Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Flammarion voulait discréditer Tariq Ramadan
S
31 janvier 2007 15:09
Flammarion voulait discréditer Tariq Ramadan / Par l'auteur de 'la vérité sur Tariq Ramadan' (éd. Favre, 2006)

J'ai signé le 20 avril 2004 avec les éditions Flammarion un contrat pour écrire une biographie non autorisée de Tariq Ramadan. J'ai rendu mon manuscrit en septembre 2005. Il a été bloqué pendant dix mois avant que Thierry Billard, directeur littéraire de Flammarion, ne me précise par écrit ce qui m'avait été dit oralement à plusieurs reprises : mon livre ne sera pas publié car je ne discréditais pas Tariq Ramadan.


Pour cela, j'aurais dû en premier lieu lui découvrir des liens avec des organisations terroristes. « Djamel Beghal, condamné dans une procédure terroriste, a suivi les cours de Ramadan (…) Même chose pour d'autres jeunes gens enclins au terrorisme qui ont suivi les cours de Ramadan. Sur ce point, une enquête plus poussée aurait permis de l'établir », me reproche Thierry Billard dans son courrier recommandé daté du 30 juin 2006.


Les motivations de cet éditeur sont faciles à comprendre : plus effrayantes seront les accusations portées contre Tariq Ramadan, plus nombreux seront les lecteurs et plus gros seront les tirages. En fait, Flammarion ne souhaitait pas une biographie de Tariq Ramadan mais un pamphlet encore plus sensationnaliste que le livre de Caroline Fourest, « Frère Tariq ». Depuis, j'ai récupéré mon manuscrit, préfacé par le chercheur Vincent Geisser. Il a été actualisé et les éditions Favre le diffusent ce mois-ci en France, en Suisse, en Belgique et au Canada.


Dans mon livre, en page 323, j'évoque Djamel Beghal, condamné à 10 ans de prison, mais en précisant que ce ne sont pas des « cours » qu'il aurait suivi auprès de Tariq Ramadan. Il n'a, en fait, assisté qu'à une seule de ses conférences. Difficile, dans ces conditions, d'évoquer la moindre connivence entre les deux hommes.

Yannick Blanc, alors chef de service au ministère de l'Intérieur, chargé de la sous-direction des affaires politiques et de la vie associative, m'a livré par écrit une appréciation très claire concernant Tariq Ramadan : « Je n'ai jamais eu connaissance d'information établissant un lien entre Ramadan et une “organisation radicale“. Je n'ai pas accès, loin de là, à toutes les informations policières sur les milieux islamistes radicaux, mais le simple bon sens permet de comprendre que, si un tel lien existait, il y a longtemps que Ramadan serait interdit de territoire français ». Pour les éditions Flammarion, ce témoignage doit passer à la trappe.

« Le lecteur y apprend que Yannick Blanc, un garçon très connu comme chacun sait (…) dédouane Tariq Ramadan de toutes les accusations proférées contre lui », écrit Thierry Billard, clairement méprisant vis-à-vis de ce haut fonctionnaire, actuellement directeur de la police générale à la préfecture de police de Paris. Le directeur littéraire de Flammarion ajoute : « D'autant que cela occulte les rapports de la DST, des RG, les propos du ministre de l'Intérieur sur votre personnage central ». Pour enfoncer le clou, Thierry Billard précise : « L'un des correspondants genevois de la DGSE (…) ne s'est-il pas acharné sur Tariq Ramadan ? ». Cette citation est très importante car elle révèle l'une des sources islamophobes (et très peu fiable) qui conseille les éditions Flammarion. Le Directeur littéraire ne se demande-t-il pas pourquoi, malgré « l'acharnement » de ce fonctionnaire, Tariq Ramadan parvenait à franchir les frontières sans que douaniers et policiers ne l'arrêtent immédiatement ?


