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La France devient-elle fasciste ?
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16 octobre 2006 18:09
Les clichés ont la vie dure...
Après les contorsions intellectuelles de philosophes patentés à l’occasion des revendications des descendants d’esclaves en 2005 où des centaines d’articles et plusieurs livres ont tenté de nous démontrer que les traites négrières et l’esclavage étaient une abomination, certes, mais pas un crime contre l’humanité, encore moins un génocide ; après l’affaire des caricatures de Mahomet où on nous a expliqué la main sur le coeur que la France restait le pays de la liberté d’expression et qu’en aucun cas on ne pouvait transiger avec ce noble et beau principe ; après les émeutes de banlieue en 2005 où chaque voiture brûlée témoignait des frustrations accumulées pendant des années, voire plusieurs générations, frustrations liées à une sous-citoyenneté de fait, voici qu’on nous fait encore la morale à propos de la repentance qui semble avoir envahi le débat politique et idéologique franco-français.

La France est malade de sa diversité.
Elle tousse, elle étouffe, elle crache des glaires, elle vomit, elle convulse, puis chie des fientes à l’aspect dégoûtant et qui puent tant ses descendants d’immigrés et de colonisés lui mènent la vie dure ! C’est devenu insupportable pour une bonne partie des élites françaises, notamment celles encartées UMP, MPF ou FN. L’autre jour, j’ai entendu un de ces philosophes patentés, Pascal Bruckner nous dire sans vergogne que la France retournait dans une ambiance idéologique comparable à celle des années 50. C’est d’ailleurs la seule chose intéressante qu’il nous aît dit ce jour-là, le reste n’étant qu’élucubrations sur cette repentance qui monopoliserait le débat politique et favoriserait la concurrence mémorielle au risque de faire porter le voile de l’oubli sur la shoah. Bref du Finkielkraut mais en plus froid, en moins passionné, moins hystérique.

Ah ! les années 50, ces années bénies avec une croissance à deux chiffres ! Années très agitées après la seconde guerre mondiale dans une 4ème république qui se déchire en débats improductifs avec une décolonisation qui s’annonce dans des drames humains qui, eux, seront très productifs en ressentiments et frustrations de toutes sortes. Au moins on était loin de mai 68 !

On a même entendu dire de la part de ces penseurs immenses que le remord des français serait voulu par des gens qui cherchent à déstabiliser la France, à lui faire perdre son influence dans le monde ou lui faire manger son chapeau, des gens qu’on ne nomme pas d’ailleurs, histoire de donner une aura de mystère, de complot, bref des ennemis peut-être même une cinquième colonne. Et puis les nommer, ce serait les inviter à répondre...

En finir avec la repentance
A travers ce slogan très commode, certains verront une attaque contre l’Algérie de Bouteflika, d’autres une attaque contre Tariq Ramadan, d’autres contre ces antillais qualifiés d’ingrats et d’assistés par Finkielkraut, d’autres une attaque contre les associations qui luttent contre l’islamophobie, d’autres une attaque contre ce qu’on appelle "les droits-de-l’hommistes" surtout les non officiels puisque les "droits-de-l’hommistes" officiels ont choisi la soumission à des règles obscures de dénonciations de plus en plus timides dés lors qu’elles touchent à la politique.

Ils font mine d’oublier qu’un pays se grandit en reconnaissant ses erreurs passées, tiens me voilà en train de paraphraser Chirac s’adressant au gouvernement turc depuis l’Arménie. Jolie formule qu’a employé Chirac mais c’est incroyable d’hypocrisie et d’arrogance !

La France a participé à 3 grands génocides à des degrés divers, je dis "participé" car elle n’était pas la seule, elle partage ces méfaits avec d’autres nations d’Europe ou d’ailleurs :

complicité active dans la déportation des juifs et leur extermination par les nazis

traîtes négrières et esclavage des africains sur plusieurs siècles

esclavage et extermination des populations amérindiennes aux Antilles et en Amérique du nord

Sans oublier bien sûr, les nombreuses exterminations ponctuelles des populations qu’elle avait colonisées ou comptait mettre sous sa botte ( Madagascar, Afrique du nord, Tchad ..etc). Dans "le discours sur le colonialisme", Aimé Césaire donne quelques exemples très documentés et les justifications entendues à l’assemblée nationale dans les années 50 justement.

Et puis, posons cette question simple : qui parle le plus de repentance à part ceux qui prétendent en être des victimes, c’est à dire ceux qui en parlent dans leurs discours politiques et leur bouquins ?

