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Salamalikoum

Pour mon retour sur le site et en adéquation avec l'actualité du moment (voir Telquel et Choc Hebdo), j'ai décidé de vous faire partager un texte dont mon esprit a accouché une nuit de décembre. Ce texte est néanmoins basé sur diverses histoires et témoignages véridiques. Mon héroïne se nomme "Khenza". Un prénom non choisi au hasard, puisque selon la prononciation (avec l'ajout du "h"= jota en espagnol) cela peut dire "le trésor" ou bien "la mauvaise" au sens de sale. Un être comme bien d'autres qui a cru changer sa vie et qui s'est retrouvé en fin de vie rapidement. Une histoire à méditer puisqu'elle introduit plusieurs thèmes de réflexion...

Enfin, néanmoins, j'ai cru bon de ne pas m'imposer de censure et donne le texte comme tel avec des passages susceptibles de heurter la sensibilité de certains d'entre vous. Je m'en excuse par avance.

Bonne lecture à tous.

Amicalement

Môh Tsu


Histoire à la mer


Bonjour, je m'appelle Khenza et je vais vous raconter mon histoire,
Juste avant de rejoindre le grand froid, les ténèbres et leur noir.
Ne me jugez pas, s'il vous plaît ! Ne me jugez pas : Dieu l'a déjà fait !
Je souffre et suis en pleurs en écrivant ces lignes pour me libérer.

Je viens d'un pays que je nommerai pas pour ne faire de tort à personne
Même si j'en ai déjà fait autour de moi, et que cela m'empoisonne.
Un pays que j'aurais aimé revoir pour une dernière fois, pour un pardon,
Des excuses que je lui dois comme aux miens pour ma "haute trahison".


Il y a deux ans encore, je frôlais ma terre, je respirais son "bon air",
Avant que je n'atterrisse dans ce trou perdu, ce taudis à poussière ;
Rempli de mes cheveux, ma peau, mes larmes, et ma souffrance entière
Qui résonne, bourdonne et qui me ramène toujours et toujours en arrière.


J'ai été naïve en pensant trouver le bonheur ailleurs qu'où je suis née !
Belle princesse au bras d'un prince charmant, riche et intentionné,
Qui me couvrirait de bijoux, de baisers, d'amour jamais vu, ni su...
Jusqu'à faire bien des jaloux, revenant de l'Étranger, toujours reconnue.


J'étais encore étudiante. J'avais des rêves pleins la tête comme je vous disais,
L'air un peu insouciante même si je travaillais très dur pour y arriver.
Comme mes camarades, je rêvais d'épouser un étranger, pour "refaire" ma vie,
Prendre en main mon destin, loin, mais très loin de ma ville et ses tracasseries.


J'ai en effet rencontré cet homme. C'était un européen, beau, élégant et fier
Comme j'en rêvais ! Un type d'homme qui vous fait oublier père et mère.
Ce fût le cas rapidement ! On s'est croisés deux ou trois fois près d'un café,
Ses yeux toujours sur moi, continuant ma route, en sachant qu'il me fixait.


La quatrième fois. Ce fût la tragédie. C'est à ce moment que j'aurais voulu revenir,
Pour éviter l'état dans lequel je suis, et ce sentiment de vouloir en finir.
La quatrième fois donc, il s'est arrangé pour se trouver sur mon chemin du retour.
Et moi qui feignais l'indifférence, les yeux baissés, j'ai succombé à l'amour.


J'ai accepté malgré moi de parler avec lui, en toute amitié, autour d'un café.
Mais bien vite, je n'avais pas vu le temps passer avec une complicité qui nous liait.
J'étais prise au jeu et j'en oubliais jusqu'à faire mes ablutions avant de prier.
Je perdais l'orientation, même si tout me ramenait à lui par la pensée.