En page 262 de mon livre, j'aborde la question des fameuses cassettes en arabe dans lesquelles Tariq Ramadan, selon ses adversaires, tiendrait un discours tout autre que dans les enregistrements en français. Durant mon enquête, j'ai été en contact avec onze personnes assurant soit posséder ces cassettes, soit les avoir entendues. L'une d'entre elles prétendait même que Tariq Ramadan exhortait les musulmans à tuer « tous les infidèles », et hurlait pendant plusieurs minutes : « Mort à l'Occident », avant de rendre un hommage appuyé à Oussama Ben Laden ! Malgré mon insistance, aucun de ces témoins n'a pu me fournir la moindre cassette, pour la simple raison qu'elles n'existent pas. Pourtant, les éditions Flammarion affirment le contraire. « Que personne ne vous les ait données ne prouve pas qu'elles n'existent pas, juste qu'on n'a peut-être pas voulu vous les passer », écrit Thierry Billard. Il ajoute que Caroline Fourest, elle, a pu facilement se procurer ces mystérieux enregistrements en arabe. « Vous oubliez d'évoquer précisément les pages où elle parle de ce sujet. Vous avez tout à fait le droit de contester sa version, évidemment, mais pas de faire comme si ça n'existait pas ».

Dans le livre « Etre arabe », Farouk Mardam-Bey et Elias Sanbar regrettent qu'en France les universités ne s'intéressent plus à l'islam que sous l'angle politique, et « où n'importe quel journaliste ayant lu un “Que sais-je ?“ sur l'islam est proclamé expert en islamologie ». La lecture du courrier de six pages signé par le directeur littéraire de Flammarion ne me donne pas l'impression que Thierry Billard ait seulement pris la peine d'ouvrir un « Que sais-je ? ».


Ainsi me reproche-t-il que plus d'un tiers de mon livre soit « consacré non pas à Tariq Ramadan mais à l'histoire des Frères musulmans, en tout début de livre, on est éloigné du sujet initial ». Faut-il lui rappeler qu'Hassan Al-Banna, le grand-père de Tariq Ramadan, a fondé les Frères musulmans en 1928, et que Saïd Ramadan, son père, a longtemps été le responsable de la Confrérie en Europe ? Thierry Billard enfonce le clou en écrivant : « Pire, même les gens morts depuis vingt ans écrivent sur votre sujet, tel l'ancien otage du Liban Michel Seurat ». Le directeur littéraire de Flammarion ignore sans doute que Michel Seurat et Olivier Carré ont écrit « Les Frères musulmans », l'un des meilleurs ouvrages sur la question. Pour ce qui est de la mémoire du chercheur Michel Seurat, je laisse sa famille apprécier à sa juste valeur la délicatesse du directeur littéraire de Flammarion.
S
31 janvier 2007 15:21
Ian Hamel : « Tariq Ramadan n’a pas de double discours. » source : oumma.com


Pourquoi un nouveau livre sur Tariq Ramadan ?

C’est la première biographie de Tariq Ramadan et de sa famille. C’est un travail d’investigation qui m’a demandé deux années. J’ai rencontré Tariq Ramadan, j’ai lu ses livres, j’ai assisté à ses conférences, je me suis entretenu avec ses proches, comme avec ses adversaires. En Egypte, le frère d’Hassan Al-Banna, le fondateur des Frères musulmans, Gamal, m’a reçu longuement, tout comme Seif Al-Islam, le fils d’Hassan Al-Banna, secrétaire général du syndicat des avocats égyptiens. J’ai interrogé des chercheurs, des spécialistes de l’islam et du terrorisme, des membres des services secrets. Ma démarche est différente des deux livres d’entretiens, de très bonne tenue, que sont « Peut-on vivre avec l’islam ? », avec Jacques Neirynck, et « Faut-il faire taire Tariq Ramadan ? », d’Aziz Zemouri, que je cite à de nombreuses reprises dans mon livre. Les autres ouvrages consacrés à Tariq Ramadan ne sont malheureusement que des pamphlets, et pour la plupart, des compilations de sites islamophobes sur Internet, sans enquête sur le terrain.

