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Hugo Chavez, le fils spirituel de Fidel Castro
M
19 août 2006 14:22
Chavez bénéficie d'une cote de popularité élevée de près de 59%

La cote de popularité du président vénézuélien Hugo Chavez reste élevée avec 58,9% d'intentions de vote, selon un sondage publié vendredi par le journal "Ultimas Noticias. Hugo Chavez cherchera à se faire réélire le 3 décembre.

Il distance encore largement le principal de ses opposants, Manuel Rosales, gouverneur de l'Etat de Zulia, qui recueille 19,3% de suffrages potentiels ainsi que l'humoriste Benjamin Rauseeo, crédité de 6,2%. Un total de 17,8% des Vénézuéliens se disent encore indécis.

Le sondage a été réalisé par l'Institut vénézuélien d'analyse de données qui ne précise pas les dates ni les conditions de l'enquête.

Selon l'étude, 64,8% des Vénézuéliens ont l'intention de se rendre aux urnes début décembre. Lors du dernier scrutin auquel ils étaient convoqués, les législatives de décembre dernier, 75% de la population s'était abstenue de voter, en raison d'un mot d'ordre de boycott lancé par l'opposition.

Au Venezuela, le vote n'est pas obligatoire et le taux d'abstention est traditionnellement élevé. M. Chavez affirme que sa popularité tourne autour de 80% et lors de sa campagne, qui a déjà démarré, il a affirmé tabler sur 10 millions de voix.

En 1998, il avait été élu pour la première fois avec 3,7 millions de suffrages et en 1999, il en avait obtenu 3,9 millions lors d'un vote pour approuver l'entrée en vigueur d'une nouvelle constitution. En 2004, lors d'un référendum organisé par l'opposition pour le renverser, 6 millions de Vénézuéliens avaient confirmé son mandat présidentiel.

[www.edicom.ch]

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Chavez toujours aussi populaire au Venezuela

Agence France-Presse

Caracas


La cote de popularité du président vénézuélien Hugo Chavez qui cherchera à se faire réélire le 3 décembre, reste élevée avec 58,9% d'intentions de vote, selon un sondage publié vendredi par le journal Ultimas Noticias.

Il distance encore largement le principal de ses opposants, Manuel Rosales, gouverneur de l'État de Zulia, qui recueille 19,3% de suffrages potentiels ainsi que l'humoriste Benjamin Rauseeo, crédité de 6,2%. Un total de 17,8% des Vénézuéliens se disent encore indécis.

Le sondage a été réalisé par l'Institut vénézuélien d'analyse de données qui ne précise pas les dates ni les conditions de l'enquête.

Selon l'étude, 64,8% des Vénézuéliens ont l'intention de se rendre aux urnes début décembre. Lors du dernier scrutin auquel ils étaient convoqués, les législatives de décembre dernier, 75% de la population s'était abstenue de voter, en raison d'un mot d'ordre de boycott lancé par l'opposition.

Au Venezuela, le vote n'est pas obligatoire et le taux d'abstention est traditionnellement élevé.

M. Chavez affirme que sa popularité tourne autour de 80% et lors de sa campagne, qui a déjà démarré, il a affirmé tabler sur 10 millions de voix.

En 1998, il avait été élu pour la première fois avec 3,7 millions de suffrages et en 1999, il en avait obtenu 3,9 millions lors d'un vote pour approuver l'entrée en vigueur d'une nouvelle constitution. En 2004, lors d'un référendum organisé par l'opposition pour le renverser, 6 millions de Vénézuéliens avaient confirmé son mandat présidentiel.

[www.cyberpresse.ca]
M
21 août 2006 20:06
Documentaire sur le Venezuela sur FRANCE 5, le25 aôut 2006


ET SI CHAVEZ RÉUSSISSAIT ?

Hugo Chavez sera-t-il pour la troisième fois président du Venezuela en 2007 ?
Pour comprendre les ressorts d'une politique se réclamant de la révolution
bolivarienne, Maryse Mano a enquêté auprès d'une population qui lui est très
favorable, tandis que l'oligarchie et les Etats-Unis affichent leur opposition
au leader d'une voie nouvelle pour l'Amérique latine.

Depuis sept ans, le système Chavez a porté le Venezuela sur le devant de la
scène internationale. Avec lui, le pouvoir a affronté le patronat, résisté au
FMI, nationalisé l'industrie, revu les contrats avec les entreprises pétrolières
étrangères, noué des alliances avec Cuba, modifié la constitution et entrepris
une réforme agraire.

Celui qui briguera un troisième mandat présidentiel en 2007 est sur tous les
fronts de l'anti-américanisme, de l'antimondialisation et de la lutte contre
l'exclusion, brandissant le souvenir de Bolívar, figure emblématique de
l'indépendance et de la révolution. Le leader vénézuélien irrite les pays du
Nord et particulièrement les Etats-Unis. Mais dans les bidonvilles de Caracas,
sa cote de popularité atteint des sommets.

Dans un pays où 70 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté, les
programmes sociaux mis en place pour lutter contre la délinquance,
'analphabétisme et la misère ont eu un impact retentissant.

La réalisatrice Maryse Mano est partie à la rencontre de ce peuple des quartiers
pauvres, impliqué dans les différents comités créés pour apporter des solutions
aux problèmes de logement, d'éducation ou de santé. Désormais, les habitants des
bidonvilles peuvent prétendre à l'obtention d'un titre de propriété : un rêve
inespéré pour des milliers d'occupants illégaux de terrains pourtant soumis aux
inondations et aux glissements de terrain.

Dans les écoles bolivariennes, les enfants reçoivent un enseignement qui associe
culture, art et traditions, et renforce le sentiment national. Le soir, les
adultes prennent le relais pour apprendre à lire : une aubaine pour des millions
d'analphabètes. Tandis que des unités mobiles délivrent leur première carte
d'identité aux Vénézuéliens qui en font la demande, des centres médicaux
permettent aux habitants des bidonvilles de bénéficier de soins gratuits.

Deux cent mille médecins cubains ont été affectés à ce service dans le cadre
d'un programme de troc, mis en place par le gouvernement Chavez avec les pays
d'Amérique latine : pétrole contre services en nature. Car là bien sûr réside la
force du pouvoir : des ressources pétrolières gigantesques qui assurent une
manne financière à l'Etat mais suscitent toutes les convoitises...

Anne-Laure Fournier

Diffusion : vendredi 25 août 2006 à 18:00 (hertzien et TNT) et à 22:30
(câble, satellite et TNT).

Durée : 51'
Auteure et réalisatrice : Maryse Mano
Production : France 5
Année : 2006
Inédit

[fr.groups.yahoo.com]
M
23 août 2006 00:45
Gabon: Bongo Ondimba invite Hugo Chavez à visiter son pays

22 Août 2006
Publié sur le web le 22 Août 2006

Libreville

Le chef de l'Etat Gabonais, Omar Bongo Ondimba, a invité son homologue Vénézuelien Hugo Chavez à visiter le Gabon, a indiqué un émissaire du président Chavez reçu en audience lundi par le numéro un Gabonais.

Le vice-ministre Vénézuelien des Affaires étrangères pour l'Afrique, Reilnaldo Bolivar, a transmis au président Bongo Ondimba un message du président Chavez, dans lequel ce dernier affirme son intention de renforcer la coopération entre le Gabon et le Venezuela dans le secteur de la santé, l'éducation, la culture et la formation professionnelle.

La volonté du président Vénézuelien de soutenir le Gabon dans ses efforts de développement s'inscrit dans la logique d'ouverture et de la diversification des partenaires, prônée par le chef de l'Etat Gabonais.

Dans le cadre de la coopération bilatérale, le Gabon entretient des relations de coopération multiforme avec de nombreux pays Sud-américains et Caraïbéens, notamment Cuba et le Brésil.



[fr.allafrica.com]


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Le Venezuela reconsidére la signature d'un accord antidrogue avec les Etats-Unis

2006-08-22 14:16:27

Le Venezuela reconsidérera de signer un accord antidrogue avec les Etats-Unis suite à la suspension de la coopération bilatérale l'année dernière, a déclaré lundi le ministère vénézuélien de la Justice, Jesse Chacon.

"Nous devons réévaluer les accords que nous pouvons signer avec les Etats-Unis", a indiqué, à la presse, M. Chacon.
Le ministre a aussi déclaré que le Venezuela avait besoin de savoir si les agents américains contre les stupéfiants s'intéressent aux "problèmes de la drogue ou de la politique".

Les trafiquants de drogue profitent souvent du Venezuela comme d'un corridor de transition de la cocaïne en partance de Colombie vers les Etats-Unis et l'Europe.

A cause de tensions entre Caracas et Washington, le Venezuela a suspendu le 25 août 2005 sa collaboration avec les Etats-Unis pour la lutte contre la drogue, accusant les agents de la Drug Enforcement Administration (DEA) des Etats-Unis d'espionnage.

Plus tôt de cette année, le Venezuela a déclaré qu'il signerait un nouvel accord afin de restreindre les activités antidrogues des Etats-Unis au Venezuela, interdisant aux agents de la DEA de participer aux opérations et arrestations.

[fr.chinabroadcast.cn]


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La coopération énergétique sino-vénézuélienne agace-t-elle ?


A l'invitation de la partie chinoise, le Président vénézuélien Hugo Chavez effectuera une visite en Chine du 22 au 27 août. Ce sera sa quatrième visite dans ce pays après celles de 1999, de 2001 et de 2004.

La plupart des médias occidentaux estiment que cette visite du Président Chavez a pour but d'accéder au nouveau marché chinois énergétique afin de pouvoir se libérer de la dépendance de l'unique marché américain. Quelques membres du Congrès des Etats-Unis ont même lancé un avertissement en affirmant que la coopération sino-vénézuélienne en matière d'énergie pourrait finalement compromettre le marché pétrolier américain.

Point n'est besoin de cacher que suite au développement rapide ces dernières années des relations entre la Chine et le Venezuela, la coopération énergétique entre les deux pays ont sensiblement progressé. La principale raison c'est que les deux parties sont déterminées et résolues à renforcer leur coopération stratégique en matière d'énergie.

En tant qu'un des principaux pays de l'Amérique latine riches en gisement pétrolifère ainsi que producteurs et exportateurs du pétrole, le Venezuela, pour préserver sa sécurité économique et pour trouver des débouchés à son pétrole dont la production croisse continuellement, est à la recherche depuis toujours de marchés pétroliers multilatéraux. Et juste à ce moment-là les Vénézuéliens sont attirés par la Chine qui se développe rapidement, qui joue un rôle de plus en plus important sur la scène économique mondiale et qui offre des opportunités commerciales illimitées.

De son côté, la Chine, en tant que deuxième grand pays du monde consommateur d'énergie après les Etats-Unis, déploie tous ses efforts pour chercher les pays vendeurs de pétrole de par tous les continents et diminuer ainsi sa dépendance du pétrole du Moyen-Orient qui est une région agitée, instable et incertaine. Devant cette situation, le Venezuela qui est un pays de l'Amérique latine riche en ressources pétrolières et ami de la Chine devient naturellement un nouveau choix de cette dernière pour étendre et élargir les marchés extérieurs d'énergies.

La coopération énergétique entre la Chine et le Venezuela est un maillon faible des relations économique entre les deux pays, car elle a débuté tard et à un bas niveau. En 2004, la quantité journalière de pétrole vendu par le Venezuela à la Chine était seulement de 12.300 barils et c'était tellement dérisoire et insignifiant comparé aux 1,5 millions de barils fournis aux Etats-Unis que cela ne vaut pas la peine d'en parler. Même si lors de la présente visite du Président Chavez qui annoncera l'augmentation de la quantité journalière du pétrole fourni à la Chine qui atteindra 200.000 barils, mais ce sera toujours très peu comparaison faite avec les 50% de production pétrolière quotidienne du Venezuela destinée au marché américain. D'autant plus que le pétrole brut importé actuellement du Venezuela occupe une très faible partie de la quantité globale du pétrole importé par la Chine. Au cours des sept premiers mois de 2004, la Chine a importé du Venezuela 6.100 tonnes de brut qui représente un pour mille de la quantité globale du brut importé par celle-ci durant la même période.



D'autre part, la coopération énergétique ultérieure entre la Chine et le Venezuela sera soumise aux contraintes de divers facteurs objectifs, tels que la distance géographique, le coût des transports, le coût de raffinage et d'autres facteurs sécuritaires indéterminés. C'est pourquoi le Venezuela a intensifié ces dernières années ses relations de coopération économique et commerciale avec les autres pays de l'Amérique latine, avec des pays des Caraïbes, avec la Russie, avec des pays du Moyen-Orient et avec des pays de l'Asie centrale.

Par conséquent, que ce soit pour son ampleur actuelle et réelle ou pour sa perspective d'avenir, la coopération énergétique sino-vénézuélienne ne pourrait en aucun cas et ne serait pas en mesure de constituer une menace pour les Etats-Unis.