Au départ pas grand monde mais avec des méthodes de propagande ..euh pardon... de communication ça a touché pas mal de gens sans qu’on sache ce qu’ils en pensent vraiment finalement. Sur le net les forumeurs sont très partagés. La moitié s’en fout, l’autre en a un peu marre de ces revendications mémorielles tout en reconnaissant que les historiens pêchent par leur silence sur ces sujets !

On frôle donc une nouvelle névrose chez nos intellectuels patriotes décidément très vaniteux : la victimisation des forçats de la repentance. Eux s’estiment victimes de toutes ces revendications qui s’ajoutent les unes aux autres remettant en cause leur fond de commerce..Victimes car remise en cause en fait. La victimisation c’est quand on s’invente un statut de victime pour attirer l’attention sur soi, c’est une manipulation très courante dans les conflits conjugaux et familiaux.

C’est donc le cri de ceux qui doutent qu’on entend. Nos intellectuels pipolisés douteraient-ils de leur savoir ou des conséquences de leur aveuglement ?

Ils ont choisi le déni comme défense car ils ont beaucoup à perdre.

Nos historiens signataires de pétitions anti-loi mémorielles pour éviter d’avoir à justifier leur silence et leur ignorance sur ces évènements tragiques ainsi que leurs conséquences sur l’équilibre du monde,

nos philosophes pour ne plus pouvoir nous asséner leurs magnifiques théories sur la si brillante et lumineuse civilisation française qui les a engendrés et les fait vivre. C’en serait fini de leurs cours de philosophie politique aux imbéciles incultes que nous sommes entre deux JT,

nos politiciens ne pourraient plus utiliser l’argument de la Fraaance, terre des droits de l’homme et des valeurs universelles républicaines avec lesquels elle prétend parfois, donner des leçons au monde.

Il semblerait que la repentance la plus difficile à avaler pour ces messieurs de la nouvelle droite habillée en brun et de nos historiens-philosophes adoubés, ce soit celle concernant l’esclavage et les traîtes négrières. Mais la colonisation leur pose aussi de sacrés problèmes. Heureusement qu’il y a Jamel, il est si gentil et surtout si populaire !

Mépris racial, ignorance. Sans doute pensait-on qu’avant Martin Luther King et Mandela, les problèmes des noirs étaient déjà réglés dans cette France humaniste et généreuse.

Sur ce sujet, tout avait été savamment digéré, évacué comme un déchet donc dans l’oubli. Seules les Antilles françaises et la Réunion, dont on ne parle jamais au JT de Jean-Pierre Pernaud, conservaient la mémoire de ce triste passé. Et puis, des voix, des revendications ont commencé à poindre en 1998, sans écho de qui que ce soit. De plus en plus fortes, ces voix demandaient la reconnaissance de la nation française pour une partie d’elle-même qui n’a pas eu la même histoire ce qui n’interdit pas la mémoire pour toute la nation.

Après tout, allumer la flamme du soldat inconnu le 11 novembre pour une guerre que personne désormais, n’a vécu, est un hommage qui ne souffre d’aucune contestation !

Mais pour les esclaves et les colonisés non ! Pourtant, un homme avait osé un repentir en... 1788 : Condorcet (voir plus bas). C’est toute la différence entre un grand homme et un petit philosophe.

Quel est l’enjeu caché de cette nouvelle mode anti-repentance, anti-mémoire ?
On veut nous faire croire que la France s’abaisserait dans une culpabilisation qui la paralyserait et ajouterait encore un peu à son déclin. Les gens perdraient leur fierté citoyenne, se lamenteraient à la moindre occasion comme s’ils n’avaient que ça à faire. Quelle grande menace pour le pays !

Vous imaginez l’employé de commerce français de souche européenne qui, en entendant toutes ces horreurs, tomberait malade et qui, pour soigner sa dépression, dépenserait chez un psychiatre l’argent qu’il aurait pu dépenser dans un hypermarché !

Non ! L’enjeu n’est pas à ce niveau.

La réponse se trouve dans la capacité d’influence idéologique et politique de ceux qui ont fait d’un patriotisme renouvelé leur fond de commerce.

Un exemple parmi d’autres, Max Gallo a fait fortune en nous proposant des livres historiques sur les grands personnages de l’histoire de France : Napoléon notamment. Il avait d’ailleurs déclaré que pour lui, le rétablissement de l’esclavage par Napoléon, n’était pas un crime contre l’humanité. Il a mangé son chapeau pour ça mais a remis le couvert quelques années plus tard...

