Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Israël-Iran: Veto américain à l'aventure militaire
i
10 mars 2010 00:51
Une arme nucléaire iranienne renforcerait paradoxalement la puissance américaine au Moyen-Orient. Les régimes arabes auraient encore plus besoin de la protection des Etats-Unis.

A l'occasion de la présentation, le 7 mars, d'une promotion de combattants volontaires «Golani» au président de l'Etat Shimon Pérès, le chef d'état-major de l'armée israélienne a réuni des journalistes au quartier général de la région centre, quelques heures avant son départ pour les Etats-Unis. Un moyen de tendre l'oreille vers les apartés et les chuchotements entre journalistes et officiers supérieurs. De l'avis général, le vice-président américain Joe Biden, qui est arrivé dans la région le 8 mars pour tenter de relancer le processus de paix moribond, est chargé d'une autre mission autrement plus délicate: s'opposer fermement à toute attaque israélienne sur les installations nucléaires iraniennes. Il a d'ailleurs prévenu qu'il n'aura aucune réunion avec le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, confirmant ainsi sa mise à l'écart. Il est persuadé que sa mission n'aurait en effet reçu aucun imprimatur de la part du chef de l'aile nationaliste du gouvernement.

«N'attaquez pas les premiers»

Selon les officiers généraux, le vice-président n'est certainement pas venu apporter le feu vert pour une action israélienne contre l'Iran, encore moins un feu orange, mais certainement un feu rouge. Il va réitérer les conseils du général de Gaulle aux Israéliens en 1967: «N'attaquez pas les premiers.» Il semble ainsi renforcer la crainte des militaires sur la nouvelle stratégie américaine qui s'oppose dorénavant à l'usage de la force contre l'Iran et qui tend à démontrer que Barack Obama et, avant lui, George Bush, avaient une attitude ambiguë et contradictoire dans cette affaire.

Ainsi, le gouvernement américain a octroyé, au cours des dix dernières années, plus de 107 milliards de dollars en paiement de contrats et de subventions à des multinationales américaines et étrangères commerçant avec l'Iran alors qu'officiellement l'embargo est en vigueur. Cela expliquerait pour partie la rhétorique d'Ahmadinejad qui se sentait couvert par les hésitations américaines.

L'aréopage d'officiers supérieurs israéliens est même convaincu que les Américains ne s'opposent plus à l'existence d'une arme nucléaire iranienne parce qu'elle leur permet de résoudre leurs propres problèmes, tant en Irak qu'en Afghanistan. Cette arme suscite un soutien généralisé contre leur enemi principal, al Qaida, tout en permettant de mettre les pays arabes sous tutelle américaine. Les Etats-Unis considèrent l'organisation terroriste d'Oussama ben Laden, instigatrice de l'attentat du 11 septembre 2001 et profondément implantée en Afghanistan, comme leur principal ennemi. La défaite américaine en Afghanistan sonnerait le glas de leur influence dans cette région et menacerait l'ensemble du monde arabe. Pour contrecarrer la mainmise des talibans, ils comptent se servir des chiites iraniens pour en finir avec les sunnites d'al Qaida.

La peur des pays arabes

La bombe iranienne fait peur aux voisins arabes non pas tant qu'ils craignent de la recevoir un jour sur leur tête, mais parce qu'elle aurait un pouvoir de nuisance capable d'ébranler les bases des régimes féodaux arabes. Selon l'opposition basée à Al-Ahwaz, les Gardiens de la Révolution ont installé des missiles munis de têtes chimiques sur la rive iranienne du Golfe pour intimider les pays arabes limitrophes. Le vice-ministre israélien et député druze Ayoub Kara vient de déclarer «qu'il avait reçu des messages de la part d'Etats musulmans indiquant qu'ils soutiendront toute action israélienne contre l'Iran». L'arme nucléaire iranienne rehausse le prestige d'un pays qui pourrait soulever des populations chiites dans des pays dirigés par des sunnites.

