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El Himma parti, pas parti?
19 mai 2011 14:03
El Himma parti, pas parti?

Finalement, et comme prévu, Fouad Ali El Himma n’est pas parti. L’ami du roi et fondateur du parti du roi, le Parti authenticité et modernité (PAM) qui avait annoncé sa démission ne va pas quitter ses fonctions partisanes.

La MAP, dont le directeur général, Ali Bouzerda, a été nommé à ce poste grâce à El Himma, nous explique dans une même dépêche, qui a été accrochée deux fois sur le site de cette agence officielle de presse, que les suiveurs de l’ami du roi, sûrement accablés et éplorés, ont décidé « après des discussions approfondies et responsables engagées » de refuser la démission de leur grand Manitou.

A la bonne heure ! Car, on les comprend. Le PAM sans El Himma, c’est comme l’Eglise catholique sans le pape. Sans le parapluie royal qui ouvre tout, couvre tout, facilite tout et donne tout, le PAM n’est rien.

La légion d’opportunistes de tout bord qui se sont agglutinés autour de cette formation politique imposée le savent. S’ils ont rejoint le PAM, c’est parce qu’ils ont l’assurance de pouvoir gagner des élections, de garder leurs sièges ou d’en obtenir d’autres.

Avec des politiciens comme Fouad Ali El Himma, il ne faut pas le critiquer pour le critiquer. Il faut aller aux faits. Rien que les faits.

En juillet 2009, après les élections communales de Marrakech, la justice locale, sur la base de preuves présentées par d’autres formations politiques, invalida l’élection à la tête de la mairie de Marrakech de la candidate PAM Fatima-Zahra Mansouri, la protégée de Fouad Ali El Himma.

Refusant cette décision de justice, El Himma, sûrement avec l’assentiment du roi, entra alors en action. Il commença, de manière assez brutale, par faire destituer le wali de Marrakech, Mounir Chraïbi, un jeune polytechnicien accusé d’avoir maintenu l’administration dans une position neutre lors des élections. C’est-à-dire en refusant d’aider, comme à l’époque de Driss Basri, l’avocate Mansouri.

Puis, El Himma remit en selle la candidature de sa créature en faisant casser en appel le jugement d’invalidation. Après, il n’a eu qu’à attendre l’occasion pour briser la carrière du juge Jaâfar Hassoun qui a été à l’origine de l’invalidation de la candidate PAM.

Et c’est ainsi que l’année dernière nous apprenions que ce juge, un honnête homme connu pour son indépendance, fut non seulement radié des cadres de la magistrature pour une peccadille (avoir facilité une information à un journaliste sur des nominations de juges par le conseil supérieur de la magistrature, tout un crime !), mais empêché d’exercer le métier d’avocat par une décision personnelle, et inouïe, du ministre de la justice, Mohamed Naciri. Une décision qui rappelle l’époque où des Marocains étaient expulsés de leurs emplois et privés de leurs passeports afin qu’ils ne puissent pas quitter le pays.

Il y a quelques semaines le quotidien Al Massae, qu’on ne peut pas taxer d’anti-régime ni d’avoir des « comptes à régler » avec la monarchie marocaine ou avec l’entourage royal, révéla que Fouad Ali El Himma était impliqué dans une grosse affaire de violation des règles d’octroi des marchés publics.

Al Massae publia ses preuves. Des preuves accablantes qui démontraient qu’un deal illégal entre l’Office nationale d’électricité (ONE), dirigé par Ali Fassi Fihri, membre de la tentaculaire famille Fassi, et le cabinet Media Consulting, une société jusque-là inconnue au bataillon de la communication, s’était fait hors de toutes règles légales.

Et pas pour une petite somme. Le contrat conclu entre l’ONE et Média Consulting, signé en 2010, est de l’ordre de 7 millions 500 000 dirhams hors taxes. Un pactole versé sur une durée de 10 mois. C’est-à-dire 750 000 DH d’argent public versé généreusement chaque mois à cette société dont personne n’avait entendu parler avant qu’elle ne décroche le gros lot.

