PellYm a raison d'un point de vue logique. La salafiyya n'est pas une école juridique, et puisque Abou Hanifa est lui-même un tabi'i et donc parmi les salaf, il n'y a pas de contradiction logique entre le fait d'être salafi et d'être hanafi.
Par contre, dans les faits, ou d'un point de vue sociétal, je pense que les salafis vont avoir du mal à accepter un hanafi parmi eux. D'abord, il faut savoir que le mouvement salafi est majoritairement lié au hanbalisme, surtout en raison des liens de ce mouvement avec l'Arabie saoudite et son histoire. Ensuite, les salafis ont tendance à être sceptique à l'égard du taqlid d'une école, surtout parce que ces écoles comportent, selon eux, des jugements ultérieurs aux premières générations. Il me semble que dans les faits, le salafisme majoritaire s'apparente à une école juridique dérivée du hanbalisme.
Une question plus importante que je me pose, c'est pourquoi un hanafi voudrait être salafi. Les salafis ont souvent des positions plutôt extrêmes en matière de théologie notamment, et les communautés salafies sont parfois associées à une forme d'intolérance et d'extrémisme (peut-être hérités d'Ibn Abd al-Wahhab entre autres). Personnellement, je pense qu'on trouve plus de sagesse, d'ouverture d'esprit et de raffinement intellectuel et méthodologique dans le cadre de l'islam traditionnel. Après, à chacun(e) ses choix, tant qu'on respecte les choix des autres.