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Israël, cavalier de l'Apocalypse...
S
9 août 2006 17:33
Israël, cavalier de l'Apocalypse...
Jamal Es SAMRI

Mis en ligne le 08/08/2006
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On voit apparaître en Europe, ici et là, la rhétorique du «choc des civilisations». Pour préparer les opinions publiques au «Nouveau Moyen-Orient» dessiné par les faucons de Washington.



Sociologue


On reconnaît la qualité d'un penseur à la qualité de sa dialectique et à l'usage qu'il fait des faits. Et force est de constater que monsieur Modrikamen use et abuse de la reductio ad hitlerum, la plus piètre des rhétoriques. On dénombre dans son texte près de dix occurrences du terme «nazi», seul ou accompagné... Cette tactique polémique, plutôt triviale, vise à disqualifier, à exclure une personne, une organisation, un pays, du «champ politique», par la comparaison intempestive à un personnage répulsif du passé, tout en évitant un débat de fond avec ceux-ci. Ou sur ceux-ci. Et pourtant cette rhétorique est comme une mise en abîme, de la politique israélienne de ces soixante dernières années. Comme un schème d'intelligibilité.

Voici un Etat qui bafoue toutes les lois internationales, car Israël est au-dessus des lois, au point où l'Onu n'a plus de raisons d'être aujourd'hui, et ce depuis bientôt cinquante ans; qui qualifie tout ce qui lui résiste de terroriste en s'arrogeant le droit de vie et de mort à son encontre; qui porte le terrorisme d'Etat à son paroxysme sous le regard bienveillant d'une «communauté internationale» fantomatique. Et qui se prétend aujourd'hui le bouclier et le modèle de la «civilisation occidentale» (sic), rien de moins. Mais là où monsieur Modrikamen dit juste, c'est qu'aujourd'hui Israël fait effectivement le «sale travail» -elle en a l'habitude, voyez la Palestine-, car ces obus sanctifiés par des rabbins israéliens produisent bien chaos et désolation en terre libanaise (meurtres de civils, destruction de l'infrastructure du pays, marée noire en Méditerranée...). Ont-ils oublié, ces rabbins, les propos du prophète Samuel sur ce roi tant attendu qui finira par leur manger la laine sur le dos... Ces «mains sales» cependant ne servent nullement à la défense d'une quelconque civilisation judéo-chrétienne (existe-t-elle seulement?). Et très peu les intérêts d'Israël, qu'ils soient à moyen ou à long terme, cette guerre ne lui est en rien bénéfique. Sans parler des juifs de la diaspora, c'est-à-dire la majorité... Et si l'ennemi d'Israël est l'Iran, pourquoi Israël ne s'en prend-il pas à son ennemi directement? Deux cents têtes nucléaires qui pointent sur Téhéran, n'est-ce pas assez? Ces «mains tachées de sang» sont plus prosaïquement l'instrument, «les petites mains» supplétives des volontés de puissance américaines au Proche-Orient, c'est-à-dire, tout à la fois «petit gendarme» et contremaître du «Nouveau Moyen-Orient» souhaité par les faucons de Washington. Ce «Nouveau Moyen-Orient» est le dernier avatar des aventures coloniales du XIXe siècle, un jeu de dominos qui jusqu'ici a tourné au fiasco dans la région. Ainsi par «Israël a le droit de se défendre», il faut entendre «a le devoir de défendre son maître». Tout cela est bien moins épique que la lutte à mort contre «l'axe du mal», la magie du verbe a aussi ses limites... Et son maître en a bien besoin, lui, totalement empêtré en Irak. Car le conflit israélo-libanais est en même temps une diversion visant à faire oublier le fiasco irakien (l'inénarrable «guerre contre le terrorisme» des néo-conservateurs) et une guerre par procuration contre l'Iran et la Syrie, ce qui ne manquera pas, croit-on bizarrement à Washington, de retourner la situation en Irak. Mais à Washington, on n'a pas fini de croire! D'où l'obligation de résultat, de retour sur investissement, dans cette guerre au Liban, coûte que coûte, et le permis de tuer octroyé, vaille que vaille, et le temps qu'il faudra, par le grand frère américain, qui décide de qui est dans «l'axe du bien» et qui ne l'est pas. Aussi quelle «disproportion» y a-t-il? «Si tu regardes longtemps un abîme, l'abîme regarde en toi», disait Nietzsche. Car qui n'avance pas recule, même au bord du précipice, n'est-ce pas monsieur Modrikamen... Le malheur est qu'Israël partage avec son maître un rapport déréalisé au monde. Ainsi, qualifier des mouvements de résistance d'«islamistes» ou de «terroristes» pour pouvoir invoquer un vaste complot mondial et aussitôt sonner le tocsin pour la civilisation occidentale en attendant le prochain attentat est épuisant de sottise. Et cela fait près de cinq ans que cela dure. Les cerveaux aliénés et enfiévrés d'experts en tous genres sont trop aveuglés par leur propre aveuglement et l'arrogance qui va avec pour s'en apercevoir. Cette vision du monde n'a de cesse pourtant de renforcer continuellement ces mêmes forces de résistance, notamment en les agrégeant en un front du refus. Rien n'illustre mieux ce décalage face au réel que la stratégie de guerre technologique qu'Israël partage également avec son maître. Jusqu'ici avec les mêmes résultats désastreux! D'où l'obligation d'opération terrestre et de ranger le «zéro mort» aux oubliettes, car «la réalité, c'est ce qui fait mal quand on éteint l'ordinateur».

