KAYFA YAGFOU MINA EL HAYATE, MANE LAHOU HATIHI EL OYOUBE ou COMMENT ÉCHAPPER A LA VIE, QUAND ON A TOUS CES DÉFAUTS ?
RÉSURGENCE
Comme une couleuvre qui s'avale la queue Pour s'enfUIr en son fort intérieur... Sagesse ? Comme un scorpion chauffé à blanc Qui se pique pour mourir... Courage ? J'exploite mes douleurs pour crier mes misères Et mes insomnies pour railler les vers. Cynisme ? N'est-ce pas se moquer de l'argile Où nos miasmes rampent, Et du temps qui nous rend si fragiles ? Dépit existentiel !?
POSTURES ET IMPOSTURES
Voici une fille violée qu'on veut marier de force. A son violeur évidement pour sauver la face. La famille, la société aiment cette justice-là!
L'hymen est parti, à toi macho la victime, Saignante et rodée sur sa croix, Son calvaire est le lit, horreur capitale!
Pour en jouir toute la vie elle se rappellera Que la religion dit amen, aux premières fatwas, Et le droit des humains, le cocu en est là.
Sauf que la fille prend les devants, Pour sauver son honneur et maudire Le pays, avant de s'occire tragiquement
Se saigne sur les rails ou se pend Le peuple de Hakkaoui se morfond Le parlement absentéiste et moutonnant Reprendra-t-il les devants ?
Celle-là est une bonne, dit-on Son père décide de la marier Elle décide de se défenestrer En sautant du balcon de ses employeurs Devant une foule en spectacle qui attend.
Hier, en mal de haine nazie, c'était un blond, Un filleul de viking, suédois, finlandais ou danois Qui a étala près d'une centaine d'innocents.
Hier encore, ce fut un jeune américain, armé, Pléonasme, qui aurait voulu tuer toute la terre, Son école la première, après ses parents !
Là des échos, après la parodie du printemps. A Tunis, Bouazizi devint célèbre, Illuminant la révolte par son autodafé En chassant la dynastie des Zine !
La Révolution arabe est en délire Le peuple se fâche au Yémen et au Caire La rue, après les funérailles et les tirs Sur les processions a chassé les tyrans !
On se souvient de l'holocauste d'Iraq Et du pendu si cher aux Bush, Saddam... Pour leurs mensonges sordides Qu'ils soient à jamais maudits
On se souvient de Bel Ladden, coulé En mer... dans un boc le ciment ? Qui croire quand l'Amérique vous ment ?
Après la promenade de Sarko et de l'Otan, Voilà qu'on commence à oublier la Lybie, Et son inénarrable et fantasque dictateur. L'empereur d'Afrique, Kadhafi Mouâmar !
Quand depuis un an, la Syrie sous le Lion Bachar, se déchire alignant soixante mille âmes Pour le moment.... Et leurs débris dans les fosses communes, Sous les yeux de la Russie et de la Chine
Alors que ce n'est pas fini, gageons, Que demain se sera le tour de l'Iran !
Chacun connait la suite du feuilleton Seule les méthodes changent Gardant ses mensonges au même slogan : " L'Amérique a peur pour Israël, Celle-ci l'exploite en lui faisant rappeler "
A KHITY
Ma lubie, mon ersatz de hobbies, S’accroche à Jésus pour m’astreindre à subir L’épreuve sanglante de sa croix. Imaginez que c’est la lune et que Mahomet La salue du sabre pour la donner avec la foi
Avatar sur potence à l’aune des galères Et du sacré secret et gibet des dames. Prend place, mon âme, et quitte ce moine Ses habits, ses pamphlets et son programme.
Le délire est plus vrai que la girouette Le vol des dragons ou le cri des mouettes Cette éprouvette et ses tours d’épouvante Ses cycliques spirales et ses pirouettes
E pur se muove Ivre de jour, ensorcelée de nuit, Gaia, dans son vertige inaccessible, Ne cesse de geindre et de s’éclater Sous les cruelles épreintes de ses voluptés.
Luxuriante Aphrodite, Diane pécheresse, Elle nous façonne au manège des rondes, Tels de vieux fruits, érodés par des ans, Afin de nous porter comme ferments, à raison, Dissous du registre mémorial des présents.
Solution partielle à problèmes constants Tiyaqen fi Allah, me dit spontanément Khity Saadia, ce 7 janvier 2013, d’Agadir, Evanescente, ô laconique Alzheimer !
Ma mère, a supporté le caractère, La voix, les dérives et les coups du macho, Illustre père, afin de veiller sur ses enfants Malgré la guerre, les privations et les calvaires. Ils se sont battus pour qu'on soit là.
VIEILLESSE
Les dols et les faiblesses riment avec vieillesse. Je n’ai que les regrets comme sagesse Et les plaintes comme ultime combat.
Les feuilles qui tombent, quand plient les branches, Sous la scie des saccages municipaux Qui les mènent au feu, Ne verront pas les troncs taillés revivre Et les bourgeons fleurir sur les nids Pour devenir les étoiles du paradis.
Moisis sur la grève, les platanes fantômes Iront par billes, étouffer leurs cheminées Et joncher la terre de leurs cendres inutiles.
VIENS, MA SŒUR
Viens, ma sœur on va éteindre le soleil Viens, mon amie on va faire le noir Viens, camarade on va s’enterrer
Viens, on va pleurer d’être nés Infirmes, sans toit, ni plan de trajet...
Viens, on va pleurer d’être nés femmes Ferrailles, inférieures et aliénées
Viens, pleurer d’être nés africains, Musulmans analphabètes et marocains, Pauvres, sur les monts, dans la neige Ruraux, incultes, sans soutiens Comme ici et partout, peut-être !