Leur prestige en serait altéré, donc risque de perdre des ventes de livres, des invitations dans les médias, risque de voir des concurrents proposer des ouvrages sur ces sujets, risque de voir de plus en plus de revendications, peut-être violentes, contre les discriminations puisqu’elles ne seraient plus dues ou liée seulement à la misère sociale mais prendraient racine dans l’histoire même du pays, risque de se voir bouder dans les rencontres internationales, risque de ne plus être pris au sérieux que ce soit sur le plan politique ou dans le débat d’idées.

Au déni de mémoire et de justice, on a ajouté l’accusation d’antisémitisme.
Le raisonnement est tortueux, mais a trouvé un écho favorable chez des gens comme Bernard Henri-Lévy, Alain Finkielkraut ou Pascal Bruckner. Leur discours est celui-ci : Si vous revendiquez des hommages mémoriels et de la repentance c’est que vous avez des arrières-pensées qui visent à exagérer vos souffrances pour les placer au même niveau d’abomination que la shoah. Donc cela revient à dire que la shoah vous gêne, que la souffrance des juifs ne mérite pas autant d’égards puisque vous n’avez pas les mêmes. C’est donc une démarche de contestation voire de négation de la shoah, c’est de l’antisémitisme ! Un antisémitisme de convoitise ou un antisémitisme par jalousie au choix !

C’est comme cela que Bernard Henri-Lévy a trouvé ce qu’il appelle "le laboratoire de l’antisémitisme" chez un chef indien sioux aux USA qui lutte contre les ségrégations dont les amérindiens sont victimes. IL a fait très fort BH-L C’est aussi comme cela qu’on accuse Chavez d’être antisémite en déformant, en sortant de leur contexte ses déclarations. Même chose avec Tariq Ramadan. Même chose avec Dieudonné.

Alain Finkielkraut en a fait d’ailleurs une véritable fixation obsessionnelle en faisant part sur RCJ, chaque semaine de sa crainte de voir des pogroms en France, de voir les noirs de France reprendre certaines idées prêtées à Louis Farakan aux USA et se livrer à des exactions antisémites, de voir Dieudonné à la tête de ce genre de mouvement. En utilisant les propos anti-israéliens entendus à Durban en 2001 lors de la conférence de l’ONU sur l’esclavage et les traîtes négrières, il voyait même poindre une internationale de l’antisémitisme réunissant les anciens colonisés, un antisémitisme arc-en-ciel (sic).

Il traitait Dieudonné d’antisémite mais aussi les écrivains antillais qui défendent des idées sur le devoir de mémoire sans oublier les rappeurs. Eh oui, Alain Finkielkraut déteste le rap qu’il... reconnait n’avoir pas vraiment écouté ! Une haine préventive en quelque sorte ! Peut-être a-t-il cru que l’équipe de France de football "black-black-black qui fait de la France la risée de l’Europe" (sic) allait prendre la tête d’un vaste mouvement antisémite et anti-blanc au sein des sportifs et des supporters.

Que ce soit bien entendu, ce discours raciste et parano n’est pas un dérapage ou un accident car il a été prononcé chaque semaine sur RCJ pendant près d’une année. Les enregistrements sont disponibles sur le net.

Jusque là, on n’a pas eu la moindre agression physique de noirs envers des juifs au nom de ce que ces théoriciens du nouvel antisémitisme appellent désormais "la concurrence des mémoires". La petite et inorganisée tribu Ka n’est jamais allée jusqu’à cette extrémité. Et pour avoir simplement imaginé qu’elle pourrait en découdre avec les milices d’extrême-droite juives qui cognent sur les arabes et les nègres, elle a été dissoute.

Le cas Olivier Pétré-Grenouilleau
Les arguments anti-repentance ne sont pas d’un très haut niveau. Un livre allait venir à point nommé pour donner du grain à moudre à nos nostalgiques du y’a bon banania et des intellectuels réacs.

"Les traîtes négrières, essai d’approche globale", ce livre a connu une fortune singulière. D’abord l’anonymat. Le sujet est ardu, l’auteur inconnu, l’approche est froide et universitaire, un livre ennuyeux en fait. Puis, la gloire, le Tout-Paris des médias et de la politique conquis en quelques semaines, la Bible qui manquait à nos chers penseurs anti-mémoire.

Dans les dîners en ville, on entendait : "Vous vous rendez compte, l’esclavage c’était du travail forcé en fait et puis finalement il n’y a eu que 11 millions de morts en 3 siècles, les négriers étaient rudes mais pas des barbares car ils avaient intérêt à les garder en bonne santé."

