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Israel disparaiteras un jour............
c
12 juin 2010 10:10
Salam.


Je vous invite a se projeter dans 30 ans.......


Il me semble que les Actuelles dirigents Israeliens manquent de vision d'avenir.......

Ils ont la possibilité de vivre en paix avec leur voisins mais ils refusent........


Tous les pays arabes sont prets pour reconaitre le droit a Israel d'exister....Mais leur dirigents sont aveuglés par leur puissances du moment...



Leur puissances:

Un appuis sans faille des Etats Unis et de L'occident.

Un loby trés fort et une solidarité sans faille de tous les juifs du monde.

Les juifs du monde ont reussit a gouverner l'occident...

Mais l'occident et les USA sont en declins......d'autres puissances vont voir le jour.....et je ne pensse pas que lo loby juif peut se dissimiller en Asie......ni prendre le pouvoir dans ces pays ( ne se risque que par le physique trés different).....

Des Nations musulmanes vont se renforcer et on peut imaginer une Alinace de L'Iran...Turquie et Pakistant

( 400 millions) avec la bombe atomique....

On peut imaginer tous les pays arabes deriere cette coalition...


L'oncle Sam est malade et ne peut repondre present........

j'ai le sentiment que de NOUVEAU le peuple juif vas se desperser....

Et L'histoire retiendras que des Hommes politiques juifs arrogants ont manqué l'occasion de donner un foyer stable a leur peuple et l'histoire recomenceras.


a vous.
f
12 juin 2010 11:38
Qui trahit qui?:

Voilà ce qu'écrit Irshad Manji(=musulmane,auteur de"Musulmane mais libre":

"Pourquoi l'Etat d'Israël a-t-il fini par naïtre alors que l'Etat palestinien est resté mort-né?En 1947,les nations Unies ont proposé une partition de la Palestine,envisageant que 45°/° du territoire reviendrait à un etat arabe ,55°/° à un état juif,Jérusalem étant partagée entre les 2 et soumise à un contrôle international..Les musulmans se plaignirent en général du fait que les juifs avaient obtenu une superficie plus grande que celle des arabes.Je pense que nous avons obtenu cette terre à cause de nos plaintes misérables.Il est rare d'entendre les Musulmans admettre que les territoires que l'on proposait auxjuifs-pour l'essentiel le désert du Néguev-étaient les moins fertiles de la Palestine.De la même façon,l'Etat proposé aux palestiniens comptait une population majoritairement arabe;il n'en était pas de même pour l'état juif,qui ne comprenait qu'une faible majorité de juifs.Avec des réticences sans doute,jes juifs étaient capables de vivre avec"les autres".Ils adoptèrent le projet des nations unies et six mois plus tard ils proclamaient l'indépendance.
Ce ne fut pas le cas des arabes.Ils firent la guerre contre Israël et perdirent une portion supplémentaire de leur territoire."


La suite au prochain message
s
12 juin 2010 13:59
bonjour
des fois pour soulager notre impuissance et rêver de devenir forts et craints on a recours à faire des suppositions
et des scénarios tellement farfelus , et tellement incohérents qui nous rendent encore plus ridicules
mais le rêve donne toujours espoir il faut continuer à rêver
bonne journée
je hais l'hypocrisie
f
12 juin 2010 14:11
suite...

"Pire encore peut être pour les palestiniens ordinaires,les régimes arabes successifs qui récupèrent leur territoire d'après guerre ne firent que renforcer le déficit démocratique d'avant guerre....Non je n'ai pas oublié la guerre froide.De la fin des années 40 aux années 60,les stratèges des superpuissances ont transformé le Moyen Orient en théätre de marionnettes.Amon avis,l'exemple de la manipulation...dot être imputé non pas aux etats unis mais à l'union soviétique"

suite
s
12 juin 2010 14:31
Citation
gemia a écrit:
suite...

