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Incursion dans le camp de l'Ein, Naplouse
S
20 septembre 2007 13:56
Il est trois heures du matin dans le camp de l’Ein, à l’ouest de la ville de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie. Peu après le passage du « crieur » du Ramadan, qui passe dans les rues, réveiller les habitants pour le petit déjeuner d’avant l’aube, les réfugiés sortent difficilement de leur sommeil. Tout à coup, alors que les femmes finissent de préparer la nourriture, des explosions se font entendre non loin de là.

Les combattants palestiniens du camp, qui arpentent les rues la nuit, se mettent à tirer et le fracas des balles réveille en sursaut les réfugiés. Les jeunes hommes se téléphonent pour comprendre ce qui se passe « Il y a plusieurs dizaines de jeeps israéliennes à l’entrée du camp » témoigne l’un d’entre eux.

C’est alors qu’un des capitaines de l’armée israélienne se met à hurler dans son haut parleur « tout le monde sort de sa maison. Dehors, dehors ! » Ses demandes restent lettres mortes, mais alors qu’il tente à nouveau d’alpaguer les réfugiés, les résistants tirent, supplantant sa voix de coups de feu réguliers.

Il réplique alors d’un ton cynique : « Ne vous énervez pas, nous n’avons pas encore commencé. » Les jeeps prennent place tout autour du camp, l’encerclant totalement. Les habitants allument spontanément la télévision locale : « les soldats sont partout : ils prennent position sur le haut des immeubles aux alentours. Ils placent leurs snipers. » Témoigne Majd. Les tirs ne cessent de résonner durant toute la première partie de la matinée, suivi de près par le hurlement des enfants terrorisés.

Lorsque le soleil est bien levé, des voix masculines s’élèvent dans les ruelles : « allahou akbar wa lila’ilhamd ! » crient elles, suivit par quelques enfants. On apprend qu’un groupe de soldats voulant pénétrer dans une des maisons du camp s’est fait prendre à partie par les habitants qui leur jettent détritus, pierres et insultes. Les soldats israéliens ne pénètrent pas directement dans les ruelles étroites, ils entrent dans les premières maisons, cassent les murs des voisins et passent ainsi d’une maison à l’autre.

Il est près de huit heures du matin et les résistants se sont mis en place dans les rues parallèles à l’emplacement de la majorité des jeeps israéliennes. Trois puis quatre combattants en armes, certains masqués, s’amassent près de la ruelle qui leur permet de tirer directement sur les jeeps. Hommes, femmes et enfants se pressent au pas de leurs portes, curieux de voir les combats faire rage. Ils partagent alors, entre voisin, l’angoisse et la peur, ne s’éloignant pas de leur maison, sachant qu’au bout de la ruelle, la mort les attend. Sporadiquement, des explosions retentissent.

Les combattants répliquent, envoient des bombes artisanales dans la ruelle sachant que dans les maisons proches, les soldats creusent leur tunnel chez les habitants : ils approchent. Les hauts parleurs des mosquées sont mis à disposition et les messages de demande d’aide à la ville s’élancent dans la vallée : « Le camps de l’Ein est sous siège et les habitants ont besoin de vous ! » entend-on. Mais l’aide ne viendra pas.

Les journalistes commencent à arriver non loin de l’entrée principale du camp, ainsi que des organisations internationales, notamment médicales. La nouvelle se répand : un jeune palestinien de 16 ans a été tué, voulant se rebeller contre le passage de l’armée chez lui. Le silence s’installe dans les rues, les habitants ne disent mot. Puis, les tirs reprennent et c’est à la télévision que les réfugiés entendent qu’un soldat a été tué et un autre blessé par les tirs des combattants.

Le camp est coupé en deux par un immense boulevard où s’amassent la plupart des jeeps. Lorsque l’attaque se précise dans l’autre partie du camp, certains résistants prennent un peu de répits, confie leurs armes aux jeunes ravis de pouvoir les aider et entrent dans les maisons pour se restaurer. « Les pauvres » témoigne une habitante, « Ils n’ont pas dormi ni mangé de toute la nuit. » L’un d’entre eux trouve le sommeil, protéger par des jeunes qui ouvrent l’œil à sa place. Il dort dans la rue, son masque remonté sur son crâne et son arme serrée contre lui comme sa seule garantie de survie.

Il ne sommeillera qu’une demi heure, surpris par la reprise intense des tirs. Des blessés arrivent en trombe dans les maisons les plus protégées des attaques israéliennes où des membres du Croissant Rouge tentent d’apaiser la douleur crée par les balles transperçant les corps de ces jeunes civils.

L’appel à la prière du Maghreb retenti, chacun se presse pour rompre le jeûne de cette fin de journée mouvementée en plein cœur du mois sacré de Ramadan. Des combattants se réunissent dans la rue, en petit groupe autour d’un repas bien garni, fourni par les habitants du camp qui donnent sans compter, nourriture et boissons. Il faut prendre des forces, la nuit s’annonce longue et périlleuse.

Source : [nadouche.blogspot.com]
S
20 septembre 2007 14:17
Allah i 3awnhom qu'est ce c'est que cette vie?

Personne ne veut intervenir dans le monde entier alors qu'un "genocide" est entrain de se faire...
 
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