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H5N1: le Maghreb manque de moyens pour une surveillance rigoureuse
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18 juin 2006 14:58
H5N1: le Maghreb manque de moyens pour une surveillance rigoureuse


Par Hamida BEN SALAH


HAMMAMET (AFP) - Les pays d'Afrique du Nord manquent de moyens pour parvenir à un niveau adéquat de surveillance et de lutte contre la grippe aviaire, ont constaté des experts réunis en Tunisie sous l'égide de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

"Les compétences sont là. Le niveau de connaissances est satisfaisant. Mais le manque de moyens est flagrant", a résumé un délégué de la FAO, Arnaud Le Menach, en marge de la réunion.


Evoquant un besoin pressant de ressources financières pour l'acquisition d'équipements, de matériels et produits de laboratoires ou encore de logiciels, M. Le menach a rappelé une demande de la FAO aux bailleurs de fonds internationaux "pour mettre en place des projets conséquents" dans la région.

Il se faisait l'écho d'un constat établi à Hammamet, au sud de Tunis, lors de discusions et ateliers ayant réuni cette semaine des représentants de quatre pays d'Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Mauritanie, Tunisie) et de Djibouti.

Une conférence de donateurs pour l'Afrique est prévue en décembre, alors que les besoins du continent pour assurer un niveau satisfaisant d'intervention sont estimés à 700 millions de dollars.

Des scientifiques britanniques, français et tunisiens ont animé la conférence organisée par la FAO dans le cadre de son programme d'"aide d'urgence pour la détection rapide et la prévention de la grippe aviaire en Afrique du Nord".

A l'exception de Djibouti, où le H5N1 a été détecté sur trois poules dans un élevage privé, les pays maghrébins participant à la réunion sont indemnes, selon les experts.

"Aucun cas n'a été detecté à ce jour, mais la menace persiste. Et le virus peut se répandre tant qu'il y aura des foyers dans des régions proches et des des échanges commerciaux contrôlés ou non", a noté M. Le Menach.

"La surveillance doit être le maître mot et pouvoir continuer de manière rigoureuse", a-t-il ajouté.

La Tunisie et le Maroc sont situés sur deux des trois principaux couloirs de migration saisonnière Nord-Sud et aucun cas n'a été détecté dans la région.

Les participants ont conclu "à la nécessité, plus que jamais, d'une épidémiologie rigoureuse, pratique, utile et exploitable pour tous".

Durant six jours, vétérinaires, épidémiologistes et ornithologues ont testé leurs capacités de mettre en place des plans d'intervention d'urgence en cas de contamination, à travers la migration ou le commerce des oiseaux sauvages. Ils ont mesuré l'importance des réseaux vétérinaires et des bases de données.

Le comportement des oiseaux aquatiques migrateurs, les techniques de prélèvements, de comptage, de bagages et d'indentification ont fait l'objet de démonstrations pratiques effectuées sur des plans d'eau à Korba et Menzel Temime, dans la région du cap Bon (Nord-Est).

Des flamants roses bagués en France, en Italie, en Espagne et en Turquie ont pu être contrôlés et des techniques testées pour capturer les oiseaux sans les tuer.

"L'idée est de continuer à contrôler dans la rigueur mais sans psychose", a indiqué Hichem Azafzaf, représentant de Wetlands International.

Selon cette ONG néerlandaise s'occupant spécifiquement des migrateurs, le rôle des oiseaux sauvages dans la propagation du H5N1 est loin d'être établi avec certitude.

Sur 7.500 oiseaux contrôlés dans le monde aucun n'était porteur du virus, a affirmé M. Azafzaf, incriminant l'élevage domestique, la contrebande et les échanges non contrôlés.
 
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