"Pire encore peut être pour les palestiniens ordinaires,les régimes arabes successifs qui récupèrent leur territoire d'après guerre ne firent que renforcer le déficit démocratique d'avant guerre....Non je n'ai pas oublié la guerre froide.De la fin des années 40 aux années 60,les stratèges des superpuissances ont transformé le Moyen Orient en théätre de marionnettes.Amon avis,l'exemple de la manipulation...dot être imputé non pas aux etats unis mais à l'union soviétique"

suite

tu ne rêves pas toi gemia ?
je hais l'hypocrisie
O
12 juin 2010 14:44
Israel disparaîtra un jour............


Si seulement c'était vrai.. Qu'il disparaisse ! On ne perdrait rien, bien au contraire.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 12/06/10 14:45 par OujdiaNoStress.
[b]Absolutely Incredible[/b]
c
12 juin 2010 15:05
Citation
sakki a écrit:
bonjour
des fois pour soulager notre impuissance et rêver de devenir forts et craints on a recours à faire des suppositions
et des scénarios tellement farfelus , et tellement incohérents qui nous rendent encore plus ridicules
mais le rêve donne toujours espoir il faut continuer à rêver
bonne journée


Non et non....


Je vous ai demandé de vous projeter dans un autre monde.....dans un autre temps......

Dans 30 ans......


Je ne me sent pas concerné par l'impuissance des dirigents arabes.....et j'avoue je suis pour la coexistance de deux etats...un etat juif et un etat palestenien car je pense que chaque peuple a le droit a un endroit ou il se sent chez lui et je suis immigré et je peut ressentir le sentiment d'un immigré juif....

Mais je reste persouadé que les hommes politiques israeliens sont aveuglés par leurs puissances du moment...et qu'ils sont entrain de rater une chance de creer un moyen orient riche par l'atribution de chacun....

Cela ne vas pas durer car les centres sont entrain de se deplacer et les USA et l'europpe iront dans un declin programmé ...

La chine dominera demain le monde........

Dans 30 ans l'iran aura sa bombe,la turquie sera a nouveau une puissance regionale qui compte, le Pakistan ne sera plus sous tutelle amerecaine ( les fondamentalistes auront le pouvoir).....

L'islam radicale gouverneras dans cette region......

Isreal disparaiteras si ces hommes politiques n'arrivent pas a saisir l'histoir...

l'histoire nous a montré que les puissants d'Aujourd'huit peuvent etre des soumis de demain.
f
12 juin 2010 15:33
Bon d'accord ,on ne se projette pas dans 30 ans mais moi je continue quand même de relater l'historique vu par Me Manji:



"Joseph staline a fait transférer des armes de la tchécoslovaquie vers Israël et a aidé les Juifs à repousser le premier assaut des arabes.Mais peu de temps après la victoire d'israël en 1948,Staline a fait un pied de nez aux Israëliens qui allaient devenir les alliés des Américains et il a commencé à armer les Arabes.l'égyptien Gamal Abdul Nasser était un client de choix."...suite et après je propose mes prévisions!
f
12 juin 2010 18:05
oui après le declin des USA cela pourrait se produire. Mais, le truc c'est qu'on ne sait pas ce que pense la chine du conflit. Les chinois sont de nature très discrets, on sait pas ce qu'ils ont dans leur tete.
s
12 juin 2010 18:12
Citation
gemia a écrit:
Bon d'accord ,on ne se projette pas dans 30 ans mais moi je continue quand même de relater l'historique vu par Me Manji:



"Joseph staline a fait transférer des armes de la tchécoslovaquie vers Israël et a aidé les Juifs à repousser le premier assaut des arabes.Mais peu de temps après la victoire d'israël en 1948,Staline a fait un pied de nez aux Israëliens qui allaient devenir les alliés des Américains et il a commencé à armer les Arabes.l'égyptien Gamal Abdul Nasser était un client de choix."...suite et après je propose mes prévisions!

quelle méthode de gestion ? très bonne pédagogie , bravo au compte au goûte le savoir tu es filou
tu économise tes balles pour le dernier assaut !!!!! comme dans l'armée économiser les munitions......
je hais l'hypocrisie
f
12 juin 2010 18:25
Mr Sakki vous me flattez et je ne suis pas habituée donc finalement c'est peut être vous le fin stratège?