Sur le net on lisait, "D’ailleurs, l’Europe a été plutôt honnête, elle a aboli l’esclavage avant les autres. Les arabes ont fait pire et plus longtemps, leur religion n’interdit pas l’esclavage, Mahomet en avait à son service. Et puis qu’ils règlent leur compte avec les africains qui faisaient la même chose avec leurs frères. Chez eux le mot "fraternité" ne voulait rien dire, ces sauvages !".

Je caricature ? A peine ! Les forums les plus estimables du net étaient remplis de propos comme ceux-là.

Ivre de sa gloire inespérée, l’auteur se retrouvait à la table des plus grands, à la télé ou à la radio avec Alain Finkielkraut qui prenait même la peine d’inviter un historien africain comme alibi et faire-valoir.

Pourtant, peu de gens ont relevé les non sens historiques et les amalgames racistes fait par l’auteur qui comptabilise, assimile, compare sur des critères très douteux les chiffres qu’il a relevé dans les registres des négriers et des estimations faites par d’autres chercheurs. Il passe sous silence la dimension humaine, et culturelle, pour s’intéresser à la rentabilité car c’était du commerce.

Son ouvrage nie toute humanité aux hommes qui ont subi ces crimes, ils ne sont que des produits commerciaux quelle que soient les langues qu’ils parlaient, les noms qu’ils portaient, les régions dont ils venaient, les époques où ils vivaient.

La vision de l’homme noir dans ce livre est celle des négriers et c’est donc cette vision qui est glorifiée par les intellectuels et politiciens qui défendent ce livre parmi lesquels des gens très estimables mais qui, soit n’ont pas lu le livre, soit ont reçu une éducation qui porte en elle une vision d’un homme noir "chosifié" vision qui fait encore partie de leur esprit. Le colonialisme glorifié et positif est passé dans beaucoup de cerveaux.

Chosification
La plus grande barbarie commise c’est la négation de l’être humain devenue chose "humaine". Oui, les esclaves africains qui ont survécu aux Amériques ont tout perdu sauf la vie : on leur a tout pris, culture, langue, religion, croyances, mémoire et même leur nom. Personne, chez nos grands intellectuels ne se pose la question de l’absence totale de noms africains chez les antillais et les noirs du continent américain...

Pas étonnant alors qu’existe un bouillonnement de création culturel dans les pays qui ont vécu ces horreurs et cette barbarie chosifiante : le Brésil, les Caraïbes, l’Amérique du Sud, les USA. Combien de sortes de musique, de danse, de courants littéraires et plus généralement culturels proviennent-ils de ces régions ? Il fallait bien reconstruire des cultures malgré les interdits des colons : on interdisait même de jouer du tambour et des percussions traditionnelles à Trinidad et dans le sud des USA et ce bien après l’abolition de l’esclavage... Qu’ont fait les noirs trinidadiens et les noirs du sud des USA ? Les premiers ont inventé un instrument de percussion permettant de faire des mélodies : le steel pan, les seconds ont pratiqué les percussions sur les tambours, cymbales et caisses claires des fanfares des blancs et, en les regroupant ont créé la batterie, instrument devenu universel...

Repentance ou geste noble d’humanité ?
"Mes amis, quoique je ne sois pas de la même couleur que vous, je vous ai toujours regardés comme mes frères. [...] Il n’est pas étonnant que vos maîtres trouvent plus de gens qui se déshonorent en défendant leur cause, que vous n’en avez trouvé qui se soient honorés en défendant la vôtre. Il y a même des pays où ceux qui voudraient écrire en votre faveur n’en auraient point la liberté ".

Condorcet 1788

On peut donc être humain, humaniste même sans avoir à se sentir rabaissé par une honte coupable suspecte. Etre humain c’est se rabaisser ?

"La France, tu l’aimes ou tu la quittes" N.Sarkozy, J-M Le Pen et P.de Villiers 2006
Comme par hasard, et parallèlement au rejet de ce qu’ils appellent la repentance, on nous refait le coup de l’immigré, du descendant d’immigré ou de colonisé qui déteste la France. Revendiquer des droits, de la justice c’est montrer sa haine de la France, c’est être un ennemi de la France alors ces gens, ces ennemis sont invités à quitter la France puisqu’ils ne l’aimeraient pas telle qu’elle est.

On en est presque à leur demander une preuve d’amour de la France tout comme on a demandé aux sans-papier dans les préfectures cet été de prouver la réussite de leur intégration. C’est ce que fait Djamel Debbouze en expliquant à la une d’un magazine : "Pourquoi j’aime la France", c’est dire combien le climat est tendu, du moins essaye-t-on de nous le faire croire comme l’Express qui titrait " Faut-il avoir honte d’être français ?".

