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Al Adl Wal Ihsane : la succession de tous les dangers
a
21 janvier 2007 22:34
Tel quel n°256


L'année 2007 commence mal pour la Jamaâ : l'état de santé préoccupant de Abdeslam Yassine pose l'épineuse question de sa succession. Une transition périlleuse, redoutée autant par les adlistes que par le pouvoir.


Abdeslam Yassine serait-il vraiment agonisant ? Alité depuis quelque temps, le guide de la Jamaâ serait en proie à des ennuis de santé bien réels. Il souffrirait en effet des séquelles d'une tuberculose mal soignée, contractée en 1974, en plus d'une sévère allergie. Du coup, du haut de ses 78 ans, le vieil homme ne va plus consulter pour des
troubles respiratoires : ce sont plutôt les médecins (Al Adl Wal Ihsane en compte plusieurs parmi ses membres) qui se relayent à son chevet. Yassine aurait d'ailleurs quitté Salé sur le conseil de ses médecins pour s'installer dans le quartier de Souissi, à Rabat, histoire de bloquer les réactions allergiques à répétition occasionnées par le climat humide de Salé. Las. Ce changement de domicile ne semble avoir aucun effet positif sur son état de santé.

Yassine n'avait d'ailleurs pas pu faire le déplacement à Salé, pour assister à la cérémonie du baptême de son dernier petit-fils, fêté en grande pompe en novembre dernier. Quelques jours plus tard, il s'était bien rendu à la onzième session du cercle politique d'Al Adl Wal Ihsane, tenue en décembre à Salé. Mais le guide de la Jamaâ, selon une source adliste, n'a même pas pris place parmi ses lieutenants. Il est resté, en tout et pour tout, moins d'une dizaine de minutes, le temps de se prêter au jeu des baisemains, avant d'être raccompagné chez lui, toujours encadré par son équipe de médecins. Et d'après plusieurs sources, le guide ne reçoit pratiquement plus de visiteurs à son domicile. Même les membres du Conseil d'orientation (Majliss al Irchad) ont dû espacer leurs entrevues. Seul le cercle formé par sa garde rapprochée et les membres de sa famille est encore autorisé à le voir.

L'omerta absolue sur ses ennuis de santé est tout aussi révélatrice. “On se doute bien de quelque chose, mais comme nous recevons régulièrement des messages de Sidi Abdeslam, nous sommes rassurés sur sa santé”, s'enthousiasme un adliste de Sidi Slimane. Ce que ne dit pas ce disciple, c'est que la grande majorité des militants de la base sont persuadés des pouvoirs miraculeux du Cheikh. Celui qui a le pouvoir de guérir des maladies incurables ne saurait être terrassé par une vulgaire maladie respiratoire !

Nadia hors course
Pourtant, au cas où Abdeslam Yassine venait à quitter ce bas monde, la question de sa succession à la tête d'Al Adl Wal Ihsane se poserait avec une grande acuité. Même si, pour beaucoup d'observateurs, le mouvement a les moyens de résister à l'après-Yassine, cette éventualité donne des cheveux blancs autant au Pouvoir qu'aux adlistes eux-mêmes. “Tant qu'on a affaire à Yassine, on est sûr que ce vieux loup ne fera pas de gestes inconsidérés. On sait, par exemple, que ses escarmouches avec les autorités ne sont qu'une sorte de jeu, qui lui permet de tester la capacité de riposte de l'Etat. Son décès laisserait le champ libre à toutes les éventualités, même les plus hasardeuses”, nous confie ainsi une source sécuritaire.

Ceci dit, le “vieux loup” a-t-il déjà désigné celui qui prendra sa succession ? “Comme dans toutes les organisations qui tirent leur légitimité de la dimension spirituelle de leur leader, la succession du Cheikh représente une transition délicate, occasion de tensions extrêmes et souvent de scissions”, affirme le chercheur Mohamed Darif. Et comme Yassine se présente comme un saint, son “héritier” devra avoir une stature spirituelle du même acabit. Généralement, ce serait au fils, sinon au disciple privilégié, de prendre la relève du maître. Mais dans le cas d'Al Adl, aucune des deux éventualités ne semble envisageable. Dans la progéniture du Cheikh, aucun prétendant crédible ne semble se dégager… hormis la très médiatique Nadia Yassine. “Or, une femme à la tête de la Jamaâ est une éventualité à exclure, soutient l'islamologue Saïd Lakhel. Il est tout simplement impossible à une femme de servir de guide de la Jamaâ, autant qu'il lui est interdit de diriger la prière”.