Or qui est le propriétaire de Média Consulting ? C’est Fouad Ali El Himma, répondit, preuves à l’appui, Al Massae.

Et que s’est-il passé depuis ? Rien. Absolument rien. Aucun démenti des deux parties, aucun droit de réponse. Et puis, aucun parquet, aucun procureur, aucun substitut, aucun juge, si entreprenants et rapides quand il s’agit de poursuivre des dissidents, des journalistes ou des juges honnêtes, n’ont osé « donné ses instructions à la police judiciaire compétente pour mener des investigations minutieuses et détaillées au sujet des faits rapportés par ce journal », comme l’a fait récemment le parquet général dans le cas du directeur d’Al Massae au sujet de l’affaire du centre de torture de la DST à Témara.

Car, si généralement le patron du PAM demande toujours réparation à la justice marocaine quand son « honneur » est supposément souillé, cette fois-ci, le grand homme a préféré garder le silence.

C’est la même attitude qu’il a adopté quand des journaux étrangers, et pas n’importe lesquels (le britannique The Guardian, le français Le Monde et l’espagnol El Pais) l’ont accusé, à la fin de 2010, de faire partie d’un trio de la corruption qui exigeait des dîmes aux investisseurs étrangers qui souhaitent s’installer dans l’immobilier au Maroc.

Donc, c’est difficile pour un type qui est tout au Maroc grâce au parapluie royal, qui fait gagner ses candidats de force aux élections, impose sa volonté aux juges, et remporte un marché public sans offres d’appel, d’accepter du jour au lendemain de n’être plus rien. d’Où la comédie de « je m’en vais, retenez-moi! ».

Des gens comme Fouad Ali El Himma, Mohamed Mounir Majidi et le propre souverain ne comprennent la gravité des choses que quand ils sont au bord du gouffre. Ou peut-être qu’ils croient qu’ils peuvent sauter au dessus de ce gouffre.

Ali Lmrabet

Source : [www.demainonline.com]
s
25 mai 2011 14:50
Citation
boutrioult1 a écrit:
El Himma parti, pas parti?

C’est la même attitude qu’il a adopté quand des journaux étrangers, et pas n’importe lesquels (le britannique The Guardian, le français Le Monde et l’espagnol El Pais) l’ont accusé, à la fin de 2010, de faire partie d’un trio de la corruption qui exigeait des dîmes aux investisseurs étrangers qui souhaitent s’installer dans l’immobilier au Maroc.

Ali Lmrabet

Source : [www.demainonline.com]

Salam,

Quel pourri ce mec !
Si le roi est si intègre que ça, comment se fait-il qu'il soit entouré d'amis corrompus ?
Mounir Majidi, Fouad Ali el Himma et le troisième larron, c'est qui déjà ?
L
25 mai 2011 21:13
Ne vous inquiétez pas, il va partir, il fait juste le tour d'honneur grinning smiley Mais chez nous, ce tour ne ses termine jamais grinning smiley
o
26 mai 2011 01:01
Partira ou et pourquoi? Des amis qui le connaisent me dise que c'est un homme de bien. De toute facon,
le PAM est un parti a ne pas sous estimer. Ses cadres sont tres competents surtout par rapport au
autres.
26 mai 2011 10:05
Citation
ouldabbas a écrit:
Partira ou et pourquoi? Des amis qui le connaisent me dise que c'est un homme de bien. De toute facon,
le PAM est un parti a ne pas sous estimer. Ses cadres sont tres competents surtout par rapport au
autres.

Je pense que ça te ferait un grand bien, si tu diversifies tes sources de temps en temps...
M
M_S
26 mai 2011 10:47
yemchi wlla ygless...7na brinah ri ydkhol jwah w maynfekhch rrich dialo 3lina w safi...
مولاي السلطان... عنّاق البيضات ,علاّق الزرقات,عشّاق الجلسات
o
26 mai 2011 17:36
"Je pense que ça te ferait un grand bien, si tu diversifies tes sources de temps en temps..."

