RAFAH (AFP) - Les pleurs des nouveaux nés sont presque étranges dans le service de maternité improvisé de l'unique hôpital de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qui croule sous la tâche pour sauver les victimes d'une importante opération de l'armée israélienne.
Coupé du reste du territoire, soit à cause des barrages militaires, soit parce que le voyage est trop dangereux, l'hôpital Abou Youssef Al-Najar, déjà débordé, a dû ouvrir d'urgence un service de maternité de fortune dans une aile du bâtiment qui sert normalement à loger son personnel.
Les médecins et infirmières habituellement basés dans d'autres établissements hospitaliers de la région, qui n'ont pu quitter Rafah depuis le début de l'opération israélienne "Arc-en-ciel", dans la nuit du 17 au 18 mai, ont déjà aidé 42 bébés à voir le jour. Durant la même période, 43 Palestiniens ont été tués.
Selon Marina Sabah, une gynécologue ukrainienne mariée à un habitant de Rafah, les conditions sont loin d'être idéales. Mais ces naissances constituent un véritable rayon de soleil en ces temps de désespoir. "Ce n'est pas un bon endroit pour voir le jour. C'est sale et les nouveaux nés risquent des infections. L'endroit ne s'y prête pas", affirme Mme Sabah, qui travaille habituellement à l'hôpital de Khan Younès, au nord de Rafah.
"Nous ne disposons pas de suffisamment de lits, alors les mamans doivent repartir chez elles avec leurs bébés une ou deux heures à peine après avoir accouché", ajoute-t-elle. Toutefois, précise-t-elle, tous les bébés ont quitté les lieux en bonne santé, notamment trois paires de jumeaux. Craignant une opération massive de l'armée israélienne à Rafah, l'hôpital s'était arrangé pour se procurer un incubateur et avait couvert ses fenêtres avec des bâches.
Les médecins ont dû apprendre à être ingénieux pour faire face au flot continu de blessés la semaine dernière. Faute de disposer d'une unité de soins intensifs, ils ont au mieux été en mesure de stabiliser la condition des patients, puis d'assurer leur transfert vers des hôpitaux plus importants dans la région, comme celui de al-Shifa à Gaza.
La morgue vite remplie, l'hôpital a emprunté les chambres froides industrielles --normalement affectées à la conservation des fleurs et des légumes-- pour y entreposer les corps. Le Dr Atif Arafat explique que le personnel de l'établissement a été mobilisé quasiment à plein temps depuis une semaine. Lui-même n'est pas revenu chez lui, près de la ville de Gaza, depuis le début de la "crise". "Nous faisons face, mais la situation est mauvaise", dit-il. "Nous manquons de réserves de sang. C'est un vrai problème, car il faut les faire venir de Gaza. Nous avons besoin de l'accord des soldats israéliens, mais ils refusent souvent. Cela nous force à utiliser des chemins de terre, ce qui prend beaucoup de temps et peut être très dangereux", dit-il encore.
La situation sanitaire s'est encore compliquée après que le quartier de Tal al-Sultan eut été coupée du reste de Rafah par l'armée israélienne, qui n'a laissé les patients y entrer ou en sortir que de manière très épisodique. Dimanche après-midi, une mère de famille palestinienne qui avait donné le jour à un fils qu'elle a appelé Salaheddine a voulu le présenter à sa famille. Mais après qu'elle eut attendue plus d'une heure dans une ambulance du Croissant rouge palestinien à l'entrée de Tal al-Sultan, le verdict des soldats est tombé par haut-parleur: "Retournez à Rafah".
Morocco sends humanitarian aid to Palestinian people Morocco-Palestine, Politics, 5/24/2004
King Mohammed VI of Morocco, in his capacity as chairman of the Al Quds (Jerusalem) Committee- an offshoot of the Organization of Islamic Conference (OIC)-, on Saturday instructed the Government to send a humanitarian aid to the Palestinian people, in particular to the inhabitants of the city of Rafah, which is being targeted by Israeli attacks, a press release from the foreign affairs and cooperation ministry said.
This aid, the ministry said, comes in "support to the Palestinian people who is going through painful circumstances because of Israeli military actions (..)." The assistance consists in hundreds of tents, blankets, food and medicine.
Morocco strongly condemned on Wednesday the Israeli raids that "target innocent civilians" in the occupied Palestinian territories "particularly the Gaza strip" after at least 40 Palestinians died in the offensive over the past days.
The Foreign Affairs Ministry stressed in a release that "the use of force cannot restore security and will only stir up violence."
Morocco called on the international community to "shoulder responsibility and act urgently to re-establish ceasefire and end the massacres and acts of destruction" against the "unarmed Palestinian people."