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Des habitants de Champs-sur-Marne se mobilisent pour la fermeture d'une...
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25 mars 2007 14:50
Des habitants de Champs-sur-Marne se mobilisent pour la fermeture d'une mosquée "rigoriste"


Le local, aux volets roulants perpétuellement baissés, donne sur une placette bordée d'immeubles bas. A peine en ont-ils franchi le seuil que les portes se ferment sur les visiteurs. Téléphone vissé à l'oreille, des hommes postés aux alentours veillent à éviter tout attroupement. Les allées et venues, ponctuées de "Salam aleikoum", passeraient presque inaperçues ; mais la tenue vestimentaire des passants fait lever le sourcil des habitants de ce quartier résidentiel de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne).


Depuis fin février, les kamis blancs (djellabas) des hommes aux barbes fournies et les longs voiles, voire les burqas (qui couvrent visage et corps), des femmes ont fait irruption dans cette zone piétonne de la ville. Inquiets de ce voisinage, soucieux de voir préserver le caractère "commercial et professionnel" de l'ancien cabinet de géomètres, certains propriétaires ont demandé à la municipalité de fermer l'endroit. "Ils ont effectué de gros travaux et transformé les bureaux en une mosquée clandestine qui déstabilise notre écosystème", accuse Stéphane Beraza, l'un des habitants dont l'appartement donne juste au-dessus du local de 390 mètres carrés.


Le nouveau propriétaire, l'association musulmane Amitiés Noisy-Champs, affirme y avoir installé un "centre culturel ayant des activités commerciales". Son président, Sébastien Cheutin, récuse l'appellation de "mosquée". "Mes clients n'ont pas acheté un fonds de commerce mais un local pour leur activité, à savoir des conférences, des cours d'arabe, et, accessoirement, comme il s'agit de musulmans croyants, des moments de prières", explique Me Salah Djemai, l'avocat de l'acheteur, "une société civile immobilière (SCI) à laquelle est clairement liée l'association". Il assure que l'acte de vente ne devait pas préciser quel genre d'activité s'exercerait une fois le local acquis, mais "vu l'accoutrement de mes clients, chacun savait à qui il avait affaire".


La maire (PCF) de Champs-sur-Marne, Maud Tallet, est moins catégorique. "Je n'ai pas fait jouer mon droit de préemption, car, après enquête, il est apparu que la SCI en question avait bien des activités de vente et d'achat d'immobilier. En outre, le droit de préemption est de plus en plus difficile à exercer, depuis que le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, a envoyé une lettre aux préfets leur demandant de vérifier qu'il ne soit pas utilisé contre la création de lieux de culte."


Après constat d'huissier confirmant que le lieu recevait un public important - vendredi 16 mars, à l'heure de la grande prière, une centaine de personnes ont convergé vers le local - et qu'il devait donc être conforme aux normes de sécurité, la maire a pris un arrêté de fermeture qui n'a pas été exécuté. Une commission de sécurité s'est finalement rendue sur place ; elle doit remettre ses conclusions mercredi 21 mars.


Au-delà du conflit qu'il soulève, ce cas souligne le statut à part de l'islam rigoriste, inspiré du salafisme, dans la société et au sein même du monde musulman. "A plusieurs reprises, on nous a refusé un local", explique M. Cheutin, qui reconnaît donc que "pour obtenir gain de cause, il a fallu passer en sous-main". "C'est malheureux mais c'est la réalité. Si on enlevait la kamis, si on se rasait la barbe, alors on deviendrait de "bons" musulmans."


L'association promet une journée "portes ouvertes" "prochainement". Début mars, M. Cheutin avait refusé l'accès du local au maire. Vendredi 16, à 14 heures, la visite des lieux était également proscrite, pour cause de "conférence", selon M. Cheutin.


Source : [www.lemonde.fr]
 
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