Rien n'est plus terrible que de devoir assister au spectacle d'un gouvernement qui n'est plus légitime et qui, en dépit de cela, impose par la force, une "réforme" qui engage deux, voire trois générations de Français.
Les dernières enquêtes d'opinion montrent que le président de la République a rassemblé 70% des Français contre lui. Et pire encore, tout ce que disent les représentants du régime, à commencer par le ministre de l'Intérieur, n'est cru par personne.
Exemples:
"Attention les menaces d'attentats redoublent!" 65% des Français n'y croient pas (sondage BVA du 30 septembre).
"Rassurez-vous, il y de l'essence, tout va bien!" 100% des Français peuvent constater que c'est une énorme mensonge (sondage personnel).
Une parole publique dévaluée à force d'être usée, usée, usée par le mensonge permanent et une action politique réduite à une succession de "séquences" basées sur un "storytelling" digne d'une télénovela brésilienne ont conduit le régime actuel aux portes de l'illégitimité.
Certes, j'entends déjà le couplet: "il" a été élu pour cinq ans! Certes, il convient de respecter les échéances. Mais cela ne dispense pas un pouvoir démocratique de respecter le peuple qui l'a élu. Or, depuis trois mois, l'actuel président ignore, de manière aussi méprisante que déconcertante, le rejet dont il est l'objet, continuant de vouloir imposer des "réformes" dont plus personne ne veut. Bien évidemment, la lassitude aidant, le processus législatif arrivant à son terme, les blocages de carburant et les casseurs aidant, la réforme passera. Mais de telle façon que mis à part les 27% de Français acquis à l'actuel président, les trois-quarts du peuple en tiendront rigueur au chef de l'État.
En démocratie, il faut convaincre, sinon, l'action publique est dénuée de légitimité expliquait Pierre Mendès-France. Mais on ne peut convaincre que si l'on est légitime à le faire. Et force est de constater que l'actuel régime ne l'est plus. D'où la cristallisation du rejet autour du projet de "réforme" des retraites.
Depuis trois ans, nous assistons à une dérive du pouvoir vers un absolutisme irréel. Par un étrange retournement de l'histoire, les Français n'aiment plus les mensonges qui leur font tant de mal. La France ne connait pas la dictature, mais une sorte de monarchie même pas constitutionnelle. Le coup d'État n'est pas permanent, mais imminent.
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