Les relations entre la Chine et le Venezuela sont déjà entrées dans une nouvelle phase approfondie de partenariat stratégique. Les dirigeants des deux pays effectuent fréquemment et réciproquement des visites et la confiance politique mutuelle se renforce davantage. Les échanges et la coopération dans divers domaines s'intensifient et s'étendent continuellement. Le volume du commerce bilatéral augmente sans cesse depuis l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. En 2005, le volume commercial sino-vénézuélien a atteint 2,1 milliards de dollars US. Le Venezuela est devenu l'un des principaux partenaires commerciaux de la Chine en Amérique latine et le plus grand pays des investissements chinois. La Chine de son côté est devenue l'un des principaux partenaires commerciaux du Venezuela en Asie.

Compte tenu des besoins stratégiques, la Chine qui est le plus grand pays du monde en voie de développement et l'un des pays de notre globe dont la demande en énergie croisse le plus rapidement, et le Venezuela qui est un pays de l'Amérique latine exerçant une grande influence mondiale et qui est le cinquième grand pays du monde exportateur du pétrole, les deux pays pourront jouer un rôle de plus en plus important dans la préservation de la stabilité régionale, dans le développement de l'intégration régionale, dans la sauvegarde des intérêts d'ensemble des pays en voie de développement et surtout pour ce qui est des avantages mutuels de la complémentarité économique.


[french.peopledaily.com.cn]
M
26 août 2006 22:22
ET SI CHAVEZ RÉUSSISSAIT

France 5 : Documentaire sur Chavez déprogrammé

LA SÉRIE DE DOCUMENTAIRES QUI DEVAIENT PASSÉS CETTE SEMAINE SUR France 5 ONT ÉTÉ
APPAREMMENT DÉPROGRAMMÉS, sur à 100% EN CE QUI CONCERNE LA DIFFUSION HERTIENNE,
POUR LE RESTE CABLE ADSL, JE PENSE AUSSI ! IL RESTE LA TNT À VERIFIER ?

LA RÉALISATRICE N'EST PAS AU COURANT ET ABSENTE POUR LE MOMENT DE PARIS. JE VAIS
VOIR CELA LA SEMAINE PROCHAINE.

MAIS EN ATTENDANT IL FAUT ÉCRIRE A France 5 ET DEMANDER QUAND IL SERA POSSIBLE
DE VOIR CES DOCUMENTAIRES (5 EN TOUT) ET POURQUOI ILS ONT DISPARUS ?

ÉCRIRE CI DESSOUS, C'EST LA SOURCE POUR LES TÉLÉSPECTATEURS PAS CONTENTS :


[relations.france5.fr]


[fr.groups.yahoo.com]
l
30 août 2006 21:39
dis moi moreau, que pense-tu de la visite et des marques de sympathies d'Hugo Chavez en Syrie envers le dictateur Bachar al Assad contre les Etats-Unis?
il faut donc passer sur tout, oublier les assasinats, la repression feroce sur les opposants de ces dictatures au seul but de contrer les etats unis?
ça te convient toi?
M
2 septembre 2006 09:09
Cette démarche s'inscrit dans le but d'obtenir un siège au conseil de sécurité.....Qu'en à la relation avec Cuba, elle est d'une tout autre nature....
l
2 septembre 2006 10:56
lorque on sacrifie le but ou l'etique au moyen, c'est fini.
M
3 septembre 2006 00:57
Hugo Chavez envisage
la présidence à vie

NOUVELOBS.COM | 02.09.06 | 09:54

Le président vénézuélien posera la question par référendum en 2010 s'il est réélu en décembre.

Le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé vendredi 1er septembre l'organisation en 2010 d'un référendum constitutionnel sur la possibilité pour un président de se faire réélire indéfiniment ainsi que le lancement d'un plan pour la création d'un Venezuela socialiste.
Le référendum souhaité par le président vénézuélien serait ainsi organisé trois ans après le début de son prochain mandat, s'il est réélu lors de l'élection présidentielle dans trois mois.
"En 2010, trois ans après le début de mon prochain mandat, j'appellerai à un référendum pour poser au moins (ces) deux questions aux Vénézuéliens", dont celle de la réélection qui nécessiterait ensuite une réforme de la Constitution adoptée en 2000, a déclaré Hugo Chavez, à son retour à Caracas après une tournée en Angola, Chine, Malaisie et Syrie, commencée et conclue à Cuba.

Bolivarisme

Hugo Chavez a ajouté que son prochain mandat marquerait une nouvelle phase de son programme économique et politique pour transformer le Venezuela en république socialiste.
"Entre 2007 et 2021, nous aurons 14 années pour installer, approfondir et étendre la révolution dans tous les domaines afin que le Venezuela devienne la République Socialiste Bolivarienne pour une véritable égalité, une pleine liberté et une profonde démocratie", a-t-il encore déclaré.


[permanent.nouvelobs.com]
M
3 septembre 2006 01:06
Fidel Castro convalescent s'affiche avec Hugo Chavez à la télévision
LEMONDE.FR Avec AFP | 02.09.06 | 11h58 • Mis à jour le 02.09.06 | 11h58

e chef de l'Etat cubain, âgé de 80 ans, a reçu vendredi 1er septembre pendant plus de deux heures son homologue et "fils spirituel" vénézuélien, qui faisait une escale à La Havane de retour d'une tournée internationale qui l'a emmené en Chine, en Malaisie, en Syrie et en Angola. Fidel Castro, couché en pyjama rouge sur son lit, les traits amincis mais paraissant plutôt en bonne forme, a reçu l'accolade de Hugo Chavez vers 12 heures (heure française) avant de s'assoir sur le lit devant une table, dans une chambre médicalisée semblable à celle d'un hôpital.


Les deux hommes ont alors rédigé des messages qu'ils se sont lus mutuellement, avant de lancer en choeur devant les caméras le slogan traditionnel de la révolution cubaine : "Jusqu'à la victoire ! Nous vaincrons !" C'est la deuxième fois que la télévision cubaine montre des images du président convalescent depuis celles diffusées au lendemain de son 80e anniversaire le 13 août, également en compagnie d'Hugo Chavez et de Raul Castro.

"VIVE FIDEL ! VIVE CUBA !, LANCE HUGO CHAVEZ


"Félicitations à toi et à ton glorieux peuple bolivarien, pour le succès de ta dernière tournée qui a dépassé toutes les attentes (...) des hommes d'Etat surgissent, brillants, audacieux et vaillants, avec des idées nouvelles, comme toi, des idées nouvelles dont notre époque si difficile a besoin", a déclaré Fidel Castro lisant son message à Hugo Chavez."Vive Fidel ! Vive Cuba ! A l'occasion de cette troisième visite quasi médicale à Fidel, je remarque une franche amélioration du patient, notable à tous points de vue. Je te félicite, Fidel, tu vas bien (...) nous avons prié pour toi sur la montagne sacrée de Chine", lui a répondu Hugo Chavez, avant d'ajouter : "Je t'apporte l'accolade de millions d'êtres humains qui, comme moi, t'admirent".

Raul Castro a été montré à la télévision reçevant son hôte à l'aéroport de La Havane, en compagnie du vice-président Carlos Lage. Hugo Chavez, lors de son échange avec Fidel Castro, a indiqué que son frère Raul, ainsi que Carlos Lage et le chef de la diplomatie cubaine Felipe Perez Roque, étaient présents dans la chambre, bien qu'invisibles à l'écran. C'est la troisième visite que Hugo Chavez rend à Fidel Castro malade, après celle, révélée en Chine, qu'il a effectuée après son départ le 21 août pour sa tournée internationale et celle du 13 août, pour les 80 ans du chef de l'Etat cubain.

Ce jour-là, les premières photos de Fidel Castro avaient été publiées dans le quotidien Juventud Rebelde, dissipant les rumeurs les plus alarmistes sur son état. Le 31 juillet dernier, pour la première fois depuis 1959, Fidel Castro avait fait annoncer à la télévision sa décision de remettre provisoirement le pouvoir à son frère Raul, 75 ans, ministre de défense et numéro deux du régime, en raison de son opération des suites d'une hémorragie intestinale. Quelques heures plus tôt vendredi, de retour à Caracas, Hugo Chavez avait révélé devant des milliers de ses partisans son entretien avec Fidel Castro, annonçant en même temps la désignation comme ambassadeur à Cuba d'Ali Rodriguez, l'ex-chef de la diplomatie vénézuélienne, en remplacement de son frère Adan.


[www.lemonde.fr]
M
3 septembre 2006 10:20
Traduction "c'est pas RSF qui les contredira" par CSP
Diffusion autorisée et même encouragée
Merci de mentionner les sources

* * * *

Les Etats-Unis accusés de vouloir renverser Chavez avec des fonds secrets

- Des millions de dollars distribués à l'opposition, selon les critiques
- Les détails de certains groupes bénéficiaires sont cachés

Par Duncan Campbell
20 Aout 2006

Le gouvernement des Etats-Unis a été accusé de tenter de déstabiliser le
gouvernement Chavez au Venezuela par le financement de groupes anonymes par le
biais de sa principale agence d'aide internationale.

Des millions de dollars ont été attribués à un "programme pro démocratie" qui,
selon les partisans de Chavez, est une tentative de financer l'opposition pour
renverser le gouvernement.

L'argent est fourni par l'Agence US pour le Développement International (USAID)
à travers son bureau " Office of Transition Initiatives" (Bureau des Transitions
- tout un poème. Ndt). La controverse a surgi après l'annonce récente que les
Etats-Unis avaient mis 80 millions de dollars à disposition des groupes
cherchant à provoquer un changement à Cuba dont le dirigeant, Fidel Castro, est
un proche allié de Chavez.

Les informations sur ces dons ont été obtenues grâce à la loi de Liberté d'Accès
à l'Information (Freedom of Information Act) et par l'agence Associated Press.
USAID a publié des copies de 132 contrats mais a occulté les noms et d'autres
détails permettant d'identifier près de la moitié des organisation
bénéficiaires.

Le Bureau des Transitions, qui travaille aussi dans des pays "à priorité" tels
que l'Irak, l'Afghanistan, la Bolivie et Haïti, a effectué depuis 2002 plus de
26 millions de dollars de dons à des groupes au Venezuela.

Parmi les dons mentionnés on trouve : 47.459 dollars pour une "campagne pour un
leadership démocratique"; 37.614 dollars pour des réunions de citoyens afin
d'aborder leur "vision commune" de la société, et 56.124 dollars pour analyser
la nouvelle constitution Vénézuelienne.

"Ceci indique qu'il y a beaucoup d'argent, et une grande volonté à renverser ou
neutraliser Chavez," a déclaré Larry Birns, directeur du Conseil des Affaires
Hémisphériques (Council on Hemispheric Affairs COHA) hier à Washington. "Les
Etats-Unis livrent une guerre diplomatique contre le Venezuela."

Alors que les Etats-Unis accusent M. Chavez de déstabiliser des pays en Amérique
latine, a-t-il dit, le terme de "déstabilisation" s'appliquerait plutôt aux
actions des Etats-Unis contre M. Chavez.

"Ils veulent provoquer un changement de régime," a déclaré à l'agence AP Eva
Golinger, avocate américano-venezuelienne et auteur du livre "Code Chavez :
révélations sur l'intervention des Etats-Unis au Venezuela" (traduction du titre
anglais - ndt). "Il n'y a aucun doute là-dessus. Je crois que le gouvernement US
tente de le cacher en présentant (son action) comme une noble mission."

Elle ajouta : "Tout ce secret qui entoure (cette action) est trop louche".

[note du traducteur : ouais, c'est comme pour le financement de RSF par la NED
et compagnie... trop flou pour être honnête.]

Le Président Chavez a aussi accusé des groupes de recevoir de l'argent des
Etats-Unis et a prédit que les Etats-Unis tenteraient d'user de leur influence
lors des élections de décembre au Venezuela.

Les officiels d'USAID nient tout caractère politique à ces financements et
affirment que les identités de certains groupes ont été cachées par crainte
d'éventuels harcèlements.

"Le but du programme est de renforcer la démocratie, selon le programme du
Président Bush (Freedom Agenda)," a déclaré hier un officiel d'USAID. "Une
société civile forte est indispensable à toute démocratie digne de ce nom, aux
Etats-Unis comme en Angleterre ou n'importe où dans le monde."
L'officiel a déclaré que l'argent était affecté au financement "d'un large
éventail de séminaires, de programmes éducatifs et même de spots publicitaires
sur les chaînes privées destinés à promouvoir le dialogue entre les partisans et
les adversaires de Chavez. D'autres projets consistent à organiser des ateliers
sur la résolution de conflits, la promotion des droits de l'homme, et la
formation pour un engagement constructif des citoyens au sein de leurs
communautés." (note du traducteur : j'ai longtemps hésité à traduire cette
dernière phrase par un laconique "bla, bla, bla..." )

Il a dit par ailleurs que l'USAID finançait aussi des programmes tels que des
centres de soins pour les pauvres, la rénovation d'écoles, les équipes sportifs
juniors, et des maisons de l'enfance ("children's homes" - ? ndt) et ajouta que
les sommes dépensées au Venezuela étaient bien plus petites que celles allouées
ailleurs en Amérique latine, avec un budget de 3,8 millions de dollars affectés
au Venezuela comparés aux 85 millions de dollars en Bolivie ou 85,1 millions de
dollars au Pérou.