Qui doit faire la preuve qu’il aime réellement la France ? Qui n’aime pas la France ? Qui doit la quitter ? Là encore, on ne nomme personne et on fait dans l’implicite puisque ce genre de slogan suit presque toujours une diatribe sur ces immigrés subis et leur progéniture bien française : graine de violence, graine de délinquance. Le discours peut se comprendre ainsi : "Si ça tenait qu’à moi, je te les mettrai dans l’avion pour leur terre de misère mais, chers compagnons, la France est une terre d’asile aux principes humanistes donc on ne le fera pas du moins pas comme ça".

Cela annonce, à coup sûr, si Sarkozy est élu : une répression encore plus accrue et une législation sur mesure comme par exemple, une remise en cause du droit du sol...

Et si certains se sentent visés par ce slogan et le manifestent bruyamment, ils auront droit, au mieux, au mépris intellectuel. C’est d’ailleurs à ce moment-là en général que montent à l’assaut des plateaux de télé où ils ont leurs habitudes, dit-on, les Finkielkraut, Max Gallo, Julliard, Ferry, Slama, Bruckner, Adler et d’autres se refilent les fauteuils où ils ont assis leur auguste séant pour nous asséner leurs commentaires dans des monologues où à la manière de Sarkozy, ils font les questions et les réponses seulement ponctuées de quelques timides interrogations convenues d’un animat.. euh..non ! d’un journaliste acquis et admiratif, histoire que le spectateur ne zappe pas ou ne s’endorme pas.

Ca, c’est pour les quelques pipoles qui contestent la politique fascisante de Sarkozy et osent le dire : Lilian Thuram, Josiane Balasko, l’Abbé Pierre, François Cluzet, Mathieu Kassowitz, Yannick Noah, Djamel Bourras...etc. Par contre, les autres, sans titre prestigieux ou popularité, ces "infâmes de l’anti-France" auront droit aussi au pire, c’est à dire à la calomnie, au mensonge, au harcèlement judiciaire, parfois l’agression physique.

Les exemples ne manquent pas...(Tariq Ramadan, Dieudonné, Alain Soral, José Bové).

Devoir de mémoire
Il y a un an, au cours d’une opération de police à Clichy, mourraient, brûlés vifs, deux enfants : Bouna et Zyed. L’empressement du ministre de la police à masquer la vérité et faire de ces enfants et de leur famille des délinquants, bref fouler leur dignité sous ses mocassins vernis mit le feu à la nation.

La répression fut à la hauteur de la peur d’être remis en cause par l’opinion publique : efficace, sans dommage collatéral et expéditive. La guerre coloniale en direct sur toutes les télés. Il fallait pacifier et nettoyer ces zones de non-droits, ces cités de la peur, ces ghettos tenus par des caïds et des fanatiques islamiques, ces lieux de perdition où la débrouillardise du voleur de téléphone portable devient une vertu face à ces gangs de jeunes noirs de plus en plus violents. J’ironise à peine...

Profitons donc de cet anniversaire pour demander où on en est dans l’enquête sur les circonstances et le rôle de la police dans cette affaire. C’est aussi cela un devoir de mémoire.

Le chomage recule, la misère augmente...
On aime les chiffres en France, légère baisse du chomage de ceux qui ne sont pas encore radiés de l’ANPE et augmentation de 350.000 des personnes qui n’ont que le RMI et les allocations pour vivre. 8 millions de personnes concernées...

Une promesse n’engage que ceux qui la croient
Sarkozy se prononce pour la discrimination positive mais dans le même temps quand on observe la liste des futurs candidats UMP pour les législatives, on ne constate aucune application de la parité homme-femme pourtant obligatoire sous peine d’amende, ni aucune place pour la représentation des minorités. Bref, vous avez compris !

Nous vivons donc une période étrange où tout devient peu à peu formaté, on nous promet la rupture pour l’entrée dans un monde nouveau mais de quelle rupture s’agit-il ? On en saura pas plus.. Circulez y a rien à voir ! Le slogan de ce nouvel âge d’or pourrait être : Profitez bien de votre pauvreté, tenez vos enfants en laisse, regardez bien les pubs à la télé, jouez régulièrement au loto, rêvez à votre prochaine voiture payée à crédit sur 6 ans, souriez devant les caméras de surveillance et surtout.. fermez-la.

De toutes façons, vous les pauvres, vous parlez mal, l’école qu’on vous a proposé est nulle, la misère a envahi vos cerveaux...Une traduction libre de ce qu’Alain Finkielkraut a dit à Guillaume Durand il y a une semaine.

Difficile d’aimer une France aux portes du fascisme comme celle de Sarkozy ou de Finkielkraut !
 
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