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La forêt primaire part en fumée....
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18 octobre 2010 19:54
Bonsoir

Un autre désastre écologique due à des incendies soit disant criminelles!la forêt primaire du MAIDO dans un des Dom:celui de l'océan indien!

A qui profite ce "crime végétal"?
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19 octobre 2010 08:30
Plus les jours passent et plus les moyens engagés sur le terrain prennent de l’importance. Aussi, pour les autorités, la note s’alourdit de jour en jour. Celle-ci flirterait déjà avec le million d’euros


La météo s`allie enfin aux pompiers
Eau, carburant, heures supplémentaires des sapeurs-pompiers, renforts humain et matériel venus de métropole, rotation d’hélicoptères privés, reconstruction après l’incendie… Chaque jour qui passe alourdit un peu plus la facture. Mais personne ne se risque pour l’heure à prendre sa calculatrice pour aligner les chiffres. Nous avons tenté l’expérience et atteignons le million d’euros (1) pour les sept jours de lutte déjà engagés. Un chiffre qui n’est pas contesté par le commandement opérationnel ni par la préfecture. “Pour le moment, notre préoccupation première c’est que les hommes soient en sécurité sur le terrain. Mais l’idée que l’on ait déjà dépassé le million d’euros me semble tout à fait possible”, confirme Serge Bideau, le sous-préfet de Saint-Benoît, présent sur le front hier.

L’EAU Le nerf de la guerre du feu, c’est l’eau. Et on peut dire qu’en pleine forêt à 2 000 mètres d’altitude, il s’agit d’une denrée plutôt rare. Il faut savoir que lorsque les sapeurs-pompiers interviennent sur un feu, c’est toujours la municipalité qui fournit l’eau de la borne incendie. Aussi, depuis lundi dernier, c’est la régie municipale de Saint-Paul, La Créole, qui fournit l’eau aux pompiers. Depuis le début du sinistre, 2 600 m3 ont été utilisés, soit 2 600 000 litres d’eau. Rappelons cependant que les hélicoptères bombardiers d’eau s’approvisionnent dans les retenues d’eau collinaires et utilisent donc des ressources “naturelles”. À 0,60 euro le m3 d’eau en moyenne à Saint-Paul (fourchette basse), la facture s’élève pour l’heure à 1 560 euros. Une somme qui risque d’être répartie sur les prochaines factures des administrés saint-paulois. “On ne peut pas prendre dans les budgets de la culture ou du sport”, explique Jocelyn Flahaut, président de la Créole, élu de la commune, “Mais nous allons d’abord voir avec l’office de l’eau pour alléger la facture. Et je peux vous assurer que la part payée par les administrés sera infime”. En effet, pour l’heure, les 40 000 administrés régleront chacun 4 centimes d’euro. Pour acheminer l’eau jusqu’aux pompiers, cinq sociétés privées ont été engagées. Plusieurs camions de 20 m3 effectuent des allers-retours toute la journée pour soulager les sapeurs-pompiers.

LES HÉLICOPTÈRES PRIVÉS Même si l’État a passé un marché avec la société Corail Hélicoptère, les deux autres sociétés privées qui travaillent dans le secteur, Hélilagon et Mafate Hélicoptère ont été également mobilisées pour prêter main-forte. Et cette facture-là risque d’être assez lourde. L’heure d’hélicoptère est facturée entre 1 500 et 1 800 euros par les prestataires. Ceux-ci effectuent des rotations pendant toute la durée du jour, soit de 6 h 30 à 18 h 30. La facture atteindrait actuellement 500 000 euros. Et sera réglée par le SDIS.

LE CARBURANT Autre élément important, le carburant alimente les 26 camions feux de forêt qui eux-mêmes font fonctionner les pompes qui permettent d’emmener l’eau au plus près des foyers. Pour l’heure, le SDIS se dit incapable d’évaluer cette dépense. À laquelle s’ajoutent six véhicules citerne d’eau et cinq engins de travaux publics qu’il faut aussi alimenter en carburant. Cette facture sera réglée par le service départemental des pompiers. Côté hélicoptère, le carburant est compris dans le tarif horaire que les sociétés privées perçoivent. Le gros consommateur de carburant sera le Dash-8 qui a un coût horaire approximatif de 2 000 euros. Coût qui sera pris en charge par l’État.

LES RENFORTS VENUS DE MÉTROPOLE Qu’ils soient humains ou matériels, tous les renforts venus de métropole ont été réquisitionnés par le préfet, c’est donc l’État qui réglera la facture via le ministère de la Défense qui gère la Sécurité civile. 60 militaires sont arrivés à la Réunion jeudi dernier puis 30 ce week-end. Leur hébergement se fait à titre gracieux dans un établissement scolaire de la commune de Saint-Paul inoccupé pendant les vacances scolaires. Mais pour les faire venir à la Réunion, l’État a déjà dû débourser la bagatelle de 108 000 euros (soit 1 200 euros par personne). Et 120 000 euros pour faire venir le Dash-8 de métropole (60 heures de vol à 2000 euros l’heure, sans compter le coût de l’équipage).