La controverse surgit au moment où la Chine vient de conner son accord pour des
investissements de 5 milliards de dollars au Venezuela, dont la construction de
13 puits et 18 pétroliers. La semaine dernière M. Chavez a annoncé que la Chine
soutenait la candidature du Venezuela comme représentant de l'Amérique latine au
Conseil de Sécurité, candidature à laquelle s'opposent fortement les Etats-Unis.
Les accords commerciaux avec Pékin sont considérés comme formant partie d'un
plan du gouvernement Chavez visant à créer de nouvelles relations afin de
diminuer la dépendance des son pays vis-àvis du marché états-unien.

Comme symbole de l'amitié qui lie Chavez au maire de Londres, Ken Livingstone,
un festival de musique latino-américaine se tiendra à Trafalgar Square à Londres
ce vendredi soir, avec un thème centré sur Caracas. Les deux hommes s'étaient
rencontrés cet été lors d'un événement organisé par la maire.

· Results of AP's Freedom of Information Act request:
le document obtenu par Associated Press dans le cadre du Freedom Of Information
Act :
hosted.ap.org/specials/interactives/_documents/ven_dollars.xls

(attention : il s'agit d'un document de type "tableau excel". Si vous n'avez pas
Excel installé sur votre ordinateur, une version convertie au format PDF est
disponible ici :

[vdedaj.club.fr] )

[www.guardian.co.uk]
l
3 septembre 2006 11:57
Cuba. Le Mouvement libertaire cubain en exil communique la liste des camarades actuellement emprisonnés à Cuba. Nous avons, dans notre numéro de novembre, cité les noms de Avelino Viñas, Suria Linsauin, Juan Nápoles, Norma Rodriguez ; à ceux-ci viennent s’ajouter :
Placido Mendez, condamné à 12 ans de travaux forcés, qu’il subit au bagne de l’Ile des Pins. Alberto Garcia, secrétaire général de la Fédération de la médecine en 1959. Il fut condamné à 3 ans de travaux forcés. Luis Miguel Linsuain, frère de Suria, lieutenant dans l’armée rebelle. Il fut jeté en prison voila plus de trois ans, sur l’ordre de Raul Castro. Aucun jugement ne fut prononcé, aujourd’hui, on ignore tout de lui. Sandalio Torres, militant paysan, condamné à dix ans de bagne, il dut supporter 4 fois un simulacre d’exécution. Il est actuellement à la prison de Pinar del Rio. José Aceña, vieux militant libertaire, il lutta farouchement contre la dictature de Batista, et fut torturé. Castro la condamna à 20 années de travaux forcés. Prometeo Iglesias Bernal, jeune camarade de 20 ans. Soumis au jugement arbitraire des tribunaux castro-bolcheviques, il assura lui-même sa défense, accusant Fidel Castro d’avoir trahi la révolution. Il fut condamné à 20 ans de travaux forcés.
Isidro Moscú, sauvagement torturé par les soldats de Batista qui le laissèrent pour mort, il réussit à s’échapper, mais rejoint, il fut condamné au bagne. À la chute de la tyrannie, il reprit la lutte révolutionnaire. Il compris bien vite ce qu’était le nouveau régime de Cuba, et sa protestation lui valu 20 ans de bagne, qu’il accomplit dans l’Ile des Pins.
Les libertaires cubains en exil rappellent aussi les noms de Ventura Suárez et Augustin Sánchez qui moururent devant un peloton d’exécution.
M
3 septembre 2006 13:47
Système électoral et médias de Cuba


Par Adital


Texto en español

Un des grands doutes du monde par rapport à Cuba est de savoir si dans l'Île, il y a ou non une démocratie. Le système politique et électoral cubain est unique, c'est pourquoi il est de compréhension difficile pour les étrangers, habitués à un système multipartiste et représentatif. Le gouvernement garantit que le système politique de Cuba est démocratique, mais avec un modèle propre, autochtone, créé avec la Constitution de 1976, qui privilégie le vote direct pour les délégués des circonscriptions et pour les députés qui simultanément composent l'Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire, et choisissent les autres instances du pouvoir législatif et de l'exécutif. Aux dernières élections 97% de la population électorale a pris part aux élections. Cuba est une république parlementaire unitaire, où le Parti Communiste ne peut pas présenter de candidats dans les élections de base et, dans les élections de deuxièmes et troisièmes instances, dès lors qu'il compose, conjointement avec d'autres segments de la société, la Commission de Candidatures, qui fait des propositions pour les candidats. Les délégués des assemblées du peuple sont choisis par vote direct, secret et à la majorité absolue (plus de 50% des votes), les représentants du pouvoir exécutif municipal, provincial et de l'État et, aussi dans le cas de l'Assemblée Municipale, se choisissent des candidats et élisent des délégués pour l'Assemblée Provinciale, qui de leur côté choisissent et désignent le Comité Exécutif Provincial. Peuvent être candidates des personnes qui ne sont pas déléguées, bien qu'elles aient besoin de passer par la désignation des délégués ou des commissions de candidatures.

L'Assemblée Nationale, le Parlement, est l'organe suprême du Pouvoir de l'État et elle assume à la fonction législative, exécutive et judiciaire, le chef d'État et de Gouvernement ne peut pas la dissoudre. Cette assemblée est élue par vote direct de la population. Les députés choisissent le Conseil de l'État parmi les membres de l'assemblée, ainsi que le Président de la République. Il revient au Parlement de choisir le Conseil des Ministres et les membres du Tribunal Suprême, qui n'ont pas nécessairement besoin d'être des députés. De cette manière, le Chef d'État cubain doit se soumettre à deux processus électoraux, un pour être député élu par le vote direct de la population et un autre à l'Assemblée Nationale pour être élu par les collègues délégués comme président du Conseil de l'État.

Les assemblées sont des instances du pouvoir législatif, en conséquence plusieurs protagonistes peuvent légiférer outre les députés, le Tribunal Suprême et le Ministère public. La société civile organisée peut demander l'approbation d'une loi avec les signatures d'un minimum de dix mille électeurs -citoyens.

La Constitution de 1976 a divisé le pays en 14 provinces, qui sont subdivisées en 169 communes, et un territoire, l'Île de la Jeunesse. Chaque commune est divisée entre 30 et 200 circonscriptions électorales, qui sont des secteurs qui ressemblent à des quartiers. Comme chaque quartier peut choisir jusqu'à deux délégués pour les assemblées municipales, il existe aujourd'hui à Cuba presque 15 000 délégués de circonscription. Il y a 1.199 délégués provinciaux et 609 Députés. Tous ces délégués et députés ont été candidats après une désignation directe de la population dans les circonscriptions, ou par le biais de la commission de Candidatures, dans les autres instances, dont font partie les organisations de la société civile qui proposent des lignes directrices aux candidats. Le Parti Communiste cubain ne peut designer des candidats ni prendre part à aucun moment du processus électoral.

La loi électorale interdit tout type de campagne discriminatoire, offensive, diffamatoire ou manipulée. Le processus est surveillé par des commissions électorales convoquées par le Conseil de l'État environ 120 jours avant l'examen minutieux, qui dirigent les élections et élaborent les biographies des candidats qui sont affichées dans des locaux publics. Le jour du vote la sécurité des urnes est faite par des enfants de l'école primaire. Dans 2003, 300 000 enfants surveillaient les urnes, sans avoir besoin d'aucune force militaire.

Le résultat de ce système, à travers plusieurs instances de vote, est la présence dans les urnes pour les deux derniers processus électoraux -octobre 2002 et janvier 2003- de 95.75% et 97.6%, respectivement des 8 115 215 électeurs cubains, dans un pays où les élections ne sont pas obligatoires. Pour avoir une idée, le président américain, George Bush, a été président élu en novembre 2002 avec une participation de 37% des électeurs. Le phénomène d'abstention est répandu dans plusieurs pays latino-américains, ce qui démontre le désenchantement avec les processus électoraux.

Les membres du Gouvernement cubain ont assez bien fêté le succès des élections de janvier. Ce fut la 13ª fois que les cubains sont allés aux urnes en 27 ans depuis la création de ce système électoral, et beaucoup d'avancées ont été enregistrées dans la composition de ce Parlement qui a un mandat de cinq années. Environ 35.9% des députés sont des femmes, en augmentation de 8.34%. Les noirs et les métis constituent 32.8% des membres, soit un accroissement 4,55%. Presque la totalité possède niveau universitaire et technique supérieur et les délégués de circonscription représentent 46.5% des députés.

L'absence de campagnes à coup de millions et le fait que tout citoyen puisse choisir et être élu permet une hétérogénéité du Parlement. Le député et le berger luthérien Raúl Suárez Branches, directeur du Centre Martin Luther King, se dit satisfait de prendre part de l'Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire : "Je me sens un homme libre". Il affirme ne pas être militant du Parti Communiste cubain, "parce qu'à Cuba le Parti ne postule pas à l'Assemblée ; à Cuba, le parti peut conseiller dans plusieurs choses, mais ce sont les organisations populaires, de quartier, qui font les propositions pour les députés au niveau de la Province et dans le cadre national. Dans le cadre local, de la commune, ce sont les habitants qui les font. C'est un processus d'une démocratie extraordinaire, où les habitants sont ceux qu'ils disent : "Je propose machin... Pourquoi tu le proposes ? Je le propose parce que ceci, cela... ".

Raúl Suárez s'est assis fier d'avoir fait une campagne électorale sans faire aucuns frais. "On dépense seulement du temps. Converser dans les centres de travaux, dans les hôpitaux, avec les voisins, dans les églises, avec les institutions. Mais je ne dois pas donner de banquets pour récolter de l'argent pour lancer ma candidature ".

Une journaliste défend que la majorité de la population est bien informée

Si la démocratie est en question sur la politique cubaine, l'information, garantit la journaliste Daysi Francis, de « Juventud Rebelde », arrive pour tous. "Quand on ira analyser le niveau d'information, le niveau d'accès à l'information que peut avoir le peuple et les gens, sur ce qu'il arrive dans le reste du monde, nous pouvons voir que Cuba est, même s'ils le nient, parmi les pays qui savent réellement ce que arrive autour de elle", défend Daysi.

Selon la journaliste, il existe dans chacune des provinces de Cuba un média de presse écrite, ou de radio ou télévision nationale et provinciale. Il y a seulement une censure pour la publicité excessive et pour la vente d'une image trompeuse de la société. "Nous ne consacrons pas nos médias à de telles choses. Mais, quand on parle d'information, oui on peut dire que le peuple de Cuba est informé."

La défense de la journaliste va aussi vers la qualité des informations qui sont transmises par la presse cubaine. Pour Daysi, Cuba offre toujours une couverture des faits les plus importants du monde, en plus d'avoir dans les informations un caractère éducatif. Dans le journal « Juventud Rebelde », par exemple, on peut trouver des articles tant sur les faits qui arrivent, qu' une analyse de ces derniers.

"Dans la télévision, il existe actuellement une programmation éminemment didactique, qui est effectuée à travers le Canal Éducatif, canal qu'a été récemment inauguré et qui s' adresse à ce public qui cherche l'information, mais qui outre l'information cherche à étendre son horizon culturel", ajoute Daysi.

Médias de Cuba

Actuellement Cuba possède des médias provinciaux et trois médias nationaux. Parmi ces derniers, il y a le Journal « Trabajadores », qui représente à la Centrale des Travailleurs ; le « Granma », organe officiel du Parti Communiste de Cuba ; et « Juventud Rebelde ». "Dans le cas de « Granma » c'est d'un quotidien, « Juventud Rebelde » également, et « Trabajadores » est un hebdomadaire. « Juventude Rebelde », auquel j'appartiens, nous avons un tirage étendu le dimanche de 250 000 exemplaires ", informe Daysi. A Cuba, le coût de tous les journaux est de 20 centimes, prix qui ne couvre pas, selon la journaliste, les frais pour faire un journal.

Dans le cas de « Juventud Rebelde », les lecteurs cherchent à ce que les informations soient présentées de nouvelles manières. "Nous travaillons et je pense que bien que nous n'ayons pas tout, quelque chose existe, pour que « Juventud Rebelde » soit le journal préféré parmi les journaux cubains."

Dans le cas du « Granma » ce qui est intéressant, c'est sa diffusion. Le journal est adressé à l'extérieur et on imprime même dans quelques lieux des revues de « Granma International » en Anglais, français, italien portugais, etc.

Traduction pour El Correo : Estelle et Carlos Debiasi

[www.elcorreo.eu.org]
M
3 septembre 2006 14:12
« L'UE doit redevenir notre partenaire »
UN ARTICLE DE VÉRONIQUE KIESEL | EDITION DU SAMEDI 12 MARS 2005


ENTRETIEN avec Felipe Perez Roque

Comment qualifieriez-vous actuellement les relations entre Cuba et l'UE ?