L'Iran appuie déjà la rébellion au Yémen, suscite l'activisme du Hamas, hypothèque l'indépendance du Liban et exacerbe les conflits entre communautés en Arabie saoudite, au Koweït et au Bahreïn. Ce dernier pays dirigé par une monarchie sunnite règne sur une population à 70% chiite tandis que les 10% de chiites habitant l'Arabie saoudite se concentrent autour des puits de pétrole leur donnant la possibilité, à tout moment, de bloquer les livraisons d'hydrocarbures. Cette crainte des pays arabes les met sous dépendance américaine. Sous prétexte de leur offrir un parapluie nucléaire, les Etats-Unis s'implantent en force dans ces pays, comme à Manama, la capitale du Bahreïn, après en avoir été d'abord exclus en raison de leur soutien inconditionnel à Israël.
i
10 mars 2010 00:52
Suite:

Joe Biden se déplace aussi en Israël pour tenter de réactiver les discussions avec les Palestiniens. Il est convaincu que les craintes liées à l'Iran pourraient aussi convaincre Israéliens et Palestiniens de trouver un terrain d'entente. Adam B. Lowther, analyste à l'Air Force Research Institute estime que «l'Iran pense peut-être que son programme d'enrichissement va mettre la peur au ventre des Américains. En fait, il devrait nous donner l'espoir d'une renaissance de l'influence américaine au Moyen-Orient».

Les Israéliens croient, par ailleurs, de moins en moins aux sanctions car elles ont montré leur limite à Cuba. Par ailleurs, la volonté américaine de bloquer l'économie iranienne n'est pas évidente et elle est illustrée par le maintien de l'activité dans ce pays de certaines de ses multinationales. Les Israéliens ont mandaté le chef de Tsahal pour comprendre, enfin, cette nouvelle stratégie américaine faite à leurs yeux d'illusions. La dernière consiste à croire que «les régimes arabes, en particulier ceux du Golfe, risquent d'être embarqués dans une nouvelle alliance contre l'Iran, côte à côte avec Israël».

Gabi Ashkenazi, chef d'état-major israélien, s'est donc envolé le 7 mars pour les Etats-Unis. Il avait déjà reçu en février à la Kiria de Tel-Aviv, le pentagone israélien, l'amiral Michael Mullen, chef d'état-major des forces armées américaines, qui avait tenu à préciser que «toutes les mesures prises par les Américains en vue de renforcer la puissance militaire d'Israël et d'autres Etats de la région étaient destinées à leur procurer un potentiel de défense». Cette déclaration s'inscrivait déjà dans un conseil de prudence tendant à inciter Israël à s'abstenir de toute action préventive contre l'Iran en échange d'un appui politique et militaire américain et du renforcement de l'armement de Tsahal. Selon le New York Times, les pays arabes et Israël sont «de plus en plus enclins à accueillir des équipements de défense américains par crainte des ambitions et des capacités militaires de l'Iran».

Mais cela viendrait en opposition aux espoirs des Saoudiens, tel le diplomate Abdelaziz Sager qui estime «qu'il vaut mieux pour la région qu'elle affronte les représailles limitées de l'Iran après une attaque israélienne plutôt que de se retrouver sous l'emprise de la dissuasion nucléaire permanente. Je préfère que le job soit fait maintenant plutôt que de vivre le restant de mes jours sous l'hégémonie nucléaire iranienne». La décision finale appartient à présent à Benjamin Netanyahou qui n'est certainement pas sourd aux inquiétudes et aux desiderata de ses officiers généraux.

Jacques Benillouche

Souce: Slate
w
10 mars 2010 04:44
Salam

Bêtise que cela, Les Perses sont nos frères, sauf pour les traître.
L'Iran n'est pas ennemie du monde arabe.

Yémen: Ce n'est pas Al-Qaïda que les USA combattent, mais
la démocratie


Un pantalon prend feu dans un avion près de Détroit et des missiles pleuvent au Yémen : l’effet papillon ? Pour Mohamed Hassan, la menace terroriste n’est qu’un prétexte. Dans ce nouveau chapitre de notre série « Comprendre le monde musulman », notre spécialiste nous explique le véritable enjeu du Yémen : combattre la démocratie dans le Golfe pour garder le contrôle du pétrole.