Cherche candidat
Au sein de l'organisation, les profils ne manquent certes pas. Mais leur stature ne semble guère convenir à la succession du Cheikh. Ainsi, Abdelwahed Moutawakkil comme Fathallah Arsalane manquent du charisme nécessaire pour briguer la fonction de guide d'Al Adl Wal Ihsane. En outre, Yassine leur avait clairement signifié que le poste de secrétaire général du cercle politique du mouvement, pour le premier, et celui de porte-parole, pour le second, étaient à la mesure de leur ambition. Idem en ce qui concerne Abdellah Chibani, le mari de Nadia, trop effacé et dénué de l'envergure suffisante.

Restent Mohamed Ali Souleïmani et Mohamed Abbadi. Au désavantage du premier, le fait d'avoir pratiquement l'âge de Yassine et d'être également affaibli par la maladie. Quant à Abbadi, le dirigeant du mouvement dans l'Oriental, s'il jouit d'une certaine proximité avec le Cheikh, il semble de plus en plus indisposer ce dernier par sa relative indépendance.

On parle bien d'une sorte de testament rédigé par le guide de la Jamaâ. Mais pour Saïd Lakhel, “Yassine ne peut désigner un successeur de son vivant : cela équivaudrait pour lui à scier la branche sur laquelle il est assis. Yassine n'a désigné personne pour la simple raison que c'est lui, et lui seul, qui est appelé à asseoir la khilafa”. Et la khilafa, justement, est reportée aux calendes grecques, puisque la fameuse “kawma” tant prophétisée n'a pas eu lieu en 2006.

Aujourd'hui, alors que s'ouvre l'année 2007, Al Adl poursuit un virage entamé depuis quelques semaines, avec l'appel lancé aux acteurs de la classe politique marocaine à l'issue de la dernière session du Majliss Al Irchad. La “lettre de fraternité”, signée par Yassine, invite ainsi “toutes les forces politiques actives du pays à œuvrer pour la recherche de moyens de mettre fin à la décadence ambiante qui sévit dans le pays, en fédérant les forces autour d'un pacte national”. “Innovation de taille : l'idée de pacte islamique avancée par Yassine en 1995 a été abandonnée et remplacée par celle de pacte national”, note Mohamed Darif, qui rappelle qu'à l'époque, même des mouvements, comme Al Badil Al Hadari avaient refusé de suivre Yassine dans son aventure, refusant la référence islamique contenue dans le pacte.

Le vieux leader a réussi jusqu'à présent à éviter la confrontation directe avec le Pouvoir malgré ses prétentions au califat. Or, les risques de dérives extrémistes pouvant découler de sa disparition sont autant une menace pour la mouvance elle-même que pour le Pouvoir. Qui en viendrait presque à lui souhaiter longue vie !





Profil. Abbadi, favori n°1

Mohamed Abbadi se présente aujourd'hui comme le favori pour reprendre les rênes de la Jamaâ après la disparition de Yassine. “Dans les coulisses, on parle déjà de Abbadi. Il a d'ailleurs beaucoup d'atouts pour faire un morchid idéal : il occupe déjà le poste de responsable pédagogique d'Al Adl Wal Ihsane”, précise Mohamed Darif. Donné comme favori par la plupart des observateurs, le sexagénaire a déjà commencé à battre campagne. Si tout l'Oriental lui est pratiquement acquis, Abbadi a également plusieurs longueurs d'avance sur ses adversaires au niveau de l'étranger. Les récents et fréquents déplacements de Mohamed Abbadi en Europe sont d'ailleurs à mettre à l'actif de cette guerre de succession qui agite la mouvance islamiste dans les coulisses. Abbadi serait ainsi particulièrement plébiscité en Espagne, où il avait entrepris en septembre dernier un long voyage. Au cours de ce périple, il avait sillonné les villes de Murcie, Valence, Barcelone et Madrid pour aller à la rencontre des sympathisants et membres d'Al Adl Wal Ihssane. Il peut ainsi compter sur le soutien de la Fédération islamique de la région de Murcie (FIRM) dont Saïd Mehdi, l'un de ses plus influents imams, n'est autre que son propre gendre.
A
21 janvier 2007 23:54
tu travail pour tel quel?... c'est récurent les copier-coller...smiling smiley
v
22 janvier 2007 18:35
De toute façon ce n'est qu'une secte, et comme toute les sectes elle disparaitra à la mort du gourou...
H
22 janvier 2007 18:41
A oui ; les fous d'Adl wa El Ihsan , je les avait oublié ceux la grinning smiley, il avaient prédit la fin de la monarchie en 2006 , ilvont nous prédire la fin du monde pour 2007 evil




(tm)
 
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