Mais la folie d'Israël et de son maître, comme toutes les folies, est communicative. On a vite fait de passer du statut de naufragé à celui de naufrageur. Ainsi depuis peu, un pays est en ligne de mire. La «communauté internationale» à la sensibilité à géométrie variable, comme on le sait, a fait son choix. Cela avait été l'Irak, il y a peu; aujourd'hui c'est l'Iran. Car le pays le plus menacé aujourd'hui, ce n'est pas Israël, c'est l'Iran. Si les discours excessifs sont en Iran, les armes de destruction massive sont en Israël. Allez savoir pourquoi, à l'Onu, on préfère les discours. Brossons le contexte: des mouvements de troupes U.S. aux frontières (Irak, Afghanistan...), des ogives nucléaires pointées sur son territoire et une des plus grandes réserves d'hydrocarbure de la planète... Un interdit pourtant: l'impossibilité de se munir tant en nucléaire civile qu'en nucléaire militaire, traité de non-prolifération oblige. En un mot, se résoudre à devenir une seconde Arabie Saoudite, chiite certes, mais docile, heureuse... et américaine, comme il se doit. L'Iran ne s'y résout pas! On est au pays de Mossadegh... Mais l'Iran est un très gros morceau, on n'y entre pas comme dans un moulin: gigantesque territoire, population importante (70 millions d'habitants), niveau culturel élevé (75 pc de personnes alphabétisées), influence sur ses coreligionnaires chiites de l'extérieur... Cela réclame des moyens importants, en infanterie notamment, puisque les guerres ne se gagnent plus par les cieux. Les Etats-Unis sont embourbés en Irak, Israël est très peu peuplée et très occupée... Aussi voit-on apparaître en Europe, ici et là, la rhétorique du «choc des civilisations» et toutes ces billevesées: Nous l'Occident, etc. Il s'agit de préparer les opinions publiques, de chauffer les foules, bientôt il va y avoir du sport... Car ce discours de l'irréductibilité des cultures, insidieux, lancinant et dans toutes les têtes, ne nous y trompons pas, équivaut à répondre à cette si belle annonce, de la beauté de la mort: cherchons désespérément un troisième cavalier de l'Apocalypse, pour en finir... L'Europe est-elle prête pour une folie à trois? Parce que, monsieur Modrikamen, sans nul doute, lui, l'est.
S
9 août 2006 17:33
Cet article est une réponse à celui que je poste à la suite.
S
9 août 2006 17:35
Israël, sentinelle de notre liberté
Mischaël MODRIKAMEN

Mis en ligne le 03/08/2006
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La guerre est parfois nécessaire. Les leaders du G 8 l'ont bien compris. Par réalisme, ils ont donné leur feu vert implicite à Israël pour faire le sale boulot contre les «nazislamistes».