Vous avez enquêté sur Saïd Ramadan, le père de Tariq. Quelle influence a-t-il exercé sur son fils ?

Une très grande influence, mais pas comme certains l’imaginent. Saïd Ramadan, gendre d’Hassan Al-Banna, a eu longtemps un rayonnement considérable dans le monde musulman. C’est lui qui a fait le lien entre les Frères musulmans égyptiens et la Jama’at-i Islami pakistanaise d’Abdul Ala Mawdoudi, l’un des principaux théoriciens de l’Etat islamique. A son arrivée en Europe en 1958-1959, Saïd Ramadan est la plus importante figure des Frères musulmans sur le continent. Mais son influence décline dès la fin des années 60. Tariq Ramadan (qui est né en 1962) a surtout connu un homme seul, meurtri, oublié par ses anciens amis. Même s’il ne le dit pas ainsi, Tariq Ramadan a voulu reprendre le flambeau qui a échappé des mains de son père.

Qu’est-ce qui distingue Tariq Ramadan de son frère Hani ?

Les deux frères ont des approches non seulement dissemblables mais opposées. Ils ne s’entendent pratiquement sur rien, mais ils se respectent et évitent de se critiquer publiquement. Hani Ramadan, directeur du Centre islamique de Genève, fait une lecture pour le moins littérale du Coran et de la Sunna, ce qui n’est pas le cas de Tariq. Hani Ramadan n’a jamais adhéré aux structures créées par son frère, comme Musulmans, Musulmanes de Suisse ou Présence musulmane. Tariq ne fréquente pas le Centre islamique de Genève depuis au moins une décennie.

Comment expliquez-vous la fascination de Tariq Ramadan pour Malcolm X ?


Malcolm X était un tribun extraordinaire, d’une intelligence vive, jouissant d’une immense popularité, et surtout capable de se remettre en question. C’était un vrai intellectuel. Tout ce que Tariq Ramadan aspire à être. Ajoutez le côté rebelle, à mon avis plus marqué chez Malcolm X que chez Tariq Ramadan. Est-ce en mémoire du prédicateur noir américain ? Tariq Ramadan s’indigne fréquemment du peu de place accordé aux Noirs dans le monde musulman, notamment francophone. On ne compte plus ses voyages en Afrique dans les régions sud-sahariennes. Sur ce point essentiel, et qui me marque personnellement (ma compagne noire est décédée récemment), je salue la démarche de Tariq Ramadan en faveur des gens de couleur.


Tariq Ramadan est-il lié aux Frères musulmans ?

Il faut être très prudent dans ce domaine, un Frère musulman ne vous dira pratiquement jamais qu’il est membre de la Confrérie. Je pense que Tariq Ramadan a été proche des Frères musulmans jusqu’à la fin des années 90, et qu’il s’en éloigne de plus en plus depuis. Il reproche à la Confrérie de ne pas avoir une pensée très constructive vis-à-vis des pays où les musulmans sont minoritaires, comme en Europe ou en Amérique du Nord. Etre Frère musulman ne veut pas forcément dire grand chose. En Irak, certains Frères musulmans pactisent avec les Américains tandis que d’autres les combattent.

Vous affirmez qu’il déploie une énergie considérable à se fâcher avec ses amis ?


Je constate qu’il s’est brouillé depuis 15 ans avec énormément de monde. La liste des personnes qu’il remercie dans son livre « Etre musulman européen » en 1999 parle d’elle-même : Fouad Alaoui, Farid Abdelkarim, Hakim Al-Ghissani, Leila Babès, Michel Renard, Christian Delorme, Tarek Oubrou, Yusuf Ibram, Henri Tincq, Olivier Roy, Claude Torracinta … Tariq Ramadan ne supporte pas les tièdes. Pour lui, un tiède devient très vite un traître. On est soit pour lui, soit contre lui. Je constate que pour un intellectuel, il a beaucoup de mal à accepter la moindre critique le concernant. Chaque fois que je lui ai posé une question sur un point qui le dérangeait, il ne m’a pas répondu.

