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Islam VS Innovation
V
21 décembre 2007 10:42
L’islam est-il hostile à l’innovation?



Sur les 57 Etats membres de l’Organisation de la conférence islamique, la moyenne des dépenses en recherche et innovation est six fois inférieure à la moyenne mondiale. Pourquoi ?

Nasir al-Din al-Tusi et Ibn al-Nafis sont des noms sans doute moins familiers à beaucoup de gens que ceux d’Isaac Newton ou d’Albert Einstein. Mais ces savants du monde musulman, et ainsi que d’autres, des 12e et 13e siècles, appartiennent au panthéon des penseurs qui ont imprimé sa direction à la science moderne. Comme celle de la Chine, l’histoire de la science et de l’innovation du monde musulman est celle d’une période de grand épanouissement suivi d’un déclin rapide et prolongé. De nos jours, les dépenses en recherche et en développement dans les 57 Etats membres de l’Organisation de la conférence islamique (OIC) atteignent à peine 0,38% du produit intérieur brut, pourcentage à comparer à une moyenne mondiale de 2,36%. Ce n’est pas simplement un indice de pauvreté relative: les Etats producteurs de pétrole comme l’Arabie saoudite et le Koweit figurent parmi ceux qui investissent le moins en termes de pourcentage du PIB. En 2005, les 17 pays du monde arabe ont produit ensemble 13 444 publications, soit moins que les 15 455 de la seule Université d’Harvard. Une étude menée en 2002 sur la science dans la région n’a pu identifier que trois domaines d’excellence: technologies de désalinisation, reproduction des chameaux et recherche sur la fauconnerie. C’est ce qui a conduit certains commentateurs à avancer l’idée qu’il y aurait dans l’islam quelque chose qui est hostile à l’innovation. Mais le tableau commence à changer.


En 2005, les 17 pays du monde arabe ont produit ensemble 13 444 publications, soit moins que les 15 455 de la seule Université d’Harvard.


Fondation pour la recherche

A travers le monde musulman, les 12 derniers mois ont été ponctués par des annonces qui attirent l’attention. En mai 2007, les Emirats arabes unis ont lancé une fondation dotée d’un budget de 10 milliards de dollars pour créer des centres de recherche dans les universités arabes. Au Nigeria, le gouvernement a versé 5 milliards de dollars à un fonds de développement de la technologie du pétrole, qui a vocation à soutenir la recherche et l’enseignement. Au Qatar, une cité de l’enseignement de plus de 40 hectares a été construite dans les environs de Doha, elle accueille les campus internationaux de cinq des plus importantes universités du monde. Auparavant, en août 2006, le roi Abdullah d’Arabie saoudite avait posé la première pierre d’une université de 2,6 milliards de dollars consacrée à la science et à la technologie. En décembre dernier, le président de l’Egypte, Hosni Mubarak, a lancé « une décennie de la science et de la technologie ». A un niveau multilatéral, l’accent est mis sur la science et l’innovation. En 2005, l’OIC annonçait un programme d’action de dix ans, définissant des cibles pour une réforme de l’enseignement et proposant que vers 2015 les Etats membres devraient se proposer de consacrer 1,2% de leur PIB dans la recherche et le développement. Une dynamique particulière est donnée par les nations riches en pétrole, qui voient dans l’innovation la clé de leur prospérité à long terme. Jusqu’où et avec quelle vélocité chacun de ces pays pourra-t-il se hisser sur les tableaux de marque de la ligue de l’innovation, cela reste à voir. Peu d’entre eux ont quelque chance de pouvoir concurrencer dans un avenir prévisible l’Europe, le Japon ou les Etats-Unis, ou encore les puissances scientifiques émergentes telles que la Chine et l’ Inde. Mais, tout comme de petits pays tels que la Finlande, l’Irlande et Singapour ont su écrire, dans les dix dernières années, quelques-unes des « success stories » de l’innovation mondiale, de même le monde musulman pourra un jour nous surprendre. En Occident, grâce aux efforts de Richard Dawkins, Christopher Hitchens et d’autres, on constate une tendance renouvelée à considérer la science et la religion comme des pôles opposés. Partout ailleurs, on accepte souvent plus volontiers que la foi a sa place à côté de la preuve rationnelle et du raisonnement. Un nombre croissant de théocraties islamiques apporte un soutien exceptionnel à la recherche scientifique. L’Iran, pour nous en tenir à cet exemple, a été le premier pays du Moyen-Orient à développer une lignée de cellules souches embryonnaires humaines.
V
21 décembre 2007 10:43
Fuite de cerveaux