Et que dise tes sources? Des preuves et pas du blah blah. perplexe
r
26 mai 2011 20:33
Citation
ouldabbas a écrit:
Partira ou et pourquoi? Des amis qui le connaisent me dise que c'est un homme de bien. De toute facon,
le PAM est un parti a ne pas sous estimer. Ses cadres sont tres competents surtout par rapport au
autres.

Il est grand temps qu'il parte. Là où il veut mais qu'il parte, ce geste fera du bien à beaucoup de gens et à beaucoup de personnes qu'il a envoyé en prison. Et je connais personnellement des gens foutus en taule à cause de lui.
Et le PAM n'est qu'un parti d'opportunistes qui ont fait de la transhumance politique leur principal credo. Je te rappelle seulement que le PAM est le parti majoritaire de l'assemblée sans qu'il n'ait participé à aucune élection. Il a juste débauché des membres d'autres partis attirés par leurs aveugles ambitions.
o
26 mai 2011 23:28
"Et le PAM n'est qu'un parti d'opportunistes qui ont fait de la transhumance politique leur principal credo. Je te rappelle seulement que le PAM est le parti majoritaire de l'assemblée sans qu'il n'ait participé à aucune élection. Il a juste débauché des membres d'autres partis attirés par leurs aveugles ambitions."

Alors ne vote pas pour eux.

". Là où il veut mais qu'il parte, ce geste fera du bien à beaucoup de gens et à beaucoup de personnes qu'il a envoyé en prison. "

Je savais pas qu'il etait juge. sleeping Mais si il est derriere l'enprisonement des talibans, je dois le feliciter. Y a pas de talibans innocent. Ca n'existe pas.
r
27 mai 2011 00:40
Citation
ouldabbas a écrit:
"Et le PAM n'est qu'un parti d'opportunistes qui ont fait de la transhumance politique leur principal credo. Je te rappelle seulement que le PAM est le parti majoritaire de l'assemblée sans qu'il n'ait participé à aucune élection. Il a juste débauché des membres d'autres partis attirés par leurs aveugles ambitions."

Alors ne vote pas pour eux.

". Là où il veut mais qu'il parte, ce geste fera du bien à beaucoup de gens et à beaucoup de personnes qu'il a envoyé en prison. "

Je savais pas qu'il etait juge. sleeping Mais si il est derriere l'enprisonement des talibans, je dois le feliciter. Y a pas de talibans innocent. Ca n'existe pas.

Si être compétent politiquement (comme tu as décrit les membres du PAM dans ton précédent post) se résume à quitter un parti, grâce à qui on a obtenu un siège au Parlement, pour un autre juste par opportunisme, alors dans ce cas on n'a pas les memes valeurs et la meme définition de la politique.
Oui je ne voterai pas pour ce parti hybride siégeant au Parlement sans légitimité populaire. On ne peut pas être à la fois un chantre de la démocratie et soutenir un parti qui grossit ses rangs en "débauchant des députés".

Voila pour la petite leçon de "morale politique" si elle existe encore...

Concernant ta dernière phrase, pleine de bon sens et fidèle à ta ligne directrice, j'ajouterai juste que si ça ne te dérange pas qu'on emprisonne des "salafistes" (talibans étant un terme utilisé pour les afghans) juste parce qu'ils ont une idéologie salafiste alors dans ce cas on a encore moins de valeurs en commun.

