AIEA: accord USA-Europe sur une condamnation de l'Iran
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VIENNE (AFP) - Les Etats-Unis et l'Europe sont parvenus mardi soir à une résolution de compromis stigmatisant l'Iran pour ne pas avoir déclaré certains aspects de son programme nucléaire mais repoussant jusqu'en juin d'éventuelles sanctions internationales, ont rapporté des diplomates.
Le projet de résolution, établi à l'issue d'âpres négociations en coulisses par les Etats-Unis, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, doit être soumis au conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui est réuni depuis lundi à Vienne.
agrandir la photo Il doit auparavant être visé par les autres membres du conseil, dont les pays non-alignés. De surcroît, il peut encore être amendé par certaines capitales avant d'être soumis aux 35 gouverneurs formant l'exécutif de l'agence de sûreté nucléaire de l'Onu, a souligné un diplomate occidental.
Washington, qui accuse Téhéran de mettre au point l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, voulait faire adopter avec le Canada et l'Australie une résolution condamnant l'Iran pour avoir manqué à ses obligations de non-prolifération en mettant secrètement au point pendant près de vingt ans un ambitieux programme nucléaire.
Mais les Européens plaidaient en faveur de la poursuite de la diplomatie "constructive" engagée en octobre avec Téhéran, malgré de nouvelles omissions constatées dans les informations transmises à l'AIEA par le régime islamique sur ses activités nucléaires.
Le texte de compromis, dont l'AFP a obtenu une copie, condamne l'Iran pour avoir notamment omis de révéler en octobre qu'il disposait des plans d'une centrifugeuse sophistiquée (P-2) destinée à enrichir de l'uranium.
Il constate, "avec la plus vive inquiétude" que la déclaration de Téhéran "ne donne pas une image correcte, complète et finale du programme nucléaire (iranien), présent et passé".
Mais le texte ne déclare pas formellement l'Iran en contravention avec le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), ce qui entraînerait la saisine immédiate du conseil de sécurité de l'Onu, seul habilité à imposer d'éventuelles sanctions internationales au régime islamique.
La résolution repousse en outre à la prochaine réunion du conseil des gouverneurs, prévue en juin, les "réponses devant être apportées aux omissions constatées".
"Le débat en cours au conseil des gouverneurs porte sur ce que pourraient être des résolutions équilibrées sur l'Iran et la Libye", avait déclaré avant l'accord américano-européen le directeur général de l'AIEA, Mohamed ElBaradei. "Certains gouverneurs voudraient souligner le côté positif, d'autres le négatif. En fin de compte, j'espère que nous parviendrons à des résolutions équilibrées sur ces deux questions", avait-il dit.
"Compte-tenu de notre très bonne coopération avec l'agence, il ne devrait pas y avoir de résolution ferme déposéee contre l'Iran", avait pour sa part estimé l'ambassadeur iranien à l'AIEA, Pirooz Hosseini.
Lundi, M. ElBaradei s'était dit "très inquiet" au sujet des omissions de Téhéran qui, selon lui, "mettaient un bémol à la politique de transparence claironnée" par l'Iran. Il avait ensuite exigé pour l'avenir "une transparence totale" du régime islamique.
M. Hosseini avait alors assuré que son pays allait fournir à l'agence "toutes les informations qu'elle jugerait nécessaires, conformément au protocole additionnel" au TNP signé en décembre par Téhéran mais pas encore ratifié par le parlement iranien.
Malgré ces nouvelles promesses de coopération de la part de l'Iran, M. ElBaradei avait indiqué que l'AIEA poursuivrait ses investigations sur la nature, civile ou militaire, du programme nucléaire iranien.
A Téhéran, le chef de la diplomatie Kamal Kharazi a déclaré mardi que l'Iran "n'acceptait pas" d'être déclaré en violation des traités internationaux ni placé sur le même plan que la Libye par l'AIEA car, contrairement à Téhéran, Tripoli a officiellement reconnu avoir cherché à acquérir des armes atomiques.
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