L’ALIMENTATION DES HOMMES SUR LE TERRAIN 5 000 euros par jour. C’est approximativement, ce qu’avalent chaque jour les 450 personnes qui travaillent sur le terrain. La logistique est divisée en deux. Les agents de l’ONF approvisionnent leurs confrères ainsi que les militaires des FASZOÏ. Le SDIS se charge des pompiers et des renforts métropolitains de la Sécurité civile. Plusieurs traiteurs sont sollicités chaque jour pour les 900 repas qui doivent être portés sur la zone (2 par jour pour 450 personnes). La facture atteindrait au moins les 25 000 euros depuis le début de l’incendie.

LES HEURES SUPPLÉMENTAIRES Depuis neuf jours aujourd’hui, 150 sapeurs-pompiers réunionnais se relaient jour et nuit au chevet de l’incendie. Idem pour les 140 militaires des FAZSOI mobilisés progressivement, les 50 agents de l’ONF, les 10 agents communaux et les 90 militaires de la Sécurité civile. La facture des heures supplémentaires sera partagée entre le SDIS et l’État en fonction des compétences.

LA RECONSTRUCTION L’incendie est loin d’être maîtrisé mais du côté du parc national et de l’ONF, on pense déjà à l’après-sinistre. Et aux longues heures de travail ainsi qu’au programme de reconstruction qu’il faudra engager. L’heure n’est pas encore à l’évaluation de leur coût mais la note risque aussi d’être salée"
f
19 octobre 2010 16:44
Depuis le début de l’incendie, l’équipe scientifique du Parc national de La Réunion suit, jour après jour, les dégâts du feu sur les milieux naturels du Piton Maïdo. Ce travail se fait à partir des comptes-rendus faits par les personnels présents sur la zone (agents de terrain, conseillers écologues), ainsi que des photographies et des relevés cartographiques transmis.

Les informations disponibles à ce jour montrent ainsi que l’impact du feu varie selon les lieux. Il est donc encore trop tôt pour faire un bilan définitif des atteintes au patrimoine naturel.

A certains endroits, les dégâts semblent moins importants : quelques petites poches de végétation semblent préservées. Dans ce cas, on peut espérer que la régénération des espèces indigènes sera favorisée.

D’autre parties sont visiblement plus touchées. En relation avec le Conservatoire botanique national de Mascarin (CBNM) le Parc commence à évaluer les premiers dégâts sur des espèces rares de plantes, comme les fougères. A ce jour, plus de 15 stations d’espèces rares sont localisées dans la zone touchée par le feu. Bilan provisoire : au moins sept espèces indigènes menacées concernées.

Parmi elles, deux sont considérées en danger critique d’extinction au plan mondial par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) :
– Dryopteris pentheri.
– Pellaea quadripinnata.

S’y ajoutent cinq autres, considérées comme menacées ou vulnérables :
– Hymenophyllum peltatum (EN : taxon menacé d'extinction)
– Parietaria debilis (EN)
– Cystopteris diaphana (EN)
– Asplenium monanthes (EN)
– Asplenium theciferum (VU : vulnérable)

Ces stations seront suivies par le CBNM et le Parc de façon régulière sur une longue durée, afin de vérifier notamment si les rizomes des fougères encore en terre donnent de nouvelles pousses d'ici quelques mois.

Une fois l’incendie complètement terminé, le travail du Parc national sera donc de déterminer si une intervention humaine est nécessaire pour aider ou favoriser la régénération des espèces indigènes :
- En mettant en oeuvre des actions de lutte contre les espèces envahissantes. Dans ce cas, il faudra, en fonction de l’impact, agir de façon régulière pour éradiquer les plantes envahissantes dès leur apparition. Ce sera sûrement le cas pour l'Ajonc d'Europe et au niveau des prairies altimontaines, de la Flouve odorante et de la Houlque laineuse.
-Dans les cas extrêmes, il faudra peut-être replanter des espèces indigènes caractéristiques de la zone.
Ces choix seront faits à partir des résultats obtenus après la mise en place de protocoles scientifiques élaborés en concertation étroite avec le Conseil scientifique du Parc. Pour cela, des "placettes" de suivi seront constituées. Leur étude sur une période longue permettra d'une part de connaître avec précision les espèces exotiques les plus menaçantes, et ainsi de déterminer si des actions de lutte sont nécessaires et avec quelle ampleur.

Concernant la faune, un protocole de suivi est déjà en cours sur le petit lézard vert des Hauts. Il prend la forme d’une journée complète consacrée au comptage des individus, par des agents du Parc et ce, deux fois par an : en mai et en décembre.

Dans l’immédiat, les perturbations naturelles (vent froid qui remonte des remparts) et humaines (poussière soulevée par les hélicoptères) sont trop importantes pour que les résultats d’un comptage protocolaire puissent être fiables. Ce n’est donc qu’en décembre que les atteintes à la population de cette espèce endémique pourront être mesurées avec précision.


Mardi 19 Octobre 2010 - 15:46
 
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