Les mois passaient. J'étais droguée. J'étais piquée. Bref, je ne me reconnaissais plus,
Pas plus que mon entourage qui amputait mon comportement aux études, au surplus.
Dans mon cœur, il avait remplacé Dieu sans que je m'en rende vraiment compte
Et suis même allée très loin, pour une fille comme moi, jusqu'à la faute sans honte.


Enfin, plutôt, jusqu'aux fautes. Puisque je me prosternais et me donnais toute à lui,
Même si je me faisais la morale en me disais que j'étais comme sa femme pour la vie.
Cela a duré un an environ. Le temps qu'il règle mes histoires de papiers en secret.
J'étais sa p-ute, sa maîtresse, et je n'attendais qu'un seul plaisir : la traversée.


Mais bien vite les choses ont pris une autre tournure. Et là, ce fût la panique.
Je pleurais sans cesse, d'autant qu'il se faisait moins présent, moins magique...
J'étais angoissée à l'idée qu'il me quitte. Alors, je me faisais encore plus câline,
Rampante, accrochée à sa jambe quand des disputes surgissaient de l'infime.


Toujours de peur qu'il me quitte, je n'ai eu d'autres choix que de le dénoncer.
Ce fût l'erreur qui allait le plus me coûter cher et que je finis de rembourser...
Aujourd'hui encore, à l'heure où je vous écris ces derniers mots, ces dernières lignes,
Avant de faire le grand saut, vers la ligne qui se dessine ou qui s'imagine.



Modifié 17 fois. Dernière modification le 18/05/07 15:19 par Moh Tsu.

Oui ! Je l'ai accusé de m'avoir violée et forcée à faire des choses défendues.
Le tout appuyé par le certificat de virginité, le voilà à moi, le voilà retenu !
Évidemment, ne le voulant pas en prison pour des années, j'ai vite manœuvré
En lui proposant un arrangement qu'il ne pouvait que difficilement refuser.


Quelques jours plus tard, en présence d'un dignitaire religieux : nous voilà mariés.
Et voilà de nouveau la marche en avant de mon dossier, de mes papiers...
Il fallait attendre quelque mois. Il était patient et était redevenu comme avant :
Attentionné, proche, tendre, sans le moindre soupçon de ressentiment.


Enfin, les neuf mois ont passé. J'attendais le visa comme on attendait un bébé.
J'étais heureuse. Lui pour moi, avec de la famille venue me féliciter.
J'étais la princesse, la femme de la ville, portant fièrement la couronne,
La bague au doigt, avant de tout quitter. Là, je me dis que j'étais vraiment c-onne.

Voilà, après des hauts et des bas, j'ai eu tout ce que je voulais depuis petite.
Malheureusement, je m'attendais à tout, sauf à le perdre trop vite.
Car une fois, arrivée dans ce pays que je ne connaissais pas, avec ses lois,
Ce fût le début de ce qu'on peut nommer l'enfer. Il n'y a pas d'autres mots je crois.


Après avoir "convolés", l'atterrissage ne s'est pas fait en douceur, croyez-moi !
Me voici donc arrivée dans ce pays dont du monde parlait tant autour de moi,
L'air singulière, perdue, moins rassurée de voir peu de gens autour de notre palace :
Un misérable deux pièces qu'on louait à un vieillard vicieux d'en face.


Je me rappellerai toujours de mes premiers pas sur les planches craquantes
Qui ont accompagné des coups ! Les prémisses d'une longue liste...
Depuis ce premier jour ici. Ce jour où ma vie semblait s'être arrêtée,
Où je suis rentrée en plein cauchemar, priant pour de nouveau rêver.


Chaque soir, c'était la même chose. Je tremblais déjà rien qu'au bruit de porte,
Suivi de pas espacés sur le plancher que je nettoyais jusqu'à paraître morte.
Puis pour un détail, un fil, une phrase du passé, voilà que je devenais toute bleue,
Avec du rouge et noir sur fond de rose, jusqu'à satisfaire ses désirs les plus curieux.