Avocat


Le 11 septembre 2001, l'islam jihadiste a officiellement ouvert les hostilités contre le monde libre, musulman et non musulman, commettant au nom de sa lecture de l'islam les pires atrocités, en majorité contre des civils. L'islamisme voue une haine mortelle au monde non musulman et à l'Occident.

Darfour, Ethiopie, Israël, Gaza, Liban, Irak, Iran, Afghanistan, Inde, Pakistan, Bali Philippines... les zones de conflits larvés ou ouverts s'étendent, mois après mois. L'islamisme se développe comme un cancer sur le terreau de l'islam, orphelin de sa grandeur, tout comme l'hitlérisme s'est épanoui en raison du culte de l'autorité et du nationalisme extrême dans la tradition germanique.

Israël, à nouveau agressé gratuitement, démontre au quotidien sa détermination, le courage de sa population et de ses soldats, face aux «nazislamistes» du Hamas et maintenant du Hezbollah. Avez-vous remarqué: ils défilent comme leurs mentors iraniens en faisant le salut hitlérien? A chacun ses références. Les pertes de Tsahal sont lourdes, la population d'Israël souffre. 750 000 citoyens israéliens dorment depuis trois semaines dans les abris, mais la détermination de ce petit peuple démocratique demeure intacte face à ses ennemis sanguinaires...

Depuis Gaza et le «Hezbollaland», dont Israël s'était définitivement retiré, les «nazislamistes» adressent un message clair: leur seul objectif n'est pas la libération de terres arabes, mais uniquement la destruction totale d'Israël. Tant qu'il y aura des «nazislamistes», Israël ne doit plus l'oublier avant de renoncer à la Judée et à la Samarie, au coeur même du pays.

Les Etats-Unis se battent, l'Angleterre et l'Australie s'impliquent dans cette confrontation mondiale contre les forces du mal. Hélas, une large partie de notre vieille Europe hésite, refuse de choisir son camp. L'Espagne d'Aznar était exemplaire. Celle de Zappatero est honteusement munichoise. Le syndrome «EURABIA» comme le dénonçait fort justement «The Economist», dans une couverture récente. L'Europe, héritière de Jérusalem, Rome et Athènes, ne croit plus à grand-chose. Le relativisme et la perte de nos valeurs ont gangrené notre pensée et notre analyse.

Apparemment, de nombreux faiseurs d'opinions (enseignants, journalistes...) et décideurs (à gauche et à droite) ont d'ores et déjà fait leur choix. Ils se rendent sans combattre à l'islamisme. Au «besser rot dan tod» des pacifistes, a succédé le choix de la soumission molle aux diktats. Ils optent pour la dhimmitude intellectuelle, un statut d'inférieur accordé aux non-musulmans chrétiens en terre d'islam. Selon les rapports officiels de l'éducation nationale, on ne peut déjà plus enseigner certaines théories scientifiques ou encore la Shoa dans nombre d'écoles en France à forte proportion d'élèves maghrébins, sous peine de provoquer une émeute. Nul ne s'en offusque parmi les dirigeants français. Frileux? Non, simplement capitulards!

Ces faiseurs d'opinions et autres décideurs anticipent déjà l'évolution qui nous est promise ouvertement par certains leaders du monde arabo-musulman. Le président algérien Boumédienne ne prédisait-il pas que «les musulmans conquerront l'Europe avec le ventre de leurs femmes», déclaration réitérée par Khadafi qui déclarait en avril 2006 au Mali que les 50 millions de musulmans d'Europe, avec l'aide de la Turquie, feront de l'Europe une terre d'islam et ce sans combat. Les projections démographiques démontrent que nombre de capitales et villes d'Europe seront à brève échéance à majorité musulmane (Amsterdam, Marseille...). L'application de la charia y est un des objectifs déclarés des islamistes.