suite:
"Au cours des deux décennies suivantes,les Arabes pensèrent qu'ils avaient en lui l'héritier de Saladin,le chef militaire qui avait habilement repoussé l'armée de la chrétienté pendant les croisades en terre sainte.Habilement,mais temporairement ,Nasser suivit les deux legs.Le général devenu président égyptien fit naître une conscience collective chez les Arabes en tenant tête au principal supporter d'Israël:les Etats Unis "
I
12 juin 2010 20:59
Citation
chibani R a écrit:
Israel disparaiteras un jour............
ben ça, forcément, lorsque le soleil explosera et que la terre sera détruite, israel y passe aussi.
p
12 juin 2010 22:58
de la a ce ke israel disparaisse kan méme pas! je déteste les sionistes je suis a fond partisante de la palestine!
mais la meilleur des solution c kil y deux etat libre et démocratique ( israel et loin de letre pr moi! ) en gros ke tt le monde vive en pays , sans rayer aucun pays de la carte! mais bon lespoir fait vivre

ps: israel n'est pas chez lui certe , ils se sont approprié les terres , mais bon ça fait 60 ans kils sont la cet impossible de les faire dégager ! dc autant négocier , et sil veule tjrs pas négocier ben jespère ke le président iranien leur enverra une bombe ds la guele!
n
13 juin 2010 16:40
l'histoire nous a toujours appris qu'un continent ne pouvait avoir le monopole.......et israel ne déroge pas à cet règle.
s
14 juin 2010 12:32
Citation
aida34 a écrit:

jespère ke le président iranien leur enverra une bombe ds la guele!

Et dans ce cas qui trinquera en premier ? Qui ??
f
14 juin 2010 15:49
Concluons donc ce sujet abandonné par son rédacteur:

RIEN NE DISPARAIS VRAIMENT MAIS TOUT SE TRANSFORME!
a
14 juin 2010 16:26
Citation
aida34 a écrit:
c kil y deux etat libre et démocratique ( israel et loin de letre pr moi! ) en gros ke tt le monde vive en pays ,

essaie deux secondes d'imaginer un "état"palestien dans les conditions actuelles et forcément sans jerusalem
( un gouvernement israelien qui lache jerusalem tombe automatiquement )
sans souveraineté aerienne , monetaire, militaire, portuaire, economique
Meme avec deux etats les palestiniens devront travailler comme citoyen de 4eme zone en israel
Meme avec deux états , les palestiniens de cis jordanie n'auront pas accés à Gaza et vise versa, les israeliens n'accepteront jamais une libre circulation sur une route meme internationale entre les deux partie de cet état en plein milieu d'israel
Il y aura toujours des checks points, des douanes , des humialtions et des morts par bavure.

C'est une hypocrisie sans nom de la part de la communauté internationale que de parler d'un futur état palestien
I
14 juin 2010 22:03
Citation
gemia a écrit:
Concluons donc ce sujet abandonné par son rédacteur:

RIEN NE DISPARAIS VRAIMENT MAIS TOUT SE TRANSFORME!
exact. même le nom Israël finira un jour dans l'oubli. Comme quoi, toutes ces terres ne sont que terre et n'ont de lien avec les humains que ce que ceux-ci veulent bien leur accorder comme importance.
S
15 juin 2010 01:49
voici ce que craignent aussi les sionistes...
Qu'Israël disparaisse ou qu'il soit noyé et enterré de sa propre MORT...devant un vieillissement et un développement de la population musulmane non seulement palestinienne mais mondiale... voir lien ci-joint...!
Mais quand on parle d' l'Etat d'Israël, (il ne s'agit pas de la population israélienne qui est prête d'accepter de vivre avec ses voisins arabes musulmans et chrétiens dans une Palestine réunifié et pacifiée) on parle bien de cet Etat sans constitution, sans frontières ni définies , ni reconnues ,cet Etat colonialiste conçu et défendu au prix de nombreux crimes et spoliations avec une idéologie raciste et expansionniste jusqu'à vouloir enterrer les palestiniens plus bas que la MER MORTE et de vouloir faire sombrer GAZA dans la MER Med' tout court!