Elles sont en voie de normalisation. Elles ont été fort abîmées ces
dernières années. Ce dont nous avons besoin, c'est de relancer un dialogue politique
sérieux, structuré, permanent. Il faut que l'UE retrouve son statut
d'interlocuteur privilégié de Cuba, qui a disparu. L'ancien Premier ministre espagnol
Aznar porte une lourde responsabilité dans cette détérioration : il a poussé
l'UE à adopter une position proche de celle des Etats-Unis. Aujourd'hui, cela
commence à évoluer, notamment grâce à l'influence positive du gouvernement
belge qui a défendu avec honnêteté et courage la nécessité d'améliorer les
relations avec Cuba. C'est d'ailleurs l'unique gouvernement européen dont nous
acceptons l'aide au développement. L'arrivée au pouvoir en Espagne du
gouvernement Zapatero a permis de réunir une majorité de pays européens pour lever
ces sanctions qui paralysaient le dialogue UE - Cuba. Cuba croit que, s'il
existe des différences de vue sur certains points distincts, cela ne peut être un
obstacle à de bonnes relations. L'UE a des relations avec des pays comme les
Etats-Unis, même s'il existe entre eux des divergences sur certains thèmes.
Cuba veut être traité de la même manière que les autres, sans discrimination.

Mais vous pouvez comprendre que l'UE a très mal pris l'incarcération de ces
75 dissidents. Pourquoi le régime cubain n'arrive-t-il pas à s'assouplir ?

Je comprends que les gouvernements de l'UE puissent avoir des différences de
vues, puissent critiquer des décisions du gouvernement cubain. J'espère que
les gouvernements européens comprennent dans quelle situation particulière se
trouve Cuba. George Bush l'a répété : il veut un changement de régime à
Cuba. Il a dit aussi que, concernant Cuba, les Etats-Unis n'écartent pas l'option
militaire. Nous sommes soumis à un blocus économique, dont le but est de
nous isoler du monde. Nous faisons l'objet d'une pression politique et
médiatique brutale : Cuba n'est pas l'agresseur, mais l'agressé. Nous devons nous
défendre. Nos décisions sont donc légitimes. Cuba ne peut pas permettre que
Washington, avec son argent et son influence, organise à Cuba une force politique
mercenaire qui défende la politique américaine au sein même de Cuba. C'est
une 5J colonne, un cheval de Troie. Dans tous les pays, il est interdit de
travailler pour une puissance étrangère. Ils ne sont pas en prison à cause de ce
qu'ils pensent, mais parce qu'ils ont collaboré avec la politique américaine.
Le jour où les Etats-Unis nous laisseront en paix, le jour où ils lèveront
le blocus, nous pourrons avancer avec nos institutions. Ce qu'il faut faire,
c'est demander qu'ils nous laissent tranquilles. Il y a une certaine
hypocrisie à exiger certaines choses d'un petit pays assiégé, et à ne rien exiger de
la grande superpuissance.

Qui avez-vous rencontré durant votre tournée européenne ?

J'ai eu de très bons contacts au Parlement européen à Strasbourg avec le
président Borrell et les présidents de plusieurs commissions. J'ai eu une
excellente rencontre à Luxembourg avec le grand-duc et la grande-duchesse, qui est
d'origine cubaine. Avec le ministre délégué aux relations internationales de
Luxembourg (le ministre des Affaires étrangères était en Indonésie), nous
avons discuté d'une reprise du dialogue politique, qui pourrait se substituer à
l'actuelle politique commune si influencée par Aznar. Comme le Luxembourg
préside actuellement l'UE, nous avons aussi parlé de la Commission des droits
de l'homme de l'ONU qui va se réunir à Genève. Nous espérons que les membres
de cette commission ne vont pas voter automatiquement en faveur de la
résolution que les Etats-Unis présentent, chaque année, contre Cuba. C'est la seule
manière qu'ils ont pour essayer de justifier le blocus qu'ils nous imposent. À
Bruxelles, je n'ai pas vu M. De Gucht mais de hauts responsables des
Affaires étrangères, et j'ai eu un excellent entretien avec le Premier ministre
Verhofstadt. J'ai aussi rencontré le commissaire Louis Michel, qui va se rendre à
Cuba à la fin de ce mois. J'ai par ailleurs vu mon ami Steve Stevaert ainsi
qu'Elio Di Rupo.

Quel est actuellement le plus grand défi pour Cuba ?

Nous devons nous préparer à une éventuelle agression militaire durant le
second mandat de George Bush. Nous devons aussi continuer à progresser sur la
voie du développement économique, et récupérer notre niveau de développement
social. Nous avons déjà modernisé toutes les écoles primaires de Cuba,
désormais équipées d'ordinateurs et de moyens audiovisuels : il n'y a jamais plus de
20 enfants par classes. Il y a en Amérique latine 20 millions d'enfants qui
travaillent au lieu d'aller à l'école : aucun n'est cubain. Par ailleurs, nous
sommes heureux de voir en Amérique latine de nombreux présidents
progressistes accéder au pouvoir. Il n'y a pas si longtemps, tous les gouvernements
étaient d'orientation néolibérale, ce qui a eu pour résultat de plonger un quart
de la population de cette région dans la misère. Avec Chavez, Lula, Kirchner,
Tabare Vazquez et d'autres, nous pourrons faire progresser l'Amérique latine
sur la voie de l'intégration régionale sur le modèle européen, ce qui
permettra à nos pays de résister à l'attraction fatale des Etats-Unis.

[www.lesoir.be]

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ALLOCUTION PRONONCÉE PAR FELIPE PÉREZ ROQUE, MINISTRE DES RELATIONS
EXTÉRIEURES DE LA RÉPUBLIQUE DE CUBA, AU SEGMENT DE HAUT NIVEAU DE LA 61ème
SESSION DE LA COMMISSION DES DROITS DE L'HOMME

Genève, le 16 Mars 2005


(Traduction de l'original en espagnol)


Excellences :

La Commission des droits de l'homme - malgré les efforts de ceux qui, comme
nous, croient honnêtement à son importance et se battent pour lui rendre l'
esprit de respect et de collaboration qui animait ses fondateurs - a perdu
toute légitimité. Elle n'est plus crédible. Elle permet l'impunité des
puissants. Elle est menottée. On y voit proliférer le mensonge, le deux
poids deux mesures, les discours creux de ceux qui, tout en jouissant de
leur opulence, tout en gaspillant et en polluant, regardent ailleurs et
feignent de ne pas voir comme on viole les droits de millions d'êtres
humains à la vie, leur droit à la paix, leur droit au développement, leur
droit à manger, à travailler, bref, leur droit de vivre dignement.

Nous savions tous que les travaux de la Commission des droits de l'homme
étaient manipulés politiquement, dans la mesure où le gouvernement des
Etats-Unis et ses alliés l'ont usée comme si c'était leur propriété privée,
l'ont convertie en une sorte d'Inquisition en vue de condamner les pays du
Sud, en particulier ceux qui s'opposent activement à leur stratégie de
domination néocoloniale.

Mais deux événements survenus l'an dernier ont modifié la nature du débat
que nous soutiendrons ces jours-ci.

Le premier a été le refus de l'Union européenne de parrainer et de voter
pour le projet de résolution qui proposait l'ouverture d'une enquête sur les
violations massives, flagrantes et systématiques des droits de l'homme - des
violations toujours actuelles - dont sont victimes les plus de cinq cents
prisonniers enfermés dans la base navale que les Etats-Unis occupent, contre
la volonté du peuple cubain, dans la baie de Guantánamo. L'Union européenne,
qui s'était opposée jusque-là aux motions de non-action, était même prête
cette fois-ci à en présenter une pour éviter que son allié ne fasse l'objet
d'une simple enquête. L'hypocrisie et la morale à double vitesse étaient à
leur comble ! Que fera-t-elle cette année-ci après la divulgation des photos
de tortures horripilantes dans la prison d'Abou Ghraib ?

Le second a été la publication du rapport où le Groupe de personnalités de
haut niveau sur les menaces, les défis et le changement, constitué à l'
initiative du Secrétaire général des Nations Unies, affirme catégoriquement
: « La Commission ne peut pas être crédible si elle semble avoir deux poids,
deux mesures dans le traitement des questions touchant les droits de l'
homme. » Pouvons-nous dès lors espérer que les représentants des Etats-Unis
et leurs complices feront leur autocritique en séance plénière et s'
engageront à travailler avec nous - les pays du tiers monde - pour sauver la
Commission des droits de l'homme du discrédit et de la confrontation ?


Monsieur le Président,

Etre assuré de jouir des droits de l'homme de nos jours dépend de la sorte
de pays - développé ou pas développé - où l'on vit, ainsi que de la classe
sociale à laquelle on appartient. Voilà pourquoi il n'y aura pas de vraie

jouissance des droits de l'homme pour tous tant que nous ne conquerrons pas
la justice sociale dans les rapports entre les pays et au sein des pays
mêmes.

Un petit groupe de nations représentées ici - les Etats-Unis et d'autres
alliés développés - ont déjà conquis le droit à la paix. Elles seront
toujours les agresseurs, jamais les agressées. Leur paix repose sur leur
pouvoir militaire. Elles ont aussi conquis le développement économique,
fondé sur l'exploitation des richesses des autres pays pauvres, jadis
colonies, qui souffrent et se saignent à blanc pour qu'elles puissent
gaspiller. N'empêche que dans ces pays développés - et cela paraît
incroyable - les chômeurs, les émigrés, les pauvres ne jouissent pas des
mêmes droits que les riches.

Un pauvre peut-il être élu sénateur aux Etats-Unis ? Absolument pas. Une
campagne électorale coûte au bas mot huit millions de dollars. Les enfants
de riches vont-ils à la guerre injuste et illégale d'Iraq ? Pas du tout.
Aucun des mille cinq cents jeunes Nord-américains tombés dans cette guerre n
'était fils de millionnaire ou de ministre. Ce sont les pauvres qui meurent
là-bas, défendant les intérêts privilégiés d'une minorité.

Si vous vivez dans un pays sous-développé, alors votre situation est pire :
c'est que l'immense majorité de la population, parce que pauvre et démunie,
ne peut y exercer ses droits. Et le pays, comme pays, n'a pas non plus droit
à la paix. Il peut être attaqué sous l'accusation d'être « terroriste », ou
d'être « un réduit de la tyrannie », ou au prétexte qu'on va le « libérer ».
On le bombardera et on l'envahira pour le « libérer ».

Le tiers monde, soit plus de cent trente pays, n'a pas non plus droit au
développement. Aurait-il beau faire les plus grands efforts, le système
économique imposé au monde le lui en empêche. Il n'a pas accès aux marchés,
aux nouvelles techniques, il est menotté par une dette léonine qu'il a déjà
payée plus d'une fois. Il n'a le droit qu'à la dépendance. On lui fait
croire que sa pauvreté est le fruit de ses erreurs. Et dans ce tiers monde,
les pauvres et les indigents, qui sont la majorité, n'ont même pas droit à
la vie. Ce qui explique pourquoi onze millions d'enfants de moins de cinq
ans meurent tous les ans, alors qu'une partie pourrait se sauver rien que
par un simple vaccin ou par des sels réhydratants. Ce qui explique aussi
pourquoi six cent mille femmes pauvres meurent en couches. Les pauvres n'ont
pas le droit de lire et d'écrire. Ce serait trop dangereux pour les maîtres.
On les maintient ignorants pour les maintenir dociles. Voilà pourquoi l'
existence de presque un milliard d'analphabètes dans le monde devrait faire
rougir cette Commission. Ce qui explique pourquoi vingt millions de petits
Latino-américains travaillent tous les jours, victimes d'une cruelle
exploitation, au lieu d'aller à l'école.

Le peuple cubain croit avec ferveur à la liberté, à la démocratie et aux
droits de l'homme. Comme les atteindre lui a beaucoup coûté, il en connaît
le prix. Et puis, c'est un peuple au pouvoir. C'est là toute la différence.

Il ne peut y avoir de démocratie sans justice sociale. Il n'y a de liberté
possible que si elle repose sur le droit à l'éducation et à la culture. L'
ignorance est la lourde chaîne qui emprisonne les pauvres. Etre cultivé est
la seule manière d'être libre ! telle est la maxime sacrée que nous avons
appris, nous les Cubains, de celui qui nous a apporté l'indépendance.

Il ne saurait y avoir d'exercice réelle des droits de l'homme sans égalité
ni équité. Les pauvres et les riches n'auront jamais les mêmes droits dans
la vie réelle, ceux-ci auraient-ils beau être proclamés et reconnus noir sur
blanc !

C'est parce que nous l'avons compris depuis longtemps, nous les Cubains, que
nous édifions un pays différent. Et nous ne faisons que commencer. Et nous
le faisons malgré les agressions, le blocus, les attaques terroristes, les
mensonges et les plans visant à nous assassiner Fidel. Nous savons que tout
ceci irrite l'Empire. Nous sommes un exemple dangereux : nous sommes un
symbole du fait que seule une société juste et solidaire - autrement dit
socialiste - peut assurer l'exercice de tous les droits à tous les citoyens.

Voilà pourquoi le gouvernement des Etats-Unis tente de nous condamner ici à
la Commission des droits de l'homme. Il craint notre exemple. Fort
militairement parlant, il est faible du point de vue moral. Et c'est la
morale, non les armes, qui est le bouclier des peuples.

