pas voulu jouer la carte communautaire : les soirées couscous avec les enfants de harkis, etc. Trop attachée à la République, elle est moins à l'aise qu'une Rama Yade ou une Rachida Dati pour assumer une vision parcellisée de la société française, comme celle de Nicolas Sarkozy : «Segmenter ainsi, cela n'avance à rien.» Elle se démarque de lui quand il parle d'«identité nationale», ou lance des injonctions genre : «La France, aime-la ou quitte-la.» Et n'hésite pas à faire venir Lilian Thuram, farouche adversaire de Sarkozy qu'elle a connu au Haut Conseil à l'intégration, pour l'aider dans sa campagne.

En même temps, à Barbès, à la Goutte-d'Or, où vivent de nombreux Maghrébins, les gens sont heureux de voir quelqu'un qui leur ressemble. Elle est attablée au restaurant le Licite, rue des Poissonniers, avec des «amis qui [l]'aident à 'approprier le XVIIIe», où elle habite désormais. On est vendredi, à l'heure de la prière, les rideaux se baissent sur le trottoir, des hommes s'agenouillent sur des tapis, à même le bitume. Un militant apprécie qu'«elle ressemble au quartier. Elle comprend les problèmes des gens». Un riverain de Château-Rouge, impliqué à ses côtés : «Elle représente un idéal : femme et musulmane.» Bougrab la laïque tique. «Je ne dis jamais que je suis musulmane.»«Elle est avec nous», sourit l'autre. «Ils sont fiers que je sois à la Sorbonne», nuance-t-elle. Traduit par son directeur de campagne, cela donne : «Elle a réussi un parcours universitaire, ça peut parler à des gens à qui on dit qu'il faut sortir d'une logique d'assistance.»

Juppé avait dit qu'elle n'était pas issue du sérail et qu'il fallait la protéger, il lui a demandé de «tenir bon», avant de s'éclipser au Québec. Chez Sarkozy, on lui a plutôt fait comprendre qu'il fallait savoir prendre des coups. Elle en a pris au moment de l'investiture que Xavier Chinaud, fils de l'ancien maire du XVIIIe,briguait lui aussi. On l'a accusée d'avoir eu sa circonscription «par fellation». Cela a simplement consterné celle qui, en concubinage mais sans enfants, se dit «féministe» dans un parti où cette étiquette est rarement revendiquée («Ma mère a d'abord été mariée de force à 13 ans, ma grand-mère était enceinte tous les ans, je veux que la pilule soit remboursée !») Au début de la commission exécutive, elle a également entendu : «Tu n'as pas assez de sang français dans les veines.» Ou plus subtil, venant d'un membre de l'UMP lui aussi issu de l'immigration : «Elle fait fille de harki. Les enfants d'immigrés ne voteront pas pour elle.» Elle s'est plainte dans les instances de l'UMP, on lui a reproché de donner une mauvaise image du parti. «C'est facile d'appuyer là où ça fait mal, dit-elle, et, presque résignée : "Sale Arabe", je l'entendrai toute ma vie.»

photo bruno charoy
Jeannette Bougrab en 5 dates 26 août 1973. Naissance à Déols (Indre). 2002. Doctorat de droit public à Paris. Entre à l'UMP. Nommée au Haut Conseil à l'intégration. 2003. Devient conseillère politique auprès d'Alain Juppé à l'UMP. 2004. Nommée secrétaire nationale aux adhésions de l'UMP par Sarkozy. 2007. Candidate aux législatives à Paris.

[www.liberation.fr]
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23 mars 2010 20:54
Citation
NoirDésir a écrit:
Citation
Djemila75 a écrit:
Citation
icare99 a écrit:
Rien a voir Rachida ou fadela

Ben non, elle appartient au "corps traditionnel français", elle...


elle a une tete d'arabe quand meme ... sans parler du patronyme ...

pas tres catholique tout ca !

Comme quoi, le problème de Boutih n'était pas d'avoir une tête d'arabe mais d'être de gauche.
Mais c'est pas bien grave, c'est tout aussi bien qu'une descendante de harki soit honorée par la France.
a
23 mars 2010 23:45
Citation
Djemila75 a écrit:
c'est tout aussi bien qu'une descendante de harki soit honorée par la France.

Pensez-vous que cet exemple puisse trouver un écho en République Algérienne Démocratique et Populaire (notez que je n'ai pas dis "en Algérie"winking smiley lors même qu'un militant, d'origine européenne, militant alors de la rupture avec le système colonial et pour l'indépendance de l'Algérie, puisse se voir refuser un visa parce que figurant sur la liste des opposants au régime actuel depuis 1963... ne serait-ce qu'un visa pour revoir l'Algérie à 73 ans... lors même que d'anciens opposants à cette indépendance y sont très bien accueillis... y compris d'anciens légionaires s'affirmant pro-OAS.

Le régime algérien actuel aurait-il si peur d'un individu et de ses pensées ?
24 mars 2010 10:47
Jeannette? C'est Zemmour qui va être content.
"Avec un H majuscule"
D
24 mars 2010 11:12
Citation
aeiou a écrit:
Citation
Djemila75 a écrit:
c'est tout aussi bien qu'une descendante de harki soit honorée par la France.

Pensez-vous que cet exemple puisse trouver un écho en République Algérienne Démocratique et Populaire (notez que je n'ai pas dis "en Algérie"winking smiley lors même qu'un militant, d'origine européenne, militant alors de la rupture avec le système colonial et pour l'indépendance de l'Algérie, puisse se voir refuser un visa parce que figurant sur la liste des opposants au régime actuel depuis 1963... ne serait-ce qu'un visa pour revoir l'Algérie à 73 ans... lors même que d'anciens opposants à cette indépendance y sont très bien accueillis... y compris d'anciens légionaires s'affirmant pro-OAS.

Le régime algérien actuel aurait-il si peur d'un individu et de ses pensées ?

Je ne saurais pas vous dire, Aeiou, en effet Jeannette Bougrab est la petite-fille de harkis, des gens qui ont choisi de se battre du côté de la France. Ce n'est donc que justice qu'ils en soient remerciés à travers elle.
Il devrait logiquement en être de même pour vous (en supposant que vous parlez de vous), d'origine européenne, qui avez choisi de militer pour l'indépendance de l'Algérie, puisque, comme vous le dites, de nombreux pieds-noirs s'y rendent chaque année sans problème, pourquoi pas vous ?
Le souci semble être ce qui vous a mené à vous retrouver sur cette liste en 63.
Si vous voulez, on peut en parler par mp, vu que c'est hors-sujet ici.
S
24 mars 2010 16:50
Harkis ou pas Harkis moi je m'en tape...

C'est une femme de droite et à ce titre elle est à combattre...
N
25 mars 2010 01:59
Citation
Swingue a écrit:
Harkis ou pas Harkis moi je m'en tape...

C'est une femme de droite et à ce titre elle est à combattre...

Tiens un revenant !
Tu nous as manqué !
D
25 mars 2010 09:21
Citation
Swingue a écrit:
Harkis ou pas Harkis moi je m'en tape...

C'est une femme de droite et à ce titre elle est à combattre...

C'est là tout le problème, elle n'a pas été nommée au gouvernement mais à la Halde, une autorité chargée de lutter contre les discriminations que NOUS subissons. Laissons-lui le bénéfice du doute et voyons-la à l'oeuvre.

Quant à Sarko, il a bien joué son coup le bougre. angry smiley
 
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