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La guerre d'indépendance!
I
12 janvier 2006 15:35
Qui a permis au Maroc de regagner son indépendance ? La ténacité de MohammedV, à distance, à partir d'Antsirabé ? Sans doute, surtout que son suppléant, Mohamed Ben Arafa, a eu du mal à s'imposer. Le charisme d'Allal El Fassi, qui conditionne l'indépendance au retour du sultan déporté ? Plausible. N'a-t-il pas dit, au lendemain de l'exil du
sultan, “la France nous fait gagner vingt ans de lutte pour l'indépendance” ? Le soutien indéfectible du lobby franco-marocain, à la tête duquel se trouvent, le chef du gouvernement Pierre Mendès France et le très respectable François Mauriac ? Indiscutablement, puisque la thèse du “Maroc français”, relayée par les résidents généraux, Juin et Guillaume, et quelques irascibles colons, a eu moins d'impact à Paris. Qui d'autre a pesé dans la balance ? Les négociateurs marocains, Ahmed Balafrej, Abderrahim Bouabid, qui ont su trouver à Aix-Les-Bains, l'issue du fameux “Conseil du trône” pour assurer la transition, en attendant le roi-symbole? Certainement. Ils ont surtout réussi à être plus représentatifs et entendus que les relais locaux du colonialisme (leGlaoui et compagnie). Et les résistants dans tout cela ? Lors de ces fameuses négociations annonçant l'issue de la crise, ils ont été tout simplement marginalisés. Et aujourd'hui, dans son discours à l'occasion du cinquantenaire de l'Indépendance, le roi Mohammed VI leur a accordé un (très) bref hommage, pour avoir “tant donné pour défendre la patrie et le symbole de sa souveraineté”. Mais réalisons-nous vraiment l'étendue de leur apport ?
Fin de la politique, début de la résistance armée
S'il y a une date charnière, annonçant le début réel de la lutte armée pour l'Indépendance, c'est bien le 5 décembre 1952. Elle correspond à l'assassinat du leader tunisien, Ferhat Hachad. Tous les nationalistes et autres anti-colonialistes maghrébins retiennent de lui, à l'époque, cet appel-testament : “Tant que vous n'avez pas pris les armes pour venger vos martyrs au nom de Dieu et de la nation, vous êtes loin du compte”. à Casablanca, communistes et istiqlaliens se mettent d'accord, le lendemain de sa mort, pour appeler à une grève générale. Les six mille émeutiers, venant en grande partie des Carrières centrales, laissent sur l'asphalte trente-quatre morts et provoquent une réaction radicale du résident général, Alphonse Guillaume et du chef de la région de Casablanca, Philippe Boniface. Résultat : l'Istiqlal et le Parti communiste sont interdits, leurs journaux, jusque-là largement censurés, sont suspendus, la plupart de leurs leaders sont emprisonnés ou exilés, et seuls les résistants restent présents sur le terrain.
Les Zerktouni et consorts se préparent depuis des mois déjà à la lutte armée. Les bombes posées dans les locaux de journaux pro-français, Al Widad et Al Azima, sont annonciatrices d'une lutte frontale. De leur côté, les colons demandent, dans une lettre adressée le 17 décembre 1952 à l'Elysée, “l'extermination du mouvement national, la déportation du sultan et l'élargissement des pouvoirs du résident général”. Certaines cellules secrètes de la lutte armée, constituées ça et là, freinent leurs ardeurs en attendant le feu vert de la direction ad hoc du parti de l'Istiqlal à Tanger. Ahmed Balafrej déclare alors dans les colonnes du Monde : “notre parti refuse de s'identifier avec la violence”. Cette opinion laisse indifférents les istiqlaliens qui décident de passer à l'acte. “Ils nous demandaient d'être patients. Ils prétendaient avoir des garanties de l'étranger que le roi n'allait pas être touché. Je n'en croyais rien. D'où mon engagement aux côtés de tous mes compagnons d'armes d’élargir le réseau de la lutte armée”, raconte Mohamed Bensaïd Aït Idder.
Durant l'année 1953, le ton des autorités françaises, soutenues par Glaoui et un lobby dit “libéral”, devient plus menaçant. Les effets dévastateurs du capitalisme colonial se font ressentir. Par conséquent, “le sentiment d'injustice se cristallise à Casablanca, où le mouvement ouvrier, la conscience de classe et l'exode rural, celui du Sud essentiellement, favorisent la résistance”, estime l'historien Mohamed Wahid. Les signes de protestation se multiplient : appels au boycott du tabac, bombes dans des stations d’essence, tentatives de déraillement du train Casa- Marrakech, un vol d'armes à l'aéroport Nouaceur. Bref, l'Organisation secrète (lire encadré), désireuse d'arracher l'Indépendance par l'action au lieu des discours fait déjà parler d'elle avant même que le roi Mohammed V ait été exilé.
Le terrain est donc préparé pour une réaction plus virulente au lendemain du 20 août 1953. Guillaume vient d'effectuer ce que son prédécesseur et néanmoins ami, Juin, n'a pas osé, le 26 janvier 1951 : accéder à la demande des colons et collabos de destituer le sultan. Son gage vis-à-vis du peuple, l'aval des notables et ce prêche du alem Abdelhay Kettani : “Le trône doit être remis à qui le mérite”. La réaction des résistants ne se fait pas attendre. Elle est d'abord spontanée à Oujda et Marrakech sous forme de soulèvements populaires, lourdement réprimés. S'ensuivent une série d'attentats, au Méchouar à Rabat, à la mosquée Koutoubia à Marrakech, au sanctuaire de Zerhoun, prenant pour cible le sultan Mohamed Ben Arafa, avant même son intronisation, et son mentor, Thami Glaoui (lire encadré). “Elles ont pour effet de montrer que l'un et l'autre sont loin d'être intouchables et encore moins crédibles aux yeux des Marocains”, explique Bensaïd Aït Idder.

