Génocide arménien : la Turquie présente ses condoléances aux descendants des victimes
Le Monde.fr avec AFP | 23.04.2014 à 13h54 • Mis à jour le 23.04.2014 à 15h19
Le premier ministre turc, Recep Tayyp Erdogan, a présenté les condoléances de la Turquie aux « petits-fils des Arméniens tués en 1915 », mercredi 23 avril par communiqué. C'est la première fois qu'il s'exprime aussi ouvertement sur ce drame.
« C'est un devoir humain de comprendre et de partager la volonté des Arméniens de commémorer leurs souffrances pendant cette époque. Nous souhaitons que les Arméniens qui ont perdu la vie dans les circonstances du début du XXe siècle reposent en paix et nous exprimons nos condoléances à leurs petits-enfants. .
Entre 1915 et 1917, la communauté arménienne de la Turquie ottomane fut victime de massacres et de déportations massifs. L'Arménie et nombre d'historiens évaluent à 1,5 million le nombre de victimes, et qualifient ces événements de « génocide ». Un terme que récuse catégoriquement le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir en Turquie depuis 2002, même s'il a adopté une approche plus conciliante que ses prédécesseurs.
Lire notre tribune : Commémorons le génocide des Arméniens en Turquie
Depuis quelques années, une partie de la société civile turque organise la commémoration du génocide des Arméniens, pour faire face au discours officiel négationniste. En 2013, pour la première fois en presque un siècle, des dirigeants de la diaspora arménienne et des dirigeants antiracistes européens ont participé aux commémorations en Turquie.
En janvier, lors de la première journée de sa visite d'Etat à Ankara, François Hollande avait exhorté Erdogan à faire son « travail de mémoire » sur le génocide des Arméniens. Lorsque le Conseil constitutionnel avait pris la décision en 2012 de censurer la loi pénalisant la contestation du génocide arménien, le chef de l'Etat s'était personnellement engagé à reprendre le dossier s'il était réelu.
Les condoléances, ce n'est pas des excuses et encore moins une reconnaissance des faits. Les condoléances, c’est: Il y a eu des morts et on dit aux proches qu'on regrette qu'ils soient morts.
C'est un minimum que l'État turc regrette, un siècle après, que des Turcs soient morts.
* Aucune reconnaissance du fait qu'il y avait une relation entre la religion et le décès.
* Aucune reconnaissance que l'État turc a ciblé une religion.
* Aucune reconnaissance que l'État turc a déporté une partie de ses citoyens, parce qu'ils pratiquaient une religion différente de l'Islam.
* Aucune reconnaissance du fait qu'une région entière a été vidée de ses habitants-
* Aucune reconnaissance que les conditions de la déportation ont causé la mort des déportés.
* Aucune reconnaissance du fait que c'est l'État turc qui a décidé des conditions de la déportation. C'est un assassinat.
* Aucune reconnaissance du fait que l'État turc a envoyé des colons coloniser la région dont les habitants avaient été déportés, puis assassinés.
Les Palestiniens actuels ne vivent qu'une infime partie de la colonisation qui a été infligée aux Arméniens et n'ont pas été massacrés en masse, comme l'ont été les Arméniens. Et nous sommes tous en train de vouloir que les Palestiniens recouvrent leurs droits.
Alors, que la Turquie reconnaisse que les morts sont morts, c'est vraiment un minimum.
C'est encore moins que "responsable mais pas coupable".
Quand l'être humain montre la Lune, Bôfbôfbôf le chien regarde le doigt.
Les chiens aboient, la caravane passe.
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