[www.yabiladi.com]



Modifié 5 fois. Dernière modification le 15/06/10 19:18 par Sanrival.
S
15 juin 2010 02:28
Citation
chibani R a écrit:


j'ai le sentiment que de NOUVEAU le peuple juif vas se desperser....

Et L'histoire retiendras que des Hommes politiques juifs arrogants ont manqué l'occasion de donner un foyer stable a leur peuple et l'histoire recomenceras.


a vous.

Le peuple juif ça n'existe pas....
Et si tous les musulmans allaient occuper l'arabie saoudite, la terre d'origine de leur foi et de leur prophète...?
Pourquoi les musulmans d'Andalousie ne sont pas retournés en Arabie , en Irak, ou en Syrie, etc après la défaite en Espagne...????
Et pourquoi pas tous les chrétiens , originaires eux aussi de par leur foi du Christe, un vrai palestinien lui aussi, ne viendraient-ils habiter en Palestine la terre de leur prophète...????
Donc l'idée selon laquelle il y a un peuple juif ou peuple élu pour une "TERRE PROMISE" par eux même est une véritable fumisterie et une escroquerie colonialiste pour justifier l'occupation et l'expansion sur toute la Palestine afin de réaliser le rêve sioniste du "GRAND ISRAEL"

Le peuple juif est une invention du sionisme pour attirer les juif dans le guet appent et pour créer un Etat colonialiste et fondé sur l'apartheid...voilà tout!


Déconstruction d’une histoire mythique
Comment fut inventé le peuple juif

Les Juifs forment-ils un peuple ? A cette question ancienne, un historien israélien apporte une réponse nouvelle. Contrairement à l’idée reçue, la diaspora ne naquit pas de l’expulsion des Hébreux de Palestine, mais de conversions successives en Afrique du Nord, en Europe du Sud et au Proche-Orient. Voilà qui ébranle un des fondements de la pensée sioniste, celui qui voudrait que les Juifs soient les descendants du royaume de David et non — à Dieu ne plaise ! — les héritiers de guerriers berbères ou de cavaliers khazars.
Par Shlomo Sand

Tout Israélien sait, sans l’ombre d’un doute, que le peuple juif existe depuis qu’il a reçu la Torah (1) dans le Sinaï, et qu’il en est le descendant direct et exclusif. Chacun se persuade que ce peuple, sorti d’Egypte, s’est fixé sur la « terre promise », où fut édifié le glorieux royaume de David et de Salomon, partagé ensuite en royaumes de Juda et d’Israël. De même, nul n’ignore qu’il a connu l’exil à deux reprises : après la destruction du premier temple, au VIe siècle avant J.-C., puis à la suite de celle du second temple, en l’an 70 après J.C.

S’ensuivit pour lui une errance de près de deux mille ans : ses tribulations le menèrent au Yémen, au Maroc, en Espagne, en Allemagne, en Pologne et jusqu’au fin fond de la Russie, mais il parvint toujours à préserver les liens du sang entre ses communautés éloignées. Ainsi, son unicité ne fut pas altérée. A la fin du XIXe siècle, les conditions mûrirent pour son retour dans l’antique patrie. Sans le génocide nazi, des millions de Juifs auraient naturellement repeuplé Eretz Israël (« la terre d’Israël ») puisqu’ils en rêvaient depuis vingt siècles.

Vierge, la Palestine attendait que son peuple originel vienne la faire refleurir. Car elle lui appartenait, et non à cette minorité arabe, dépourvue d’histoire, arrivée là par hasard. Justes étaient donc les guerres menées par le peuple errant pour reprendre possession de sa terre ; et criminelle l’opposition violente de la population locale.

D’où vient cette interprétation de l’histoire juive ? Elle est l’œuvre, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, de talentueux reconstructeurs du passé, dont l’imagination fertile a inventé, sur la base de morceaux de mémoire religieuse, juive et chrétienne, un enchaînement généalogique continu pour le peuple juif. L’abondante historiographie du judaïsme comporte, certes, une pluralité d’approches. Mais les polémiques en son sein n’ont jamais remis en cause les conceptions essentialistes élaborées principalement à la fin du XIXe siècle et au début du XXe.