Peut-être le président Bush dénichera-t-il cette année un gouvernement
latino-américain - même si les dociles se font de plus en plus rares - qui
présente la fameuse résolution contre Cuba. Ou alors devra-t-il se tourner
de nouveau vers un gouvernement d'Europe de l'Est, dans le style du
gouvernement tchèque qui jouit comme nul autre de sa condition de satellite
de Washington et de cheval de Troie dans l'Union européenne, ou alors sa
propre administration devra-t-elle s'en charger. En tout cas, pour l'
instant, elle fait du chantage, elle menace, elle compte les gouvernements
dont elle pourra disposer pour savoir si elle parviendra à condamner Cuba.

Tout le monde sait dans cette salle qu'il n'y a pas la moindre raison de
présenter une résolution contre Cuba à cette Commission. Cuba n'a jamais
connu en quarante-six ans de Révolution un seule exécution extrajudiciaire,
une seule disparition forcée. Pas une seule ! Que quelqu'un cite le nom d'
une seule mère cubaine cherchant encore les restes de son enfant assassiné !
Ou celui d'une grand-mère cherchant son petit-fils donné à une autre famille
après l'assassinat de ses parents ! Que quelqu'un cite ici le nom d'un seul
journaliste assassiné à Cuba (et j'ose rappeler que vingt l'ont été en
Amérique latine seulement l'an dernier) ! Que quelqu'un cite le nom d'une
personne torturée ! Un seul nom ! Que quelqu'un cite le nom d'un prisonnier
torturé par ses gardiens, d'un prisonnier à genoux et terrorisé devant un
chien entraîné à tuer !


Excellences

Le président Bush a un plan pour Cuba. Mais nous en avons un autre, nous les
Cubains. Nous connaissons parfaitement notre cap. Et personne ne nous en
fera dévier. Nous édifierons une société encore plus juste, encore plus
démocratique, encore plus libre, encore plus cultivée. Bref, encore plus
socialiste.

Et nous le ferons, le président Bush aurait-il beau nous menacer d'
agression, nous menacer de ramener Cuba à la condition de colonie, d'enlever
aux Cubains leurs maisons, leurs terres et leurs écoles pour les rendre aux
anciens propriétaires batistiens qui rentreraient des Etats-Unis. Nous le
ferons, malgré son plan de privatiser la santé et de convertir nos médecins
en chômeurs ; nous le ferons malgré le plan de Bush de privatiser l'
éducation et de ne la rendre accessible qu'aux élites, comme par le passé ;
nous le ferons malgré le plan de Bush de brader nos richesses et le
patrimoine de tout un peuple aux transnationales étasuniennes ; nous le
ferons, malgré le plan de Bush d'enlever leurs allocations à nos retraités
et à nos pensionnés pour les obliger à retourner au travail, selon le Plan d
'aide à Cuba libre qui prévoit tout ça.

Le peuple cubain a le droit de se défendre de l'agression et il le fera. Et
je dois le dire sans ambages : nous ne permettrons pas la formation à Cuba d
'organisations et de partis de mercenaires financés par le gouvernement des
Etats-Unis et à sa solde ! Nous ne permettrons pas des journaux et des
chaînes de télévision financés par le gouvernement des Etats-Unis en vue de
prôner parmi nous ses politiques de blocus et ses mensonges ! À Cuba, la
presse, la radio et la télévision sont propriété du peuple dont ils servent
et serviront les intérêts.

Nous ne coopérerons pas avec la représentante personnelle du
Haut-commissaire dont le mandat découle d'une résolution nulle et non
avenue. Pourquoi ne nomme-t-on une juriste si prestigieuse Représentante
spéciale du Haut-commissaire pour la base navale de Guantánamo ? Pourquoi ne
lui demande-t-on pas d'enquêter sur les violations flagrantes des droits des
cinq Cubains, courageux et désintéressés, incarcérés aux Etats-Unis et de
leurs familles ? Tout simplement parce que c'est impossible. Parce qu'il s'
agit de violations des droits de l'homme commises par les Etats-Unis et que
ces messieurs sont intouchables ! Sur la petite île de Cuba, on tire à
boulets rouges ; face aux Etats-Unis, on se tait.

Mais Cuba ne se lassera pas de lutter, Excellences. Et elle ne se rendra
pas. Pas plus qu'elle ne fera de concessions ni ne trahira ses idéaux.

Et on verra bien si on peut vaincre un peuple libre, cultivé et uni ! On
verra bien si on peut renverser un gouvernement du peuple, dont les
dirigeants marchent sans crainte au milieu de la population, forts de l'
autorité morale que leur donnent leur absence totale de corruption et leur
dévouement total à leurs devoirs !

On verra si on peut berner tout le monde tout le temps !

Excellences,

La Commission des droits de l'homme qui nous convoque aujourd'hui reflète le
monde injuste et inégal où nous vivons. Il ne reste plus rien de l'esprit
fraternel et respectueux qui avait inspiré ses fondateurs après la victoire
sur le fascisme.

La délégation cubaine n'insistera donc pas sur la transformation de la
Commission. Ce qu'il nous faut transformer, c'est le monde. Ce qu'il faut, c
'est aller à la racine. Une Commission des droits de l'homme exempte de
sélectivité, de politisation, de deux poids deux mesures, de chantages et d'
hypocrisie ne sera possible que dans un monde différent.

Cuba ne voit pas là une chimère, mais une cause pour laquelle il vaut la
peine de se battre. C'est pour cela qu'elle se bat et continuera de se
battre.

Je vous remercie.

Extrait de CSP


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Extrait de :LES ETATS-UNIS ET LA « DISSIDENCE » CUBAINE


[risal.collectifs.net]



Les deux « dissidents » cubains qui disposent de l’influence médiatique la plus importante au niveau international, qui lancent les diatribes les plus acerbes contre la Révolution cubaine et qui jouissent de la bienveillance la plus soutenue auprès des extrémistes d’origine cubaine de Miami sont MM. Oswaldo Payá et Elizardo Sánchez [8]. Face à eux, M. Raúl Rivero passe pour un « opposant » relativement modéré et frileux [9]. Or ce dernier a été condamné à une peine de vingt ans de réclusion criminelle. MM. Payá et Sánchez n’ont eu aucun ennui avec la justice, alors que leurs écrits politiques sont beaucoup plus virulents que ceux de M. Rivero. L’explication est assez simple : MM. Payá et Sánchez ont, jusqu’à présent, toujours refusé le financement généreusement offert par Washington, tandis que M. Rivero a commis l’erreur de profiter des largesses financières de l’administration Bush. Et c’est cela qui a été condamné et non la production littéraire ou politique supposément hétérodoxe. Ces faits concrets démontrent clairement que l’argument tendant à accuser les autorités cubaines d’incarcérer les gens pour leur pensée dispose d’une vraisemblance frôlant le niveau zéro.

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Objet : Les dissidents invités à se présenter aux élections


Je m'imaginais que cette entrevue que Ricardo Alarcon a donné à EFE il y a
quelques jours, ferait l'objet d'une dépêche de l'AFP reprise par tous les
médias francophones. Mais il semblerait que les dissidents cubains ne sont
intéressants que quand ils jouent aux victimes, pas quand ils sont face à
leurs responsabilités. Lors du premier scrutin de ce type en 1976, les
dissidents de Cuba et de Miami se sont melés des élections, ils ont trouvé
des prétextes pour ne pas se présenter et ont appelé à l'abstention comme
mode de rejet du régime. Alors que Cuba est l'un des rares pays d'Amérique
Latine ou le vote n'est pas obligatoire et ou l'abstention n'est pas punie,
plus de 96% des électeurs ont voté, montrant clairement ce qu'ils pensaient
de la dissidence. Parions que les mercenaires ont appris leur leçon et
qu'ils continueront de se tenir loin du processus démocratique au nom
duquel ils jouent au martye dans notre presse. Il faut noter que les
élections cubaines ne sont aps des élections à parti unique mais des
élections non partisanes, c'est à dire ou les candidats sont choisis et
élus en fonction de leur valeurs et capacités personnelles et non pas à
cause d'une allégence à un parti. 60% des députés cubains ne sont pas
membres du Parti Communiste, une information importante que nos médias
cacheront toujours. *PLR!


Tiré de La Tercera du 12/03/05 :

[www.tercera.cl]
M
3 septembre 2006 16:16
Un danger terrifiant et dantesque
guette l’humanité


DISCOURS PRONNONCÉ PAR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE CUBA FIDEL CASTRO RUZ, À LA SÉANCE D’INAUGURATION DU SEGMENT DE HAUT NIVEAU DE LA SIXIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE DES PARTIES DE LA CONVENTION DES NATIONS UNIES SUR LA LUTTE CONTRE LA DÉSERTIFICATION ET LA SÉCHERESSE. LE 1 SEPTEMBRE 2003. L’HAVANE, CUBA


Son Excellence M. Hama Arba Diallo, Secrétaire exécutif ;
Son Excellence M. Ibrahim Gambari, Sous-secrétaire général des Nations Unies ;


Excellences Chefs d’État et de Gouvernement, Vice-présidents, Présidents de Parlements, Chefs de Délégations ;

Honorables invités ;


Voilà trente ans à peine, l’humanité n’avait pas la moindre conscience de la grande tragédie. On croyait alors que le seul danger d’extinction consistait dans la quantité colossale d’armes nucléaires prêtes à être lancées en quelques minutes. Sans que des menaces de ce genre aient absolument disparu, un danger de plus, terrifiant, dantesque, la guette. Je n’hésite pas à employer cette phrase forte, apparemment dramatique. Le vrai drame, c’est l’ignorance de ces risques dans laquelle nous avons vécu si longtemps.

Aucune des personnes qui, vingt-cinq ans avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale en 1945, avaient l’âge de raison, et savaient lire et écrire, n’avaient jamais entendu dire un traître mot de la façon inexorable et accélérée dont l’humanité marche aveuglement vers la destruction des bases naturelles de la vie elle-même. Pas une seule des milliers de générations qui ont précédé la génération actuelle n’a connu un risque si amer, ni ne doit assumer une responsabilité si énorme.

Ce sont là des réalités. Un fruit de l’histoire encore peu connue de l’homme, de l’évolution de la société humaine pendant cinq ou six mille ans, alors que celle-ci n’avait pas une idée claire – ni ne pouvait l’avoir – d’où elle venait et vers où elle allait. Cette réalité surprenante et angoissante est désormais une conviction bien ancrée dans une minorité cultivée et inquiète, mais croissante et en essor, de l’humanité,

Aujourd’hui, nous savons ce qu’il se passe. Les chiffres effrayants et les arguments irréfutables sont à la portée de tous les assistants, exposés sereinement et analysés durant les rencontres qui ont précédé cette Conférence.

De mon point de vue, il n’est pas de tâche plus urgente que de créer une conscience universelle de ce problème, de le faire comprendre aux milliards d’hommes et de femmes de tous âges, enfant y compris, qui peuplent la planète. Les conditions objectives et les souffrances que connaît l’immense majorité d’entre eux créent les conditions subjectives requises pour cette conscientisation.

Tout est lié. Analphabétisme, chômage, pauvreté, faim, maladies, carence d’eau potable, de logements, d’électricité ; désertification, changements climatiques, déforestation, inondations, sécheresses, érosion des sols, biodégradation, épidémies et autres tragédies bien connues sont inséparables.

Sans éducation, la conscientisation urgente et nécessaire dont je parle ne peut exister. Une grande révolution éducationnelle est pourtant à la portée des peuples du monde. Telle est l’idée essentielle que je souhaite exposer.

Cuba, dont personne ne conteste les succès modestes dans ce domaine crucial, assure qu’à partir d’un investissement de trois milliards de dollars sur une brève période de temps et de sept cent millions pour chacune des neuf années suivantes, consacrés aux matériaux pédagogiques et aux équipements, dont un million et demi de panneaux solaires pour les communautés et les villages non électrifiés, il est possible d’alphabétiser en douze ans et de conduire jusqu’à la fin du primaire (six années d’études) un milliard et demi d’analphabètes et de semi-analphabètes. Cela implique au total une dépense inférieure à dix milliards de dollars, soit l’équivalent de 0,004 p. 100 du Produit intérieur brut des pays développés membres de l’OCDE pour une année.

Cela suppose aussi l’installation échelonnée de quatre millions de points d’enseignement dotés de moyens audiovisuels dont l’efficacité a été prouvée et la coopération d’un vaste mouvement bénévole de huit millions de personnes ayant des connaissances non inférieures au niveau du primaire (six années) qui pourrait alphabétiser et au même temps être formées progressivement comme éducateurs d’une bonne qualité professionnelle par la même méthode.

Si l’on décidait de stimuler ceux qui n’ont pas d’emplois en leur assignant un salaire mensuel modeste pendant qu’ils enseignent et étudient, on pourrait créer de quatre à huit millions d’emplois dignes qui seraient grandement appréciés par des millions de jeunes du tiers monde qui sont les plus touchés par le fléau du chômage. Le coût pour les pays donateurs serait aussi réduit : en estimant ce salaire à cent dollars par mois et en supposant que six millions de personnes rejoignent ainsi ce programme, il équivaudrait à 0,003 p. 100 du PIB de l’OCDE, chaque année.