Ton cas n'est pas alarmant, tu es juste un "taliban" de l'autre extrêmité de l'échiquier, la haine de l'un se nourissant de celle de l'autre, mais rassure toi rien ne vous différencie sauf peut etre la tenue et le degré de capillosité...
l
27 mai 2011 01:15
El hima et politiquement cuit

boutrioult, Driss Basri, n'a jamais aidé qui que soit à gagner des élections surtout des poulains d'Al hima.
Degrés Zéro de la politique au Maroc ce boutrioult

à toi et ton idole Ali Lmrabet, Driss Basri était l'anti-Hima, simple fonctionnaire à l’intérieure. Cet El hima n'attendait qu'une chose, le départ de driss Bassri. D'ailleurs il s'est fait poussé des ailles depuis le départ forcé de Bassri.....

les morts ne parlent pas c'est normale qu'on les calomnie de la sorte
الزيت يخرج من الزيتونة والفاهم يفهم لغات الطير إلى ما تخرج كلمته ميزونة يحجرها في ضميره خير
o
27 mai 2011 09:50
@redcloud

1)
Pour le PAM, ou t'avais vu que j'ai dit que je vais voter pour le PAM.
J'ai simplement dit que je ne vois pas pourquoi des gens qui
ne sont pas PAM demande au leader du PAM de
partir.

2)
Les talibans sont un grand danger pour toute la nation musulmane. Une autre attaque comme celle
du 9/11 sur les USA et bonjour les degats. Et bien sur la reaction des USA sera encore plus
feroce que ce qu'on a vu en Iraq. Elementaire. Clair et net. Et si jamais ceux qui attaquent, l'amerique
sont des marocains ou si l'attaque est une bombe inconventionelle. Alors la your guess is as good
as mine. Toutes les options seront sur la table.

En conclusion, ces talibans sont notre probleme. C'est a nous de s'en debarrasser avant que ca soit
trop tard. Tres simple. Ce n'est pas un jeu d'enfant. Regarde les tours de new York qui tombe. C'est
du lourd. Je suis pas sur que les USA vont etre "aussi gentil" la prochaine fois.

Regarde ce qu'ils font en Pakistan. Ils font ce qu'ils veulent car personne ne peut les arreter.
Ou bien on se debarrasse de ces talibans ou bien un jour ils vont venir pour se debarrasser
d'eux.

Mais si tu es confiant que nos "talibans" sont gentils et que le 20 eme terroriste a new york n'etait pas
marocain et que ceux qui ont attaque l'espagne ne sont pas marocains et que ceux
qui ont attaque casa et marrakech sont des martiens et que tous ces marocains
arretes en Europe et dernierement au USA sont tous innocent alors je suis avec toi.
Laissons les developper leur style de vie du moment qu'ils sont comme des
petits chats.

Reveille toi cousin. La pression americaine sur des pays comme le Maroc est enorme
et les consequences au cas d'une autre attaque seront lourdes. Tres lourdes pour
tout le monde. Taliban ou pas.
27 mai 2011 10:26
Citation
lmajdoub20600 a écrit:
El hima et politiquement cuit

boutrioult, Driss Basri, n'a jamais aidé qui que soit à gagner des élections surtout des poulains d'Al hima.
Degrés Zéro de la politique au Maroc ce boutrioult

à toi et ton idole Ali Lmrabet, Driss Basri était l'anti-Hima, simple fonctionnaire à l’intérieure. Cet El hima n'attendait qu'une chose, le départ de driss Bassri. D'ailleurs il s'est fait poussé des ailles depuis le départ forcé de Bassri.....

les morts ne parlent pas c'est normale qu'on les calomnie de la sorte

Ahlan, ça fait longtemps que je n'ai pas lu tes analyses, Ô combien brillantes ^^

Première connerie, Ali Lmrabet, ce n'est pas mon idole. Je peux en faire autant et de t'accuser d'être fan du brillant homme qui est Bassri ^^

S'il y a une chose sur la quelle on est d'accord, c'est que ce khyéna est cuit politiquement, et ce n'est même pas sûr, j'ai l'intime conviction que s'il veut se présenter à n'importe quelle élection dans son fief de rhamna (région de Marrakech), il sera élu sans problème...Merci qui? Merci mon petit bras long et surtout à mon pote ^^

Heureusement que les morts ne parlent pas, en l'occurrence dans le cas de ton petit Bassri, l'homme de la basse besogne de notre ancien dictateur sanguinaire...