Lorsque apparaissaient des découvertes susceptibles de contredire l’image du passé linéaire, elles ne bénéficiaient quasiment d’aucun écho. L’impératif national, telle une mâchoire solidement refermée, bloquait toute espèce de contradiction et de déviation par rapport au récit dominant. Les instances spécifiques de production de la connaissance sur le passé juif — les départements exclusivement consacrés à l’« histoire du peuple juif », séparés des départements d’histoire (appelée en Israël « histoire générale ») — ont largement contribué à cette curieuse hémiplégie. Même le débat, de caractère juridique, sur « qui est juif ? » n’a pas préoccupé ces historiens : pour eux, est juif tout descendant du peuple contraint à l’exil il y a deux mille ans.

Ces chercheurs « autorisés » du passé ne participèrent pas non plus à la controverse des « nouveaux historiens », engagée à la fin des années 1980. La plupart des acteurs de ce débat public, en nombre limité, venaient d’autres disciplines ou bien d’horizons extra-universitaires : sociologues, orientalistes, linguistes, géographes, spécialistes en science politique, chercheurs en littérature, archéologues formulèrent des réflexions nouvelles sur le passé juif et sioniste. On comptait également dans leurs rangs des diplômés venus de l’étranger. Des « départements d’histoire juive » ne parvinrent, en revanche, que des échos craintifs et conservateurs, enrobés d’une rhétorique apologétique à base d’idées reçues.
Le judaïsme, religion prosélyte

Bref, en soixante ans, l’histoire nationale a très peu mûri, et elle n’évoluera vraisemblablement pas à brève échéance. Pourtant, les faits mis au jour par les recherches posent à tout historien honnête des questions surprenantes au premier abord, mais néanmoins fondamentales.

La Bible peut-elle être considérée comme un livre d’histoire ? Les premiers historiens juifs modernes, comme Isaak Markus Jost ou Leopold Zunz, dans la première moitié du XIXe siècle, ne la percevaient pas ainsi : à leurs yeux, l’Ancien Testament se présentait comme un livre de théologie constitutif des communautés religieuses juives après la destruction du premier temple. Il a fallu attendre la seconde moitié du même siècle pour trouver des historiens, en premier lieu Heinrich Graetz, porteurs d’une vision « nationale » de la Bible : ils ont transformé le départ d’Abraham pour Canaan, la sortie d’Egypte ou encore le royaume unifié de David et Salomon en récits d’un passé authentiquement national. Les historiens sionistes n’ont cessé, depuis, de réitérer ces « vérités bibliques », devenues nourriture quotidienne de l’éducation nationale.

Mais voilà qu’au cours des années 1980 la terre tremble, ébranlant ces mythes fondateurs. Les découvertes de la « nouvelle archéologie » contredisent la possibilité d’un grand exode au XIIIe siècle avant notre ère. De même, Moïse n’a pas pu faire sortir les Hébreux d’Egypte et les conduire vers la « terre promise » pour la bonne raison qu’à l’époque celle-ci... était aux mains des Egyptiens. On ne trouve d’ailleurs aucune trace d’une révolte d’esclaves dans l’empire des pharaons, ni d’une conquête rapide du pays de Canaan par un élément étranger.

Il n’existe pas non plus de signe ou de souvenir du somptueux royaume de David et de Salomon. Les découvertes de la décennie écoulée montrent l’existence, à l’époque, de deux petits royaumes : Israël, le plus puissant, et Juda, la future Judée. Les habitants de cette dernière ne subirent pas non plus d’exil au VIe siècle avant notre ère : seules ses élites politiques et intellectuelles durent s’installer à Babylone. De cette rencontre décisive avec les cultes perses naîtra le monothéisme juif.

L’exil de l’an 70 de notre ère a-t-il, lui, effectivement eu lieu ? Paradoxalement, cet « événement fondateur » dans l’histoire des Juifs, d’où la diaspora tire son origine, n’a pas donné lieu au moindre ouvrage de recherche. Et pour une raison bien prosaïque : les Romains n’ont jamais exilé de peuple sur tout le flanc oriental de la Méditerranée. A l’exception des prisonniers réduits en esclavage, les habitants de Judée continuèrent de vivre sur leurs terres, même après la destruction du second temple.