La voie vers un monde islamique plus innovant n’est pas sans obstacles. Quelques redoutables problèmes demeurent. Une partie considérable de l’augmentation des fonds destinés à la recherche est dirigée vers la technologie militaire, guidée davantage par la géopolitique que par la quête de connaissances nouvelles. Les avancées iraniennes en matière de technologie nucléaire ne seront probablement pas considérées dans d’autres pays avec la même bienveillance que les progrès de l’industrie du logiciel en Malaisie. Il y a encore une substantielle fuite des cerveaux à partir du monde musulman, de nombreux savants et ingénieurs de talent préférant poursuivre leurs carrières aux Etats-Unis et en Europe. Rien pour l’instant ne permet de croire à un flux de retours comme ceux qui ont eu un impact si positif en Chine et en Inde. Ultime et plus fondamentale question: des sociétés qui souvent résistent encore à la démocratie et à la libre discussion peuvent-elles devenir des foyers de créativité et d’invention ? Comme le dit Pervez Hoodbhoy, éminent savant pakistanais, dans la conclusion d’un article paru récemment dans Physics Today : « Le combat pour donner accès à la science doit aller de pair avec une campagne beaucoup plus ample pour écarter une orthodoxie rigide, et y faire entrer la pensée moderne, les arts, la philosophie, la démocratie et le pluralisme ».

James Wilsdon, Londres

* L’auteur dirige le projet Atlas des idées de la cellule de réflexion Demos. Article distribué par le Service de Presse de Common Ground (CGNews), accessible sur www.commongroundnews.org. Source: Financial Times.
J
JD
21 décembre 2007 14:10
Citation
Vador a écrit:
des sociétés qui souvent résistent encore à la démocratie et à la libre discussion peuvent-elles devenir des foyers de créativité et d’invention ?

je pense que toute la question est là.
l'innovation c'est aussi le fait de sortir des sentiers battus et de remettre en question les anciennes pratiques et les anciennes façons de penser.
or les religions qui peuvent être novatrices à leur création ont ensuite plutot tendance à favoriser le conservatisme et le conformisme plutot que l'innovation.
"Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons." (Albert Einstein / 1879-1955)
t
21 décembre 2007 14:41
Vador et JD n'ont pas compris les différentes acceptions du mot innovation
bn Abbâs- qu'Allah soit satisfait de lui - rapporte que : " L'Envoyé d'Allah SAW a dit : Celui qui encourt la colère d'Allah en donnant satisfaction aux gens, Allah abat sur lui Son courroux et rend irrité contre lui ceux même auxquels il a donné satisfaction en encourant la colère divine. Et celui qui satisfait Allah en s'exposant à la colère des gens, Allah l'agrée et rend satisfaits de lui ceux qu'il a irrités, en recherchant l'agrément divin en embellissant ses actes et ses paroles à leurs yeux"[ Rapporté par At- Tabarânî].
V
21 décembre 2007 15:51
Citation
Tarik Ouaazizi a écrit:
Vador et JD n'ont pas compris les différentes acceptions du mot innovation

tu pourrais aussi nous rappeler nos dates de naissance , notre plat favoris et le nom de jeune filles de nos mamans respectives , tu semble connaitre tellement de choses à notre sujet ..........
E
21 décembre 2007 16:39
Je suis inquiet, j'espère que mon cerveau ne va pas s'enfuir aux USA. Du coup je vérifie tous les 2 heures qu'il est toujours à sa place! Je n'aime pas les USA, je crains aussi le froid donc si mon cher cerveau a décidé de mettre les bouts j'espère qu'il choisira un pays agréable!!
Pourquoi les états arabes se mettraient à innover? Ils ont les moyens d'acheter ces innovations aux pays occidentaux qui leur les laissent à prix d'amis!!!
 
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