Intifada populaire et répression coloniale
De septembre 1953 à juin 1954, date à laquelle la France décide de remplacer Guillaume par un civil, Francis Lacoste, plus de cent cellules sont engagées, à un rythme effréné, dans la lutte armée. Les actions vont dans trois sens. D'abord, une volonté de marquer l'imaginaire des colons. Ainsi, les dirigeants de l'Organisation secrète (OS), Mohamed Mansour et Mohamed Zerktouni, ont prévu de rétorquer à la déposition de Mohammed V le jour de Aïd Al Adha par une grosse déflagration le jour de Noël, et donc de poser trois bombes là où il y a foule (aux Colis postaux, à la Poste centrale et au Marché central). Finalement, seule celle du Marché central explose. Mais elle a suffi à marquer les esprits. Elle a surtout provoqué une fatwa des ouléma et un dahir rendant les poseurs de bombes passibles de la peine de mort. La répression et le contrôle des éventuels trouble-fêtes se sont alors accentués, via les moqaddems et autres bergaga (ils existent déjà). D'où la deuxième piste empruntée par les résistants : la liquidation des agents collabos. Ainsi, en six mois, trois moqaddems et deux imams (sans parler d'autres cas isolés de commerçants suspects) ont été abattus. à l'époque, à Casablanca, l'image du fidai' solitaire, qui sort son pistolet ou dissimule une grenade, court les rues. Mais les résistants vont parfois au-delà. Ils cherchent aussi à fédérer les gens, via des tracts rappelant le devoir de lutte pour l'Indépendance, et à établir des contacts personnalisés permettant d'élargir leur réseau, dans les zones rurales et dans bien d'autres villes. Zerktouni tient particulièrement à sortir Fès de son image de ville de bourgeois politiciens. Moulay Abdeslam Jebli s'est employé à former des relais à Marrakech.
L'arrivée d'un résident général plus libéral a été à double tranchant. Elle a permis de relâcher les prisonniers politiques et de desserrer l'étau autour des organisations secrètes. Résultat, ces dernières sont tour à tour tombées dans le piège du laisser-aller. La fameuse ferme sise à Oued Ykem, où l'OS garde au secret ses armes, est découverte. Les dirigeants de cette même organisation sont, tour à tour, arrêtés (Jebli), poussés au suicide (Sghir et Zerktouni), à la fuite (Houcine Berrada) ou envoyés en exil au Nord (Fqih Basri et Bounaïlat). Leurs pairs de La Main noire (Al Yad Assaouda) ont droit à un procès expéditif. In fine, les résistants qui restent ne sont presque plus que des téméraires livrés à eux-mêmes. Les autres ont pu, grâce à de faux papiers et à des déguisements, se terrer et attendre.
Par ailleurs, l'extension de la localisation géographique de la lutte a permis de créer plusieurs zones de turbulence hors de Casablanca. Sans pour autant s'attaquer à des personnes, propriétaires terriens ou autres contrôleurs civils, très puissants, les résistants de Khémisset, Khénifra, Kelaat Sraghna ont recours à la politique de la terre brûlée. Des milliers d'hectares de plantations sont incendiés en 1954. “Cela démontre, selon Charles André Julien, que ces fellahs, traditionnellement soumis au Glaoui et à ses caïds, commencent à échapper à son contrôle”.