La «lâcheté» des combattants du Hezbollah, dénoncée par M. Egeland, secrétaire adjoint de l'Onu dans un communiqué de ce 24 juillet, qui s'abritent volontairement au milieu des civils, est passée sous silence. Ces boucliers humains ne sont-ils pas que des martyrs à leurs yeux? Pourtant Israël et ses pilotes font le maximum pour éviter les pertes de vies humaines dans la population civile. Chaque frappe, guidée par laser et satellite, fait l'objet d'un premier passage de reconnaissance visuelle pour tenter de s'assurer que des civils ne seront pas touchés. Certaines actions, notamment contre le QG du Hezbollah à Beyrouth, sont précédées de lâchers de tracts, invitant les populations à s'éloigner de la zone de combat. Un général canadien, ancien casque bleu, déclarait qu'Israël «mettait à l'évidence tout en oeuvre pour limiter les pertes civiles». L'intervention de l'Occident pour libérer le Kosovo, une campagne de frappes aériennes intensives, a elle causé la mort de 10 000 personnes, essentiellement civiles.

Alors que le Hezbollah tire ses milliers de roquettes et missiles sur Israël, des analystes en chambre dénoncent une riposte «disproportionnée» de l'Etat hébreu au motif qu'il y aurait plus de morts côté libanais que côté israélien. Ils savent pourtant que la guerre consiste à «terrasser l'adversaire afin de le mettre hors d'état de résister» (Clausewitz) et répond à certaines contraintes tactiques et stratégiques. La guerre n'est jamais belle ni morale mais elle est parfois nécessaire. Les leaders du G 8 l'ont bien compris. Par réalisme et non par cynisme, ils ont donné leur feu vert implicite à Israël pour faire le sale boulot...

Et la situation des chrétiens du Liban? Pourquoi passer sous silence le soutien de nombreux chrétiens du Liban à cette guerre? Eh oui, ils demandent à Israël de finir le travail et de les débarrasser de la bête islamiste. Ils savent eux, vrais Libanais, qu'une paix durable peut s'établir entre le Liban et Israël avec lequel n'existe aucun contentieux territorial. Plus fort encore, de nombreux médias arabes font porter clairement la responsabilité du bain de sang sur le Hezbollah. L'«Arab Times» du Koweït écrit que «les opérations de Tsahal au Liban vont dans le sens des intérêts arabes et de la communauté internationale». Oui, vous avez bien lu!

Très inquiétant enfin, certains notamment à l'extrême gauche et à l'extrême droite sont d'ores et déjà les alliés actifs des «nazislamistes» avec qui ils partagent leur haine du monde libre. Leurs héros sont les dictateurs Castro, Chavez ou encore Louchenko et le nazi iranien Amadinhejad. Ils appellent ouvertement à un nouvel holocauste d'Israël et donc du seul état juif de la planète. Certains quotidiens, pourtant respectables, leur réservent déjà leurs colonnes...(1)

Face à ces menaces, de nombreux citoyens européens votent malheureusement avec leur pied. Ils partent. Ils désertent une Europe, pour eux en perdition. Il faut savoir que pour la première fois dans son histoire, le nombre de Hollandais de souche qui ont quitté les Pays-Bas (en grande majorité pour les Etats-Unis et l'Australie) a dépassé en 2005 le nombre d'immigrants chez notre voisin du nord.

Mais néanmoins, un courant d'opinion se dessine en Europe même. Il rejette la pensée dominante réductrice. A ses yeux, Israël est la sentinelle de notre liberté. Ce courant est peut-être minoritaire et même conspué, comme l'était Churchill en 1932, considéré comme un fauteur de troubles et un va-t-en-guerre par ses concitoyens parce qu'il dénonçait déjà le danger nazi et plaidait pour la liquidation immédiate de Hitler. Nous savons que notre heure viendra. Entretemps, Washington et Jérusalem sont fermement résolus à lutter et restent les phares du monde libre. Ils sont des repères courageux et réconfortants pour une Europe à la dérive. Grâce à eux et à tous ceux qui refusent la soumission, nous vaincrons le «nazislamisme», avec l'aide courageuse des musulmans lucides qui oeuvrent au renouveau pacifique de leur civilisation.

(1) NdlR: Si radicale soit l'idée du remplacement d'Israël par un Etat palestinien binational soutenue dans l'opinion de Nico Hirtt («C'est le sionisme qui mène à la guerre» dans nos pages Débats - LLB du 25/07), elle ne peut être traduite par un «appel à un nouvel holocauste d'Israël».
 
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