Une partie d’entre eux se convertit au christianisme au IVe siècle, tandis que la grande majorité se rallia à l’islam lors de la conquête arabe au VIIe siècle. La plupart des penseurs sionistes n’en ignoraient rien : ainsi, Yitzhak Ben Zvi, futur président de l’Etat d’Israël, tout comme David Ben Gourion, fondateur de l’Etat, l’ont-ils écrit jusqu’en 1929, année de la grande révolte palestinienne. Tous deux mentionnent à plusieurs reprises le fait que les paysans de Palestine sont les descendants des habitants de l’antique Judée (2).

A défaut d’un exil depuis la Palestine romanisée, d’où viennent les nombreux Juifs qui peuplent le pourtour de la Méditerranée dès l’Antiquité ? Derrière le rideau de l’historiographie nationale se cache une étonnante réalité historique. De la révolte des Maccabées, au IIe siècle avant notre ère, à la révolte de Bar-Kokhba, au IIe siècle après J.-C, le judaïsme fut la première religion prosélyte. Les Asmonéens avaient déjà converti de force les Iduméens du sud de la Judée et les Ituréens de Galilée, annexés au « peuple d’Israël ». Partant de ce royaume judéo-hellénique, le judaïsme essaima dans tout le Proche-Orient et sur le pourtour méditerranéen. Au premier siècle de notre ère apparut, dans l’actuel Kurdistan, le royaume juif d’Adiabène, qui ne sera pas le dernier royaume à se « judaïser » : d’autres en feront autant par la suite.

Les écrits de Flavius Josèphe ne constituent pas le seul témoignage de l’ardeur prosélyte des Juifs. D’Horace à Sénèque, de Juvénal à Tacite, bien des écrivains latins en expriment la crainte. La Mishna et le Talmud (3) autorisent cette pratique de la conversion — même si, face à la pression montante du christianisme, les sages de la tradition talmudique exprimeront des réserves à son sujet.

La victoire de la religion de Jésus, au début du IVe siècle, ne met pas fin à l’expansion du judaïsme, mais elle repousse le prosélytisme juif aux marges du monde culturel chrétien. Au Ve siècle apparaît ainsi, à l’emplacement de l’actuel Yémen, un royaume juif vigoureux du nom de Himyar, dont les descendants conserveront leur foi après la victoire de l’islam et jusqu’aux temps modernes. De même, les chroniqueurs arabes nous apprennent l’existence, au VIIe siècle, de tribus berbères judaïsées : face à la poussée arabe, qui atteint l’Afrique du Nord à la fin de ce même siècle, apparaît la figure légendaire de la reine juive Dihya el-Kahina, qui tenta de l’enrayer. Des Berbères judaïsés vont prendre part à la conquête de la péninsule Ibérique, et y poser les fondements de la symbiose particulière entre juifs et musulmans, caractéristique de la culture hispano-arabe.

La conversion de masse la plus significative survient entre la mer Noire et la mer Caspienne : elle concerne l’immense royaume khazar, au VIIIe siècle. L’expansion du judaïsme, du Caucase à l’Ukraine actuelle, engendre de multiples communautés, que les invasions mongoles du XIIIe siècle refoulent en nombre vers l’est de l’Europe. Là, avec les Juifs venus des régions slaves du Sud et des actuels territoires allemands, elles poseront les bases de la grande culture yiddish (4).

Ces récits des origines plurielles des Juifs figurent, de façon plus ou moins hésitante, dans l’historiographie sioniste jusque vers les années 1960 ; ils sont ensuite progressivement marginalisés avant de disparaître de la mémoire publique en Israël. Les conquérants de la cité de David, en 1967, se devaient d’être les descendants directs de son royaume mythique et non — à Dieu ne plaise ! — les héritiers de guerriers berbères ou de cavaliers khazars. Les Juifs font alors figure d’« ethnos » spécifique qui, après deux mille ans d’exil et d’errance, a fini par revenir à Jérusalem, sa capitale.

