La réponse de l’Etat hébreu ne va pas satisfaire la commission Goldstone. Israël refuse de mener une enquête approfondie sur la guerre à Gaza entre décembre 2008 et janvier 2009. « Une enquête antisémite. » C’est en ces termes que le ministre israélien de l’Information, Yuli Edel stein, a qualifié le rapport de la commission Goldstone chargée d’enquêter sur les crimes de guerre perpétrés durant l’invasion de la bande de Gaza (janvier 2009). Il a tenu ces propos à New York où il était reçu par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
Interviewé par Kol Israël, la radio publique israélienne, Yuli Edelstein a confirmé mardi que son pays ne mènera pas d’investigations approfondies sur les accusations de crimes de guerre portées par la commission Goldstone. En effet, au terme de longues tergiversations, le Premier ministre Benyamin Netanyahou, son ministre de la Défense, Ehoud Barak, et le chef de l’état-major de l’armée, Gaby Ashkenazi, se sont entendus pour créer un « comité d’examen » aux compétences limitées. Cette structure sera composée de militaires et de juristes. Et peut-être du ministre de la Justice, Yaacov Neeman, et du chef de la diplomatie, Avigdor Lieberman.
Témoignages anonymes
Le comité siégera à huis clos. Il se contentera d’entendre les responsables civils et militaires de l’Etat hébreu en fonction lorsque l’opération « Plomb durci » a été déclenchée, mais il ne mènera aucune investigation approfondie. Les militaires convoqués témoigneront de manière anonyme. Les Palestiniens de Gaza, eux, ne seront pas appelés à témoigner.
Le rapport du comité d’examen constituera un volet de la réponse à la commission Goldstone que peaufine actuellement l’Etat hébreu. Grosso modo, celle-ci tentera de démontrer qu’en déclenchant son opération dans la bande de Gaza, Israël ne visait pas sciemment les civils palestiniens et qu’elle n’escomptait pas détruire les infrastructures locales. Elle réfutera également les affirmations selon lesquelles Tsahal aurait employé des armes non autorisées.
On sait que la commission Goldstone a recommandé la saisine de la Cour pénale internationale si Israël et le Hamas n’annonçaient pas avant la fin de janvier leur intention de mener des enquêtes « crédibles » sur ce qui s’est passé durant la guerre de Gaza.
En l’état actuel des choses, la réponse israélienne telle qu’elle est annoncée ne semble pas rencontrer les desiderata de la commission Goldstone même si elle comprendra des vidéos censées démontrer que des tireurs palestiniens opéraient à partir de bâtiments civils ainsi qu’un résumé des 146 dossiers d’instruction ouverts par la justice militaire à l’encontre de soldats de l’Etat hébreu.
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