"Viendra, viendra pas ? La rumeur bat son plein et semble occuper le microcosme et quelques rédactions plus qu’une opinion publique qui a d’autres préoccupations, plus sérieuses. Par ses déclarations répétitives et souvent intempestives, Driss Basri alimente et entretient lui-même l’idée qu’il rentrerait prochainement au Maroc par la grande porte, avec gloire et salon d’honneur. Quitte même à se faire inviter, comme il le suggère, à la circoncision du Prince Héritier, dont les cérémonies auront lieu du 13 au 15 avril 2005. “Je suis de la famille”, répète-t-il à qui veut bien l’entendre. De tout cela, rien n’est moins plausible. On voit mal Driss Basri opérer un retour triomphal ou même discret – un registre où il n’a jamais été très fort- après tout ce qu’il a proféré à l’encontre de son pays et de ceux qui le dirigent, sur tous les médias et sous tous les cieux. Un empêchement potentiel, et pas des moindres : il se tient actuellement un procès sous l’appellation générique de “Slimani-Laâfora”. Vu ses rapports avec ces deux individus, qui sont ses créations à lui, et à lui seul, le nom de Driss Basri est en filigrane dans les kilomètres de procès verbaux d’une instruction marathon. Il hante les salles d’audience de la Cour d’appel de Casablanca. Son propre fils, Hicham, a été cité à comparaître comme témoin dans le cadre du même méga-scandale. Tant que ce procès durera -il est bien parti pour durer-, et sans préjuger de son issue, la présence de Driss Basri sur le sol marocain restera hautement improbable. Maintenant, Si Driss pourra toujours fêter “laâqiqa” (une sorte de baptême) de sa petite fille, “chez lui”, à Paris en commandant la pâtisserie d’accompagnement chez Fauchon, Hédiard ou le Lenôtre. On a vécu cela pendant vingt cinq ans, quand Si Driss ne peut pas aller à la montagne, la montagne vient à Si Driss. C’est aujourd’hui le cas, d’autant plus qu’il vient d’obtenir son passeport marocain, dernier obstacle administratif avant qu’il se voie délivrer la carte de séjour derrière laquelle il court depuis des mois. D’ici là, bon séjour à Paris, Si Driss !"
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