C'est quand même incroyable, de voir des gens défendre ce monstre...
27 mai 2011 17:21
La fin d’une aventure

CRISE. La fulgurante ascension du Parti Authenticité et Modernité, engagée voici trois ans à peine, était un véritable conte de fées… Elle semble avoir tourné au cauchemar pour son initiateur, Fouad Ali El Himma. S’en relèvera-t-il ?

“Le géniteur du PAM décroche, c’est la fin de ce parti, on va aller enfin vers la normalité démocratique”, conclut ce ministre du RNI au terme d’un long développement sur la conjoncture. Jugement abrupt ? Voir, et les prochaines semaines seront sans doutes décisives pour permettre d’appréhender ce que va être “l’après-Fouad”.

Pour l’heure, en tout cas, les faits intervenus ces derniers jours et la portée de leurs effets traduisent bien la fin d’une séquence et le début d’une autre, chargée de lourdes hypothèques. Pourtant, l’aventure de ce PAM, engagée voici trois ans à peine, était un véritable conte de fées comme on n’en voit que dans les légendes… ou dans les démocraties tiers-mondistes.

Plan de carrière Quels en ont été les épisodes? Comme dans les contes pour enfants de Perrault, “il était une fois…” un ministre délégué à l’Intérieur, camarade de promotion du Roi, ami le plus proche aussi, qui demande à être déchargé de ses fonctions au début d’août 2007. Limogeage, comme le soutiennent certains? Réorientation d’un plan de carrière dans le dispositif royal, comme l’expliquent d’autres? En tout cas, voilà Fouad Ali El Himma qui se précipite dans sa région natale, les Rhamna, pour briguer un siège parlementaire.

Avec sa liste, il décroche les trois sièges en jeu, au grand dam des concurrents, qui jugent ce “grand chelem” surréaliste et si peu démocratique. Il n’en a cure et dans une émission spéciale de la chaîne 2M, il se lance dans une critique en règle du PJD et de la mouvance islamique et/ou islamiste. Au sein de la nouvelle Chambre des Représentants, il se voit confier la présidence de la commission des Affaires étrangères et il noue des contacts avec ses collègues, ce qui lui permet d’être un interlocuteur privilégié des uns et des autres. Parallèlement, le carnet d’adresses qu’il s’est constitué lors de ses huit années au département de l’Intérieur couvre aussi des noms de militants associatifs au passé gauchiste.

C’est à l’initiative de ce “noyau” qu’il crée, à la fin février 2008, le Mouvement pour tous les Démocrates (MTD), dont la direction de neuf membres est formée de deux ministres en fonction –Ahmed Akhchichine (Éducation nationale) et Aziz Akhennouch (Agriculture), pourtant comptabilisé RNI, Rachid Talbi Alami (ancien ministre RNI) ainsi que quatre anciens gauchistes et Mustapha Bakkoury, alors directeur général de la CDG. Une image plutôt brouillée, qui va peser sur la visibilité et la lisibilité du MTD. Deux textes sont présentés à la presse, l’un sur “le Maroc demain” et l’autre sur les “principes et objectifs du MTD”, axés sur un projet démocratique et moderne.

Lobbying de gauchistes S’il se veut une association, le MTD ne s’interdit pas cependant de changer de registre et de créer, le cas échéant, un parti. Il précise ainsi qu’il n’entend point «se désintéresser de quelque manière que ce soit de la question électorale» et des opportunités qu’elle offre «pour défendre et soutenir le projet démocratique moderne et ses porteurs». Avec ce mot d’ordre: «Couper la voie aux foyers de la déliquescence et aux tendances anti-démocratiques ».