Les politiques reviennent, la lutte continue
En 1955, le parti de l'Istiqlal, revenu sur la scène, décide d'agir sur deux fronts, politique et armé. Le premier est laissé aux soins d'émérites avocats, comme Abderrahim Bouabid et autres leaders comme Balafrej, Lyazidi et Ben Barka. Le second volet, lui, est assuré par la direction de l'Armée de libération nationale (lire encadré), qui pilote ses opérations à partir de Tétouan. Un accord de circonstance naît alors entre Madrid, Tétouan et Alger. Comment ? “L'Espagne franquiste était isolée de l'Europe des vainqueurs de la guerre. Aussi a-t-elle accepté de tolérer nos quartiers généraux et l'acheminement des armes dans sa zone, tant que notre cible était la région occupée par la France”, explique Aït Idder. Un pacte est signé à cet effet à Madrid le 20 août 1956 avec le général Garcia Valino. Alger a, pour sa part, d'excellentes relations avec l'égypte de Nasser, qui décide volontiers d'armer les mouvements de libération au Maghreb. Entre Ben Bella, Boudiaf et les dirigeants de l'ALN, ainsi que son intermédiaire avec Madrid, Abdelkrim El Khatib, se tisse alors un accord tacite pour profiter conjointement des largesses du Raïss. L'ALN essaie ainsi de dépasser l'amateurisme dans lequel se sont confinées les organisations secrètes. Leurs membres ont été priés jusque-là de se débrouiller individuellement pour se procurer leurs armes.
à l'approche du deuxième anniversaire de la déportation de Mohammed V, de vastes opérations sont menées, soit de manière organisée par l'ALN, aux abords de Fès, de Taza et bien d'autres régions éloignées, soit avec spontanéité, à Khénifra, Bejaad et Oued Zem (lire encadré). Dans sa tentative d'aller mater les rebelles, le général Duval périt dans un accident d'avion. “Il avait l'intention de commettre une tuerie”, raconte l'un de ses assistants. Parallèlement, des attentats spectaculaires ont lieu dans le fief de la résistance, à Casablanca. Deux opérations en particulier, celle du bar de la Gironde, tenu par un “terroriste” européen, François Avival, et celle du café de Mers Sultan, menée par un certain Moulay M'barek, ne laissent pas les Français indifférents. Mais la réaction des plus farouches opposants à l'Indépendance a un effet boomerang. Les organisations fascisantes qui se proposent de faire du “contre-terrorisme” commettent l'irréparable. Elles attentent à la vie d'un célèbre défenseur de la cause marocaine, le journaliste et homme d'affaires, Jacques Le Maigre-Dubreuil. Ce dernier a osé écrire “il nous faut tirer un trait sur le passé. Nous ne pouvons pas être fiers de ce que nous avons accompli au Maroc. Nous n'avons pas fait notre devoir et nous n'avons fait que défendre nos intérêts”. Conséquence directe de ce meurtre, l'arrivée du résident général, Grandval, qui finit par dire à l'élysée : “Je suis venu sans a priori. Finalement, tout, même l'action des résistants, me rappelle à la question du trône”. Puis, les lobbies libéraux franco-marocains ont fait le reste.