Les tenants de ce récit linéaire et indivisible ne mobilisent pas uniquement l’enseignement de l’histoire : ils convoquent également la biologie. Depuis les années 1970, en Israël, une succession de recherches « scientifiques » s’efforce de démontrer, par tous les moyens, la proximité génétique des Juifs du monde entier. La « recherche sur les origines des populations » représente désormais un champ légitimé et populaire de la biologie moléculaire, tandis que le chromosome Y mâle s’est offert une place d’honneur aux côtés d’une Clio juive (5) dans une quête effrénée de l’unicité d’origine du « peuple élu ».

Cette conception historique constitue la base de la politique identitaire de l’Etat d’Israël, et c’est bien là que le bât blesse ! Elle donne en effet lieu à une définition essentialiste et ethnocentriste du judaïsme, alimentant une ségrégation qui maintient à l’écart les Juifs des non-Juifs — Arabes comme immigrants russes ou travailleurs immigrés.

Israël, soixante ans après sa fondation, refuse de se concevoir comme une république existant pour ses citoyens. Près d’un quart d’entre eux ne sont pas considérés comme des Juifs et, selon l’esprit de ses lois, cet Etat n’est pas le leur. En revanche, Israël se présente toujours comme l’Etat des Juifs du monde entier, même s’il ne s’agit plus de réfugiés persécutés, mais de citoyens de plein droit vivant en pleine égalité dans les pays où ils résident. Autrement dit, une ethnocratie sans frontières justifie la sévère discrimination qu’elle pratique à l’encontre d’une partie de ses citoyens en invoquant le mythe de la nation éternelle, reconstituée pour se rassembler sur la « terre de ses ancêtres ».

Ecrire une histoire juive nouvelle, par-delà le prisme sioniste, n’est donc pas chose aisée. La lumière qui s’y brise se transforme en couleurs ethnocentristes appuyées. Or les Juifs ont toujours formé des communautés religieuses constituées, le plus souvent par conversion, dans diverses régions du monde : elles ne représentent donc pas un « ethnos » porteur d’une même origine unique et qui se serait déplacé au fil d’une errance de vingt siècles.

Le développement de toute historiographie comme, plus généralement, le processus de la modernité passent un temps, on le sait, par l’invention de la nation. Celle-ci occupa des millions d’êtres humains au XIXe siècle et durant une partie du XXe. La fin de ce dernier a vu ces rêves commencer à se briser. Des chercheurs, en nombre croissant, analysent, dissèquent et déconstruisent les grands récits nationaux, et notamment les mythes de l’origine commune chers aux chroniques du passé. Les cauchemars identitaires d’hier feront place, demain, à d’autres rêves d’identité. A l’instar de toute personnalité faite d’identités fluides et variées, l’histoire est, elle aussi, une identité en mouvement.
Shlomo Sand.

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Shlomo Sand

Historien, professeur à l’université de Tel-Aviv, auteur de Comment le peuple juif fut inventé, à paraître chez Fayard en septembre.
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(1) Texte fondateur du judaïsme, la Torah — la racine hébraïque yara signifie enseigner — se compose des cinq premiers livres de la Bible, ou Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome.

(2) Cf. David Ben Gourion et Yitzhak Ben Zvi, « Eretz Israël » dans le passé et dans le présent (1918, en yiddish), Jérusalem, 1980 (en hébreu) et Ben Zvi, Notre population dans le pays (en hébreu), Varsovie, Comité exécutif de l’Union de la jeunesse et Fonds national juif, 1929.

(3) La Mishna, considérée comme le premier ouvrage de littérature rabbinique, a été achevée au IIe siècle de notre ère. Le Talmud synthétise l’ensemble des débats rabbiniques concernant la loi, les coutumes et l’histoire des Juifs. Il y a deux Talmud : celui de Palestine, écrit entre le IIIe et le Ve siècle, et celui de Babylone, achevé à la fin du Ve siècle.

(4) Parlé par les Juifs d’Europe orientale, le yiddish est une langue slavo-allemande comprenant des mots issus de l’hébreu.

(5) Dans la mythologie grecque, Clio était la muse de l’Histoire.


[www.monde-diplomatique.fr]



Modifié 3 fois. Dernière modification le 15/06/10 02:41 par Sanrival.
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