Il est juste de dire que Fouad Ali El Himma était alors très rétif à l’idée de passer du stade associatif à un stade partisan. C’est en effet le lobbying constant du groupe de gauchistes qui l’entourait qui a fini par peser dans ce sens. Ceux-ci avaient besoin d’un levier opérationnel qu’ils comptaient mettre en oeuvre et optimiser en tirant profit de l’atout maître que constituait le statut d’“ami du Roi” de Fouad Ali El Himma. La visite royale à Benguérir, les 12 et 13 mai 2008, a été le point d’orgue de cette démarche.

A cette occasion, M. El Himma, élu de la circonscription et président de la Fondation Rhamna pour le développement durable, fait parrainer par le Souverain un grand projet d’aménagement territorial (2008-2012) dont l’enveloppe financière est de plus de 7 milliards de dirhams, un nouveau pôle urbain est également prévu sur la base d’un financement de 2 milliards de dirhams au profit de 60.000 habitants. Un parti de bric et de broc Dans cette foulée triomphante, le PAM voit le jour trois mois plus tard, en août 2008.

Ce n’est pas un nouveau parti, en vérité, puisqu’il procède de la fusion de cinq petits partis marginaux sur la scène politique (le PND, de Abdallah Kadiri; Alliance des Libertés, de Ali Belhaj; le parti Al Ahd, de Najib Ouazzani; le Parti de l’Environnement et du Développement, d’Ahmed Alami; et Initiatives citoyennes, de Mohamed Benhammou).

Cette union est jugée illégale du fait que les procédures propres à chacune des formations n’ont pas été respectées s’agissant d’une fusion soumise à des conditions particulières. Abdallah Kadiri claque la porte, il est suivi de Najib Ouazzani –tous deux mettant en cause le “hold-up” opéré sur les finances de leurs partis et les ambiguïtés du projet.

Un processus d’éclatement qui perturbe l’image du PAM. Pour autant, ce parti accélère son processus de recrutement. Mais, lors des élections législatives partielles des 19 et 21 septembre 2008 relatives à sept sièges, il enregistre un échec: si Saïd Benmbarek (ADL) remporte son siège invalidé auparavant, les perdants ont pour nom Salah El Ouadie (Safi), Habib Belkouch (Marrakech), membres de la direction du MTD et du PAM. Et les quatre autres candidats qu’il a parrainés sont aussi sévèrement battus… Fouad Ali El Himma fulmine. Lors d’un dîner chez Salaheddine Mezouar, en présence de ministres du RNI et autres responsables officiels, il dénonce le fait que «l’administration ne l’ait pas aidé».

Une critique visant Chakib Benmoussa, alors ministre de l’Intérieur, à qui il est également reproché d’avoir voulu faire respecter strictement la législation sur la sanction de la transhumance des parlementaires prévue par les dispositions de l’article 5 (al.2) de la loi du 14 février 2006: «… le titulaire d’un mandat électoral en cours au sein de l’une des deux Chambres du Parlement, élu sur accréditation d’un parti politique en activité, ne peut adhérer à un autre parti politique qu’au terme de son mandat…» C’est qu’en effet à partir des trois élus des Rhamna de septembre 2007, le PAM réussit ce tour de force de comptabiliser des effectifs qui en font le premier groupe au Parlement, surclassant le RNI, l’Istiqlal et tous les autres.

Tour de force électoral Les “nouvelles recrues” viennent de certains horizons –sauf le PJD– et lui donnent un caractère “fourre-tout” qui va peser à terme sur sa viabilité et sa crédibilité. Son appétit hégémonique se déploie aussi en direction du RNI. Un groupe commun est constitué dans la perspective de l’adoubement d’un grand parti sociolibéral au centre, devant être un pôle de regroupement face à un pôle de gauche et à un autre conservateur (Istiqlal, PJD).

