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Les harragas, risque-tout du rêve européen
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6 août 2006 14:19
Les harragas, risque-tout du rêve européen --par Aomar Ouali--

AP | 04.08.06 | 17:34


ALGER (AP) -- Les Algériens les surnomment les "harragas", d'un mot arabe signifiant "griller", parce qu'ils brûlent leurs papiers avant de s'embarquer clandestinement dans des conteneurs sur la Méditerranée pour gagner l'Europe, au risque de s'y brûler aussi les ailes, voire d'y perdre la vie.
"Je n'en veux plus, de ce pays. C'est 'el harba' (la fuite, l'immigration), sinon je me suiciderai ", confesse Karim Sabgui, 27 ans, diplômé recherche opérationnelle, qui désespère de décrocher un poste en Algérie. Faute d'occupation, il passe le plus clair de ses journées à observer le ballet des navires au port d'Alger.


Des milliers de jeunes Algériens voudraient comme lui "mettre les voiles". Rien qu'au premier semestre 2006, la gendarmerie algérienne a ainsi intercepté quelque 200 harragas, hommes et femmes ayant tenté leur chance sur des embarcations de fortune, selon le responsable de la communication de la gendarmerie.


Nourredine Branine, à Rouiba (banlieue Est d'Alger), est de ceux-là. Exclu de l'école à 13 ans en 1992, il a importé des vêtements pour femme et enfant de Turquie et de Syrie jusqu'en 2000, puis s'est lancé dans les fruits et légumes au marché noir pour échapper à la misère qui frappe les quelque 30% d'Algériens, jeunes en majorité, au chômage.


Las d'attendre un visa, il veut retrouver ses amis de quartier Lyés et Oussama qui "vivent clandestinement en France, à Saint-Ouen (région parisienne, ndlr) et envoient régulièrement de l'argent à leurs parents", explique-t-il. Pour lui, ce sera "la méthode russe": une traversée à haut risque, dissimulé dans un conteneur d'un cargo.


"C'est du suicide", estime Nasser Djabi, professeur de sociologie à l'Université d'Alger. "Choisir cette voie révèle un désespoir absolu, car 90% de ceux qui essaient savent qu'ils mourront sans atteindre l'autre rive."


"Je croyais qu'il avait obtenu un visa", s'écrie la mère du jeune homme, Ayni Branine, 76 ans, "si j'avais su qu'il voyagerait dans un conteneur, j'aurais appelé la police moi-même, c'est de la folie!" Elle comprend pourtant la détermination de son fils: "Il n'a pas de travail ici, regardez dans quelles conditions nous vivons", dit-elle, désignant d'un grand geste le trois-pièces qu'elle partage avec son époux, quatre de leurs huit enfants et deux petits-enfants. "S'il peut partir, pourquoi ne pas être soulagé des peines de ce pays?"


"La veille de mon départ, c'était le mardi 11 avril, je m'en souviens très bien", raconte Nourredine en poussant des soupirs de regrets, "ma mère m'a préparé du rfis (semoule grillée mélangée avec des dattes et du beurre). Il a pris un bidon de cinq litres d'eau minérale, 200 euros et un balladeur numérique "pour écouter le Coran pendant la traversée".


Dans l'entrepôt d'un importateur de produits alimentaires à Rouiba, il repère un conteneur et un agent de la sécurité qu'il connaît. Le clandestin se dissimulera dans le fond du conteneur derrière un rideau blanc, stratagème qui permet de passer inaperçu.


Le jour J, Nourredine, partagé entre l'idée de se retrouver après 24 heures au port de Marseille et la peur de l'inconnu, s'engouffre au petit matin dans le conteneur, que l'agent de sécurité referme. "Il m'a pris dans ses bras, a essayé de me dissuader en me disant que c'était dangereux", se souvient Nourredine.


A dix heures du matin, le conteneur était chargé sur un camion à destination le port d'Alger. Arrivé au port, c'est la grève des dockers. L'embarquement du conteneur est retardé de 24 heures. "J'ai passé la journée et la nuit à l'intérieur du conteneur en m'approchant de temps en temps pour prendre de l'air à travers les interstices de la porte", raconte Nourredine.


Le lendemain, la grève est finie mais les autorités portuaires craignant la grippe aviaire désinfectent tous les conteneurs en pulvérisant à l'intérieur un produit qui irrite les poumons. Bien caché derrière son rideau, Nourredine est trahi par sa toux. "Je n'ai pas pu résister. Mes poumons était en feu, mes yeux me brûlaient", raconte-t-il. La police portuaire l'arrête et le garde en cellule toute la nuit. "Le lendemain, ils m'ont relâché, mais ils m'ont confisqué mes 200 euros."


Nourredine ne renonce pas pour autant au "Grand voyage" et entend fêter ses 28 ans en décembre avec ses amis Lyés et Oussama. Comment s'y prendra-t-il? "Top secret", répond-il, "pour éviter le mauvais oeil". AP
6 août 2006 16:47
Et après on nous dira! Qu’il n'y a que les Marocains qui ahregsad smiley
Mais sincèrement si nous immigres, étions honnêtes et modestes, quant on retourne au bled, que ce soit au Maroc ou en algerie,il y en aurait moins.
quant je pense que beaucoup d'entre nous, se serrent la ceinture, pendant l'année.
Pour repartir au bled avec une belle voiture, et de beaux vêtements neufs, et surtout en claquant du fric a droite et a gauche, pas étonnant que tous veuillent venir en faire autant.
La vie est un CDD. lorsque tu seras DCD, l'au delà sera ton CDI ,améliores ton CV en attendant ton Entretien.Allah punit les injustes tot ou tard !
 
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