Ses détracteurs l’accusent de pratiquer un double discours. Qu’en est-il exactement ?

En deux ans d’enquête, je me suis entretenu avec plus d’une dizaine de personnes qui me parlaient de son double langage. Curieusement, elles ne s’étaient jamais rendues elles-mêmes à une conférence de Tariq Ramadan, elles ne possédaient aucun enregistrement prouvant ce double discours. Cette situation me rappelle la fable de l’homme qui a vu l’ours. Concernant Tariq Ramadan, c’était plutôt l’homme qui a vu l’homme, qui a vu l’homme, qui a vu l’homme qui, lui, a entendu le double discours. D’ailleurs, les pamphlets de 400 pages sur Tariq Ramadan ne décrivent jamais une situation précise : lieu, date, heure, contexte, dans lesquels Tariq Ramadan aurait appelé à la lapidation des femmes adultères ou à la guerre contre l’Occident. C’est très clair pour moi, je l’ai dit à la télévision suisse récemment, Tariq Ramadan n’a pas de double discours. Ce qui ne veut pas dire que je suis d’accord avec son simple discours.

Au cours de votre enquête, avez-vous rencontré des membres des services de renseignements français. Quel regard portent-ils sur Tariq Ramadan ?


Oui, les services de renseignements savaient que j’écrivais un livre sur Tariq Ramadan. A plusieurs reprises, des fonctionnaires différents m’ont dit qu’ils ne s’intéressaient pas spécialement à lui. Contrairement à ce que prétendent les pseudos spécialistes du terrorisme, les services secrets français ne sont pas obnubilés par Tariq Ramadan. Avant lui, son père et le reste de sa famille ont été suivis à la trace depuis un demi-siècle. J’en donne des preuves dans mon livre. Si des documents compromettants existaient, Tariq Ramadan aurait depuis longtemps été emprisonné ou du moins interdit de séjour en France ou en Grande-Bretagne, où il réside actuellement.

On parle des « réseaux » Tariq Ramadan. Qu’en est-il exactement ?


Tariq Ramadan n’est pas un organisateur. Il n’a pas, comme le prétendent ses détracteurs, un immense appareil militant à sa disposition. Il a toujours évolué dans des structures légères. En revanche, c’est un homme d’influence, qui, depuis quinze ans, a su nouer des liens dans des milieux fort différents les uns des autres. Ses relations vont des Frères musulmans au trotskystes, en passant par des francs-maçons, des hommes de différentes églises chrétiennes. En d’autres termes, c’est un petit entrepreneur de l’islam européen, pour reprendre la formule du chercheur Vincent Geisser. En fait, le “système“ Ramadan est fragile car il ne repose que sur lui, ou presque.

Tariq Ramadan est très apprécié en Angleterre. Pourquoi existe-t-il en France de nombreuses réticences à son égard, notamment de la part des médias et de la classe politique ?

Beaucoup d’hommes politiques et de journalistes français n’ont jamais lu un « Que sais-je ? » sur l’islam. Les premiers veulent montrer à leurs électeurs qu’ils ont bien pris la mesure de la menace terroriste, les seconds pensent que plus effrayants seront leurs écrits, plus nombreux seront leurs lecteurs. Il leur faut donc un bouc émissaire. Tariq Ramadan est la cible idéale. Il est connu. Son nom est facile à retenir, il s’appelle Ramadan comme le ramadan. Il ne dit pas « Oui missié » en baissant la tête lorsqu’il parle aux autres intellectuels français, et surtout il est le petit-fils d’Hassan Al-Banna. Ce n’est plus « tel père tel fils » mais « tel grand-père, tel petit-fils ». Je constate que les Britanniques, mais aussi les Suisses, les Belges, les Hollandais, se montrent nettement plus ouverts que les “intellectuels“ français.

Quel est le véritable objectif de Tariq Ramadan ?