Acte fondateur Une opération s’apparentant à un phagocytage du RNI, dont le nouveau président, Mustapha Mansouri, ne veut pas –ce qui lui vaut le coup de force de février 2010, perpétré par Salaheddine Mezouar, adhérent du MTD depuis deux ans… Lors des élections communales du 12 juin 2009, le PAM se mobilise. Il surclasse tous les autres partis avec 16.793 candidats et plus de 20% des élus. En termes politiques, et surtout électoraux, ce scrutin-là marque son véritable acte fondateur. Il entend optimiser ce résultat arithmétique en décrochant soit des municipalités emblématiques (Tanger, Marrakech), soit en parrainant d’autres majorités pour faire pièce, en particulier, au PJD.

Dans la capitale du Détroit, avec 6 sièges, il réussit à faire élire Samir Abdelmoula; à Casablanca et ailleurs, il utilisera tous les moyens de pression possibles pour faire basculer le vote dans le sens qu’il souhaite. Des voix s’élèvent pour relever que même du temps de Driss Basri, la “régulation” politique et électorale était moins brutale et moins arrogante… Avec l’affaire de Mohamed Abbou, ministre RNI, candidat à la présidence du conseil de région d’Al Hoceima, faisant un sit-in devant la province de Taza, c’est le comble qui est atteint parce que le PAM voulait à tout prix faire élire l’un des siens.

Ambiguïtés et dysfonctionnements Au plan national, des ambiguïtés et des dysfonctionnements de la même veine se multiplient. Le nouveau secrétaire général du PAM, Mohamed Cheikh Biadillah, est élu président de la Chambre des Conseillers en octobre 2009 alors que son parti est dans l’opposition depuis la fin mai. Un Ahmed Akhchichine, ministre de l’Education nationale depuis octobre 2007, reste cependant en fonctions, alors que son parti, qui pratiquait le soutien critique, a rejoint l’opposition au côté du PJD.

Aujourd’hui, à la lumière du Mouvement du 20 Février, l’équation du PAM se pose désormais en de nouveaux termes. Les slogans: “El Himma, dégage!” et “le PAM=RCD=PND”, par référence au parti de Ben Ali et à celui de Moubarak, font mal. Si le parallèle entre ce parti et les deux autres n’est pas pertinent, c’est sa vocation hégémonique irréfrénée, semble-t-il, qui est mise en cause.

Fouad Ali El Himma ne manque pas d’en tirer, à son corps défendant pourrait-on dire, les enseignements qui s’imposent. Peut-il continuer à être le régulateur du champ politique et le recruteur privilégié des belles carrières au moment où tous les opportunistes, de diverses sensibilités, se bousculent au portillon? Vocation hégémonique Peut-il encore réapparaître au-devant de la scène nationale alors qu’il a cristallisé –avec quelques autres, dont le Premier ministre en personne– le rejet? Bien avant cette date, il avait observé un certain retrait, durant plusieurs mois, au sein du PAM en raison de son désaccord sur la gouvernance erratique de sa direction.

Il était là, sans doute, mais la direction de fait de ce parti, au quotidien, paraissait être assurée par un “cercle intérieur” formé de Hakim Benchammach, secrétaire général-adjoint et président du groupe parlementaire au sein de la Chambre des Conseillers; et Ilyas Omari considéré, à tort ou à raison, comme le “faiseur” en chef. Dans sa lettre de démission de la présidence de deux commissions (élections et suivi), en date du 14 mai 2011, Fouad Ali El Himma dresse un constat plutôt sévère de l’état des lieux du PAM pour justifier sa décision. Ses griefs portent notamment sur le déficit organisationnel, la structuration régionale inachevée, des pratiques détestables...

Une censure qui ne peut évacuer de fortes interrogations de principe. En premier lieu, pourquoi maintenant alors que les instances organiques du PAM (Conseil national, Bureau national) accusent un grave déficit depuis le congrès constitutif de février 2009? En deuxième lieu, son “statut” particulier dans ce parti, par-delà les textes et les statuts –ne lui a-t-il pas permis de corriger ces insuffisances depuis plus de deux ans? En dernier lieu, pourquoi n’at- il pas veillé dès le départ à s’entourer de compétences adéquates en mesure de porter le projet original du PAM?