Le coût de ces deux programmes pour les cinq premières années reviendrait à peu près à ce que les Etats-Unis dépensent au rythme actuel, en seulement quinze semaines, dans leur occupation militaire de l’Irak.

Un chiffre presque égal de citoyens du monde pourrait s’instruire, à un coût bien inférieur, en utilisant des radios d’ondes moyennes et de petites ondes ne coûtant pas plus de quinze dollars et fonctionnant à partir de petites plaques de cellules photovoltaïques accouplées à elles. De petits abécédaires à matériau didactique accompagnent la radio.

Cette méthode d’alphabétisation radiophonique mise au point par des pédagogues cubains, notre pays l’a cédée gratis à différents pays qui l’utilisent déjà et il la céderait avec plaisir à quiconque en ferait la demande.

En recourant à des émissions de télévision, notre pays a donné des cours d’anglais, une langue utilisée dans le monde entier, à plus d’un million de citoyens à un coût en devises pour l’Etat de cinquante mille dollars.

Avec seulement 0,01 p. 100 du PIB de l’OCDE – soit une petite part du 0,7 p. 100 tant de fois promis et jamais atteint, sauf de rares cas individuels, par l’ensemble des pays riches – on pourrait fournir en dix ans, par des panneaux solaires, trente kilowatts d’électricité par mois à deux cent cinquante millions de familles du tiers monde, soit un total d’environ un milliard cinq cent millions de personnes, la partie la plus pauvre de la population mondiale, qui pourraient disposer chaque jour de plusieurs heures de lumière électrique et de transmissions récréatives, informatives et éducatives, par radio ou télévision, sans dépenser un seul litre de combustible fossile.

Notre pays, en butte à un blocus depuis plus de quarante ans, soumis à une situation extrêmement difficile à la chute du camp socialiste, a pu produire et est en train de produire, dans des espaces urbain disponibles, plus de trois millions de tonnes de légumes par an dans des cultures sans terre, en utilisant de la paille et des déchet agricoles, en recourant à l’irrigation par goutte, soit une dépense d’eau minime, et en donnant de plus un emploi à presque trois cent mille citoyens et sans répandre dans l’atmosphère un seul kilo de dioxyde de carbone.

Je peux vous informer que la totalité des 505 000 adolescents cubains du deuxième cycle du second degré entameront la prochaine rentrée scolaire, dans un semaine, selon les nouvelles méthodes éducatives que nous avons mises au point, tripleront les connaissances qu’ils recevaient avant et disposeront d’un professeur pour quinze élèves.

Je vous prie de m’excuser de citer des exemples qui prouvent qu’il est encore possible, malgré d’immenses obstacles, de faire beaucoup pour la préservation de l’environnement et la survie de l’humanité.

Tout ce que j’ai dit est bien entendu incompatible avec le système économique atroce imposé au monde, avec l’impitoyable mondialisation néo-libérale, avec les diktats et les conditionnements par lesquels le FMI sacrifie la santé, l’éducation et la sécurité sociale de milliards de personnes ; avec la façon cruelle dont, par l’achat et la vente libres de divises entre les pays à monnaie forte et les pays du tiers monde à monnaie faible, on enlève à ceux-ci, chaque année, des sommes faramineuses. Bref, tout ce que j’ai dit est incompatible avec la politique de l’OMC conçue apparemment pour que les pays riches puissent, sans la moindre restriction, envahir le monde de leurs marchandises, liquider le développement industriel et agricole des pays pauvres qui n’ont d’autre avenir que celui de fournir des matières premières et une main-d’œuvre bon marché ; incompatible avec la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) et d’autres accords de même nature entre les pots de fer et les pots de terre ; incompatible avec la monstrueuse dette extérieure qui ponctionne parfois jusqu’à la moitié des budgets nationaux et que nul ne peut éponger dans les circonstances actuelles ; incompatible avec le vol des cerveaux, avec le monopole quasi-total de la propriété intellectuelle et avec l’utilisation abusive et disproportionnée des ressources naturelles et énergétiques de la planète.

La liste des injustices serait interminable. L’abîme se creuse, la mise à sac est pire.

Compte tenu des visées et de l’idéologie sous-tendant un ordre économique diabolique et chaotique, les sociétés de consommation auront, en cinq ou six décennies, épuisé les réserves vérifiées et probables de combustibles fossiles et auront consommé en à peine cent cinquante ans ce que la planète a mis trois cent millions d’années à créer.

Il n’existe même pas une seule idée cohérente et claire de l’énergie qui fera rouler, quand l’ère fatale du pétrole aura conclu, les milliards de véhicules motorisés qui inondent les villes et les routes des pays riches, voire de nombreux pays du tiers monde. C’est là l’expression la plus patente d’un mode de vie et de consommation foncièrement irrationnel qui ne pourra jamais servir de modèle aux dix milliards de personnes qui seront censées peupler la planète.

Un tel ordre économique et de tels modèles de consommation sont incompatibles avec les ressources essentielles, limitées et non renouvelables, de la planète et avec les lois qui régissent la nature et la vie. Ils se heurtent aussi aux principes éthiques les plus élémentaires, à la culture et aux valeurs morales créées par l’homme.

Continuons notre lutte sans découragement ni hésitation, en étant profondément convaincus que si la société humaine a commis des bévues colossales et continue de les commettre, l’être humain est capable de concevoir les plus nobles idées, de nourrir les plus généreux sentiments et, dépassant les puissants instincts que la nature lui a imposés, de donner sa vie pour ce qu’il sent et ce qu’il pense. Il l’a prouvé bien des fois tout au long de l’histoire.

Cultivons ces qualités exceptionnelles, et dès lors il n’y aura aucun obstacle qui ne pourra être surmonté, il n’y aura rien qui ne pourra être changé !

Je vous remercie.

[www.granma.cu]
M
3 septembre 2006 23:37
Le nouveau mouvement coopératif vénézuélien

par Camila Piñeiro Harnecker

1er septembre 2006

[risal.collectifs.net]

Je suis arrivée à Caracas en juillet 2005 avec quelques contacts dans différentes coopératives, inquiète de savoir comment j’allais pouvoir passer en revue une par une plus de 70 000 coopératives auxquelles la Superintendencia Nacional de Cooperativas (l’organisme national responsable des coopératives, la SUNACOOP) avait fait allusion dans ses récents communiqués de presse. J’ai effectivement trouvé des coopératives partout. En l’espace d’une nuit, je suis tombée par hasard sur quatre coopératives créées là où on ne s’y attend pas forcément : un groupe d’artisans à côté de mon hôtel, un groupe de guides touristiques qui s’occupe de divertir les enfants dans un parc à côté, les employés de nettoyage d’un bureau où je suis allée faire une interview, et même les chauffeurs de taxi devant l’hôtel où j’étais qui avaient quitté la société privée pour laquelle ils travaillaient pour former une coopérative.

Beaucoup de gouvernements locaux, d’institutions publiques, y compris la compagnie pétrolière du Venezuela, Petróleos de Venezuela (PDVSA), ont fait de la place aux petites entreprises, en particulier aux coopératives. Ces établissements ont mis en place des procédures d’appels d’offre qui, tout en exigeant une qualité et des coûts compétitifs, ne discriminent pas les petites entreprises ni les coopératives. Ils ont aussi encouragé les employés du secteur privé à créer leurs coopératives. Par exemple, la CADELA, une des cinq branches régionales de la compagnie d’électricité nationale publique, a encouragé les personnes employées dans des entreprises sous-traitantes de maintenance et de sécurité à quitter leur employeur privé pour former leur propre coopérative. La CADELA est une entreprise cogérée [par les travailleurs et l’Etat], et a beaucoup soutenu les coopératives [1]. (...) La division des travaux publics de la principale municipalité de Caracas a encouragé la création de « cabinets de travaux locaux » dans lesquels les habitants s’organisent eux-mêmes en « tables de travail » pour décider des travaux publics à faire au niveau des infrastructures et supervisent eux-mêmes ces travaux. La communauté décide aussi quelles coopératives du voisinage se chargera du travail en question. [2]

Quand le président Hugo Chavez est arrivé au pouvoir en 1998, il y avait seulement 762 coopératives au Venezuela [3]. Ces coopératives, comme le reste de la société vénézuélienne, ont survécu aux mesures d’ajustement structurel initiées sous la présidence de Carlos Andrés Pérez en 1989. Durant ces vingt dernières années, le Produit Intérieur Brut (PICool du Venezuela n’a fait pratiquement que baisser, et les inégalités ont atteint un niveau extrême. On estime[ait] à 80% la part de la population vivant dans la pauvreté et à plus de 50% la population travaillant dans le secteur informel. [4] L’économie vénézuélienne est par ailleurs fortement dépendante de son revenu pétrolier, étant donné que la plus grande partie de son PIB vient des exportations de pétrole [5]. Une grande partie de la nourriture est importée, ce qui place la production nationale alimentaire du Venezuela à un niveau bien inférieur du niveau de production minimum d’autosuffisance alimentaire d’un pays selon les indicateurs de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO, sigles en anglais). [6]

Pour faire face à cette situation économique et sociale, l’administration Chavez s’est engagée dans un nouveau modèle de développement, appelé « développement endogène ». Le concept est fortement inspiré des idées d’Osvaldo Sunkel exprimées dans Development from within : Toward a neostructuralist approach for Latin America (1993) [Développement de l’intérieur : vers une approche néo structuraliste pour l’Amérique latine]. Cette approche préconise une adaptation des politiques de substitution des importations des secteurs dans lesquels le développement local, adapté aux conditions et aux ressources locales d’emploi spécifiques, le développement humain et l’égalité des revenus sont considérés comme prioritaires. L’interprétation officielle du développement endogène met aussi l’accent sur l’importance du développement local, diversifié et durable, ainsi que sur un engagement à respecter les différentes identités et cultures du Venezuela [7]. De façon encore plus significative, toujours dans cette optique d’inclure les secteurs historiquement marginalisés de la société vénézuélienne, le gouvernement Chavez reconnaît également le besoin de « démocratiser » l’économie, de combattre les inégalités et d’encourager la solidarité afin de rembourser la « dette sociale » accumulée envers les secteurs populaires.

Le modèle de production coopérative a petit à petit défini les stratégies de développement de la « révolution bolivarienne ». Dans son rapport d’août 2005, la SUNACOOP recensait 83.769 coopératives, dont plus de 40 000 coopératives créées en 2004 et presque 30.000 autres coopératives formées entre janvier et août 2005. Le nombre total de membres des coopératives atteignait 945 517 en octobre 2004, bien plus que les 215 000 de 1998.

Cette prolifération s’explique par la reconnaissance des coopératives dans la constitution bolivarienne de 1999 en tant qu’acteurs économiques clés dans l’économie sociale de la nation. Les coopératives y sont décrites comme des outils d’inclusion économique, de participation (article 70) et de décentralisation de l’Etat (article 184). De façon plus significative, l’Etat doit « promouvoir et protéger » les coopératives (articles 118 et 308). Ce n’était pas le cas jusqu’à ce que la Loi spéciale des associations de coopératives soit publiée en septembre 2001 et que le nombre de coopératives commence à croître passant de presque 1.000 coopératives en 2001, à plus de 2 000 l’année suivante et plus de 8 000 en 2003. [8]

En mars 2004, la Mission Vuelvan Caras fut créée pour « changer le modèle économique, social, politique et culturel du pays, afin de mettre en place un Etat de justice et de droit soutenu par un développement socio-économique endogène, comme écrit dans la constitution bolivarienne » [9]. La plupart des étudiants étaient des diplômés récents d’autres missions éducatives qui ont permis aux Vénézuéliens de terminer leurs études primaires et secondaires. Les missions sont des programmes sociaux qui promeuvent l’éducation, la santé et la culture. Elles sont financées par les surplus du revenu pétrolier et gérées directement par le pouvoir exécutif. Elles furent créées par l’administration Chavez comme des structures parallèles pour contourner la bureaucratie des ministères existants.

Grâce à Vuelvan Caras, entre décembre 2004 et mai 2005, 264 720 étudiants se sont diplômés à l’issue d’un semestre ou d’une année d’enseignement en matières scientifiques, techniques, de gestion ou d’histoire, ou encore ont bénéficié de cours sur la citoyenneté ou les valeurs des coopératives. Pendant le semestre ou l’année d’étude, les étudiants ont reçu une bourse et ont pu améliorer leur qualité de vie, en particulier au niveau de la santé et du logement. Bien que les diplômés de Vuelvan Caras soient libres dans leur recherche d’emploi ou la création de leur propre micro entreprise, il leur fut dit clairement que les coopératives étaient une forme d’organisation préférable qui se verrait accordée le soutien de l’Etat de façon prioritaire. Les étudiants participant à la mission furent encouragés à créer des coopératives et 195 095 diplômés, soit presque 70% des diplômés, l’ont fait, donnant ainsi naissance à 7 592 nouvelles coopératives [10].