C’est avant tout un intellectuel, qui veut être reconnu comme tel. Comme un intellectuel européen de confession musulmane et non pas comme un intellectuel musulman parlant uniquement des musulmans et de l’islam. Il se bat pour que les 15 millions de musulmans européens prennent toute la place qui leur revient sur ce continent, que ce soit au niveau politique, économique, culturel, universitaire. Pour moi, le mot « lobby », au sens anglo-saxon, n’est nullement péjoratif. Si des musulmans, des juifs, des noirs, des Indiens veulent créer des associations pour se faire entendre, ils ont raison. Pourquoi n’y-a-t-il pas un seul musulman député dans l’Hexagone ? Ce n’est pas normal. Toutefois, le mot « lobby » dans la bouche de Tariq Ramadan ne veut pas dire « sectaire ». Il préférera toujours un non musulman ouvert, qui défendra aussi les musulmans, à un musulman incompétent, qui fera du tort aux musulmans.

Les éditions Flammarion ont souhaité un livre à charge contre Tariq Ramadan, quelle a été votre réaction devant cette “exigence“ ?

Cette exigence est très récente. On sait que la presse est aux ordres, à l’exception de quelques journaux. En revanche, l’édition était libre en raison de la faiblesse des tirages. Le livre de Caroline Fourest « Frère Tariq », malgré des couvertures de magazines, des émissions de télévision, ne s’est pas vendu, comme me l’a révélé le ministère de l’Intérieur, tout simplement par ce que les Français en général sont moins islamophobes que ne le voudraient un petit milieu de journalistes parisiens et d’“intellectuels“ qui écrivent sur la banlieue en se gardant bien d’y mettre les pieds. La réaction de Flammarion, qui a refusé mon livre sous prétexte que je n’accusais pas Tariq Ramadan d’être un terroriste, est donc un phénomène récent. Nicolas Sarkozy et les 50 personnes qui font l’opinion en France veulent dorénavant tout contrôler.

Pour revenir à mon livre, Thierry Billard, le directeur littéraire de Flammarion, était si embarrassé de refuser mon livre qu’il ne m’a pas réclamé les sommes engagées pour mener mes enquêtes en Egypte, en France, en Allemagne, en Belgique, en Turquie. Toutefois, un boycott des journaux et des librairies concernant mon livre ne m’étonnerait pas.


Tariq Ramadan a-t-il lu votre livre ?

Oui. Il m’a lui-même proposé un débat au café littéraire lors du Salon du livre de Genève en mai prochain. Dans un mail, il reconnaît que ma biographie est différente des autres livres qui sont parus sur lui. Tariq Ramadan me reproche toutefois des « fautes factuelles, des approximations, des conclusions douteuses ». Ce n’est pas très gentil, mais c’est son choix. Je lui ai toujours proposé d’échanger nos informations concernant sa famille (notamment son grand-père et son père), il ne m’a jamais répondu. Comme je l’ai dit dans mon livre, la famille Ramadan – qui est propriétaire du Centre islamique de Genève – n’a jamais permis à personne de consulter ses archives. Est-ce normal qu’un lieu de prière appartienne à une seule famille alors, qu’à l’origine, en 1964, ce Centre comptait dans son conseil de direction des personnalités comme Muhammad Hamidullah, Sayed Abul Hasan Ali, Zafar Ahmad Ansari ?
B
31 janvier 2007 16:14
Salam aalikoum


[www.yabiladi.com]


c'est un peu la même mais en version souisse winking smiley
[b]Plus rien ne m'étonne[/b]
m
31 janvier 2007 16:35
Mon dieu ils ne se gênent plus du tout. On a l´impression que le type ne dérige pas une maison d´édition mais plutôt la siciliènne(CAMORA).Uncle SAM lui a refuser de prendre ses fonctions de Prof. Universitaire. les autres piochent dans la merde pour essayer de le discriditer. Ces imbéciles insultent en fait l´intelligence du gouvernement anglais qui a recruté Ramadan.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 31/01/07 16:37 par Krim.
B
31 janvier 2007 16:49
Salam aalikoum


kan on veut se debaraser de son chien on dit qu'il a la rage....sleeping
[b]Plus rien ne m'étonne[/b]
31 janvier 2007 17:37
salam

idée simple, bannir tout ce qui est de flammarion dans ses achats...