Du discours à la pratique Tout paraît s’être passé comme si la société, telle qu’en elle-même, avec ses forces sociales et ses pratiques politiciennes, avait pris le dessus, se situant ainsi en décalage entre le discours du PAM et sa pratique partisane et organisationnelle sur le terrain. Qu’un Salah Ouadie, autre membre de la direction, ait jugé lui aussi d’adresser une lettre de censure de même nature rendue publique en même temps –mais datée au 29 avril 2011– témoigne de la crise profonde qui mine le PAM.

Celle-ci vient encore d’être illustrée par une lettre de dix membres du Bureau national (Salah Ouadie, Hakim Benchammach, Fatima Saâdi, Samir Aboulkacim, Aziz Benazzouz, Mohamed Boudraâ, Farid Amghar, Ouahid Khouja, Mekki Zizi et Bouchra El Malki) demandant la convocation d’un congrès extraordinaire pour dresser l’état des lieux et jeter les bases d’une nouvelle feuille de route.

Une situation sur laquelle le secrétaire général en titre du PAM, Mohamed Cheikh Biadillah, observe pour l’instant le mutisme et qui risque d’évoluer vers un éclatement activé par tant de luttes intestines marquées du sceau de l’ambition des carriéristes et des opportunistes. S’il est sûr que les choses ne peuvent plus rester en l’état, il n’est guère acquis que de nouvelles assises permettent de dépasser l’impasse actuelle.

En tout état de cause, le PAM de “l’après-Fouad”, quoi qu’on en dise, sera d’une autre nature que celui qui a été créé sous sa houlette en février 2009. L’attractivité de ce parti était, on le sait, nourrie par la proximité qu’il avait avec le Roi. Dès lors qu’il a démissionné de ses fonctions de président de deux commissions, c’est une rupture dont il faut prendre acte. La cohorte d’élus et de cadres venus gonfler les effectifs de cette formation ne peuvent pas ignorer cette nouvelle donnée.

Recomposition au forceps Des parlementaires transhumants vont s’interroger sur leur statut actuel et réfléchir à sa mise à plat jusqu’à envisager le retour au parti de départ; des élus régionaux et locaux vont être déstabilisés, ce qui peut fragiliser des majorités confectionnées en 2009; à la limite même, le parrainage du PAM dans la perspective des prochaines élections, normalement prévues en 2012, sera certainement moins recherché tant il est vrai que le Mouvement du 20 Février et “l’après-Fouad” aujourd’hui seront une forte moins-value auprès des électeurs.

C’est une recomposition au forceps du champ politique et du système partisan qui est ainsi sanctionnée par un échec. Le concept de départ était jouable dans la mesure où il s’agissait d’initier et d’élargir une nouvelle pratique permettant de réconcilier le citoyen avec la politique. Il visait aussi, en ciblant le créneau de nouvelles forces vives nationales et locales, à mobiliser des potentialités autour des chantiers du nouveau règne. Mais c’est la faisabilité de ce projet qui a fait défaut et qui va réactiver un système partisan du passé peu enclin à la mise à niveau.

Nul doute que Fouad Ali El Himma éprouve une grande amertume à propos de la mission qu’il s’était fixée, adossée qu’elle était à une ambition non pas personnelle, mais sociétale. Dépassera-t-il cet état d’esprit pour tenter une autre aventure? Il a beaucoup appris, sans doute, il a aussi mûri; de quoi, peut-être, le motiver de nouveau pour d’autres Fouad Ali El Himma, entouré de Lahcen Daoudi (PJD) et Salaheddine Mezouar (RNI). chantiers…

par Mustapha Sehimi

Source : [www.maroc-hebdo.press.ma]
 
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