En septembre 2004, le gouvernement vénézuélien a créé un Ministère de l’Economie Populaire (MINEP) pour apporter un soutien et institutionnaliser le programme Vuelvan Caras et pour coordonner le travail des institutions de crédit existantes et de celles nouvellement créées. Son rôle est de coordonner et d’élaborer des politiques de promotion des micro entreprises, des coopératives et d’autres unités productives autosubsistantes qui contribuent au bien-être collectif et qui mettent en valeur le travail productif [11]. Les publications du MINEP affirment que le programme Vuelvan Caras n’est pas un programme pour l’emploi, et que les coopératives ne sont pas encouragées dans le but de trouver un emploi à tous les étudiants diplômés (comme il s’est engagé à le faire), car les coopératives sont considérées comme une composante essentielle « d’un modèle économique orienté vers le bien-être collectif plus que vers l’accumulation du capital » [12].

Après avoir gagné le referendum révocatoire (15 août 2004) [13], qui a laissé l’opposition titubante, le gouvernement Chavez a défini le « nouveau plan stratégique » d’une nouvelle étape de la « révolution bolivarienne ». Ce nouveau plan fut élaboré lors d’une rencontre entre les membres du gouvernement en novembre 2004. Un des dix objectifs stratégiques mentionnés par Chavez est l’engagement « à avancer vers la formation d’une nouvelle structure sociale », « d’un nouveau modèle démocratique de participation de la population », et « à accélérer la construction d’un nouveau modèle de production tourné vers la formation d’un nouveau système économique » [14].

La création et le soutien du MINEP aux coopératives faisant partie des « noyaux de développement endogène » (Núcleos de desarrollo Endógeno) est une stratégie clé pour atteindre cet objectif. Un « noyau de développement endogène » est formé par une ou plusieurs coopératives de Vuelvan Caras, qui se sont regroupées pour concevoir un projet - avec l’aide de spécialistes du MINEP - portant sur un espace physique (terre, usines, installations) que les coopératives ont identifié et qui peut être mis à disposition par le MINEP. Après la proposition du projet et son approbation, les coopératives reçoivent un soutien technique sur place et les crédits nécessaires - généralement à des taux d’intérêts zéro, et avec des délais privilégiés de remboursement. Le terrain est en général accordé aux coopératives en usufruit. En mai 2005 il y avait 115 noyaux de développement en activité, avec un total de 27 975 diplômés de Vuelvan Caras (presque 10% du total des diplômés) travaillant dans 960 coopératives (presque 12% du total des coopératives créées grâce à la mission) : 73,5% d’entre elles établies dans l’agriculture employant 20 411 diplômés dans 699 coopératives ; 14,8% dans l’industrie employant 4.377 diplômés dans 155 coopératives ; et 10,4% dans le tourisme employant 3 063 diplômés dans 103 coopératives [15].

Lors de visites de « noyaux de développement endogène », une spécialisée dans la production, une dans l’agriculture, et enfin une autre dans le tourisme, j’ai pu me rendre compte des nombreux efforts requis et des difficultés qu’impliquait l’établissement de tels noyaux. Les spécialistes du MINEP fournissent une assistance technique constante sur le site et font pression sur la bureaucratie de manière à ce que les infrastructures et les inputs que sont censées obtenir les coopératives de la part des institutions publiques, comme écrit dans leurs contrats, soient effectivement délivrés. Le plus grand défi à relever concerne les problèmes de communication interne, selon la majorité des membres des coopératives, mais il semble que le temps et la pratique dans un cadre d’égalité des droits devraient résoudre ce problème. La plupart des coopératives ont des capacités administratives et de gestion limitées et ceux qui commencent à suivre les cours de gestion et d’administration dispensés par le MINEP sont encore peu nombreux. Cependant, la plupart des coopératives que j’ai rencontrées semblent très conscientes de l’importance de la productivité. Leur engagement à être productif n’est pas seulement moral (« Vuelvan Caras doit être un succès »), mais aussi rationnel - au sens économique du terme. Afin de recevoir de nouveaux crédits et pour maintenir les ressources accordées en usufruit, les coopératives doivent rembourser leurs prêts et respecter leurs contrats.

La majorité des coopératives se trouvent dans le secteur de la production de biens et services et dans l’agriculture [16]. Le fait que le MINEP se concentre sur les coopératives des secteurs de la production et de l’agriculture témoigne de la priorité donnée à la production des biens répondant aux besoins de première nécessité. C’est cohérent également avec l’objectif de l’administration Chavez de sécurité alimentaire et de réduction de la dépendance vis-à-vis des importations d’autres produits de première nécessité.

Depuis mars 2005, le MINEP met en place des comités techniques régionaux pour décentraliser ses fonctions et ses services. Chaque comité technique régional comprend toutes les institutions d’Etat subordonnées au MINEP, dont la SUNACOOP, l’Institut national pour l’éducation (l’INCE, qui fournit la majorité de la logistique et des spécialistes) et les six institutions spécialisées de financement, dont plusieurs ont été créées par le gouvernement Chavez. Le but est de créer une « synergie » décentralisée d’institutions publiques, accessibles au public et transparentes en matière administrative, permettant un contrôle citoyen accru. Aussi, cette approche organisationnelle a été choisie pour éviter la bureaucratisation, l’inefficience, la corruption et d’autres maux. Dans son objectif de placer tous ses diplômés, le MINEP prévoit d’activer bientôt 140 autres noyaux de développement [17]. Il aspire aussi à financer toutes les coopératives de Vuelvan Caras, 60% d’entre elles (4 036) ont déjà reçu plus de 265 millions de dollars, tandis que 30% d’autres étaient censées recevoir leur financement en septembre 2005 [18].

En septembre 2005, le MINEP a tenu la première d’une série de rencontres régionales dans le but de « débattre et de résoudre les aspects stratégiques des performances de la mission Vuelvan Caras dans chaque état du pays » [19]. Une fois que toutes les coopératives et les noyaux de développement seront actives (après avoir reçu les installations, les équipements, l’assistance technique et les crédits, si nécessaire), le MINEP prévoit de commencer un nouveau cycle de la mission Vuelvan Caras. Vuelvan Caras II devrait commencer en janvier 2006 avec plus de 700 000 étudiants et espère les organiser au sein de 2 000 nouvelles coopératives [20].

En plus de fournir une assistance technique, des infrastructures, des crédits pour les coopératives et les micro entreprises, le MINEP cherche également à garantir un marché pour la production des coopératives et cherche à faciliter les contrats avec les institutions publiques et les entreprises en organisant des rencontres entre les différents acteurs du secteur. L’organisme travaille à intégrer les petites et moyennes entreprises avec les coopératives dans la chaîne de production, et à faciliter les contrats avec des acheteurs étrangers par le biais d’accords bilatéraux. Bien que les coopératives soient censées au départ produire pour leur autosubsistance, et pour les marchés locaux qu’elles peuvent atteindre avec leurs propres ressources, la production pour les marchés nationaux et étrangers n’est pas mise de côté mais au contraire poursuivie activement. L’idée principale est que les coopératives et les noyaux de développement devraient s’intégrer à d’autres coopératives pour accroître la valeur à travers le traitement et la transformation, et pour distribuer et commercialiser les biens tout en évitant les intermédiaires.

Ceux qui critiquent ces politiques de l’administration Chavez mettent l’accent sur le fait que la corruption a augmenté, engendrée par la gestion des crédits accordés aux coopératives. Cependant, bien qu’il y ait toujours des moyens de contourner les règles, les instituts de financement du MINEP essayent d’éviter la corruption en limitant les prêts, que les coopératives reçoivent en nature, à la liste des ressources spécifiques mentionnées dans le projet. Plus important encore, les nouveaux mécanismes légaux établis par la constitution bolivarienne - la Loi contre la corruption en 2003 (Ley Contra la Corrupción), la Loi organique d’audit de la République en 2003 (Ley Orgánica de Contraloría General de la República), et la Loi organique de l’administration publique (Ley Orgánica de la Administración Pública) ont été créées afin de permettre aux citoyens d’« exercer » un contrôle social sur les ressources publiques et d’obliger les fonctionnaires à être transparents. Cependant, la présence d’anciens bureaucrates dans les institutions publiques, qui ne sont pas engagés dans ce changement, ou qui usent de leurs positions pour saboter le processus, est un frein à l’efficacité de ces mécanismes de contrôle social.

Les critiques affirment également qu’une fois que les prix du baril de pétrole auront baissé, il n’y aura plus de ressources pour financer ces politiques. Beaucoup s’inquiètent des réserves pétrolières du Venezuela et prédisent qu’elles seront épuisées d’ici 25 à 100 ans. Cependant, en misant sur le capital humain et en promouvant les petites et moyennes entreprises, l’administration Chavez fait en réalité ce que la plupart des économistes - y compris les libéraux - préconisent. Il se peut que les coopératives ne soient pas la façon la plus efficace au niveau économique d’allouer les ressources d’un pays, mais en attendant qu’une nouvelle façon de démocratiser l’économie apparaisse, les coopératives semblent être une bonne alternative. Bien que la mise en place de ces politiques ne se fasse pas sans problèmes, si l’on considère les limites et les inconvénients que présente une industrialisation à grande échelle, il est difficile d’envisager une meilleure façon de créer de l’emploi, de stimuler l’économie et de réduire la dépendance aux importations.

Dans de nombreux rapports de presse et autres interviews, le superintendant de la SUNACOOP et d’autres membres officiels ont reconnu qu’il y avait de nombreux dysfonctionnements au sein des coopératives nouvellement formées, dus en partie à un manque de connaissance des valeurs de coopération et un manque de capacités administratives. Le ministre du MINEP a reconnu que des entreprises classiques « s’étaient converties en coopératives, sans intention de transfert de pouvoir à leurs employés [...] mais pour éviter les taxes nationales dont les coopératives sont exemptées. » [21]. Parmi les irrégularités trouvées par la SUNACOOP dans les un peu de moins de 300 coopératives auditées avant juillet 2005, 50% de ces irrégularités concernaient des erreurs et illégalités comptables et administratives, 30% provenait de l’exclusion de membres des surplus, 22% concernait des processus de décision non démocratique, et 1% faisait référence à la sous-traitance de travailleurs sur des périodes plus que temporaires (3-6 mois) [22]. De nombreuses mesures ont été prises afin de lutter contre ces dysfonctionnements, qui s’expliquent aussi par le fait que la SUNACOOP n’était pas préparée pour faire face à une croissance si rapide du nombre des coopératives. Effectivement, la SUNACOOP n’a travaillé qu’avec huit auditeurs et chaque audit requiert au moins deux jours [23]. Depuis juin 2005, la SUNACOOP fait un effort accéléré pour certifier et auditer toutes les coopératives afin d’identifier les problèmes et les résoudre. Maintenant il y a au moins un auditeur dans chacun des 24 états (conformément au processus de décentralisation) en plus des six auditeurs qui sont à Caracas, et il était prévu d’auditer 1 742 coopératives de septembre à décembre 2005 [24]. Le but est de réaliser un audit de toutes les coopératives afin de leur fournir une évaluation « pédagogique », dont des recommandations et des mesures à prendre pour éviter des sanctions ou éviter d’être fermée.

Le budget de la SUNACOOP a été augmenté et il en sera de même pour le personnel. La SUNACOOP recevra également plus d’équipement et de technologie. Puisque « le coopératisme est devenu un axe transversal des politiques publiques du gouvernement national », la SUNACOOP devrait travailler en coopération non seulement avec le MINEP mais aussi avec d’autres institutions de l’Etat [25]. En août 2005, s’est achevé le premier round d’une série de rencontres portant sur la situation du mouvement coopératif et ayant pour but de rassembler des idées pour faire des suggestions au niveau des politiques mises en œuvre et des changements nécessaires au niveau des lois et réglementations. Ces rencontres sont aussi une tentative de pousser en avant une intégration du nouveau mouvement coopératif avec le mouvement coopératif pré-Chavez, ou traditionnel.

En parlant avec des membres du mouvement coopératif traditionnel au Venezuela, j’ai remarqué que même si ces membres avaient été invités à participer à la rédaction de la loi sur les coopératives, ils se sentaient exclus de sa mise en application. Ils affirmaient que la promotion des coopératives par le gouvernement était irresponsable et opportuniste car il était devenu bien trop facile de créer une coopérative (il n’est plus nécessaire de prouver la faisabilité de la coopérative) et que cette promotion des coopératives s’expliquait par rapport aux agendas politiques. La plupart des nouvelles coopératives sont menacées d’échec, disent les critiques, parce qu’elles dépendent des ressources de l’Etat et qu’elles manquent de capacités en gestion et administratives. Ils reprochent également au MINEP de créer des coopératives avec des membres qui ne partagent pas les valeurs des coopératives et de les corrompre en leur fournissant des crédits faciles et une aide trop paternaliste. Quand le débat politique sur l’administration Chavez au Venezuela divisait considérablement, les tensions étaient fortes.