Viens, on va pleurer de n’être pas Allemands, suédois ou anglais...
Viens, on va pleurer d'être nés Nazis ou prorusses, sous Napoléon Ou les nouveaux impérialistes...
Viens, regretter d'être turcs et afghans, Et pas indous, chinois ou nippons !
Viens, regretter d'être nés serfs, Soldats sous les rois très chrétiens, Ou paysans, sous les romains
Viens, on va pleurer d'être maures, Andalous sous l'inquisition et pas catalans, Espagnols, sous Isabelle la catholique Ou Charles Quint, le bucolique
Viens on va regretter d'être égyptiens Fils de Cléopâtre, de Néfertiti et d'Amon Ra La lignée des prêtres et des pharaons
Viens, on va pleurer d'être grecs Fils de Socrate et de Platon Adeptes de Zeus et d'Aphrodite Otages, comme nous, du FMI
Viens, on va regretter d'être romains Fils de la louve de Rémus et Romulus Sous les lumières de Cassiopée
Viens, on va regretter d'être italiens Nés du Pape et de Ruby Berlusconi
Viens, on va regretter les gladiateurs, Bêtes d'arènes que les Césars pour jouer, Offraient aux latins pour jouir, à regarder tuer.
Viens, on va pleurer d'être nés, singes Et dromadaires, accouchés par les arbres Et des dunes du désert
Viens, on va pleurer d'être nés, Anges sans ailes, diables sans queue, Femmes sans seins, hommes sans têtes, Cafards pour les uns, scorpions et vipères ! Pour Kirane, ses démons, ses crocodiles !
Viens, on va pleurer d'être nés, indiens, Mayas, incas, aztèques ou mexicains, Du lama, du Chili, au cheval des amazones
Nées chèvres, vaches à traire ou mulets Viens, on va braire et meugler, Hennir et aboyer.
Viens, on va pleurer de n'être pas nés Serpent, tigre, éléphant ou lion
Viens, on va rire de n'être pas nés; seigneurs De guerre, banquiers et empereurs, Ou les deux, concomitamment, Comme Crésus, faits tyrans, devenus martyrs.
Viens, on va pleurer de n'être pas nés anges Ou démon, avec des cornes et des yeux ronds La queue pointue et les dents rouges
Viens, on va regretter d'être nés fantômes Goules en mal de karma et de résurrection
Viens, on va regretter d'être nés sans corps, Spectres, sans aura, vampire sans dents, Les idées obscènes ou chargées à blanc
Viens, on va regretter d'être nés, Comme des papillons de nuit. Ephémères ailes de papier, Etendues froissées sur les murs Entre corbeilles entre et urinoirs.
Viens, on va regretter d'être nés sur cette pierre, Ce terreau aux miasmes fécaux, sans libertés, Humus mortel, en esclaves féconds Pour combler les cimetières.
Viens ma sœur ou mon frère, Pourquoi tant de réticences à s'unir, Quelle différence y a-t-il entre nous ? Mais pourquoi s’unir
On va faire le noir sur nos idées, Oublier ce qu'on nous a dit, Les plaisirs et la philosophie : Viens, mon âme on va sortir d'ci !
J'AURAIS VOULU
J'aurais voulu être une encyclopédie Un Google, un Wiki dans toutes les langues, Riches d'infos et de connaissance, De techniques et de sciences ...
Sur la terre et le ciel, le cosmos, l'univers L'avenir, le passé, l'au-delà et en moi-même, L'infiniment petit et le secret de la matière
Mais pas seulement, je veux connaître, Les planètes que Dieu a créées, loin d'ici, Avant qu'elles ne s'échappent Ou qu'elles n'aillent dans les trous noirs
Mais aussi, je veux connaître, Les sentiments que l'on me cache Les paroles inaudibles, les sens Que j'ignore et ne je sais pas dire Ni comment les nommer !
CYNOCIDE A cause des chiens, De leurs crottes, de leurs cris J'ai mal dormi, les ires de Lamie, La révolte des souris Le rêve que je n'ai pas suivi Et le songe qui m'a fui
A cause des chiens, Qui allument leurs fours et leurs meules Incendiant les forets Et qui nous enfument
De nuits et de jours, comme des rats Mêlant les fumées de leurs volcans Aux odeurs des brumes
A cause des chiens, De leurs crottes, de leurs cris, Les maux que j'ai trouvés, Que je n'ai pas pu ôter J'ai râlé, j'ai toussé, j'ai pissé, j'ai craché !
Il me fallait une cible, Mais j'en ai beaucoup trop, Et je me suis retenu pour ne pas terminer Laissant la malédiction frapper Pour me venger.
J'étais là avant l'aube, Alors que les muezzins N'étaient ni circoncis ni bien réveillés..
Je suis entré entre deux chimères, Deux utopies, des cauchemars Où je luttais pour sommeiller.
Les idées en boucle, sans rigueur ni répit, Hérissées d'épines, me taquinent :
Stress et angoisses, intrusion sans gênes, Pour y penser, en non stop, de l'autre à l'une Vous m'avez compris, Elles n'ont pas arrêté !
Assez mon âme, Laisse ce corps ronfler en paix, Sinon demain, Il ne pourrait plus te porter !
NOMBRILISME CYNIQUE
Proche de dieu, la ‘’Bonté Divine’’, Faite docteur légiste et médecine Voluptueux mépris, summum de la sottise Le mesquin impeccable Assume avec orgueil la fuite en avant.
Dans sa sublime et mesquine bêtise, L’ignare et antinomique confrère, ‘’Le Destin’’, frappe au hasard ses pairs Commettant l’injustice et l’impair.
DR IDRISSI MY AHMED, A KENITRA, PREMIERE EDITION LE 06-10 JANVIER 2013