sraël a donné, lundi 4 septembre, une nouvelle impulsion à la colonisation en Cisjordanie : l'Etat hébreu prévoit de construire près de 700 nouveaux logements dans deux implantations de Cisjordanie malgré l'obligation, contenue dans la "feuille de route", d'un arrêt des extensions de colonies dans le territoire palestinien. L'Administration foncière israélienne, une agence gouvernementale, a publié un appel d'offres pour la construction de 348 logements à Maalé Adoumim et de 342 autres à Beitar Eilit, situées respectivement à l'est et au sud-est de Jérusalem.
Maalé Adoumim, la plus importante des colonies de Cisjordanie, compte 35 000 habitants. Beitar Eilit, située au voisinage de la frontière avec Israël, en compte 27 000. Ces deux implantations font partie des colonies que le gouvernement entend garder avec ou sans accord de paix avec les Palestiniens.
Cet appel, publié dans la presse israélienne, est le plus important depuis l'entrée en fonction du gouvernement d'Ehoud Olmert le 4 mai. Jusqu'à présent, cette année, des appels d'offres avaient été lancés pour une centaine de logements.
L'Autorité palestinienne a condamné cette mesure, "qui montre que le gouvernement israélien persiste dans sa politique de colonisation et cherche à imposer un règlement par la force et les faits accomplis", a réagi le négociateur palestinien en chef, Saëb Erakat. Il a affirmé que l'Autorité palestinienne allait en appeler au quartet international (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU) pour empêcher la mise en œuvre de la décision israélienne, "qui porte un sévère coup aux efforts de paix de la communauté internationale".
VIOLATION DES ENGAGEMENTS DE LA "FEUILLE DE ROUTE"
L'appel d'offres a aussi été vivement dénoncé par le mouvement La paix maintenant, qui a accusé le gouvernement de "construire des centaines de nouveaux logements dans des colonies en violation de ses engagements envers la 'feuille de route'".
Le nombre de colons installés en Cisjordanie a augmenté de 2,7 % ces six derniers mois, selon des données du ministère de l'intérieur. 260 000 Israéliens résident en Cisjordanie, contre 2,4 millions de Palestiniens.
En août 2005, Israël avait mis fin à 29 ans de colonisation de la bande de Gaza en évacuant les vingt et une implantations juives de ce territoire palestinien. Dans la foulée, un plan de retrait de Cisjordanie avait été élaboré, qui prévoyait le démantèlement de colonies isolées, l'évacuation de quelque 70 000 colons et leur regroupement dans les grands blocs d'implantation conservés par Israël. Le premier ministre avait aussi affirmé vouloir fixer les frontières orientales d'Israël d'ici à 2010, avec ou sans l'accord des Palestiniens.
Mais après les ratés israéliens de la guerre au Liban et la reprise des violences dans la bande de Gaza, M. Olmert a admis que son plan de retrait unilatéral de Cisjordanie n'était plus à l'ordre du jour. "Les ordres de priorité du gouvernement ont changé suite à la guerre du Liban", a-t-il affirmé lundi devant la commission des affaires étrangères et de la défense.
chargement...