Cependant, il y a des signes montrant que les relations s’améliorent. En effet, la SUNACOOP a invité publiquement ces coopératives traditionnelles à participer aux débats sur un conseil national des coopératives et à la révision de la loi. En septembre 2005, le ministère des Affaires étrangères vénézuélien a tenu un meeting avec le Centre national des coopératives vénézuéliennes (CECONAVE, l’organe principal du mouvement coopératif traditionnel) afin d’examiner les façons de les soutenir, en particulier de les aider dans l’accès aux marchés étrangers et en vue d’apprendre de leurs succès [26].

Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact réel des coopératives au Venezuela, mais ce ne serait pas complètement erroné d’affirmer qu’elles ont contribué à l’augmentation de l’emploi dans le secteur formel [27] et de la croissance économique sans que cette croissance provienne des exportations du pétrole [28]. Plus important encore, les nouvelles coopératives au Venezuela devraient s’engager à travailler pour le bien-être de la communauté dans laquelle elles sont situées. Dans les articles 3 et 4 de la Loi sur les coopératives de 2001, il est écrit que « la responsabilité sociale » et « l’engagement envers la communauté » font respectivement partie des valeurs et principes des coopératives. Lors d’interviews auprès de 25 coopératives, j’ai pu observer que ces idées étaient largement partagées. En dépit de leur courte vie et de leurs maigres ressources, beaucoup de coopératives ont fait des dons à leur communauté et ont fourni un emploi temporaire à ceux qui sont les plus désespérés. Des groupes de militants socialement engagés de communautés ont créé des coopératives à but non lucratif pour fournir des services de première nécessité et pour améliorer le niveau de vie de leurs communautés. Afin de consolider cette « responsabilité sociale », l’administration Chavez presse les coopératives et les autres entreprises à devenir des « entreprises de production sociale » (Empresas de Produccion Social, EPS) qui seraient hautement réceptives à la communauté dans laquelle elles se trouvent.

Même si beaucoup de coopératives échouent, cela ne signifie pas que leur promotion est une mauvaise politique de l’emploi. Cela montrerait plutôt que le développement requiert un soutien effectif de l’Etat, aussi bien en terme d’éducation que de ressources, pour briser le cycle de la pauvreté et du sous-développement. Comme l’a dit Chavez, en l’empruntant au professeur de Bolivar, Simon Rodriguez, « soit on invente, soit on se trompe d’emblée » (« O inventamos o erramos »). Il semble que la clé du succès des nouvelles coopératives au Venezuela consiste à trouver un équilibre entre volontarisme et pragmatisme, de façon à ce que l’ardeur au changement se traduise effectivement par une transformation concrète et durable.

Notes:

[1] La CADELA a contracté en 2004 des services avec 575 coopératives pour un montant total de plus de 3,2 millions de dollars et pour presque 3 millions de dollars entre janvier et juin 2005. [CADELA : Informe NO. 21040-0000-26. Juillet 2005].

[2] En 2004, 50% des projets de la municipalité ont été effectués par 170 coopératives pour un montant avoisinant le million de dollars. [Marta Harnecker : La Experiencia del Presupuesto Participativo de Caracas, décembre 2004].

[3] SUNACOOP, rapport mensuel d’août 2005.

[4] Albo, Greg. 2005. Venezuela under Chávez : the Bolivarian Revolution against Neo-liberalism. In “The Unexpected Revolution : the Venezuelan People Confront Neo-Liberalism.” Socialist Interventions Pamphlet Series, mars 2005.

[5] ECLA. Statistical Yearbook for Latin America and the Caribbean, 2004. Santiago : United Nations Publication, avril 2005.

[6] PROVEA. Situación de los Derechos Humanos en Venezuela : Informe Anual : Oct. 2003- sept. 2004. Caracas, 2004 p. 57.

[7] MINEP : Informe de Gestión para la Asamblea General de la OEA, mai 2005.

[8] Ibid.

[9] Ibid.

[10] Ibid.

[11] Ibid.

[12] Ibid.

[13] [NDLR] Consultez à ce sujet le dossier « Référendum au Venezuela » sur le RISAL.

[14] Ministère des Communications et de l’Information : Taller de Alto Nivel “El nuevo mapa estratégico”, septembre 2004.

[15] MINEP : Informe de Gestión para la Asamblea General de la OEA, mai 2005.

[16] Sur le nombre total de coopératives, 54% sont dans la production de biens et services, 30% dans l’agriculture, 9% dans les transports, 4% dans les services sociaux, 2% dans la consommation, et 1% dans l’épargne et les crédits [SUNACOOP : rapport mensuel, août 2005].

[17] Ibid.

[18] Publications du MINEP : Financiadas 60% de cooperativas de Vuelvan Caras. MINEP inicia gabinetes regionales, septembre 2005.

[19] Ibid.

[20] Publications du MINEP : Vuelvan Caras II buscará consolidar el modelo económico cooperativista, septembre 2005.

[21] Publications de la SUNACOOP : Presupuesto Nacional 2006 : MINEP destina 13 millardos de bolívares para SUNACOOP, septembre 2005.

[22] SUNACOOP : Plan de Fiscalización Nacional de Cooperativas, septembre 2005 ; et autre rapports.

[23] Déclarations de membres du département d’audit de la SUNACOOP.

[24] SUNACOOP : Plan de Fiscalización Nacional de Cooperativas, septembre 2005.

[25] Publications de la SUNACOOP : SUNACOOP profundiza vigilancia en las cooperativas, septembre 2005.

[26] 5e Grand Titre : Foreign Ministry (MRE) to help Venezuelan cooperative movement to expand abroad. 16 septembre 2005.

[27] Le taux de chômage a baissé de 16,8% en 2003 à 13,7% en 2004. Plus significatif, le taux d’emploi du secteur formel a augmenté de 47,3% en 2003 à 54,2% en janvier-juin 2005 et le taux d’emploi du secteur informel a baissé de 52,7% en 2003 à 45,8% en 2005 [Institut National des Statistiques : juin 2005].

[28] Au cours du premier semestre 2005, le secteur de la construction a augmenté de 20,3%, celui du commerce et des services non gouvernementaux de 20,3% et celui de l’industrie de 12,4% [Rapport économique du gouvernement 2005 sur [www.gobiernoenlinea.gob.ve] ].



En cas de reproduction de cet article, veuillez indiquer les informations ci-dessous:

Source : Venezuelanalysis.com (www.venezuelanalysis.com), 17 décembre 2005.

Traduction : Raphaelle Barret, pour le RISAL (www.risal.collectifs.net).
M
3 septembre 2006 23:59
Bonjour Madame Elgrably,

Je viens de lire votre chronique

(http://www.iedm.org/main/show_editorials_fr.php?editorials_id=449) et je reste
stupéfait face au nombre d'erreurs factuelles, plus de quinze sur une seule
colonne, sur lesquelles repose votre argumentation. Je me demande sincèrement si
vous avez déjà mis un jour les pieds à Cuba ou si vous vous appuyez uniquement
sur un rapport d'une quelquonque officine étasunienne qui serait dans ce cas
aussi crédible qu'un rapport d'Al Quaida sur la démocratie US. Si je documentais
toutes les erreurs factuelles de votre chronique, mon texte serait d'une
longueur démesurée pour sa publication dans le Journal. Je me contenterais donc
de relever la principale, le faible impact, selon vous, du blocus étasunien sur
le service de santé cubain.

Un simple coup d'oeil à la législation anti-cubaine des États-Unis vous
permettra de constater que la loi Helms Burton interdit de commercer avec Cuba à
toute compagnie dont des intérêts étasunien controlent plus de 10% des actions,
et ce quel que soit le pays de son siège social. Cela inclue de fait TOUS les
groupes pharmaceutiques dans le monde. En consultant le rapport publié chaque
année par les Nations Unies au sujet du blocus étasunien contre Cuba, vous
pouriez vous faire une idée de l'impact de ce blocus sur le système de santé
cubain. Dans le rapport de 2005
(http://daccessdds.un.org/doc/UNDOC/GEN/N05/458/12/PDF/N0545812.pdf?OpenElement)\
, on lit qu' "une bonne partie de la technologie, des équipements et des
intrants du Centre d’immunologie moléculaire [cubain] qui développe et produit
des moyens diagnostiques et thérapeutiques, dont des vaccins contre le cancer,
étaient fournis par l’entreprise suédoise Pharmacia, rachetée d’abord par
l’Amersham et ensuite par la société nord-américaine General Electric. Cette
dernière, une fois propriétaire, a accordé un délai d’une semaine pour fermer le
bureau d’Amersham à Cuba et suspendre tous les contacts avec l’île. 25% des
équipements technologiques achetés à Pharmacia ne fonctionnent plus faute de
pièces de rechange."

Vous faites référence aux malformations congénitales dans votre article, L'ONU
décrit le handicap de Cuba dans ce domaine : "La société états-unienne GIBCO
produit l’Amniomax, milieu de culture pour le dépistage de malformations
congénitales chez les femmes enceintes âgées de plus de 38 ans. C’est le seul
produit connu à l’échelle internationale qui permet de réaliser ce test." Quand
à la mortalité infantile, voici ce qu'en dit le même rapport "Le blocus a porté
atteinte au programme de soins destinés aux enfants qui ont besoin de subir une
greffe du foie. À ce jour, les laboratoires Abbot n’ont pas encore apporté une
réponse concernant l’acquisition d’un appareil de dosage de l’immunosuppresseur
Tracolimus (FK506), produit seulement par ces laboratoires nord-américains,
indispensable pour contrôler les niveaux sanguins dont les variations peuvent
provoquer des infections ou des tumeurs secondaires." Et le Canada n'est pas à
l'abri comme le montre le même rapport : "Les pièces de rechange et les sources
radioactives de deux machines de chargement différé automatique pour le
traitement de tumeurs gynécologiques (équipements de brachythérapie), achetées à
la société canadienne MSD NORDION n’ont pas pu être acquises car elle avait
vendu la marque à la firme états-unienne VARIAN."

J'espère que la direction de l'Institut Économique de Montréal vous invitera à
refaire vos devoirs sur Cuba selon une approche éthodologique et non partisane
tant pour la crédibilité de l'Institut que pour le respect d'une Ile qui malgré
sa pauvreté et le sauvage blocus des États-Unis offre à son peuple un système de
santé qui fait l'envie de tout le continent sud américain et obtient ainsi des
indicateurs de santé dignes de ceux des pays riches et ce, selon un calcul
impartial réalisé par l'UNESCO selon des méthodes universelles contrairement à
ce que vous affirmez.

En l'attente de voir les résultats d'un véritable travail d'analyse du système
cubain, je reste avec l'équipe de Cuba Nouvelles, à votre disposition pour toute
information factuelle que vous pourriez souhaiter sur Cuba.

Philippe Le Roux
Directeur général de Cuba Nouvelles


[fr.groups.yahoo.com]
M
4 septembre 2006 00:16
Deuxième vidéo de la visite de Chávez à Fidel , le 1.09.2006.

[www.cubaportal.org]
M
5 septembre 2006 22:56
Message de Fidel au peuple de Cuba

Chers compatriotes,

Ces jours derniers des images filmées et plusieurs photos ont été publiées dont je sais qu’elles ont beaucoup plu à notre peuple.


Certains ont observé, avec raison, que j’avais maigri, le seul élément défavorable. Je suis très heureux que vous vous en soyez aperçus. Cela me permet de vous envoyer plusieurs photos plus récentes et, en même temps de vous informer que j’ai perdu en quelques jours près de 20 kilos. J’ajoute qu’ils m’ont retiré depuis peu le dernier point de suture, après 34 jours de convalescence.
Pas un seul jour, même les plus difficiles depuis le 26 Juillet, je n’ai cessé de m’efforcer de corriger les conséquences politiques négatives de ce problème de santé aussi inattendu. Le résultat est que, pour ma tranquillité, j’ai avancé sur plusieurs questions importantes. Je peux vous annoncer que le livre Cent heures avec Fidel, de Ramonet, dont je révisais chacune de mes réponses durant ma maladie, est pratiquement terminé et qu’il sera bientôt publié, comme je l’avais promis. Cela ne m’a pas empêché de respecter strictement mes devoirs comme patient discipliné.

On peut affirmer que la phase la plus critique est passée. Aujourd’hui je récupère à un rythme satisfaisant. Dans les prochains jours je recevrai des hôtes distingués ; cela ne signifie pas que chaque activité va être dans l’immédiat télévisée ou photographiée, même s’il y aura des informations fournies sur chacune d’entre elles.

Nous devons tous comprendre qu’il n’est pas approprié de donner systématiquement des informations, ni de fournir des images sur ma santé. Nous devons tous comprendre aussi, avec réalisme, que le temps nécessaire à une complète récupération, qu’on le veuille ou non, sera encore long.

En ce moment je n’ai pas d’urgence, et personne ne doit s’impatienter. Le pays va bien et avance.

On a inauguré aujourd’hui l’Année scolaire avec plus d’étudiants et de perspectives qu’à n’importe quel autre moment de notre pays. Quel évènement merveilleux !

J’ajoute un détail : je demande à chaque compatriote honnête, qui ensemble constituent l’immense majorité du peuple, de ne tenir grief à personne pour la discrétion que, en vue de la sécurité de notre Patrie et de notre Révolution, j’ai demandé à tous.

Je vous remercie infiniment!

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