Depuis l’attentat manqué de l’avion Amsterdam-Détroit, le Yémen fait la une des journaux : c’est là que le jeune terroriste nigérian aurait été entraîné. Comment ce pays, allié des Etats-Unis, serait-il devenu un refuge pour Al-Qaïda ?

Tout d’abord, nous devons observer ce phénomène qui se répète : chaque fois qu’un régime soutenu par Washington est menacé, des terroristes apparaissent. Dans le cas de pays musulmans, ça tombe sur Al-Qaïda. Ce groupe terroriste fantôme apparaît partout où des mouvements nationalistes ou anti-impérialistes ébranlent des gouvernements marionnettes soutenus par les Etats-Unis. C’est ce qui se passe aujourd’hui au Yémen. Ce pays est dirigé par un régime corrompu allié de Washington. Mais il est menacé par des mouvements de résistance.

Et voilà qu’apparaît ce jeune Nigérian qui embarque avec des explosifs dans un avion à destination de Détroit. Ca n’a pas de sens. Ce présumé terroriste était placé sur des listes de surveillance depuis que son père avait prévenu les autorités américaines. De plus, les Etats-Unis disposent d’importants dispositifs de sécurité et de matériel de pointe : avec leurs satellites, ils pourraient dire si vous mangez un sandwich au thon ou au poulet ! Cette histoire de terrorisme ressemble à une popote interne qui montre que la situation du Yémen échappe aux Etats-Unis et que leurs intérêts sont en danger.


Pourquoi le Yémen est-il devenu si important aux yeux de Washington ?

Le président du Yémen, Ali Abdullah Saleh, est au pouvoir depuis trente ans. Son régime est corrompu, mais aligné sur la politique des Etats-Unis. Un groupe de résistants dans le nord du pays et des séparatistes dans le sud menacent la stabilité du gouvernement. Si un mouvement révolutionnaire renverse Saleh, cela pourrait avoir un impact dans toute la région et encourager les résistants qui luttent dans les Etats pro-impérialistes de la région. Particulièrement contre le régime féodal d’Arabie Saoudite.

D’ailleurs, lorsque les combats avec les résistants du nord ont éclaté au Yémen, la Ligue Arabe, dirigée par l’Egypte, a immédiatement condamné les rebelles et apporté son soutien au gouvernement yéménite. J’attends encore que cette même Ligue condamne les agressions d’Israël contre le Liban et la bande de Gaza. Le conseil de coopération du Golfe, une organisation dévouée aux intérêts occidentaux, regroupant certains pays producteurs de pétrole, a également condamné les résistants du Yémen. Pour les Etats-Unis, qui sont en pleine récession, leur colonie saoudienne ne peut être menacée par des mouvements de résistance. L’Arabie Saoudite fournit en effet une part importante de pétrole à Washington et constitue un précieux allié dans le Golfe. Si la région devenait instable, cela aurait de graves conséquences économiques pour les Etats-Unis.


Qui sont ces résistants au nord du pays ? Quelles sont leurs revendications ?

Dans le nord du pays, le gouvernement affronte depuis plusieurs années la résistance armée des Houtis qui tirent leur nom du fondateur de ce mouvement, Hussein Al-Houti. Ce dernier est mort au combat il y a quatre ans et son frère a pris la relève. Tout comme la majorité des Yéménites au nord, les Houtis sont zaydites. L’islam est divisé en plusieurs courants tels que le sunnisme ou le chiisme. Ces courants se déploient à leur tour en différentes branches, le zaydisme étant une branche du chiisme.

Le président Saleh est lui-même zaydite, mais les Houtis ne reconnaissent pas son autorité.
... Etc...
Source:==>Yémen: Ce n'est pas Al-Qaïda que les USA combattent, mais la démocratie



Modifié 2 fois. Dernière modification le 10/03/10 04:59 par wakrim.
 
Facebook