wa salam
S
7 février 2007 00:38
Une biographie très différente, “sérieuse” ?


jeudi 1er février 2007, par Tariq Ramadan


Le livre de Ian Hamel La vérité sur Tariq Ramadan vient de sortir et on l’a présenté ici et là comme une biographie qui se démarquait de tout ce qui avait été écrit jusqu’à présent. Une biographie sérieuse, du “vrai travail de journaliste” cautionné d’ailleurs par la préface de Vincent Geisser.

Commençons par le commencement : je dois dire que je ne comprends pas que l’on continue à s’épuiser à écrire sur ma vie et mon travail. C’est bien étrange, mais enfin. Cela étant si l’on s’engage dans cette entreprise, le minimum requis est la rigueur de l’exposé, la justesse des informations en évitant le sensationnalisme. Je n’attends pas de louanges, uniquement de la probité intellectuelle. Pas plus, pas moins.


J’ai depuis le début - ainsi que tous les membres de ma famille (à l’exception de mon grand oncle qui ne le connaissait pas) - refusé de rencontrer Ian Hamel dans le cadre de l’écriture de ce livre. J’avais déjà eu affaire à lui dans des circonstances très désagréables. Alors que j’étais en Indonésie, en juillet 2003, il avait écrit un article dans Le Matin de Suisse révélant que j’aurais eu des relations douteuses avec un membre d’al-Qaida vivant en Espagne. L’annonce faisait la manchette du journal sur tout le territoire de la Suisse romande. Le journaliste annonçait par ailleurs qu’il avait essayé de m’atteindre au téléphone et qu’il avait laissé des messages sur mon répondeur. Ce n’était pas vrai. L’article était tendancieux, mal écrit et surtout mensonger et manipulateur. Il allait surtout répandre la suspicion à partir d’informations peu fiables vite démenties par la suite. Mais il s’agissait d’un bon scoop, qu’importent les conséquences !


Le journaliste n’a cherché à me rencontrer que dans les mois qui suivirent... je suis resté prudent, je n’avais aimé ni la méthode ni les insinuations et les conséquences avaient été lourdes. Les articles qu’il écrivit après coup semblaient plus objectifs mais toujours avec des ambiguïtés quant à ce qui était dit ou non dit, voire des versions différentes selon les lieux de parution. Le contenu des articles publiés sur Oumma.com ne correspond pas au contenu de ceux du Matin ou d’ailleurs. Pourquoi ?


La biographie « sérieuse » a donc été publiée. Il est vrai que sur certains points, le journaliste se démarque de la stupide diabolisation à laquelle j’ai dû faire face ces dernières années en France. Mais cela suffit-il pour faire de cet ouvrage une référence probante et sérieuse. Je propose aux lecteurs de le lire et de vérifier les affirmations, les relations chronologiques, les citations et les analyses : cela fait frémir. Sur le plan général, ce qui traverse le livre relève des bonnes vieilles méthodes de la communication utilisée pour faıre parvenir des messages doubles : parler d’un fait, d’une information ou d’une analyse clairement sujets à caution (voire absolument non établis ou argumentés), faire mine de prendre ses distances vis-à-vis des interprétatıons courantes mais en avoir profité quand même pour rapporter l’information quı sème le doute, entretient la suspicion. A quelques exceptions près, Ian Hamel insinue plus qu’ıl n’établit et laisse des flous tout à fait suggestifs.