L'indépendance acquise, la résistance oubliée
Le retour du sultan ne met pas un terme à la lutte armée. Outre l'intégrité territoriale à parfaire (la question est restée longtemps en suspens), deux questions ne sont pas résolues. Que faire avec “nos frères algériens” toujours sous le joug colonial ? Comment préserver une autonomie et une crédibilité gagnées au prix fort, en l'absence du roi ? “Dans une réunion à Madrid, la direction de l'Istiqlal, aussi bien que les anciens officiers de la France coloniale, décident de nous marginaliser, raconte Aït Idder. Balafrej refuse que nous rejoignions la direction du parti dans une représentation équitable. Quant à Oufkir, il refuse que l'on devienne le noyau des FAR”. La plupart des résistants armés sont poussés à la fuite en avant, gagnent le Sud et sont marginalisés politiquement. Les plus récalcitrants, comme Cheikh El Arab ou Moulay Chafaï, se réfugient dans le maquis.
Sous le regard magnanime du roi sacralisé, les anciennes factions se livrent à des luttes intestines (lire encadré) à propos de leur étiquette politique (Istiqlal, Choura, communistes). En attendant, Moulay Hassan mate l'AL-Sud au Sahara occidental, l'obligeant à rebrousser chemin, et envoie ses dirigeants en prison. à leur sortie, Oufkir propose à l'ensemble, avec sarcasme, de se réunir avec les anciens officiers français dans un groupement commun. Quant à Hassan II, il attendra 1973, alors qu'il recherche des voies de réconciliation avec le passé, pour inviter toutes les figures de la résistance à se doter d'une structure à part. Naît alors le très officiel Haut commissariat des résistants et des membres de l'Armée de libération. Elle s'avère, avec le temps, n'être qu'une coquille vide. Et les résistants, tout juste des fantômes du passé, oubliés pour de bon.

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a
12 janvier 2006 15:48
je viens d'imprimé le texte pour le lire ce soir chez moi
rachid
e
12 janvier 2006 16:12
bel3id

tu me feras un résumé STP
a
12 janvier 2006 16:35
on verra....tu sais moi je ne peut résumé quand je lis des longs articles.

Je vais lire mais j'ai du mal a transcrire par écrit la lecture d'un texte ...

on verra


Don't Worry, Be Happy, Feel Good !
Rachid
L
12 janvier 2006 18:02
Ce qui a libéré le Maroc et ce qui a permi d'unir sa partie nord avec sa partie sud et centrale c'est bien parceque c'est une nation qui existe et a existé depuis pres de 14 siècles.
o
12 janvier 2006 18:25
c' est beau l' histoire, surtout quand elle est inventée à 100%........les nationnalistes arabes n' ont fait que mettre des batons dans les roues des vrais resistants et moujahidines........vraiment chaque fois que je lis ce genre d' article j' en attrape la nausée.......qu' allah maudisse tout ces traitres et ces menteurs!!!!!
t
12 janvier 2006 23:01
Et comme par hasard l’homme de l’indépendance le plus célèbre au monde et celui le plus admiré en dehors de nos frontières n’a pas le droit de citer ? (Abdelkrim Khatabi) sans parler de ses prédécesseurs notamment Mohend Ameziane instigateur de la 1ere guerre d’indépendance maroco-colonniale, 300 batailles des généraux et des colonels et autre humiliant académicien militaire au tableaux de chasse dés 1908-1912 mort empoisonné comme par hasard on a signer le traité de colonisation cette année là, on se souvient de celui la d’ici et la, mais pas des pas de géant pour l’indépendance, c’est bien ça l’histoire qu’on a voulu, une histoire injuste qu’on nous sert en plus sans esprit critique.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 12/01/06 23:02 par tanjawi_7.
e
13 janvier 2006 10:52
tanjawi_7 a écrit:
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> Et comme par hasard l’homme de l’indépendance le
> plus célèbre au monde et celui le plus admiré en
> dehors de nos frontières n’a pas le droit de citer
> ? (Abdelkrim Khatabi) sans parler de ses
> prédécesseurs notamment Mohend Ameziane
> instigateur de la 1ere guerre d’indépendance
> maroco-colonniale, 300 batailles des généraux et
> des colonels et autre humiliant académicien
> militaire au tableaux de chasse dés 1908-1912
> mort empoisonné comme par hasard on a signer le
> traité de colonisation cette année là, on se
> souvient de celui la d’ici et la, mais pas des
> pas de géant pour l’indépendance, c’est bien ça
> l’histoire qu’on a voulu, une histoire injuste
> qu’on nous sert en plus sans esprit critique.





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