Je ne savais pas où aller. À qui parler ? Pour peu que j'aie encore les "clés" !
Vu que j'étais enfermée comme du bétail. Un vulgaire bétail qu'on venait visiter.
Et, le peu de fierté qui me reste m'interdit de vous raconter ces soirées interminables,
Durant lesquelles il ramenait soit disant des amis envers qui il était redevable !



Modifié 2 fois. Dernière modification le 16/05/07 18:24 par Moh Tsu.

Ce fût aussi le cas pour le propriétaire pour une question de loyer non payé.
J'en ai encore des nausées rien qu'à y penser, pour tout ce que j'ai fait…
Pour lui, je n'existais plus. Pour preuve, il a été jusqu'à l'ultime humiliation :
Un jour, il m'a enfermée dans le débarras et a osé amener sa p-ute dans notre maison.


Ce fût le coup de trop. J'ai pleuré comme je n'avais jamais pleuré en les entendant !
Mes mains sur les oreilles, la bouche sur les cuisses, je me faisais "malentendant",
Muette, effacée, puisque je valais encore moins que cette p-utain à ses yeux ;
Que je n'avais plus croisés depuis mon autre vie avec lui, en simples amoureux.

À présent, je suis loin du monde, je suis loin du présent, du passé,
De ma famille dont je suis sans nouvelles et qui doit bien s'inquiéter.
Ils ne savent pas que leur fille est à la poubelle, un genre de déchet,
Un bout de journal pour lequel seuls les pauvres sont prêts à payer.


J'ai été déchue. Ma couronne est tombée et s'est brisée en mille morceaux,
Comme moi, elle a perdu de son éclat. Comme moi, elle ne fait plus partie du beau !
Juste du décor auquel on ôte la poussière en le secouant, en le jetant au loin,
Dans le débarras, l'oubliant jusqu'au jour où l'on a de nouveau besoin.

Je ne suis rien. Je ne suis plus moi-même. Chose que je n'étais plus déjà...
Depuis ce temps où j'ai donné mon cœur, mon corps à cet homme là...
Ou plutôt à ce démon qui a fait passer l'enfer pour un beau paradis...
Cet endroit où doit s'arrêter cette douleur, tristesse, aujourd'hui.


Ces mots sont donc une sorte de testament pour dire que j'ai existé,
Que j'ai ressenti et donné des sentiments même si c'était dans le péché !
Je prie Dieu pour qu'il me pardonne tout ça comme mon geste qui va suivre
Car je n'ai plus la force de lutter, la volonté de continuer à vivre.



Modifié 5 fois. Dernière modification le 16/05/07 17:16 par Moh Tsu.

Je pars avec de nombreux regrets en pensant à une vie différente
Même sans couronne, ni bijoux, au pays, toujours bien vivante.
J'écris ceci pour celles qui pourront me lire et comprendre ma douleur.
Ce qui est écrit est écrit dit-on ! Mais méfiez-vous de votre cœur !

Une fois qu'il a été épris, il sera difficile de faire marche arrière.
Tout ce que j'espère est que mon histoire fera ouvrir les paupières,
Quand les miennes sont toujours quasi fermées par les coups ou la peur
Qui vous saisit dans le noir pour vous en faire voir de toutes les couleurs !


Soyez fortes ! Pas comme moi. Moi, j'ai trop donné dans cette vie !
C'est pourquoi je la quitte avec remords pour avoir franchi les interdits,
Une mer, une frontière et qui m'ont conduit jusqu'ici :
État de misère me poussant à redevenir poussière loin de mon pays.

Adieu.

Môh Tsu
Le 26/12/2006



Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/05/07 17:12 par Moh Tsu.

c'est la fois tres vrai et tres beau!

et très long

Citation
jeunemaghrebine02 a écrit:
c'est la fois tres vrai et tres beau!

est ce que tu as compris le sens au moins?

il essaye de nous faire passer un message

C'est une histoire vrai? c toi qui l'as écrit?

Salam,


Elle est très forte émotionnellement ton histoire.

Tres triste d'en finir ainsi...

Citation
sopi a écrit:
C'est une histoire vrai? c toi qui l'as écrit?

c'est une histoire écrite en m'appuyant sur des évènements réels que j'ai lus ici et là.

merci de vos lectures et commentaires.

amicalement

Môh Tsu



Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/05/07 23:08 par Moh Tsu.

Citation
Moh Tsu a écrit:

Citation
sopi a écrit:
C'est une histoire vrai? c toi qui l'as écrit?

c'est une histoire écrite en m'appuyant sur des évèments réels que j'ai lus ici et là.

merci de vos lectures et commentaires.

amicalement

Môh Tsu

en tout cas t'barrakAllah arlik

Citation
Bass a écrit:

Citation
Moh Tsu a écrit:

Citation
sopi a écrit:
C'est une histoire vrai? c toi qui l'as écrit?

c'est une histoire écrite en m'appuyant sur des évèments réels que j'ai lus ici et là.

merci de vos lectures et commentaires.

amicalement

Môh Tsu

en tout cas t'barrakAllah arlik

Tout à fait!

Salamm (tm)

C'est super beau et tres aussi,

en tout cas bravo pr l'écriture


lilbellule06, c'est pas long pour rien

salam

machALLAH c'est une très jolie histoire

tbarkALLAH 3lik

j'ai lu le debut , je lirai le reste demain
pas trop d'effort a la fois

le debut déja cest pas mal raconter merci

Citation
Moh Tsu a écrit:

Citation
sopi a écrit:
C'est une histoire vrai? c toi qui l'as écrit?

c'est une histoire écrite en m'appuyant sur des évèments réels que j'ai lus ici et là.

merci de vos lectures et commentaires.

amicalement

Môh Tsu

trés trés beau moh tsu, diiiis tu veux pas m'ecrire une histoire ?

Salam

Que puis je dire de plus ?

Moh Tsu encore une fois tbarka lah 3lik a khouya

Malheureusement ton sujet tombe à pique

ma voisine vit aussi ce malheur là où je suis..

et elle est en quelque sorte coincée à 39 ans avec un européen qui la trompe à tout va

et ça se voit qu'elle est très malheureuse

J'aimerais bien que les filles qui nous lisent visitent cette page : [www.yabiladi.com]

même si je me suis faite bien incendiée sur ce post


Dans ton récit Moh Tsu , on voit comment une jeune fille pleine de vie et pureté

devie face aux tentations de l'inconnue et des chercheurs d'exotisme ;

elle a tout fait pour suivre un reve qui en realité était un cauchemar bien caché ;

mais je pense que tu n'aurais pas du l'appeler Khenza parce que c'est un jugement

et cette histoire ( comme tu l'as montré) peut arriver à n'importe qui

c'est pour cela qu'il faut faire très attention ; ne pas s'exposer

s'ouvrir au monde tout en étant fiere de ses convictions et fiere de ce qu'on est

s'ouvrir au monde mais en gardant ses pilliers et pour moi c'est la foi

des qu'on s'ecarte un tout petit peu Dieu seul sait où on peut atterir

Quoiqu'il en soit cette soeur a eu une épreuve , Dieu l'a éprouvé elle a échoué mais

de cet enseignement il faut tirer de bonnes leçons et on sent qu'elle regrette

Dieu pardonne et Dieu lui a permis de se reveiller ...

Yallah enleves moi ce Khenza

d'autant plus que c'est mon prenom et qu'il veut dire tresor

(tm)

le message est compris



merci Môh tsu de permettre à certains et à certaines d'ouvrir leurs yeux sur des faits malheureuseument réels , .....


Très bien écrit, très poignant cela touche ma concience et éspère en toucher d'autres .....



que dire .....



Adieu Trésor

salam


c'est triste , mais quelque chose de tellement veridique....


Tbarkalah aalik khoya