Après les premiers chapitres sur Hassan al-Banna (porteur d’une « idéologie totalitaire », rien que cela !) et l’Egypte - dans lesquels on ne compte plus les erreurs factuelles (j’en ai dénombré au moins 38 dans les 135 premières pages) et les approximations dans l’analyse ; le journaliste s’attaque au cœur du sujet et les erreurs factuelles (63 !!! jusqu’à la page 272...après, franchement, ma lassitude m’a empêché de compter...) s’accumulent et les interprétations sont souvent tendancieuses, ou les références clairement fausses.


Certes, pour Ian Hamel je ne suis pas le diable. Merci ! Mais pourquoi ne s’en tient-il pas aux faits ? Pourquoi ces interprétations qui, en prenant apparemment le contrepied de ce qui est dit par mes « détracteurs diabolisateurs », restent très insidieuses. Cela commence mal... dans son Avant-propos (p.23)... Ian Hamel fait mine de me citer mais le propos n’est pas de moi et il évite de mentionner la source (pas de note). Une maladresse, un oubli ? En page 57 (note 53), il utilise le même procédé. Je serais donc « un fondamentaliste » parce que je me présente moi-même comme un « réformiste salafi »... cet argumentaire tiré directement des élucubrations de Caroline Fourest en dit long sur le manque de compétence de l’auteur quant à la terminologie et aux catégorisatıons des courants islamiques anciens et contemporains : on savait Fourest malhonnête, manipulatrice et bien ignorante de l’univers de référence islamique... subrepticement, en passant, sans le dire, Ian Hamel utilise son analyse et entretient le doute... et le malaise. Tout est à l’avenant ! Je n’ai ni le temps ni la patience de reprendre une à une ces erreurs et approximations...il y en a tant. Le lecteur vérifiera.


Notons simplement que la chronologie est souvent fantaisiste. Des recoupements tendancieux, des dates inexactes... comme cette analyse sur mon engagement à l’université Notre Dame aux USA - qui serait apparue comme une planche de salut après mes déboires en France - alors que le contrat avait été signé près d’une année avant ces derniers. Les réflexions relatives à mes positions sur la biologie, ma (non)formation islamique, l’obtention de ma thèse, mon engagement pour le moratoire prêtent simplement à sourire. Les dates et les faits sont souvent erronés et les interprétations sont dignes d’un bien mauvais roman policier. Certaines phrases sont reprises telles quelles d’autres articles ou ouvrages sans guillemets ni références... (Du type... « avec lui un tiède devient très vite un traître » )...Curieux travail, curieuses investigations.

Ce n’est pas tout. Ce livre révèle « LE » grand scoop comme cela est annoncé par la bande rouge qui orne la couverture : « Vers un lobby musulman en Europe ? » Mes appels et mes encouragements à aller voter, mes analyses purement factuelles (il existe près de 3 millions en France de citoyens dont le vote aura forcément une influence à l’avenir...) révéleraient en fait ma volonté de former « un lobby musulman »... un peu à l’image de celui des juifs aux Etats-Unis. Quelle contre-vérité ! Quel gros mensonge ! C’est aux Etats-Unis même que je disais aux musulmans qu’ils devaient voter pour des principes, des compétences et des projets et qu’il fallait refuser de fonctionner comme des lobbies. En Europe, en France et partout ailleurs j’appelle les individus à voter, à accomplir leurs devoirs civiques (sans jamais donner une consigne de vote) et j’ai critiqué toutes les tentations lobbyistes au niveau local comme national. Présenter ce mensonge comme la thèse centrale du livre en dit encore une fois long sur le contenu et la portée du livre...qui « dé-diabolise » un homme au fond bien dangereux...Le message à deux entrées passera, mine de rien.


J’ai refusé de rencontrer Ian Hamel dans le cadre de ce livre et j’en suis heureux. Vincent Geisser a écrit la préface de ce texte et il en assume les responsabilités. J’en suis surpris, mais plus rien ne m’étonne dans le fond... Je suis prêt à affronter la critique mais j’aimerais simplement avoir affaire à autre chose qu’aux mensonges de Fourest ou aux insinuations de Hamel. Entre autres...


Ou alors un peu de silence, ça me va aussi.
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook