alarabonline & bbc arabic - Le Président tunisien déchu a confié à Mohamed Ghannouchi, qu’il cherche à revenir au pays, mais ce dernier lui a répondu que cela est impossible, et ce lors d’une communication téléphonique entre Ghannouchi et Ben Ali qui a trouvé refuge en Arabie Saoudite.
Nejib Chebbi, leader de l’opposition, qui a été chargé au sein du gouvernement d’union nationale du portefeuille du Développement Régional et Local, a déclaré à ce sujet, "que Ghannouchi me pardonne si je vais dire des choses qu’il n’a pas annoncées en public, mais je vais les révéler pour la première fois : le chef du gouvernement a reçu une communication téléphonique d’une personne qui s’est présentée comme l’émir Ahmed, et lorsqu’il a répondu, il s’est aperçu que c’était Ben Ali qui était au bout du fil. Ben Ali a confié à Ghannouchi qu’il pense revenir en Tunisie, mais Ghannouchi lui a répondu : il n’en est pas question, c’est impossible".
Par ailleurs, l’émir Saoud al-Fayçal, ministre des Affaires étrangères saoudien, a indiqué que "l’Arabie Saoudite accueille le Président Ben Ali, en respect des usages arabes, à condition, néanmoins, qu’il n’exerce aucune activité en Tunisie depuis le Royaume".
Ahmed Nejib Chebbi. Ce faisant, Nejib Chebbi s’est engagé à démissionner du gouvernement, en l’absence de la tenue d’élections libres et transparentes dans les prochains mois. Il a déclaré à la BBC : "il est certain que je vais démissionner si je commence à douter de l’organisation d’élections libres et transparentes dans les six à sept mois".
"Je ne serai pas le seul à démissionner ; tous ceux qui sont rentrés dans ce gouvernement d’union nationale vont démissionner, si des élections libres et transparentes ne sont pas organisées, et si les mesures immédiates prises ne sont pas appliquées".
Il s’est dit, de surcroît favorable, à l’entrée d’un islam modéré dans la vie politique tunisienne, indiquant que "le Premier ministre a mené des discussions avec le parti Ennahdha, le plus grand parti islamiste interdit".
Et de poursuivre : "regardez le Maroc, ils ont introduit un Islam politique modéré, et ils connaissent la stabilité", estimant "qu’un islam politique modéré a sa place en Tunisie".
Le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a auparavant annoncé son retour en Tunisie.
Aux dires de Nejib Chebbi, les pays arabes suivent les évolutions en Tunisie, et croient qu’ils peuvent suivre le modèle tunisien. Et d’ajouter : "quelque chose se passe dans le monde arabe, c’est pour cela, que l’on veut réussir et appliquer notre programme transitoire vers la démocratie en Tunisie ; nous n’avons pas le droit à l’échec".
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