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Histoire du soir: L'âme de la forêt
L
26 janvier 2022 19:00
Dans sa course effrénée, Anna ne s'était pas rendue compte qu'elle était entrée dans la forêt.
Elle fuyait. Elle ne savait pas exactement ce qu'elle fuyait, mais elle avait eu si peur qu'elle avait pris ses jambes à son cou et avait couru à travers les rues du villages, puis par les chemins qui menaient à l'orée du bois. Elle n'osait pas s'arrêter, malgré l'essoufflement et la douleur dans ses jambes, ses pieds, son dos... tout son corps. Elle n'osait pas s'arrêter, elle entendait encore ce râle effroyable qui semblait venir du plus profond des ténèbres, elle percevait encore le souffle glacial qui s'était insinué dans sa demeure alors que portes et fenêtre étaient fermées, et elle sentait cette main... cette main se poser sur son épaule, alors que nul n'était présent avec elle dans la pièce... Ces images ne la quittaient pas, alors elle fuyait, fuyait, par les rues, les chemins, la forêt.

Le jour déclinait. Épuisée, elle s'était arrêtée au bord d'une clairière et s'était assise, adossée contre un grand chêne à l'écorce sinueuse. Anna ferma les yeux un instant, calma sa respiration et retrouva peu à peu ses esprit. La nuit tomberait bientôt, elle était seule, perdue au milieu de cette immense forêt. Elle entonna alors un chant qui n'appartenait qu'à elle. Elle chanta pour rassurer son cœur et retrouver la foi, elle chanta pour le grand chêne et toute cette vie fabuleuse qui l'entourait ; elle chanta pour le déclin de jour et la naissance de la nuit ; elle chanta le chant de l'âme, et sa voix bientôt vibrait dans toute la forêt. Elle n'avait plus peur à présent, elle se sentait protégée et en parfaite harmonie avec La Vie de ce lieux fabuleux. Son chant était une prière pour elle-même et pour le monde.

Et elle l'aperçut, là bas, de l'autre côté de la clairière. Elle vit d'abord une vague silhouette qui s'approchait d'un pas sûr. Elle chantait toujours, observant la forme qui se dessinait de plus en plus nettement. Elle n'avait jamais rien vu de plus beau, jamais rien vécu de plus intense que cet instant précis. Là, dans la lumière du couchant, magnifié par les chaudes couleurs de l'automne, se tenait le roi de la forêt, majestueux, altier, couronné d'une impressionnante ramure formant un cœur.
La voix d'Anna tremblait d'émotion. Le cerf était si proche d'elle qu'elle put sentir son souffle chaud sur sa joue. L'animal se coucha alors à ses pieds, l'invitant d'un regard à se blottir dans la chaleur de son pelage. Ils passèrent ainsi la nuit lovés l'un dans l'autre.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, le soleil la réchauffait déjà. Le cerf était parti mais son odeur imprégnait encore l'air alentour. Elle écouta son intuition pour retrouver son chemin et rejoignit rapidement le village. Elle trouva la porte de sa maison ouverte, seule témoin de sa frayeur et de sa fuite de la veille. À l'intérieur, rien n'avait bougé. Elle ne comprit jamais ce qui était arrivé ce jour là. Mais depuis cette nuit passée dans la forêt, sous la protection du grand cerf, Anna n'eut plus jamais peur.


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a
26 janvier 2022 19:16
assalam alaykom

notre premier ennemi a combattre est a linterieur de nous meme

souvent c est le seul
L
26 janvier 2022 19:20
Salam

Bah oui, comme notre soutien et protecteur ??

?
Citation
al faqir a écrit:
assalam alaykom

notre premier ennemi a combattre est a linterieur de nous meme

souvent c est le seul
m
26 janvier 2022 19:50
salam,
c'est beau , c'est de quel auteur?
Citation
Antigone* a écrit:
Dans sa course effrénée, Anna ne s'était pas rendue compte qu'elle était entrée dans la forêt.
Elle fuyait. Elle ne savait pas exactement ce qu'elle fuyait, mais elle avait eu si peur qu'elle avait pris ses jambes à son cou et avait couru à travers les rues du villages, puis par les chemins qui menaient à l'orée du bois. Elle n'osait pas s'arrêter, malgré l'essoufflement et la douleur dans ses jambes, ses pieds, son dos... tout son corps. Elle n'osait pas s'arrêter, elle entendait encore ce râle effroyable qui semblait venir du plus profond des ténèbres, elle percevait encore le souffle glacial qui s'était insinué dans sa demeure alors que portes et fenêtre étaient fermées, et elle sentait cette main... cette main se poser sur son épaule, alors que nul n'était présent avec elle dans la pièce... Ces images ne la quittaient pas, alors elle fuyait, fuyait, par les rues, les chemins, la forêt.

Le jour déclinait. Épuisée, elle s'était arrêtée au bord d'une clairière et s'était assise, adossée contre un grand chêne à l'écorce sinueuse. Anna ferma les yeux un instant, calma sa respiration et retrouva peu à peu ses esprit. La nuit tomberait bientôt, elle était seule, perdue au milieu de cette immense forêt. Elle entonna alors un chant qui n'appartenait qu'à elle. Elle chanta pour rassurer son cœur et retrouver la foi, elle chanta pour le grand chêne et toute cette vie fabuleuse qui l'entourait ; elle chanta pour le déclin de jour et la naissance de la nuit ; elle chanta le chant de l'âme, et sa voix bientôt vibrait dans toute la forêt. Elle n'avait plus peur à présent, elle se sentait protégée et en parfaite harmonie avec La Vie de ce lieux fabuleux. Son chant était une prière pour elle-même et pour le monde.

Et elle l'aperçut, là bas, de l'autre côté de la clairière. Elle vit d'abord une vague silhouette qui s'approchait d'un pas sûr. Elle chantait toujours, observant la forme qui se dessinait de plus en plus nettement. Elle n'avait jamais rien vu de plus beau, jamais rien vécu de plus intense que cet instant précis. Là, dans la lumière du couchant, magnifié par les chaudes couleurs de l'automne, se tenait le roi de la forêt, majestueux, altier, couronné d'une impressionnante ramure formant un cœur.
La voix d'Anna tremblait d'émotion. Le cerf était si proche d'elle qu'elle put sentir son souffle chaud sur sa joue. L'animal se coucha alors à ses pieds, l'invitant d'un regard à se blottir dans la chaleur de son pelage. Ils passèrent ainsi la nuit lovés l'un dans l'autre.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, le soleil la réchauffait déjà. Le cerf était parti mais son odeur imprégnait encore l'air alentour. Elle écouta son intuition pour retrouver son chemin et rejoignit rapidement le village. Elle trouva la porte de sa maison ouverte, seule témoin de sa frayeur et de sa fuite de la veille. À l'intérieur, rien n'avait bougé. Elle ne comprit jamais ce qui était arrivé ce jour là. Mais depuis cette nuit passée dans la forêt, sous la protection du grand cerf, Anna n'eut plus jamais peur.


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L
26 janvier 2022 19:52
Merci ??

C'est de moi ?
Citation
merrygoround a écrit:
salam,
c'est beau , c'est de quel auteur?
m
26 janvier 2022 20:00
serieux!!! Ta une belle plume, macha'Allah.
Franchement , bravo
Citation
Antigone* a écrit:
Merci ??

C'est de moi ?
N
26 janvier 2022 20:33
Oui mais sans la peur qui la poussée à ce surpasser et à fuir elle n'aurait jamais vu ce cerf et la peur en elle serait toujours en elle.. la peur n'est pas forcément négative
L
26 janvier 2022 20:42
La peur l'a poussée à fuir, elle a perdu le contrôle. C'est quand elle s'est connectée à elle même, à La Vie, à l'instant qu'elle a rencontré le cerf ?

Mais tu as raison, la peur n'est pas forcément négative. Elle a aussi à nous apprendre et nous pousse à nous surpasser.
N
26 janvier 2022 21:19
Oui mais ce qui l'a poussé à chanter et à se connecter à elle même c'était encore la peur de cet endroit la peur la pousse à s'en sortir et elle a enfin vu le cerf , ?
m
26 janvier 2022 21:21
la peur est nécessaire et salvatrice. Elle nous alerte d'un danger et nous permet de réagir face à un danger et pourtant la peur peut être paralysante.

Citation
Antigone* a écrit:
La peur l'a poussée à fuir, elle a perdu le contrôle. C'est quand elle s'est connectée à elle même, à La Vie, à l'instant qu'elle a rencontré le cerf ?

Mais tu as raison, la peur n'est pas forcément négative. Elle a aussi à nous apprendre et nous pousse à nous surpasser.
L
26 janvier 2022 21:25
Bien sûr, la peur est nécessaire quand il y a un réel danger. Mais nous sommes aussi paralysés par des peurs irrationnelles, qui nous empêchent d'avancer, de prendre des initiatives, etc... Comme la peur de l'abandon, du rejet, du regard de l'autre, de la foule, etc...
Citation
merrygoround a écrit:
la peur est nécessaire et salvatrice. Elle nous alerte d'un danger et nous permet de réagir face à un danger et pourtant la peur peut être paralysante.
m
26 janvier 2022 21:47
G une question: est ce délibérément que tu as choisit comme décor la forêt? Car en psychanalyse elle symbolise le subconscient (cf B. Betteheim).
le ptit chaperon rouge qui traverse la forêt, rencontre le loup et ne semble pas effrayé (malgré les avertissements de la maman de faire bien attention ). Résultat, elle se fait dévorer.
De même Blanche neige dans la forêt se fait avoir par la sorcière malgré les mises en gardes des nains.
Quand la peur est absente , le danger est présent.
Citation
Antigone* a écrit:
Bien sûr, la peur est nécessaire quand il y a un réel danger. Mais nous sommes aussi paralysés par des peurs irrationnelles, qui nous empêchent d'avancer, de prendre des initiatives, etc... Comme la peur de l'abandon, du rejet, du regard de l'autre, de la foule, etc...
L
26 janvier 2022 21:50
Non, je l'ai écrit à partir de la photo donc la forêt s'imposait. Mais je me suis dit après qu'elle symbolise probablement l'inconscient, tu me le confirme, mdr...

Citation
merrygoround a écrit:
G une question: est ce délibérément que tu as choisit comme décor la forêt? Car en psychanalyse elle symbolise le subconscient (cf B. Betteheim).
le ptit chaperon rouge qui traverse la forêt, rencontre le loup et ne semble pas effrayé (malgré les avertissements de la maman de faire bien attention ). Résultat, elle se fait dévorer.
De même Blanche neige dans la forêt se fait avoir par la sorcière malgré les mises en gardes des nains.
Quand la peur est absente , le danger est présent.
J
26 janvier 2022 23:26
Salam aleykum La Louve,

Merci, c'est très joli smiling smiley

Citation
Antigone* a écrit:
Dans sa course effrénée, Anna ne s'était pas rendue compte qu'elle était entrée dans la forêt.
Elle fuyait. Elle ne savait pas exactement ce qu'elle fuyait, mais elle avait eu si peur qu'elle avait pris ses jambes à son cou et avait couru à travers les rues du villages, puis par les chemins qui menaient à l'orée du bois. Elle n'osait pas s'arrêter, malgré l'essoufflement et la douleur dans ses jambes, ses pieds, son dos... tout son corps. Elle n'osait pas s'arrêter, elle entendait encore ce râle effroyable qui semblait venir du plus profond des ténèbres, elle percevait encore le souffle glacial qui s'était insinué dans sa demeure alors que portes et fenêtre étaient fermées, et elle sentait cette main... cette main se poser sur son épaule, alors que nul n'était présent avec elle dans la pièce... Ces images ne la quittaient pas, alors elle fuyait, fuyait, par les rues, les chemins, la forêt.

Le jour déclinait. Épuisée, elle s'était arrêtée au bord d'une clairière et s'était assise, adossée contre un grand chêne à l'écorce sinueuse. Anna ferma les yeux un instant, calma sa respiration et retrouva peu à peu ses esprit. La nuit tomberait bientôt, elle était seule, perdue au milieu de cette immense forêt. Elle entonna alors un chant qui n'appartenait qu'à elle. Elle chanta pour rassurer son cœur et retrouver la foi, elle chanta pour le grand chêne et toute cette vie fabuleuse qui l'entourait ; elle chanta pour le déclin de jour et la naissance de la nuit ; elle chanta le chant de l'âme, et sa voix bientôt vibrait dans toute la forêt. Elle n'avait plus peur à présent, elle se sentait protégée et en parfaite harmonie avec La Vie de ce lieux fabuleux. Son chant était une prière pour elle-même et pour le monde.

Et elle l'aperçut, là bas, de l'autre côté de la clairière. Elle vit d'abord une vague silhouette qui s'approchait d'un pas sûr. Elle chantait toujours, observant la forme qui se dessinait de plus en plus nettement. Elle n'avait jamais rien vu de plus beau, jamais rien vécu de plus intense que cet instant précis. Là, dans la lumière du couchant, magnifié par les chaudes couleurs de l'automne, se tenait le roi de la forêt, majestueux, altier, couronné d'une impressionnante ramure formant un cœur.
La voix d'Anna tremblait d'émotion. Le cerf était si proche d'elle qu'elle put sentir son souffle chaud sur sa joue. L'animal se coucha alors à ses pieds, l'invitant d'un regard à se blottir dans la chaleur de son pelage. Ils passèrent ainsi la nuit lovés l'un dans l'autre.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, le soleil la réchauffait déjà. Le cerf était parti mais son odeur imprégnait encore l'air alentour. Elle écouta son intuition pour retrouver son chemin et rejoignit rapidement le village. Elle trouva la porte de sa maison ouverte, seule témoin de sa frayeur et de sa fuite de la veille. À l'intérieur, rien n'avait bougé. Elle ne comprit jamais ce qui était arrivé ce jour là. Mais depuis cette nuit passée dans la forêt, sous la protection du grand cerf, Anna n'eut plus jamais peur.


Photo supprimée par le membre  Photo supprimée par le membre
L
27 janvier 2022 08:40
Merci yawning smiley

Citation
J.V. a écrit:
Salam aleykum La Louve,

Merci, c'est très joli smiling smiley
 
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